Etat des lieux

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Etats des lieux

 
Au fil des 50 premières années d’exploration spatiale, l’orbite terrestre s’est peu à peu chargée de débris, dont certains tournoieront dans le vide spatial pendant encore des centaines de milliers d’années.
« Les dernières estimations sont les suivantes : il y a aujourd’hui au-dessus de nos têtes un peu plus de 12 500 débris de plus de 10 cm de long. Il y en avait 9000 en 2001. Entre 1 et 10 cm, la population passe aux alentours de 300 000. Et entre 1 mm et 1 cm, on franchit allègrement le cap de 35 millions de fragments. »

Et lorsqu’on sait qu’en orbite, une sphère d’aluminium de 1 mm de diamètre a la même énergie cinétique qu’une boule de bowling lancée à 100 km/h, on se dit qu’il faudra bientôt beaucoup de chance aux spationautes pour ne pas se transformer en quilles lors de leurs sorties extravéhiculaires.


En réalité, même si ces chiffres donnent le vertige, il convient de les relativiser. « L’espace autour de notre planète est suffisamment vaste pour que les probabilités de collision mortelle restent encore très faibles » rassure Fernand Alby. « Mais si on ne faisait rien pour réduire la prolifération actuelle des débris en orbite, plusieurs études montrent que toute activité spatiale pourrait tout simplement devenir impossible d’ici 1 siècle ! »
Heureusement, toutes les agences spatiales à travers le monde ont pris conscience du danger et s’emploient à le réduire.

« Une étape essentielle dans ce sens a été la création de l’IADC, le comité de coordination inter-agences concernant les débris. En 2001, ce comité à publié un véritable guide de bonne conduite à appliquer par toutes les agences spatiales pour réduire la prolifération des débris en orbite. »

Certaines sont relativement simples à mettre en oeuvre, comme le fait de vider les réservoirs de leur reliquat de carburant une fois la mission achevée, afin de réduire les risques d’explosion.


L'état des lieux avec Christophe Bonnal (video). Crédits : CNES.



D’autres sont plus contraignantes, comme la règle dite des « 25 ans » qui impose que tout satellite se trouvant en orbite basse soit rentré dans l’atmosphère avant un quart de siècle. Le satellite Microscope du CNES sera justement équipé d’une voile gonflable puis rigidifiée qui lui permettra de répondre à cet objectif une fois sa mission achevée.
Sur la stratégique orbite géostationnaire, déjà très encombrée, c’est le principe de l’orbite cimetière qui a été adopté.

« Avant que les satellites ne soient à court de carburant, on les expédie plus haut, sur une orbite ne présentant aucun intérêt commercial et où ils ne risquent pas de croiser de satellite actif. »

Ces bonnes pratiques suffiront-elles à enrayer la prolifération des débris? Il semble bien que non. « De récentes études américaines ont montré que ces mesures de prévention ne seraient pas suffisantes pour stopper l’escalade, car les débris entrent en collision les uns avec les autres, ce qui génère encore plus de débris. Pour simplement stabiliser la situation, il faudrait enlever 5 gros satellites par an. » Plus facile à dire qu’à faire.


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