La région de Ziguinchor est l'une des
dernières nées des 11 régions du Sénégal.
En effet, c'est en 1984 qu'elle a vu le jour d'une partition
de l'ancienne région de Casamance.
C'est une région qui présente beaucoup d'homogénéités
naturelles et même humaines en certains endroits pouvant
constituer de véritables atouts pour les politiques de
développement.
LES DONNEES GEOGRAPHIQUES
ET ADMINISTRATIVES
Situation - limites – étendue
La région de Ziguinchor occupe à peu près
ce qu'on appelle couramment la basse Casamance. Située
à l'extrême Sud - Ouest du pays, ses limites naturelles
sont à l'Ouest l'Océan Atlantique et à
l'Est la vallée du Soungrougrou, affluent du fleuve Casamance
sur la rive droite.
Sur le plan administratif la région est limitée
au nord par la Gambie au Sud par la Guinée Bissau et
à l'Est par la région de Kolda.
L'une des plus petites régions du Pays après Dakar
et Thiès, elle couvre 7301 Km2, soit 3,74 % du territoire.
Les extrêmes vont de Diaboudior sur la frontière
Gambienne à Kaguite sur la frontière de Guinée
Bissau environ 90 Km et de Kafountine sur la côte à
Diagou sur le Soungrougrou environ 80 Km.
Sur la nationale IV on parcourt la région sur moins de
50 Km et sur la nationale VI sur à peine 40 Km. Les seules
grandes distances se situent dans le Département de Bignona
notamment sur la nationale V entre Bignona et la frontière
Gambienne (plus de 60 Km)
Les courtes distances entre les différentes localités
de la région rendent aisés les déplacements
et les échanges. Il suffirait d'une bonne politique de
désenclavement intra régionale pour favoriser
ces déplacements et ces échanges. Géographiquement
isolée de l'essentiel du pays par la Gambie, la région
gagnerait à bénéficier d'une réelle
politique de désenclavement
Les données administratives
La région de Ziguinchor est née du décret
n° 84 22 du 22 mars 1984 qui a divisé les anciennes
régions du Sine - Saloum et de Casamance en deux entités
chacune.
Cette région de Ziguinchor qui s'identifie à la
Basse Casamance constituait l'ancien cercle de Ziguinchor. Dans
le découpage colonial ce cercle était subdivisé
en 18 cantons. Ces cantons étaient basés sur l'organisation
des chefferies traditionnelles. Et contrairement à ce
qui s'est passé dans les autres régions du pays,
ces cantons ne sont pas devenus les arrondissements actuels.
Par Exemple Bignona était un Canton pour devenir un département
aujourd'hui, Oussouye n'était pas un Canton et est devenu
un département.
Aujourd'hui nous avons 3 départements: Bignona, Oussouye
et Ziguinchor.
Les départements sont découpés en arrondissements
et comme nous le disions plus haut, ces arrondissements ne sont
pas d'anciens cantons. Par exemple le Département de
Bignona qui comptait 10 cantons compte actuellement 4 arrondissements.
Le Département d'Oussouye avait trois cantons (Floup,
Diembéring et Pointe Saint Georges) et compte actuellement
deux arrondissements (Loudia Wolof et Kabrousse).
Le département de Ziguinchor avait cinq (5) cantons et
compte actuellement deux (02) arrondissements (Niaguis et Nyassia).
Soit un total de 8 arrondissements contre 18 cantons à
l'époque. Et ces cantons n'ont pas été
ressuscités avec la création des communautés
rurales qui sont au nombre de 25 (voir tableau suivant)
DECOUPAGE
ADMINISTRATIF ANCIEN ET ACTUEL
Départements |
Communes |
Arrondissements |
C.
Rurales |
Cantons |
BIGNONA
|
Bignona
Thionck - Essyl
|
Diouloulou
|
Diouloulou
|
Bignona
Djougout nord
Djigout Sud
Kalounaye
Djiragone
Kadiamoutaye Sud
Kadiamoutaye nord
Fogny Combo
Bho
Karone navang
|
Djinaki
|
Kafountine |
Tengory
|
Coubalan
|
Niamone
|
Ouonck
|
Tengory |
Tendouck
|
Mlomp
|
Balingore
|
Diégoune
|
Kartiack
|
Mangagoulack |
Sindian |
Djibidione
|
Oulampane
|
Sindian
|
Suelle |
OUSSOUYE
|
Oussouye
|
Kabrousse |
Diembéring
|
Diembéring
Floup
Pointe Saint - Georges
|
Santiaba Mandjacque
|
Loudia - Oulof |
Mlomp
|
Oukout |
ZIGUINCHOR
|
Ziguinchor
|
Niaguis
|
Adéane
|
Adéane
Baînouck
Bayot
Brin
Mandjack
|
Boutoupa - camaracounda
|
Niaguis |
Niassya |
Enampor
Nyassia |
3 |
4 |
8 |
25 |
18 |
Contrairement à beaucoup d'autres régions
Ziguinchor ne souffre pas d'un mauvais découpage administratif
de ses départements et de ses arrondissements à
quelques exceptions près. Et même si tel en est
le cas, les petites distances font que les populations n'en
souffrent pas au point de s'en plaindre.
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.
