200 TWh/an avec l'énergie éolienne en France en 2040

 

Mai 2006 

1 ANALYSES DE REFERENCE
2 CALCUL DU PRODUCTIBLE EOLIEN FRANCAIS
3 CONCLUSIONS

1 ANALYSES DE REFERENCE

1.1 Commissariat Général au Plan - Energie électrique en 2040, 2000

Référence : Charpin, Dessus and Pellat 2000 Jean-Michel Charpin, Benjamin Dessus and René Pellat, "Étude économique prospective de la filière électrique nucléaire.", Premier Ministre, Commissariat Général du Plan, Paris, 2000 http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/004001472/0000.pdf

Le scénarii les plus élevés (H1, H2, et H3) prévoient une consommation d'environ 645 TWh en 2040 (après avoir enlevé les 70 TWh d'exportation).

1.2 Ministère de l'Industrie, DGEMP - Scénario "tendanciel de référence", 2004

Référence : Direction générale de l’énergie et des matières premières, Observatoire de l’énergie, "Scénario énergétique tendanciel à 2030 pour la France DGEMP-OE(2004) - Synthèse des travaux réalisés en 2004 par l’Observatoire de l’énergie de la Direction générale de l’énergie et des matières premières", Juin 2004 - http://www.industrie.gouv.fr/energie/prospect/pdf/scenario-2004.pdf

Les parcs de production d’électricité installés de 2010 à 2030, par application du modèle RTE avec les hypothèses du scénario tendanciel, sont les suivants :

A noter que dans ce scénario de référence, la DGEMP prévoit 3 200 MW d'éolien en 2010, ce qui sera atteint si l'on en croit le Ministre de l'Industrie qui prévoit 2 000 MW à fin 2007. Citation : "Le parc éolien est en forte croissance. Il n'était que d'environ 100 mégawatt en 2001 ; il atteignait déjà 400 mégawatt fin 2004 ; il devrait atteindre plus de 2000 mégawatt en 2007 selon les derniers chiffres dont nous disposons." (Déclaration du 13 Juin 2005 lors de l'inauguration des centrales éoliennes de la Haute Lys).

Dans ces conditions, l’équilibre offre - demande d’électricité s’établit comme suit :

Soit 42,9 TWh/an de production éolienne et solaire en 2030.

1.3 Eolien en France depuis 2000

La puissance installée augmente rapidement en France depuis 2002. On attend 2 000 MW en 2007.

2000

66 MW

2001

78 MW

2002

145 MW

2003 253 MW
2004 386 MW
2005

757 MW

Référence : EWEA, "European record for wind power: over 6,000 MW installed in 2005. Wind energy has surpassed EC White Paper targets for 2010", 01/02/2006 - http://www.ewea.org/fileadmin/ewea_documents/documents/publications/statistics/2005statistics.pdf

Référence : http://www.suivi-eolien.com/ 

1.4 Inestene/Détente, 1999

Le rapport "Un scénario vert pour la France", élaboré pour les Verts par l’INESTENE et l’association DETENTE en mai 1999. Il donne 76 TWh/an pour l'éolien en 2030.

Résumé des propositions du scénario (en TWh/an)

Année

2020

2025

2030

Réduction des exportations

65

65

65

Economies sur les usages thermiques

129

130

130

Economies sur les usages spécifiques

86

91

100

Production hydroélectrique

80

80

80

Production éolienne

47

67

76

Bois-électricité

14

15

18

Cogénération industrie

40

42

48

Cogénération habitat

30

33

36

Turbines à gaz

89

88

64

Matériaux et recyclage

5

5

5

Voir aussi : Greenpeace, “ Eole ou Pluton ? “, Antoine Bonduelle et Mathias Lefèvre, association DETENTE, décembre 2003. http://www.greenpeace.org/raw/content/france/press/reports/eole-ou-pluton-2.pdf

1.5 Potentiel selon IEER, 2006

Dans son scénario ET (Existing Technology), IEER évlaue le potentiel terrestre en France à 70 TWh/an et le potentiel offshore à 97 TWh (10 km des côtes et 10 m de profondeur). Pour la production d'électricité 2040, ce scénario prend une valeur de 126 TWh/an de production éolienne en 2040.

Référence : Makhijani Annie, Makhijani Arjun, "Low-Carbon Diet without Nukes in France - An Energy Technology and Policy Case Study on Simultaneous Reduction of Climate Change and Proliferation Risks", Institute for Energy and Environmental Research, USA, Mai 2006 - http://www.ieer.org/reports/energy/france/lowcarbonreport.pdf 

1.6 EWEA 12% en 2020, 2005

12% pour la France en 2020 cela représente une production d'environ 60 TWh par an. Dans une note de 2003, EWEA prévoyait  6 000 MW d'éolien en France pour 2010 (soit 8% de la puissance installée en Europe de 7 5 000 MW).

Dans sa publication récente "No Fuel" de 2006, on parle de 180 000 MW en 2020 et 300 000 MW en 2030. En prenant un ratio de 12% environ pour la France, on obtient 20 000 MW en 2020 et 35 000 MW en 2030. Cette puissance est répartie à 50/50 entre sites terrestres et offshore (pour 2030).

