COURS POUR
PROJECTIONNISTES
1. La pellicule
1.1. Explications du support, comment âlireâ la pellicule
1.2. Maniement
1.3. Montage
2. Le projecteur
2.1. Le chronomĂštre
2.2. La lanterne
3. La sécurité
3.1. Prévention
3.2. En cas de feu, panne dâĂ©lectricitĂ©, ou autre
4. Documentation
Virginie Pfeiffer
Avenue de France 2
1004 Lausanne
076 437 39 73
1. La pellicule
Fabriquée à base de polyester depuis la fin des années 80, la pellicule ne représente
plus un risque ni pour les spectateurs, ni pour les projectionnistes. En effet, con-
trairement au premier support qui était fabriqué à base de nitrate de cellulose, la
pellicule de polyester ne prend plus feu, elle fond, tout au plus, mise en contact avec
une source de chaleur intense. De plus, elle est trĂšs rĂ©sistante. Elle ne se brise pas, Ă
moins que les perforations soient détériorées par un mauvais chargement de la ma-
chine ou par un mauvais rĂ©glage des galets presseurs. Câest mĂȘme plutĂŽt le projec-
teur qui risque des dĂ©gĂąts lors dâun mauvais chargement, tellement ce support est
résistant.
Trois matériaux ont été utilisés couramment comme supports pour la pellicule
cinématographique :
Le nitrate de cellulose
utilisĂ© jusquâau dĂ©but des annĂ©es 50 pour les films projetĂ©s
dans les salles de cinéma (35 mm). Hautement inflammable et se décomposant
inexorablement à plus ou moins long terme, ce support présente toutefois de gran-
des qualités optiques (transparence) et mécaniques (souplesse) jamais retrouvées
avec aucun autre support.
Le triacétate de cellulose
(dit aussi âsafety filmâ ou ânon flamâ) a remplacĂ© dans
tous les formats le nitrate aprÚs la Seconde Guerre mondiale. Ininflammable, il pré-
sente d'assez bonnes qualités mécaniques, mais il est victime du syndrome du vi-
naigre (détérioration de la pellicule qui dégage une odeur de vinaigre).
Le polyester
a aujourd'hui presque entiÚrement remplacé la pellicule à base de cel-
lulose. Ininflammable, il est chimiquement plus stable, bien que son apparition ré-
cente ne permette pas encore de décrire avec exactitude son vieillissement.
Il est donc important de mentionner que
la projection de films antérieurs à 1950
est interdite pour des raisons de sécurité.
Seules certaines cinémathÚques sont
autorisĂ©es Ă le faire, et ceci uniquement sous haute surveillance. Le âsafety filmâ
comporte sur la manchette le terme ânon flamâ ou âsafetyâ.
1.1. Comment âlireâ la pellicule
Lorsque vous recevez un film 35 mm., il est nécessaire de faire attention à certaines
données techniques facilement reconnaissables par un projectionniste habitué.
Dâabord, il est important de savoir que la pellicule est constituĂ©e dâun cĂŽtĂ© brillant,
appelĂ© le âcĂŽtĂ© supportâ, et dâun cĂŽtĂ© mat, appelĂ© le âcĂŽtĂ© Ă©mulsionâ. LâĂ©mulsion
chimique qui se trouve sur le cĂŽtĂ© du mĂȘme nom est dĂ©licate et sâenlĂšve Ă la moin-
dre Ă©raflure. Câest une Ă©mulsion photographique, composĂ©e de divers composants
chimiques, sensibles à la lumiÚre. Gratter le cÎté émulsion vous donnera un raie
verte, puis jaune, puis finalement blanche si vous grattez plus profondĂ©ment. Il sâa-
git des différentes couches de couleurs, superposées au développement.
Des raies sur le cĂŽtĂ© support se verront aussi Ă lâĂ©cran, mais elles seront noires.
Il existe plusieurs formats utilisés réguliÚrement par les cinéastes, et plusieurs cen-
taines en totalitĂ© depuis les premiĂšres tentatives du cinĂ©ma jusquâĂ nos jours.
