Mobilisation contre les pétainiste : article dans Sud Ouest dimanche (24/07/05)

BORDEAUX. Suspectés de prier pour le maréchal Pétain, les vingt fidèles de l'église Saint-Eloi ont eu droit, hier, à une sortie de messe rageuse

Les anti-Pétain sur le parvis

Les touristes venus voir la Grosse Cloche samedi soir ont eu du mal à s'en approcher. Après s'être faufilés entre les voitures de police qui barraient des rue du quartier, ils ont buté sur des barrières placées de part et d'autre de la rue Saint-James.
La raison de ce déploiement sécuritaire ? Une vingtaine de fidèles venus à l'église Saint-Eloi assister une messe donnée en l'honneur ... du maréchal Philippe Pétain. L'abbé Philippe Laguérie, en charge de cette église connue pour être le siège d'intégristes catholiques, a démenti que cela fut l'objet de cette cérémonie.

Des associations en tout cas fortement mobilisés à l'appel notamment du Comité du souvenir des fusillés de Souge ont manifesté hier contre cette "messe de réhabilitation de Pétain", selon les mots de Stéphane Lhomme, militant antinucléaire reconverti pour l'occasion en "antifasciste". Dès 18h30, massés à l'intersection du cours Victor Hugo et de la rue Saint-James, une centaine de militants et activistes venus du Mouvement des jeunes socialistes (MJS), d'AC Gironde ! ou encore de Ras l'Front ont attendu la sortie de la messe.

Invectives. Sur les banderoles déployées, les passants du cours Victor Hugo, un brin déconcertés, ont pu lire : "Fascistes, racistes, hors de Bordeaux" ou encore "Messieurs les intégristes, vos idées sont bien étriquées". Au hit parade des slogans : "Intégristes sans papiers, toujours pas délogés" a récolté le plus de succès, allusion à la non-éxécution de plusieurs décisions de justice exigeant le départ des intégristes de l'église Saint-Eloi.

"C'est aberrant. Les forces de l'ordre sont mobilisées pour défendre les intégristes alors que ce sont eux les hors-la-loi", s'est emporté Matthieu Rouveyre, du MJS.

A 19h05, la messe est dite. Au compte-gouttes, des fidèles, âgés pour la plupart, courent le long du trottoir sous les huées. Des cris fusent : "Assassins !" ou "Ordures !". D'autres, peu rassurés, se sauvent par la sortie de secours, rue Saint-Eloi. Presque tous assurent que la cérémonie n'avait rien à voir avec la mémoire du maréchal ... Sauf cette dame en colère, qui brandit une dernière fois, avant de la cacher dans son sac, sa petit pancarte sur laquelle on peut lire : "Justice pour Pétain".

Ludovic Lamant

On leur a dit la messe

Environ 150 personnes ont répondu aux communiqués appelant au rassemblement contre la célébration d'une messe en hommage à Pétain. Bordeaux avait déployé ses forces de l'ordre pour protéger les intégristes d'éventuels débordements. Elles n'ont pas eu à intervenir. C'est amusant de voir que le maire de Bordeaux sait se servir de ses pouvoirs de police lorsqu'il s'agit d'assurer la quiétude d'une messe pétainiste et qu'il n'en fait pourtant pas usage pour mettre dehors ces fanatiques qui la célèbrent illégalement.

"La police est là, délogeons les intégristes !"


Devinez ce que j'ai dans la poche


Ambiance détendue


Le MJS mobilisé


Je sais donner de la voix, même sans ce machin.

Messe pour Pétain, l'AFP relaie l'information

Je salue l'AFP pour avoir relayé notre communiqué de presse. Comme je le disais hier, ce soir, nous perturberons la messe rendue en hommage à Pétain.

