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Conséquences mondiales de la surpêche

Les pays du monde qui pratiquent la pêche ont tout intérêt à assurer la durabilité à long terme de leurs pêches car ils en tirent des avantages économiques considérables. À l'échelle mondiale, 35 millions de personnes travaillent dans le secteur de la pêche ou de l'aquaculture; et le commerce international des poissons et fruits de mer a un chiffre d'affaires de 56 milliards de dollars américains par année. La demande dans ce secteur a doublé au cours des 30 dernières années, et l'on s'attend à ce qu'elle maintienne un rythme de croissance de 1,5 % par année d'ici 2020, ce qui va alimenter la hausse des prix, mais en même temps encourager une surexploitation des stocks au-delà d'un niveau soutenable.

Les gouvernements sont la cible de pressions, tant intérieures qu'extérieures, pour qu'ils fassent une meilleure gestion des stocks. L'expansion, à 200 milles marins, de la Zone économique exclusive (ZEE) des États côtiers, en vertu de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982 (UNCLOS), a eu pour effet d'augmenter le nombre et l'importance des pêcheries placées sous l'autorité directe des pays. En revanche, comme bon nombre de stocks sont transfrontaliers de nature, le succès de leur gestion repose sur une approche de coopération internationale.

Depuis 1945, plus de 30 organisations régionales de gestion des pêches (ORGP) ont vu le jour. L'Accord des Nations Unies sur les stocks de poissons (ANUP), qui est entré en vigueur en décembre 2001, fixe les paramètres de la conservation et de la gestion des stocks de poisson chevauchants et grands migrateurs dans les zones de haute mer régies par des ORGP. Une des innovations importantes de l'ANUP tient au fait que les États ont le droit de surveiller et d'inspecter des navires d'autres États parties à l'Accord afin de vérifier s'ils se conforment aux règles de pêche convenues au niveau international. Pourtant, le succès global de ces organisations a été mitigé, puisque l'on enregistre dans la plupart des régions de pêche du globe des niveaux de production qui représentent des creux historiques.

La responsabilité de contrôler les navires et de veiller à ce qu'ils se conforment aux règles de pêche régionales et internationales incombe entièrement à l'État du pavillon que bat le navire, lequel État est habituellement un pays qui pratique la pêche en eaux éloignées et qui souvent n'a pas la volonté politique de prendre des mesures coercitives efficaces à l'endroit des bateaux pris en défaut.

Les efforts déployés pour développer des pêches durables sont minés par des activités de pêche illicites, non déclarées et non réglementées (INN), qui ont pour effet de faire monter le niveau des prises au-delà des limites acceptables. Toutefois, un nombre croissant d'ORGP recourent à des mesures de restrictions commerciales et d'interdiction d'accès aux ports pour décourager les activités de pêche INN.

À l'échelle mondiale, la surcapacité de capture constitue un problème majeur. La mise au rancart des navires n'est qu'une partie de la solution, car les progrès technologiques permettent aux bâtiments modernes de capturer plus de poisson encore, et plus loin de leur port d'attache. Le poisson est transformé à bord et surgelé pour le reste de la sortie du navire.

La surpêche compromet également la satisfaction des besoins alimentaires de populations importantes de l'Afrique et de l'Asie du Sud, pour qui les produits de la pêche constituent au moins la moitié de leur apport essentiel en minéraux et en protéines animales. Par ailleurs, les écosystèmes qui soutiennent les stocks se dégradent de plus en plus sous l'effet de la pêche. On estime par exemple que 88 % des récifs de corail de l'Asie du Sud-Est sont menacés par l'ampleur des activités humaines, la surpêche étant en tête de liste.