LES CARACTERISTIQUES PHYSIQUES
Par sa situation en latitude la région de Ziguinchor
appartient à une zone assez pluvieuse. Et c'est cette
pluviométrie qui laisse son empreinte sur toutes les
autres données physiques.
Les données Géologiques
La région est intéressée par des formations
géologiques du tertiaire et du quaternaire.
Les grés argileux du continental terminal couvrent presque
l'ensemble de la région. Ces sédiments de grés
argileux bariolé avec des niveaux d'argile sont d'une
grande épaisseur. D'où la profondeur des sols.
Les formations du quaternaire concernent la zone deltaïque
du fleuve Casamance. Elles sont composées de dépôts
alluvionnaires.
Ces formations géologiques renferment d'importantes réserves
d'eau. Il y a la nappe maestrichtienne fossile, la nappe phréatique
et des nappes superficielles. Ces deux dernières sont
assez bien alimentées vu la pluviométrie dans
la région.
Le relief
Une coupe nord - Sud révèle que la région
est composée de plateaux découpés par un
réseau de deux marigots.
Une coupe Est - Ouest révèle l'existence d'un
plateau lacéré par ces mêmes marigots et
principalement par le fleuve Casamance.
Ce plateau qui ne dépasse guère 30 mètres
d'altitude descend en pente douce vers l'ouest. D'où
l'horizontalité du relief.
Ce plateau est lacéré de dépressions orientées
Est - Ouest , ou nord Sud souvent occupées par des marigots.
Ce phénomène est surtout remarquable vers l'ouest
où le plateau est morcelé en véritables
îlots de hautes terres bien drainées, ceinturées
de dépression basses et humides souvent occupées
par la mangrove.
La coexistence des plateaux et des dépressions permet
sur le plan humain, une bonne distribution Des populations et
des terres cultivables. Plateaux et dépressions permettent
aussi la coexistence de deux types de cultures: la culture inondée
et la culture sous pluie (riziculture et mili culture).
Les sols
La nature des sols dépend de trois choses: l'altitude,
la distance par rapport à la mer et la nature des eaux
qui les drainent. Sur le plateau existent des sols gréseux
et argileux avec parfois en profondeur des concrétions
de type latéritique. Ces sols ferrugineux tropicaux sont
assez fertiles et permettent la culture des céréales
comme le mil le maïs et l'arachide. Parfois on a dans les
parties les plus basses, des sols sablo - argileux et humifères
très propices aux arbres fruitiers. Dans les dépressions
on trouve différents types de sols suivant les qualités
des eaux de drainage et l'organisation du système hydrographique
.
Ainsi on a des sols halomorphes (salés) le long des marigots
remplis d'eau de mer toute l'année. Ces sols peuvent
être de différents types; il y a des sols alluvionnaires,
fins, noirs, collants gorgés d'eau et riches en matières
organiques; profonds ils favorisent l'ostréiculture (les
slikkes).
Il y a des sols salés argileux et compacts, souvent stériles
comme les tannes du saloum. C'est là qu'on récolte
du sel (Schorre). Il y a des sols hydromorphes, argileux qu'on
trouve le long des cours d'eau douce et les dépressions
isolées dans les plateaux. Ces sols inondés en
hivernage sont propices à la culture du riz.
Le long du littoral il y a les sols sablonneux et vaseux résultant
de l'action de la mer. Ils forment les cordons littoraux souvent
dénudés ou couverts d'herbes.
Le climat
La région se situe dans la zone la plus pluvieuse du
Sénégal vu sa position géographique. Par
la latitude elle est située dans la zone subguinéenne
très tôt atteinte par le front inter tropical.
Par sa situation Sud Ouest elle est intéressée
par les pluies de ligne de grain.
C'est le domaine du climat de basse Casamance selon la répartition
de Monsieur Paul Moral. La région se situe entre les
isohyètes 1600 et 1400 mm du Sud au nord.
Une bonne pluviométrie qui s'étend de juin en
octobre. D'où les importantes possibilités rizicoles.
La végétation
Avec une bonne pluviométrie la région présente
une végétation luxuriante
La végétation
des plateaux
: les forêts sont partout présentes sur le plateaux
et présentent différents paysages. Ainsi il y
a la forêt compacte, difficilement pénétrable
(département d'Oussouye, le long de la frontière
avec la guinée Bissau). C'est une forêt formée
d'individus très puissants, très gros, c'est la
forêt demi - sèche guinéenne.
Il y a la forêt claire à sous - bois de bambous,
les forêts galeries le long des cours d'eau.
Ces formations forestières comprennent différentes
espèces allant du caïlcédrat (khaya senegalensis)
au palmier à huile(élas guinensis). Autant d'espèces
donnant des fruits comestibles, du bois d'œuvre ou de chauffe
qui font de la région une zone d'exploitation végétale
importante.
La végétation des terres basses.
La végétation des terres basses de l'estuaire
et des dépressions envahies par l'eau de mer présente
au contraire de celle des plateaux, une homogénéité
et une simplicité remarquable. Les atterrissements vaseux
sont occupés par la mangrove tandis que les affleurements
sablonneux sont colonisés par des plantes herbacées
qui offrent un paysage de prairies.
Cette végétation est composée de mangrove
qui s'étend sur l'estuaire de la casamance et sur les
rives des marigots, formant des forêts galeries.