Le pano américain ou Vista : un rapport de 1/1,85
Le pano européen : 1/1,66
Le CinĂ©mascope (dit âscopeâ) : 1/2,35 (parfois 1/2,39)
Le Normal : 1/1,37
Cinéma muet : 1/1,33
Sachant quâun photogramme est composĂ© de quatre perforations sur les cĂŽtĂ©s, pour
reconnaĂźtre un format dâimage, il faut regarder dâune part la hauteur du photo-
gramme dâun inter-image Ă lâautre, dâautre part en regarder si lâimage est anamor-
phosée ou non.
En effet, le CinĂ©mascope (dit âscopeâ dans la profession), afin dâutiliser la mĂȘme pel-
licule 35 mm. que les autres formats, passe par un procédé intelligent qui permet de
gagner de la largeur sur un support de 35 mm. imposé. Ainsi, le scope est, déjà à la
prise de vue, compressé dans le sens de la largeur, ce qui donne des personnages
comme Ă©tirĂ©s sur la hauteur; et au moment de la projection, lâimage est doublĂ©e
dans le sens de la largeur, afin de rendre les proportions réelles grùce à une optique
spĂ©ciale, appelĂ©e âhypergonarâ. Le format du scope non dĂ©sanamorphosĂ© (tel que
vous le voyez sur la pellicule) est donc de 1/1,17, et passe à 1/2,35 une fois doublé
en largeur.
Le format dit ânormalâ (1/1,37) occupe toute la surface du photogramme; câest-Ă -
dire que les entre-images sont trĂšs fins. Il est possible de projeter du normal en 1/
1,85, ainsi quâen 1/1,66; ce format a Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour ĂȘtre le plus rĂ©pandu, et pour ĂȘtre
âprojetableâ dans toutes les cabines.
En ce qui concerne le Vista (1/1,85), il est facilement reconnaissable sur la pelli-
cule, car câest le format avec les entre-images les plus larges.
Quelques formats vidĂ©o Ă titre dâexemple :
Une fois que vous avez reconnu de quel format dâimage il sâagissait, la pellicule que
vous avez devant vous recĂšle encore dâautres informations nĂ©cessaires Ă une bonne
projection : le ou les format(s) de son.
Sur une mĂȘme copie, il est possible de trouver jusquâĂ quatre formats de son diffĂ©-
rents. Vous ne pourrez pas forcĂ©ment tous les utiliser, puisquâil faudrait que votre
projecteur soit Ă©quipĂ© des quatre lecteurs diffĂ©rents. Câest pourquoi il y a une piste
sonore qui se trouve sur toutes les copies de tous les films : il sâagit de la piste opti-
que. Elle se trouve sur le cÎté droit de la pellicule, émulsion contre vous, entre les
perforations et lâimage. Elle est de couleur magenta ou cyan pour les films trĂšs rĂ©-
cents des grandes majors. Cependant, une piste cyanique ne peut ĂȘtre lue que par
un lecteur rouge (nous verrons cela plus loin).
La piste optique sur laquelle on peut voir les fréquences sonores qui y sont dessi-
nĂ©es, peut ĂȘtre mono, ou stĂ©rĂ©o. La marque Dolby qui a dĂ©posĂ© le brevet de lâenco-
dage et du décodage des pistes Dolby A, B, et SR (Spectral Recording) a conçu un
processeur qui permet de dĂ©coder ces pistes sonores de maniĂšre optimale. Dâune
piste avec un canal droit et un canal gauche, le processeur déduit le canal central,
les ambiances droites et gauches, ainsi que les basses, et câest lui qui va redistribuer
les informations aux enceintes concernées, dans la salle (droite, centre et gauche
en gĂ©nĂ©ral derriĂšre lâĂ©cran). Ce procĂ©dĂ© sâappelle le âdĂ©matriçageâ.
Pour faire la différence visuellement entre une piste mono et une piste stéréo, il
suffit de comparer les deux canaux et de voir sâils sont diffĂ©rents ou identiques.