BORDEAUX, 22 juil 2005 (AFP) - Plusieurs associations de Bordeaux appellent à manifester contre un hommage à Philippe Pétain, programmé samedi, 54 ans après son décès à l'île d'Yeu, par des défenseurs de la mémoire du Maréchal dans une église intégriste de la ville.
Dans un communiqué publié vendredi, le Comité du souvenir des fusillés de Souge (Gironde), le Mouvement des jeunes socialistes (MJS), Lesbian and Gay Pride Bordeaux, Ras-l'Front, AC Gironde, Récidives, Rastaquouère ainsi que des groupes libertaires réagissent ainsi à l'annonce d'une messe, diffusée jeudi par le quotidien régional "Sud-Ouest".
Le journal indiquait que l'"Association de défense de la mémoire du maréchal Pétain" faisait célébrer une messe samedi, à 18h30, en l'église Saint-Eloi.
Ce lieu de culte est tenu par des intégristes catholiques. Son curé, l'abbé Philippe Laguérie, a démenti vendredi par téléphone l'information à l'AFP. "Une intention de messe m'a bien été proposée mais j'ai dû la refuser parce qu'une autre l'avait précédée", a affirmé le prêtre.
De son côté, la police a assuré vendredi que cette messe aurait bien lieu et les associations ont maintenu leur appel à la mobilisation.
Le 10 décembre 2002, le tribunal administratif de Bordeaux avait annulé une délibération prise le 28 janvier 2002 par le conseil municipal, alors présidé par l'ancien Premier ministre Alain Juppé, mettant l'église Saint-Eloi à la disposition d'une association d'obédience intégriste catholique.
Le jugement a été confirmé en Cour administrative d'appel le 27 avril 2004. Enfin, le pourvoi en cassation de cette "Association église Saint-Eloi" a été rejeté par le Conseil d'Etat le 2 mars 2005.
Les décisions de justice n'ont pas encore été exécutées et l'église demeure le siège des intégristes bordelais.

Demain à Bordeaux, on rend hommage à Pétain

En janvier 2002, un certain Alain Juppé attribuait, en vertu de ses pouvoirs de Maire de Bordeaux et avec le soutien de sa majorité bien docile l'église St Eloi à une association (se nommant également St Eloi). Cette association dépend de la Fraternité Saint Pie X, fondée par Mgr Marcel Lefebvre en novembre 1970 (il sera excommunié en 1988). A Bordeaux, l'église est dirigée par l'abbé Philippe Laguérie qui, dès 1991, estimait que le Front national était "le parti le moins éloigné du droit naturel", notamment en raison de son refus de l'avortement. Bien entendu, vous imaginez ce qu'ils pensent de la laïcité, de l'homosexualité, de la place de la femme dans la société ...

L'opposition socialiste mais également l'Eglise catholique elle-même (qui n'avait pas donné son accord alors que le lieu de culte, bien que non utilisé, n'était pas desaffecté) déposent un recours devant le tribunal administratif contre la délibération du Conseil municipal de Bordeaux attribuant l'église aux intégristes.

Le 20 décembre 2002, le Tribunal administratif annule la délibération. Cette décision est même confirmée en appel le 27 avril 2004.

Bien que sans papiers, les intégristes occupent toujours l'église. Personne n'est venu les déloger, la Mairie regarde ailleurs et demain ils célèbreront une messe en hommage à Pétain.

Plusieurs organisations dont le MJS Gironde appellent à manifester demain. Rendez-vous place Meynard (appelée place Saint-Michel) pour partir en manifestation vers l'église Saint-Eloi.

Balade à Bordeaux

Blog dessiné d'un samedi ensoleillé

Je suis sorti sur les coups de 18h00 avec mon l'appareil photo numérique de la campagne (mais bon, les élections sont terminées et on est pas venu me le réclamer, ou du moins, pas avec assez d'insistance).

A quelque mètres de chez moi : la place de la Victoire, avec son Arche.


Je descends la rue Ste Catherine et je prends un cliché d'une de mes brasseries préférées : le café des Arts.


Je me dirige vers le plus beau quartier de Bordeaux, le quartier St Pierre. En rejoignant l'Utopia (cinéma d'art et d'essai, engagé et militant) j'assiste à un atroupement inhabituel. Je m'approche, et là, stupéfaction, se tient, place Camille Julian, une sorte de défilé de mode. Comment dire, une parade organisée par les commerçants du coin pour animer les lieux, et se faire un peu de pub. J'essaye de prendre de la hauteur en me perchant sur le socle d'une statue proche. Hum, il n'y a que deux mecs dont un vraiment mignon. Surtout en sous vêtements.


Pendant le spectacle, tout le monde avait les yeux fixés sur la scène. Pourtant je me sentais constamment observé. Je n'avais pas tort.


Je me suis éclipsé pour rejoindre les quais, en passant, j'ai croisé un tramway.


Et enfin, j'arrivais sur les bords de la Garonne, desquels, au loin, j'apercevais le Pont de Pierre.



Je m'y suis promené un long moment avant de rejoindre la Place de la Bourse.


J'ai fini la balade par un restau chinois et me voilà rentré.