Ces forêts de palétuviers sont d'une composition
simple et comprennent essentiellement deux espèces: rhizophora
racemosa et avicennia nitida.
Le rhizophora racemosa donne du bois pour les constructions
car plus long et plus résistant. L'avicennia nitida plus
petit est peu exploité Depuis des décennies l'homme
continue de dégrader par la cueillette, le feu et les
coupes cette richesse naturelle. Un programme d'IEC en matière
de protection de cette richesse s'impose.
L'Hydrographie
La région s'identifie à la présence
du fleuve Casamance. Ce fleuve marque bien son passage du plateau
à la zone maritime. Sur le plateau le fleuve connaît
peu d'embranchements avec le Soungrougrou comme véritable
affluent. A l'ouest juste après Ziguinchor commence une
zone amphibie de marais vaseux et un réseau inextricable
de marigots envahis par l'eau de mer. Ce phénomène
est surtout présent sur la rive nord de la Casamance
alors qu'au sud on ne le trouve qu'à l'extrême
Ouest du département d'Oussouye.
Ce dense réseau des marigots multiplie à la fois
les possibilités de circulation et de cloisonnement.
Ce qui est donc à la fois un atout et un inconvénient.
Il commande la distribution de l'habitat et impose les axes
d'échanges.
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LES
CARACTERISTIQUES DEMOGRAPHIQUES
La région de Ziguinchor présente sur le plan démographique
des homogénéités comme des hétérogénéités
. Les hétérogénéités en présence
font de la région un vrai creuset d'ethnies et de cultures
qui ne font qu' ajouter aux nombreuses potentialités
déjà identifiées. Cependant l'étude
démographique va souffrir de données peu fiables.
Les seules données démographiques découlent
du recensement général de la population de 1988.
Ce qui peut entraîner un manque de fiabilité sur
certains chiffres, résultats de projections. Il s'y ajoute
que les résultats du recensement de 2002 ne sont pas
encore disponibles .
.
La taille de la population
La population était estimée à 398337 habitants
au recensement général de la population de 1988.
Elle est estimée actuellement à 517141 ; c'est
une population qui progresse relativement vite à l'image
du pays.
Cette évolution de la population est liée à
deux facteurs essentiels: le bilan naturel et l'immigration.
Cependant on ne peut savoir à l'état actuel des
choses si l'immigration est encore un facteur de croissance
de cette population. En effet l'insécurité à
sans doute ralenti cette immigration. Et c'est plutôt
l'émigration qui devrait prendre le pas. Des études
n'ayant pas été faites sur ces données,
on ne peut y insister. Mais du fait de la natalité plus
élevée que la mortalité, la population
devrait croître à moins que l'émigration
soit forte .
La composition par sexe (genre)
Là aussi les conséquences démographiques
de l'insécurité et de la rébellion n'étant
pas maîtrisées on ne peut avancer dans l'analyse.
Sans doute qu'un nouveau recensement de la population permettrait
de mieux saisir le déséquilibre entre hommes et
femmes.
Au recensement de 1988 on comptait 201724 femmes contre 196613
hommes soit un taux de 50,64%. Un sexe ratio presque en équilibre
(hommes 49,36%). Il serait intéressant de voir comment
ce sexe ratio à évolué de 1988 à
nos jours. Une sérieuse étude sur les conséquences
démographiques du conflit devrait être menée.
La composition par âge
La pyramide montre une prépondérance des jeunes,
soit plus de 50% de la population. Cela est à l'image
du pays et est caractéristique des pays sous développés
. Une forte natalité, une mortalité en baisse
liée à une espérance de vie courte explique
l'importance des jeunes. Aujourd’hui, la population âgée
de moins de 20 ans était estimée à plus
de 50%.
Dans le domaine de l'éducation les données par
âge doivent être bien maîtrisées pour
une bonne planification du système éducatif. Dans
le cadre du PDEF ces données sont incontournables pour
une bonne maîtrise des plans d'opération. Le calcul
des différents TBS, du TN de scolarisation, du taux d'accès
au CI et du taux d'analphabétisme, dépendent de
ces données qui ne sont pas toujours disponibles ni fiables
car basées sur des projections. Ainsi le TBS de 113%
reste contesté (100,9 % selon la DPRE )du fait de la
non maîtrise du chiffre exact de la population régionale
.
La densité de la population
La région de Ziguinchor a une densité moyenne
de 50 hbts / km. Ce qui constitue l'une des plus fortes densités
du pays, comparable à celle du bassin arachidier.
Cependant on note des disparités liées particulièrement
aux données physiques. L'importance des forêts
et des zones marécageuses explique l'existence de zones
quasi - vides. Ainsi les densités peuvent aller de 5
h/km2 à 206 h/km2. Cependant la situation socio-politique
que vit la région depuis 1983 a sans doute joué
sur la répartition de la population. Les émigrations
vers les pays voisins ou les départs vers les villes
('Ziguinchor, Bignona, Oussouye) ont sans doute vidé
certaines zones naguère très peuplées.
Là aussi seule une étude sérieuse sur le
terrain peut permettre d'être édifié sur
la question de la répartition de la population. Cependant
on peut noter une bonne distribution de l'habitat. La présence
de nappes souterraines bien alimentées favorise les installations
humaines.