Dans le cas oĂč ils sont identiques, il sâagit de mono. Dans le cas contraire, il peut sâa-
gir de Dolby SR ou de Dolby A. Lâinformation concernant le format de son se trouve
en général sur la fiche de laboratoire de la copie qui se trouve dans la boßte de la
premiĂšre partie du film, mais il peut arriver que cette fiche manque. Câest pourquoi
il est utile de savoir les reconnaĂźtre.
La piste SR contient les canaux gauche et droite, et ceux-ci sont trĂšs finement des-
sinĂ©s. Les modulations des frĂ©quences ne se touchent gĂ©nĂ©ralement pas dâune piste
Ă lâautre, alors quâen Dolby A, les modulations sont plus importantes et paraissent
plus grossiĂšres. Câest pourquoi il ne faut pas dĂ©coder du Dolby A en Dolby SR : le
son risque dâĂȘtre saturĂ© et les dialogues difficilement comprĂ©hensibles.
Cependant, sans processeur Dolby, il est possible dâavoir du son, mais les ambiances
ne seront pas décodées, ainsi que le canal central. Le son actuel au Zinéma est pu-
rement de la stéréo : un canal droit, un canal gauche et un subwoofer. Une salle de
cette petite taille nâa pas besoin des ambiances ni dâun canal central, câest pourquoi
nous nâallons pas forcĂ©ment faire les frais de rĂ©paration du processeur.
Le Dolby SR est nĂ©anmoins un format 4.1 lorsquâil est dĂ©codĂ© parfaitement : canal
gauche, centre, droit, ambiances droite et gauche (mono = mĂȘme son) et un subwoo-
fer (basses).
La lecture du son : elle se fait par projection dâune fente lumineuse sur la piste so-
nore dans le cas des lecteurs blancs. Ce systĂšme sâappelle de la micro-optique, car
une fente lumineuse de lumiĂšre blanche de moins dâun millimĂštre de haut et de la
largeur de la piste sonore est projetée sur la piste optique magenta, puis est récep-
tionnée par la cellule solaire qui interprÚte le signal lumineux en impulsions élec-
triques. Ces impulsions Ă©lectriques sont ensuite interprĂ©tĂ©es en son dans lâamplifi-
cateur.
Cela dit, il existe maintenant des pistes cyaniques qui fonctionnent de la mĂȘme ma-
niÚre, mais elles coûtent moins cher au développement et utilisent moins de pro-
duits chimiques, câest pour cela que les grandes majors ont changĂ© de couleur de
piste. Il a fallu néanmoins que les exploitants de salles se mettent à jour et changent
leurs lecteurs de son. Seule la lumiĂšre rouge peut lire les pistes de couleur cyanique.
En effet, la lumiÚre blanche passerait à travers et interpréterait des parasites sur la
cellule solaire.
Pour améliorer la précision de la lecture optique, la plupart des fabricants sont pas-
sĂ©s Ă la macro-optique, ce qui veut dire quâil ne sâagit plus dâune fente lumineuse
projetée, mais de la piste sonore qui est projetée sur la cellule solaire. On appelle ces
lecteurs les âlecteurs inversĂ©sâ.
Les formats numériques :
Il existe trois formats numériques de son en 35 mm. qui se sont imposés. Cepen-
dant, tous ne sont pas prĂ©sents forcĂ©ment en mĂȘme temps sur la copie du film que
vous allez projeter, mais cela peut arriver.
1. La piste DTS se trouve entre lâimage et la piste optique (il sâagit en fait dâun time-
code qui synchronise les CD qui contiennent les informations sonores avec le film)
elle est trĂšs fine et de couleur noire; le time-code y est inscrit en blanc sous forme de
points et de traits.
2. La piste SRD (Dolby Digital) qui se trouve entre les perforations (des petits car-
rés plus foncés)
3. La piste SDDS de Sony, qui se trouve sur les deux bords de la copie, de couleur
bleue en général.
Chaque format a sa spécificité, notamment son nombre de canaux, son encodage
etc., et il serait trop compliquĂ© dâaller dans le dĂ©tail ici. Il sâagit pour lâinstant de sa-
voir les reconnaĂźtre.
