Blade runner : The Final cut

Blade runner : The Final Cut, , 2007

Blade runner : The Final cut
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Critique

Thomas DouineauThomas Douineau 04 déc. 2007 Star Rating 10

N'en déplaise à certains (suivez mon regard...), Blade Runner : The Final Cut est toujours le grand film de science-fiction que l'on connaît ! Et ce n'est pas parce que les minimes changements dans son montage n'apportent rien de plus ou ne correspondent pas forcément aux attentes des fans que le film a tout perdu de son impact. Car si tel était le cas, où va le cinéma ?

L'objectif de ce Final cut n'est évidemment pas de proposer un nouveau montage, argument commercial propre à motiver Warner de se repencher sur le film, mais bien de lui offrir une nouvelle jeunesse grâce à un travail de restauration minutieux rendu possible grâce aux dernières technologies et à la généralisation de l'étalonnage numérique.

Certes, on serait en droit de se dire « Tout ça pour ça ! » mais c'est sans compter sur le fait que Ridley Scott « tenait » déjà à peu de chose près son montage définitif, il y a de cela 15 ans. Mais devant l'absence de motivation de Warner et les différents avec les ayants-droits, ce cut s'est révélé une nouvelle déception pour le réalisateur qui n'a pas pu pousser plus loin son travail éditorial et sa réflexion sur le film. À l'arrivée, ce n'est pas seulement le cut 2007, mais bien tout ce qui est autour que l'on pourrait qualifier de « Final ».

C'est d'abord une image et un son conformes aux intentions du réalisateur et l'explication, en guise de bonus, du « pourquoi » : pourquoi le film a cette histoire ? Pourquoi certaines scènes dont on a longtemps parlé ne sont pas réintégrées ? Pourquoi tant de versions ? L'ultime but de ce Final cut est enfin la possibilité pour un artiste de se filmer en apostille à cette édition et d'annoncer fièrement, sans contrainte ou regret : « Ceci est ma version ! » L'occasion de clôturer définitivement 25 ans de chaos. L'occasion de dire enfin : « Ici s'arrête mon rôle sur le film, il est à vous maintenant ! », chose que Scott n'a jamais pu dire sans une pointe d'amertume.

Nous en voulons pour preuve la présence permanente du réalisateur sur tous les suppléments alors qu'il était complètement absent de toutes les éditions précédentes aussi « bien » nommées Director's cut soient-elles ! Il nous paraît difficile de contredire le réalisateur affirmant qu'il s'agit là de la version qu'il préfère. Tout simplement parce que jusqu'à présent (et encore très récemment), le film n'a cessé d'être confronté à des problèmes qui ont ralentit sa gestation et bridé la création artistique d'un visionnaire.

 



Alors certes, les puristes pourront accuser Ridley Scott de « Lucasoïte aigüe » qui consiste à profiter d'une simple restauration pour retoucher indéfiniment un film tout en allant à l'encontre du célèbre adage « une fois que le film est montré pour la première fois au public, il ne vous appartient plus ». Mais force est de constater que la carrière de Scott n'est pas à l'image de celle de Lucas, le bonhomme capitalisant uniquement sur les acquis de sa « sexalogie » intergalactique.

Scott n'a, à mon sens, plus besoin de « vendre » une nouvelle fois son film. Nous pouvons nous dire qu'à l'heure où son American gangster triomphe dans les salles, Ridley Scott n'est poussé que par une seule passion : celle d'offrir aux spectateurs qui ont sorti Blade Runner des limbes où il aurait pu s'enterrer, une version la plus proche possible de l'idée de départ. Et si cela est mis 25 ans, qu'importe finalement !

 

 

 
Un nouveau plan réintégré dans cette version 2007

 

On regrettera évidemment que l'équipe en ait profité pour gommer quelques menus défauts (le visage de la cascadeuse qui double Zhora, le fil permettant l'explosion de la tête de Léon ou encore les ombres de caméra sur les murs du Bradbury's bulding) mais c'est bien la vision définitive d'un réalisateur sur son film qui nous est offerte. Et tant pis si cette vision ne pouvait pas se concrétiser à l'époque... ou que le temps l'ait quelque peu modifiée.

Cette vision existe maintenant, le film est « finalisé » et son histoire clôturée des mains de son géniteur et mise à part un parricide aussi violent que la mort de Tyrell dans le film, Blade Runner : The Final cut nous donne à voir Blade Runner comme nous l'avons jamais vu et qui plus est dans une version légitime enfin approuvée par son concepteur. Et c'est cette vision, si on regarde en arrière sur un quart de siècle, qui nous offre également une terrible leçon de cinéma en montrant, au gré des versions, enfin toutes ici rassemblées dans l'édition 5 DVD, que la création, le tournage et la vie d'un film au travers le temps, n'est qu'affaire de frustration.

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