En effet l'habitat dans la région est marqué par
l'existence de gros villages polarisant d'autres situés
généralement pas très loin; cette bonne
distribution des points de peuplement dans l'espace permet une
judicieuse implantation des structures scolaires. Ainsi la carte
scolaire peut être échelonnée en écoles
à trois (3) classes, six (6) classes, douze (12) classes
et CEM de proximité. L'absence de hameaux ou d'établissements
humains faiblement peuplés favorise la création
d'écoles à cycle complet, le recrutement annuel
étant garanti. La multiplication des collèges
de proximité devient alors une nécessité
mais avec des mesures d'accompagnement comme les cantines scolaires
L'urbanisation
La région a une population urbaine estimée à
150372 selon le recensement de 1988 soit un taux de 37,66%.
Actuellement elle compte 237267 citadins, soit un taux de 45,88%.
Ce taux est légèrement supérieur au taux
national d'urbanisation. Il est assez important et peut s'expliquer
par l'insécurité qui a vu refluer vers les villes
(surtout Ziguinchor) beaucoup de population des zones de combat.
Il faut dire que la notion de ville liée à la
présence de certaines infrastructures mais surtout à
des critères administratifs (érection en commune
par décret )ne favorise pas la région en matière
d'urbanisation.. Bien des localités caractérisées
par une forte population et par l'existence d'infrastructures
modernes (eau courante, électricité, écoles,
dispensaires) mériteraient d'être considérées
comme des villes ce qui accroîtrait le taux d'urbanisation.
C'est le cas de Kartiack, du cap Skiring, beaucoup de chefs
lieux d'arrondissement présentent des aspects urbains.
Ainsi le niveau d'urbanisation reflété par les
chiffres ne donne aucune idée du niveau d'ouverture au
modernisme de la région. La région dans son intégralité
est assez ouverte au monde moderne. Et cela parce que très
tôt les populations ont accepté la scolarisation.
Ainsi grâce à leur cadres beaucoup de villages
se sont modernisés par la réalisation d'infrastructures
communautaires. Cependant il faut noter que l'habitat n'a pas
toujours suivi d'où l'existence encore de la grande case
traditionnelle.
La population rurale (55%) constitue l'essentiel de la population.
L'exode rural est peu important dans la mesure où les
ethnies de la région sont très attachées
à leur terroir. S'il a été important ces
dernières années, c'est à cause de l'insécurité
qui a obligé beaucoup de populations du monde rural à
se réfugier dans les villes. Ce phénomène
est surtout important dans le département de Ziguinchor.
Les quartiers périphériques de la ville de Ziguinchor
comptent beaucoup de populations déplacées. D'où
le gonflement des effectifs des écoles élémentaires
et la nécessité d'y ouvrir des cantines.
Ce facteur de déplacement des populations des campagnes
vers les villes perturbe la carte scolaire qui devient difficile
à maîtriser en certaines endroits et d'une année
à l'autre.
Un fait marquant dans cette région est l'importance des
mouvements de population villes - campagne et campagnes - villes.
La solidarité familiale et le profond respect des traditions
font que régulièrement on éprouve le besoin
de se rendre visite. D'où ces incessants mouvements pendulaires.
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LES
CARACTERISTIQUES SOCIOCULTURELLES DE LA REGION
Nous disions plus haut que la région de Ziguinchor présente
à la fois des homogénéités et des
hétérogénéités sur le plan
humain. En effet c'est une région qui présente
une diversité d'ethnies, de langues et de cultures.
La composition ethnique
La composition ethnique de la région obéit encore
de manière rigoureuse aux données historiques
du peuplement. Ainsi on peut identifier des zones propres à
telle ou telle ethnie, le cosmopolitisme ne se faisant qu'au
niveau des centres urbains.
Les populations de souche
a) Les Baïnounck
Ils représentent selon certains historiens le plus ancien
peuplement de la basse Casamance. Occupant anciennement le fogny
ils auraient été repoussés par les diolas.
Leur domaine actuel est une zone de refuge à cheval sur
le soungrougrou et le fleuve Casamance, plus précisément
autour de Bignona et dans les environs d'Adéane.
Les Baïnouck ont subi beaucoup de sévices de la
part de leurs voisins: décimés par les balantes,
asservis par les mandingues, refoulés par les Diolas,
parfois assimilés par les portugais , ils sont en voie
de disparition car se confondant aux diolas.. Ils sont restés
les hommes des rizières et des palmeraies mais parfois
cultivateurs de mil et d'arachide. On les trouve encore dans
des villages du département de Bignona à Tobor,
Bangaghan, Diagoubel, Kandiou, , Diandalat, Niamone, Guerina,
Djifanghor, Guidel, Niadiou, Diagnon, Agnack.
Avec l'insécurité beaucoup de villages Baïnouck
du département de Ziguinchor ont été abandonnés,
leurs populations s'étant réfugiées en
ville
b) Les Diolas (60,66%)
La personnalité ethnique des diolas est éminemment
géographique dans la mesure où ils se sont remarquablement
adaptés au milieu où ils vivent et que leur intimité
avec le milieu importe d'avantage à leur signalement
que leur organisation sociale, fait élémentaire,
ou leur passé historique incertain.