Nous ne pouvons dĂ©coder aucun dâentre eux au ZinĂ©ma!
1.2. Le maniement de la pellicule
Fragile et surtout irrĂ©cupĂ©rable une fois rayĂ©e ou maltraitĂ©e, la pellicule doit ĂȘtre
maniée avec soin. Le cÎté émulsion est le plus délicat, mais cela ne veut pas dire
quâil faut maltraiter le cĂŽtĂ© support : des raies sur le cĂŽtĂ© support provoqueront un
effet de pluie et le film en sera ainsi détérioré.
Les rÚgles de base sont élémentaires :
-
Ne jamais toucher la pellicule
Ă main nue (mettre des gants de coton au besoin)
sauf sur lâamorce qui est faite pour ça et qui sert Ă charger le projecteur
-
Dépoussiérer
le mieux possible le projecteur aprĂšs chaque projection et garder la
cabine propre
en permanence
-
Ne pas laisser traĂźner le film
par terre,
ne pas marcher sur lâamorce
,
ne pas ti-
rer sur lâamorce
-
Rembobiner avec soin
, sans faire dâĂ -coups, et
freiner la bobine
Ă la fin du rem-
bobinage afin dâĂ©viter de faire claquer lâamorce
-
Essuyer les fuites
dâhuile sur le projecteur, sur la table de montage, sur la rembo-
bineuse
-
Faire des collages propres
au montage
-
Ne jamais serrer une bobine
lorsque vous la portez (elle se voilera et tordra le
film pendant la projection, ce qui raiera et déchirera les bords aprÚs quelques pro-
jections)
-
VĂ©rifier
autant de fois que possible
le chargement
de la machine
- Si vous devez décharger en milieu de bobine (sur le film), ne manipulez que les
cÎtés de la pellicule avec vos doigts et faites trÚs attention au moment de sortit des
débiteurs dentés!
1.3. Le montage
Le montage dâun film pour un projectionniste nâest pas le mĂȘme travail que celui du
âmonteurâ qui travaille pour le rĂ©alisateur du film; mais pour des raisons de sĂ©curi-
tĂ© Ă lâĂ©poque des films en nitrate, les bobines ne faisaient pas plus de 600 mĂštres,
notamment pour limiter les risques dâincendie. Cependant, les laboratoires en sont
restĂ©s Ă cette longueur et livrent des copies en plusieurs parties dâĂ peu prĂšs 600
mĂštres, ce qui correspond Ă 15-20 minutes de film. Chaque partie a sa boĂźte, et il
sâagit de remettre la bonne partie dans la bonne boĂźte au dĂ©montage.
Depuis l'apparition du triacétate de cellulose, non inflammable, la capacité des bo-
bines utilisées dans les cinémas est beaucoup plus grande; certaines salles passent
lâentier du film sur une bobine de 5000 mĂštres, ce qui ne pose plus de problĂšme, mis
Ă part le poids de la bobine Ă charger sur le projecteur (parfois 50 kilos).
Cependant, à moins de posséder deux projecteurs par salle, qui permettent, couplés,
de âfaire la repriseâ Ă la fin de chaque partie, le projectionniste doit appondre toutes
les parties quâil reçoit du laboratoire, en ayant prĂ©alablement ĂŽtĂ© les amorces de
début et de fin, afin de projeter son film. Il doit aussi y ajouter les publicités, ainsi
que les trailers en début de programme, selon les ordres. Parfois, il doit encore pla-
cer des contacts métalliques sur le bord de la pellicule afin de donner des impulsions
aux automates qui, dans certaines salles, peuvent assumer toutes les tĂąches du
projectionniste, Ă lâexception du chargement et du rembobinage.
Le montage consiste donc pour le projectionniste à retirer les amorces de début et
de fin des différentes parties, de les coller ensemble selon une technique particu-
liĂšre et en utilisant une âcolleuseâ spĂ©ciale, adaptĂ©e au 35 mm. En faisant ce travail,
il doit contrÎler la copie et noter toutes les imperfections, les dégùts qui peuvent
nuire Ă la projection et que le distributeur pourrait facturer Ă lâexploitant au cas oĂč
le rapport dâĂ©tat du film ne les mentionne pas.
Une copie dâun film peut valoir trĂšs cher, entre 5000 et 10â000 francs, ce qui souli-
gne lâimportance dâĂȘtre consciencieux et soigneux.
2. Le projecteur
Il existe aussi des centaines de différentes marques de projecteurs 35 mm., mais
tous ou presque fonctionnent sur le mĂȘme principe de base. Il sâagit dâ
entraĂźner
la
pellicule Ă un
rythme
trĂšs prĂ©cis (24 images/seconde), dâ
immobiliser
chaque pho-
togramme une fraction de seconde devant la fenĂȘtre de projection, dâ
agrandir
cette
image, et de la projeter Ă lâaide dâune
source lumineuse
assez puissante pour la sur-
face de lâĂ©cran et la distance de projection.
Le projecteur est donc constitué de trois parties distinctes :
- Le chronomĂštre, ou systĂšme dâentraĂźnement du film (avec le moteur)
- La lanterne ou source lumineuse
- Les optiques
2.1. Le chronomĂštre (dit â chronoâ dans la profession)
Le chrono est lui mĂȘme constituĂ© dâune partie visible, avec ses galets guides, galets
presseurs et ses débiteurs dentés, qui entraßnent le film de la bobine débitrice à la
bobine réceptrice. La partie invisible du chrono se trouve dans un carter fermé, qui
renferme le systĂšme dâentraĂźnement du moteur. Il peut ĂȘtre par engrenages ou par
courroies.
Les deux bobines tournent autour dâun axe, couplĂ© Ă un systĂšme de friction, qui
fonctionne comme un frein. La friction permet dâarrĂȘter le projecteur Ă nâimporte
quel moment de la projection sans que tout le film ne se débobine par terre, par la
vitesse de lâinertie. La friction de la bobine rĂ©ceptrice permet de synchroniser la
vitesse de dĂ©filement avec une vitesse de bobinage qui permette au film dâĂȘtre bien
serrĂ© (mais pas trop). Si lâune des deux frictions nâest pas assez serrĂ©e, la bobine
sera libre en haut et le film se débobinera par à -coups, ce qui est mauvais; et il ne
sera pas non plus embobiné sur la bobine réceptrice en bas.
Le film est tiré par des débiteurs, qui sont des tambours dentés. Les débiteurs supé-
rieur et inférieur tournent de maniÚre continue. Alors que le débiteur de croix de
malte, qui se trouve sous le couloir de projection, tourne par quarts de tours. Il est
crucial au cinĂ©ma, car il permet dâimmobiliser le photogramme un vingt-quatriĂšme
de seconde. Câest par lui et son mĂ©canisme quâil est possible de voir des images en
mouvement.
Lâinteraction entre le mouvement continu et le mouvement intermittent explique la
nĂ©cessitĂ© dâavoir deux boucles sur le film, qui permettent un passage fluide de lâun Ă
lâautre. Une premiĂšre boucle en haut du couloir de projection, et une seconde boucle
aprÚs le débiteur intermittent.
Les âgaletsâ, piĂšces libres sur axes servant Ă guider le film, existent en galets guides
ou en galets presseurs. Les galets presseurs se trouvent sous les débiteurs, et ils
empĂȘchent que les dents des dĂ©biteurs ne sortent des perforations du film.
La particularitĂ© du projecteur de cinĂ©ma est quâil possĂšde un dispositif qui permet
de faire se succéder 16 ou 24 images par seconde (16 pour le cinéma muet et 24
pour le cinĂ©ma sonore), afin que lâoeil humain ne perçoive pas les diffĂ©rentes Ă©tapes
du mouvement, mais un mouvement continu. Et pour que lâillusion fonctionne par-
faitement, il faut également que chaque photogramme soit stoppé dans le couloir de
projection, devant la fenĂȘtre, durant un temps qui convienne Ă la vision correcte de
l'homme (persistance rĂ©tinienne mĂȘlĂ©e Ă âlâeffet Phiâ). Cette illusion est possible
grĂące Ă une piĂšce particuliĂšre : la croix de Malte.