En effet l'origine des diolas est confuse. Leur remarquable
enracinement peut être la preuve de l'ancienneté
de leur présence en Basse Casamance. Les plus anciens
documents historiques confirment leur présence dans la
région comprise entre la rive méridionale de la
Casamance (fleuve) et le Rio Cacheu. Le pays floup et la région
de Kamobeul - Sélèky sont le berceau de leur groupe.
Cette zone originelle des Diolas s'étendait jusqu'à
la côte.
Vers l'Est le pays diola traditionnel s'étendait jusqu'aux
limites du domaine Baïnouck, c'est à dire jusqu'aux
environs de Brin, à l'ouest de Ziguinchor.
Les Diolas de la rive nord de la Casamance semblent venir de
la rive méridionale. C'est de là qu'ils auraient
repoussé les Baïnouck vers le Soungrougrou. Ils
y rencontreront les balantes et puis les Mandingues. Ainsi les
Diolas voisin du Soungrougrou (Kalounayes) et du Nord - est
et de l'Est du département de Bignona on subi une profonde
influence mandingue (religion). Bien que plus nombreux dans
la région, les Diolas ont longtemps été
peu présents dans les villes car très attachés
à leur terroir.
Les Infiltrations récentes
Jusqu'au 19 siècle, les Diolas constituaient avec les
Baïnoucks, la totalité de la population de Basse
Casamance. Et les Diolas constituent aujourd'hui l'écrasante
majorité malgré l'infiltration de nombreuses populations
historiquement étrangères à la région.
c) Les Mandingues (9,31%)
L'esprit de conquête et le prosélytisme islamique
de Fodé Kaba amenèrent les mandings à s'implanter
solidement sur la rive droite de la moyenne vallée du
Soungrougrou. Ainsi une bonne partie du Nord du Département
de Bignona jusqu'à la frontière Gambienne va connaître
l'influence Mandingue. Les mandingues se sont installés
dans la ville de Ziguinchor où ils constituent un bon
noyau
d) Les Wolofs (4,80%)
Les premiers Wolofs apparurent dans l'estuaire de la Casamance
avec l'installation Française à Carabane. Amenés
comme laptots, manœuvres, voire comme colons par les marins,
ils prirent pied dans l'île même de Carabane. Les
commerçants arriveront par la suite envoyés par
les maisons de commerce de St - Louis et de Gorée. Prenant
femme sur place ils se fixèrent dans les villages pacifiés
et d'accès facile depuis les rives de l'estuaire. Ces
Wolofs établis dans les villages comme Boucotte, Elinkine,
Kafountine, Santhiaba, Loudia, Diankène ont joué
un rôle notable dans l'encadrement politique et économique
des populations de la région. Ceux là ne doivent
pas être confondus avec une seconde vague de Wolof qui
depuis les années trente (30) et surtout depuis 1945
est formée par les fonctionnaires et les agents des maisons
de commerce. Alors que les premiers établis dans les
villages sont considérés comme des Casamançais,
ces derniers confinés dans les villes et dans les escales
ne sont pas intégrés à la masse de la population
locale.
e) Les mandjaks (3,76%)
Au début immigrants temporaires ils servaient d'hommes
de peine, de laptots et de manœuvres à bord des
embarcations. Bientôt ils s'installèrent entre
Ziguinchor et la frontière avec la guinée Bissau.
Leur pénétration en Casamance, surtout dans la
région prit une ampleur nouvelle lorsque s'ouvrit le
commerce du caoutchouc au début du 20ième siècle.
Les Mandjack devinrent de véritables spécialistes
de la saignée des lianes.
Avec la disparition de cette activité à partir
de 1910, les Mandjacks se fixèrent et créèrent
des villages de cultures.. L'essor de la culture de l'arachide
après 1930 attira davantage les Mandjacks. Ce mouvement
continuera après la 2ième guerre mondiale, favorisé
par le déséquilibre économique entre le
Sénégal et la Guinée Bissau. La persistance
du régime colonial en Guinée Bissau marqué
par l'indigénat avec son cortège de contraintes
et de vexations va l'accentuer de même que la guerre de
libération.
Aujourd'hui on les trouve dans de nombreux villages le long
de la frontière Sud: Boffa, Toubacouta, Bagane, Dar Salam,
Batacountou, Katouré, Kaguite, Bouniak.
La fidélité des Mandjack à leur religion
du terroir, le maintien de liens étroits avec leur famille
d'origine, leur résistance à l'islam ou même
leur conversion au Catholicisme, contribuent à maintenir
la personnalité ethnique de cette population pionnière.
f) Les mancagnes (2,57%)
Ils ne feront leur apparition en basse Casamance qu'après
la première guerre mondiale. Leur mouvement semble n'avoir
pris de l'ampleur qu'après 1925, puis il devait connaître
un essor nouveau après 1946 sous l'influence des mêmes
facteurs que le peuplement Mandjack (situation politique et
économique en guinée Bissau). On les trouve donc
dans les mêmes zones que les mandjaks, notamment au sud
du département de Ziguinchor jusqu'à la frontière
avec la Guinée Bissau. Nombreux à Ziguinchor (Tilène)
ils ont essaimé dans le département de Bignona
(Kalounaye).
Cultivateurs soigneux , grands défricheurs, travailleurs,
âpres au gain les mancagnes se mettaient à toutes
les tâches, notamment aux cultures de traite. Leur dynamisme,
leur mobilité, leur souci d'ascension sociale les ont
fait considérer par les diolas et les Baïnouck comme
des parvenus. Ainsi le Bayot s'était fermé à
eux. Comme les Manjacks ils ont été réfractaires
à l'Islam et bien que convertis au catholicisme, ils
restent très attachés à leurs traditions.
g) Les Balantes (2,51%)
Les Balantes occupent traditionnellement la moyenne Casamance
entre le fleuve et la frontière de la Guinée Bissau.
L'essentiel du Balantacounda se trouve donc dans la région
de Kolda.
Ainsi la présence des balantes dans la région
de Ziguinchor s'explique par les migrations d'Est en Ouest.
Leur cohabitation avec les Diolas a entraîné des
brassages entre les deux ethnies d'où le partage de nombreux
noms.
On trouve les Balantes un peu partout dans la région
en cohabitation avec les Diolas, le préside portugais
et les autres minorités.
h) - Le Préside portugais
Des confins balantes jusqu'aux environs de Brin, c'est à
dire autour de Ziguinchor, l'influence du vieux préside
portugais a provoqué à la fois la ruine du peuplement
originel et son absorption par des éléments ethniques,
immigrés soit sous l'influence de l'économie monétaire
et du régime politique Français puis Sénégalais
. De ces groupes il y a le groupe parlant créole portugais
localisé surtout au niveau de la ville de Ziguinchor.
Le groupe très métissé de confession catholique
résulte du brassage de nombreuses ethnies très
tôt attirées par le comptoir de Ziguinchor depuis
l'époque portugaise.
Aujourd'hui ce groupe à tendance à se fondre dans
le cosmopolitisme de la ville où le Diola commence à
s'imposer par ses effectifs et le Wolof par son dynamisme linguistique.
i) Le groupe pulaar(8,79%), et les Séreer(2
,40%)
Ils sont de plus en plus nombreux dans la région notamment
dans les centres urbains. Si les peuls et les Toucouleurs s'occupent
du commerce, les Sérers sont surtout des pêcheurs.
Ainsi On trouve des Sérers presque de souche car anciennement
installés dans les îles et dans les villages côtiers.
Ces Sérers originaires des îles du Saloum ont fini
par se fixer dans ces zones où ils ont été
assimilés aux diolas ;d'où la présence
de certains noms d'origine Serer.
L'hétérogénéité ethnique
de la région est une réalité, mais elle
n'empêche pas les Diolas de constituer la masse de la
population et d'être responsables des grands traits de
l'aménagement de l'espace , conférant au paysage
humanisé de la région sa puissante originalité
par contraste avec les autres régions du pays.
j) Les Soninkés
Non quantifiés mais bien présents, notamment dans
le département de Bignona et à Ziguinchor ville,
ils se sont installés en Casamance pour des raisons religieuses
ou économiques (culture de l'arachide, commerce)
Les langues parlées
Les langues parlées sont celles des ethnies identifiées
précédemment.
Le Diola:
Suivant les auteurs on trouve plusieurs groupes diola parlant
chacun sa langue. Ainsi Berenger - Feraud en distingue 09, le
Dr Maclaud 10, le père Wintz 5. La complexité
dialectale serait l'illustration du morcellement géographique
et politique dans lequel ont vécu les Diola. L'inventaires
linguistique de Lavergne de Tressan enregistre le fractionnement
dialectal de la langue Diola en même temps qu'il souligne
l'individualité de celle - là face aux langues
des populations voisines.
La langue Diola est donc celle d'un groupe humain d'une forte
originalité au sein duquel une longue évolution
en vase clos, en cellules isolées, a entraîné
la naissance de dialectes très nombreux mais sans signification
quant à la formation et aux origines du peuple Diola.
La langue Diola est classée dans le groupe "sénégalo
- guinéen" ; elle est apparentée aux langues
des plus anciennes populations du Sénégal, le
serer en particulier. Deux lexiques sont utilisables à
travers tout le pays diola: celui du fogny et celui de Carabane.
Sur le plan linguistique, le diola du fogny tend à s'imposer
partout et à effacer les distinctions dialectales qui
restent surtout vivantes dans les villages les plus isolés;
le dynamisme économique et la mobilité récente
des diolas du nord sont probablement en voie de réaliser
l'unité linguistique des différents groupes.
Les autres langues
Elles ne posent pas de problème de variétés
dialectales.
Le créole portugais: surtout présent à
Ziguinchor.
Le Balante, le Baïnouk, le Manding, le Puular et le Wolof:
sont les langues qui sont parlées dans les différentes
zones d'habitation des ethnies qui se rapportent à elles.
Dans les villes comme Ziguinchor et Bignona, le Wolof a tendance
à s'imposer comme langue de communication populaire.
Les Religions
L'animisme
La région de Ziguinchor peut se prévaloir d'être
l'une des régions où les religions traditionnelles
sont encore très pratiquées. En effet les Diolas,
les Mancagnes, les Mandjaks et les Baïnoucks sont des peuples
très attachés à leurs traditions. C'est
que chez ces peuples, l'individu est libre, mais seulement dans
le cadre précis fixé par les traditions dont la
religion est l'un des principaux éléments.Traditions
et religion se confondent d'ailleurs de manière indéchiffrable.