Â
La piĂšce appelĂ©e âcroix de Malteâ (anciennement la âcroix de GenĂšveâ) est direc-
tement reliée au débiteur denté intermittent, qui se trouve sous le couloir de pro-
jection. Il tourne par quarts de tours alors que les deux autres débiteurs dentés, le
supĂ©rieur et lâinfĂ©rieur, tournent en continu.
Fonctionnement de la croix de Malte
Une piÚce découpée en forme de ce type de croix, pouvant tourner autour d'un axe
porteur du tambour denté. Un disque d'entraßnement porte un tenon, excentré sur
une de ses faces, il peut pĂ©nĂ©trer dans les rainures et la faire tourner dâun quart de
tour.
L'entraĂźnement par croix de malte est trĂšs robuste et n'entraĂźne presque aucune fa-
tigue, car plusieurs perforations sont engagées directement et simultanément. Mais
sa réalisation exige une haute précision, et l'ensemble du mécanisme fonctionne en-
tiÚrement immergé dans de l'huile.
Lâillusion du mouvement ne serait pas possible sans lâobturateur qui permet de ca-
cher le moment oĂč le photogramme se fait transporter, Ă dĂ©faut de quoi nous perce-
vrions un effet de pluie Ă lâĂ©cran. Sorte de disque tournant Ă la vitesse de 24 images
par seconde, il présente deux à trois ouvertures qui permettent de laisser passer le
faisceau lumineux lorsque le film est immobilisé dans le couloir. Avec une pale, il ca-
che le transport de lâimage, puis il la dĂ©couvre, et recouvre pendant lâarrivĂ©e de la
seconde image et ainsi de suite.
Bien que pour des Ă©clairements d'Ă©crans normaux l'Ćil humain ne distingue pas le
scintillement résultant de 24 éclairs lumineux par seconde, il a été constaté que,
pour des projecteurs puissants, ce scintillement Ă©tait perceptible et gĂȘnant. C'est
pourquoi la mĂȘme image est montrĂ©e deux fois, grĂące Ă la deuxiĂšme pale dite de
âscintillementâ des obturateurs. La frĂ©quence passe donc de 24 images/seconde Ă
48.
Le couloir de projection :
ConstituĂ© dâune piĂšce fixe sur laquelle sâappuie le film (la luge) et dâune piĂšce qui
vient plaquer le film contre la luge (le patin), le couloir sert Ă stabiliser lâimage pen-
dant son immobilisation afin quâelle soit projetĂ©e sans mouvements parasites, qui
créeraient une image peu agréable, sautillante ou tremblante.
Le lecteur de son :
Selon lâĂ©quipement sonore des salles, un projecteur peut ĂȘtre muni de plusieurs lec-
teurs de sons, un pour chaque format différent. Cependant, tous les projecteurs sont
équipés du lecteur optique, permettant de lire la piste SR, A, ou mono analogique.
Le lecteur est composĂ© dâune masse dâinertie servant Ă stabiliser le film aprĂšs son
passage par le dĂ©biteur intermittent de croix de Malte. La lampe dâexcitation, situĂ©e
en face de cette masse dâinertie, projette une fente lumineuse sur la piste sonore, et
cette fente lumineuse projette la fraction de fréquence de la piste optique sur la cel-
lule solaire qui lâinterprĂšte en impulsions Ă©lectriques. Ces impulsions Ă©lectriques
sont ensuite transmises au processeur Dolby qui les pré-amplifie et les envoie aux
amplificateurs dans la salle. Le signal Ă©lectrique se traduit en son selon les lon-
gueurs dâondes, calculĂ©es en hertz (1 hertz = 1 oscillation par seconde).
2.2. La lanterne
La lanterne renferme une source lumineuse suffisamment puissante pour projeter
une image sur une surface ainsi quâune distance de projection parfois trĂšs grandes.
Il existe plusieurs types de lampes, en fonction de la taille des Ă©crans et des lanter-
nes. Mais afin de ne pas perdre dâintensitĂ© lumineuse, les rayons de la lampe, quelle
quâelle soit, doivent ĂȘtre focalisĂ©s sur un point bien prĂ©cis : la fenĂȘtre de projection,
oĂč lâimage est immobilisĂ©e un vingt-quatriĂšme de seconde. Un miroir ellipsoĂŻdal, au
centre duquel la lampe est placée, est en général utilisé dans les lanternes pour fo-
caliser ces rayons lumineux. Certains miroirs dits âfroidsâ sont capables dâabsorber
la chaleur Ă©mise par la lampe.
Actuellement, la plupart des salles utilisent des lampes au xénon, qui est un gaz
rare et explosif au contact de lâair. Les lampes au xĂ©non coĂ»tent cher et ont une du-
rée de vie qui varie selon leur puissance. Plus elles sont puissantes, moins leur du-
rée de vie est élevée. Cependant, la lampe au xénon a révolutionné la projection,
puisquâelle permet de projeter au minimum un millier dâheures sans avoir besoin de
la changer, ce qui nâĂ©tait pas le cas Ă lâĂ©poque des charbons!
Le cinéma des premiers temps utilisait une simple flamme, ou une lampe à pétrole,
ce qui Ă©tait dâautant plus risquĂ© que le film Ă©tait hautement inflammable. Puis, avant
lâarrivĂ©e des ampoules sous atmosphĂšre au xĂ©non Ă durĂ©e de vie extra longue, on
utilisait des charbons afin de créer un arc électrique entre les deux pÎles. Les char-
bons se consumaient relativement rapidement : il fallait les remplacer toutes les
heures environ, avant chaque changement de bobine; ce qui nécessitait deux projec-
teurs afin de ne pas devoir stopper la projection au moment du remplacement.
La lampe au xĂ©non peut durer, selon sa puissance, jusquâĂ 1500 ou 2000 heures.
Les salles Ă Ă©cran gĂ©ant utilisent des Ă©normes lampes au xĂ©non de 4000, 5000 Ă
10â000 watts pour lâImax, format dâimage qui, Ă la projection, recouvre lâentier du
champ de vision (
http://www.imax.com
). En Suisse, un cinĂ©ma Imax se trouve Ă
Lucerne, au Musée des Transports (Verkehrsmuseum).
Ce type de lampe fonctionne lui aussi avec un arc Ă©lectrique, crĂ©Ă© Ă lâaide dâune dĂ©-
charge Ă lâamorçage de 36â000 volts. Une fois lâarc Ă©lectrique stabilisĂ© entre lâanode
et la cathode (pĂŽle positif et pĂŽle nĂ©gatif), il doit ĂȘtre entretenu par du courant con-
tinu. Câest pour cela que la lanterne fonctionne avec un redresseur de courant qui
redresse le courant alternatif (50 hertz) en courant continu. La lampe fonctionne
sur 26 volts en courant continu et sous un ampérage qui varie en fonction de la
puissance de la lampe. La puissance dont lâunitĂ© de mesure est le Watt (W) se cal-
cule en multipliant la tension en Volts (V) par lâintensitĂ© du courant en AmpĂšres
(A).
Exemple avec une lampe de 2000W :
2000W= 26V * 76A (environ)
Ce qui signifie quâil ne faut pas dĂ©passer 76 AmpĂšres avec une lampe de 2000 Watts.
3. La sécurité dans la salle
Le projectionniste, proche des appareils Ă©lectriques et en quelques sorte le com-
mandant Ă bord, est logiquement la personne responsable en cas de problĂšme. La
sécurité des spectateurs ainsi que celle de ses collÚgues lui incombe. Il doit savoir
réagir, mais surtout prévenir tout problÚme de sécurité.
Avant toute chose, il faut miser sur la prévention des problÚmes qui peuvent en-
traßner des réactions de panique.