Les règles de vie et de morale qui se dégagent
des obligations religieuses étant conformes aux impératifs
de la vie sociale et aux enseignements de la tradition. Ainsi
l'animisme est partout présent dans la région
mais surtout dans le département d'Oussouye. Comme chez
les sérère, l'animisme de ces peuples est une
authentique religion, au service d'un dieu suprême et
lointain (Ata Emit chez les Diolas).
Pour assurer ses rapports avec les hommes, ce Dieu se sert d'innombrables
esprits(Boekin chez les diolas) qui peuplent les villages. Les
rizières et les forêts (bois sacrés). Des
prêtres sont au service de ces esprits. Les obligations
et les interdits qui contrôlent et dirigent la vie sociale
et la vie personnel assurant l'ordre et la morale, ou défendant
les intérêt matériels du groupe ont été
sacrilisés et sont placés sur la surveillance
des esprits. Cette confusion permanente du sacré et du
profane, du social et du religieux explique la soumission résignée
de ces peuples aux cérémonies traditionnelles
et constitue un puissant ciment social. D'où la cohésion
et la solidarité qui marquent ces ethnies.
Le christianisme
Introduit par les navigateurs portugais, puis par le biais de
la colonisation Française, il est profondément
ancré dans la région. Le département d'Oussouye,
les îles de l'embouchure et la ville de Ziguinchor sont
de grands foyers du christianisme. La présence de nombreuses
églises et chapelles jusque dans les villages les plus
reculés sont les témoignages de cette christianisation.
L'Église a beaucoup contribué à la scolarisation
de la région, de même Caritas a réalisé
beaucoup d'actions de développement dans la région.
De ce christianisme ,se dégagent les catholiques qui
sont les plus nombreux et de très loin; les minorités
chrétiennes comme les témoins de Jehovah, les
luthériens, existent cependant.
L'Islam
Introduit par les mandingues au 19ième siècle
il est surtout présent dans le département de
Bignona, plus précisément au nord et au nord -Est.
Très présent dans la ville de Ziguinchor, l'islam
fait de grands progrès dans la région par le biais
des activités économiques.
Des organisations islamiques comme AMA interviennent dans le
domaine de l'éducation, la formation professionnelle
et mènent des actions caritatives appréciables.
Les caractéristiques socio - culturelles qu'on vient
d'évoquer montrent que la région présente
une certaine originalité quant à ses ethnies et
à ses langues. Les ethnies de souche par leur fidélité
au terroir, à leurs langues et à leurs traditions
font de cette région un haut lieu de survivance des valeurs
comme la dignité la solidarité et le sens de l'honneur.
Au tant de vertus qui gagneraient à être bien vulgarisées
par le système éducatif.
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LES
CARACTERISTIQUES ECONOMIQUES
La région de Ziguinchor regorge de beaucoup de potentialités
économiques en rapport avec les données naturelles.
Les produits de cueillette
Grâce à une végétation luxuriante
, la région regorge de beaucoup d'espèces fruitières
à l'état sauvage mais qui entrent dans les habitudes
alimentaires des populations locales et du pays. Ainsi la région
est pourvoyeuse de fruits exotiques de toutes sortes à
différentes périodes de l'année . Ces produits
sont à l'origine d'un commerce informel très florissant
qui assure des revenus substantiels aux populations rurales.
Dommage que les préoccupations de cette étude
ne permettent pas d'aller plus en détails dans l'analyse
de ce secteur.
L'exploitation du bois
L'existence d'essences très propices au travaux d'ébénisterie
a donné naissance à d'importantes activités
d'exploitation du bois. En dehors des grandes scieries de Tobor
et de Bignona , il existe beaucoup d'autres scieries non formelles.
Les ateliers d'ébénisterie pilulent dans les villes
et les gros centres ruraux.
Il y a aussi le bois de chauffe et le charbon de bois qui constituent
des formes d'exploitations des espèces ligneuses.
La pêche
Elle est très importante vu le réseau hydrographique
très dense. Elle va de la pêche d'appoint à
la pêche industrielle en passant par l'artisanale.
Elle occupe les locaux comme les saisonniers venus des îles
du Saloum et de la Petite Côte.
De nombreuses espèces sont pêchées. Si certaines
sont consommées localement, beaucoup alimentent les sociétés
de transformations ou d'exportation sises à Dakar.
Là aussi nous ne pouvons pousser l'analyse plus loin.
La pêche contribue beaucoup à l'apport en protéine
dans l'alimentation des populations. Elle assure des revenus
que les limites de cette étude ne permettent d’évaluer.
L'agriculture.
La région réunit les conditions pluviométriques,
pédologiques , topographiques et humaines idéales
pour être une grande région agricole.
L'étude des caractéristiques physiques nous a
déjà édifiés sur ces conditions.
L'existence d'importantes superficies rizicoles, la bonne maîtrise
des techniques culturales basées sur une longue tradition
de riziculture ajoutées à ces données naturelles
ont longtemps fait de la région un grenier de riz.
Certes de longues années de sécheresse ayant entraîné
la salinisation de beaucoup de rizières et l'insécurité
ont porté de rudes coups à cette réputation.
N'empêche la région reste encore une importante
"ceinture" rizicole.
Avec une moindre envergure, il y a le mil pénicetum très
présent en milieu "Mandingue" et l'arachide.
Le Département de Bignona est un vrai bassin arachidier.
L’horticulture et les cultures fruitières
Si on dit de la Casamance naturelle que c'est le jardin du Sénégal
c'est bien à cause de cette partie qui constitue la région
de Ziguinchor.
En effet la région regorge de nombreux arbres fruitiers:
mangues, papayes, citrons, oranges, pamplemousse, ananas, acajou
occupent les étals des marchands de fruits à longueur
d'année.
Aux alentours des grandes villes comme dans les villages, les
vergers s'étendent à perte de vue. Par la production
fruitière, les populations pouvaient faire face à
beaucoup de dépenses quotidiennes. Aujourd'hui avec l'insécurité
nombre de vergers sont à l'état sauvage.
La région produit aussi beaucoup de légumes comme
les choux, la tomate les oignons, les aubergines l'oseille de
Guinée (Bissap) le piment, le Gombo, l'ail , carotte,
manioc.
Ces légumes permettent l'existence d'une importante gamme
de recettes culinaires.
Les oléagineux: l'huile de palme et l'huile de palmiste
sont produites en grandes quantités et entrent dans le
menu quotidien des populations.
L'existence de nombreuses espèces de plantes permet de
disposer de nombreux ingrédients entrant dans l'art culinaire
: feuilles, grains, écorce etc. Ces potentialités
sont à prendre en compte dans la gestion des cantines
scolaires.
L’industrie
La région est peu industrialisée. La seule véritable
unité industrielle est la SONACOS. Les unités
de pêche ne s'occupent que du froid pour la conservation
du poisson avant leur acheminement sur Dakar.
Il existe cependant de petites unités de fabrications
de produits alimentaires (miel, confiture).
L'artisanat
Il est assez bien représenté: maroquinerie, teinturerie
, tissage, sculpture, orfèvrerie, forgeonnerie . L' artisanat
est un secteur très porteur surtout avec le tourisme
très florissant dans certaines zones de la région
(Cap Skiring).
La ville de Ziguinchor a un grand centre artisanal très
fréquenté.
Le tourisme
La région de Ziguinchor, par ses différentes potentialités
naturelles, humaines et socioculturelles est une grande région
de tourisme.
Les atouts naturels :
86 km de côtes ouvrent la région sur l’océan
atlantique. Le Cap Skirring, situé à 70 km de
Ziguinchor, offre un climat doux avec de belles plages qui permettent
des activités nautiques.
Le climat est doux et ensoleillé pendant toute l’année
Le fleuve Casamance et ses nombreux bolongs permettent de sillonner
en pirogue tout un arrière pays d’une beauté
captivante. Sur le delta du fleuve, se succèdent des
îles (Carabane, Diogué, Pointe Saint-Georges) présentant
un paysage particulier.
L’existence de parcs comme celui de Basse-Casamance et
la réserve spéciale des oiseaux de Kalissaï
Les atouts humains et socioculturels
Les sites et monuments historiques, la richesse du folklore,
les vestiges de la société traditionnelle constitue
des atouts certains pour le tourisme.
Le tourisme de découverte bénéficie de
l’originalité architecturale de l’habitat
avec notamment les cases à impluvium, uniques en leur
genre en Afrique. Les cérémonies traditionnelles,
notamment les rites d’initiation méritent d’être
signalées.
La région compte de nombreux établissements touristiques
adaptés à toutes les bourses.
Pour toutes ces raisons, le tourisme constitue un facteur de
développement important et occupe une place de choix
dans l’économie régionale.
Les recettes tournent autour de 5 milliards par années
avec quelques 800 emplois directs sans compter les effets induits
sur les autres secteurs (transports, artisanat, énergie,
etc.…)
Les communications:
Vers l'extérieur c'est - à - dire le reste du
pays, la Gambie constitue une véritable barrière.
Certes il existe des routes (national 4,5,6) mais le bac sur
la national IV rend les voyages par route assez longS. Soit
on gagne en distance en empruntant la Nationale IV et on allonge
le voyage de 2 à 3 heures, soit on fait le tour par la
nationale I puis la nationale VI en passant par Tambacounda
et Kolda.
La voie fluviale puis maritime ouvre la région vers Dakar.
Mais cela suppose un bateau pouvant assurer régulièrement
la navette entre Dakar et Ziguinchor.
Actuellement c'est la voie aérienne qui est la plus régulièrement
utilisée. Quotidiennement un avion fait la navette entre
Dakar et Ziguinchor. Cependant la cherté du billet limite
cette voie aux nantis.
Les télécommunications ont largement contribué
aux désenclavement de la région par rapport au
reste du pays. Par le téléphone comme par la radio
et par la télévision les populations de la région
vivent au rythme du pays.
Ainsi par les différents moyens de communication, la
région entretient d'importants échanges avec le
reste du pays. De Dakar viennent les produits importés.
La région fournit des produits primaires de toutes sortes,
Dakar surtout des produits importés.
Malgré sa situation la région entretien d'importantes
relations avec le reste du pays. L'installation des populations
originaires de la région dans les autres régions
du pays, surtout Dakar, a fait que ces relations sont de plus
en plus étroites et de plus en plus fréquentes.
Cette diaspora, par son dynamisme économique et surtout
culturel, marque de son empreinte sa présence dans toutes
les localités où elle se trouve.
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