1. Toujours vĂ©rifier la ou les sorties de secours; il ne faut aucun obstacle qui empĂȘ-
che les spectateurs dâĂ©vacuer en cas de feu. Ne tolĂ©rez aucune dĂ©rogation!
2. Ne jamais laisser les spectateurs amener des chaises en plus des siĂšges dans les
salles. Les chaises sont des obstacles dangereux en cas de panique.
3. La plupart des causes dâincendie dans les cinĂ©mas de nos jours sont dâorigine
électrique (court-circuit, appareils défectueux...) il est donc nécessaire de vérifier
lâĂ©tat de vos cĂąbles Ă©lectriques, de contrĂŽler quâils ne soient pas brĂ»lĂ©s, et surtout, si
un fusible saute, savoir quelle en est la cause.
4. RéguliÚrement vérifier le fonctionnement des Avisos (lampes de secours vertes)
qui doivent fonctionner par défaut de courant sur batterie pendant une heure au
moins. (Une fois par mois)
5. En cas de panne de projection, rallumez les lumiĂšres en premier lieu, mettez de la
musique (si possible) et informez les spectateurs de ce qui se passe. Au bout dâun
quart dâheure, si vous nâavez rien pu faire, remboursez.
6. Ne jamais continuer la projection si vous entendez un bruit suspect (mécanique
ou dâentraĂźnement du film), si vous sentez une odeur de brĂ»lĂ© et que vous nâen con-
naissez pas la cause. Tout problĂšme dâimage ou de son doit ĂȘtre rĂ©glĂ© au plus vite!
7. En cas de panne de la ventilation de la lanterne, IL NE FAUT PAS PROJETER!
3.2. En cas de feu
Marche Ă suivre
1. Appelez le 118 (sapeurs pompiers), donnez votre nom, lâadresse du ZinĂ©ma (rue
du Maupas 4, 1004 Lausanne), dites ce qui brûle (matériau) et précisez (si possi-
ble) la cause du feu.
2. Coupez la ventilation (car elle attise le feu), les appareils électriques (général ca-
bine)
3. Faites Ă©vacuer la salle en gardant votre sang-froid Ă lâaide du message : âChers
spectateurs, pour des raisons techniques, nous vous prions dâĂ©vacuer calmement la
salle en utilisant les sorties indiquĂ©es par les lampes de secoursâ (ces lampes fonc-
tionnent sur batterie pendant une heure au moins dÚs que le courant est coupé)
4. Aidez Ă Ă©vacuer les personnes qui ne le peuvent pas par leurs propres moyens et
combattez le feu Ă lâaide des extincteurs prĂ©sents sur place
5. Fermez les portes des locaux inoccupés aprÚs contrÎle
6. Aidez et renseignez les secours dÚs leur arrivée
4. Documentation :
En ce qui concerne le mouvement, la perception de lâimage :
http://www.lecerveau.mcgill.ca/flash/d/d_02/d_02_s/d_02_s_vis/d_02_s_vis.html
En ce qui concerne les formats dâimage et de son :
http://www.lumiere.org/sommaire.html
En ce qui concerne lâarchivage, la conservation, la restauration de la pellicule :
http://www.cinematheque.ch
En ce qui concerne le son, selon les brevets déposés :
http://www.sdds.com
http://www.dolby.com
En ce qui concerne lâImax :
http://www.imax.com
Bibliographie et liste de liens assez exhaustive sur le son notamment :
http://perso.wanadoo.fr/pacson/SonCineE2.html
http://perso.wanadoo.fr/pacson/SonCineA2.html
http://july.fixedreference.org/fr/20040727/wikipedia/Techniques_de_projection_ci
nématographique
http://projecteur.mip.free.fr/croix.htm
Institutions en rapport avec le cinéma :
Commission Supérieure Technique :
http://www.cst.fr
http://www.focal.ch
(association des professionnels du cinéma en Suisse)
http:www.cinematheque.ch (CinémathÚque Suisse)
Fournisseurs :
http://www.cinemeccanica.it
http://www.kinoton.com