Référence : EWEA, "No Fuel - Wind. Power without fuel", Briefing, Février 2006 http://www.ewea.org/fileadmin/ewea_documents/documents/publications/briefings/no_fuel_lo_res_72dpi.pdf 

Référence : Global WindEnergy Council, Greenpeace, "WIND FORCE 12 - A blueprint to achieve 12% of the world's electricity from wind power by 2020", Juin 2005 - http://www.ewea.org/fileadmin/ewea_documents/documents/publications/WF12/wf12-2005.pdf

Référence : EWEA, "WIND POWER TARGETS FOR EUROPE: 75,000 MW by 2010", Briefing, Octobre 2003 - http://www.ewea.org/fileadmin/ewea_documents/documents/publications/briefings/75gw.pdf 

2 CALCUL DU PRODUCTIBLE EOLIEN FRANCAIS

Le calcul qui suit vise à évaluer le potentiel éolien pratiquement récupérable en France métropolitaine, en tenant compte des contraintes techniques et environnementales.

En prenant les hypothèses suivantes :

  • éolienne terrestre

    • 3 MW, 100 m de diamètre à 80 m de hauteur (éolienne commerciale disponible depuis 2005)

    • distance entre éoliennes : 6 D, soit 450 m

    • densité de puissance installable : 7 MW par km²

  • éolienne en mer

  • découpage géographique et physique

    • 3 grandes régions : Grand Nord-Ouest (1 740 km de littoral du Nord à la Charente Maritime), Grand Sud (départements avec littoral, 42 650 km²), Grand Centre (départements du Centre/Sud/Sud-Ouest sans littoral, 30 000 km²).

    • Hors régions très spécifiques (Alpes, Pyrénées centrales).

    • 3 zones de potentiel éolien : 2 000, 2 500 et 3 000 kWh/m² de surface balayée. Sur la base de l’Atlas Eolien Européen (voir page Atlas sur ce site).

  • utilisation du sol

    • sites terrestres :

      • 3 à 5% du territoire agricole suivant les régions (de fait, les éoliennes ne mobilisent réellement que 2% maximum de cette surface : le reste de la surface est toujours cultivable ou pâturable). Les sites du Sud autorisent des densités de puissance plus fortes, mais les pourcentages d’utilisation du sol sont limités par l’impact visuel (crêtes très visibles).

      • limitation à la bande comprise entre 0 et 10 km de la côte pour les éoliennes terrestres sur la côte Atlantique/Manche/Mer du Nord (hors Bretagne où des sites collinaires intérieurs sont utilisables).

    • sites en mer :

      • 1 à 3,5% de la surface de la mer suivant les régions et 0,2% pour les régions de la Méditerranée du Sud-Est.

      • limitation jusqu'à 2010 à la bande comprise entre 10 et 20 km de la côte pour les éoliennes en mer, entre 0 et 10 km pour les éoliennes terrestres sur la côte Atlantique/Manche/Mer du Nord. Ensuite, augmentation de la distance à plus de 20 km et des profondeurs de plus de 200 m. Exemple : 200 éoliennes de 5 MW produit 4,5 TWh par an (source : Norsk Hydro, 2005). Voir page offshore sur ce site.

Les résultats globaux sont présentés dans le tableau ci-dessous.

ENERGIE EOLIENNE EN FRANCE A L'HORIZON 2040

 

Puissance
MW

Energie
TWh/an

Nombre d'éoliennes

Surface sol
km²

pour les sites terrestres

20 000

50

8 000

3 000

pour les sites en mer

40 000

150

 8  000

6 000

soit au total :

60 000

200

16 000

9 000

3 CONCLUSIONS

  1. Ces 200 TWh annuels représentent 31% de l’énergie consommée en France en 2040.

  2. Pour les sites terrestres, la surface utilisée est d’environ  3 000  km² sur les 90 000 km² du territoire retenu. Pour l'offshore, cela représente 40 grandes centrales installées entre 15 et 40 km de la côte, à des profondeurs maximales de 200 m.

  3. Les 16 000 éoliennes représentent moins de 35 % du nombre de pylônes 400 000 V installés en France, et environ 5% du nombre de pylônes des lignes de tension supérieures à 63 000 V.

  4. Le choix des tailles d’éoliennes retenues ne modifie pas sensiblement les résultats : il influe surtout sur le nombre d’éoliennes installées (et donc l’impact visuel). C’est en effet le nombre de MW installables au km² qui compte, et ce facteur est peu dépendant de la taille de l’éolienne choisie.

  5. La dispersion sur le territoire national permet de limiter les pertes dues au transport de l’électricité. Il crée aussi un effet de foisonnement générant un crédit de capacité pouvant être évalué à environ 20% de la puissance installée, soit 60 000 MW.

  6. L’investissement total est évalué à 92 milliards d'Euros (1 000 Euros/kW en terrestre et 1 800 en offshore). En actualisant à 6% sur 20 ans et avec un coût d’exploitation évalué à 2,2 % de l’investissement initial par an (soit 2 milliards d'Euros), le coût actualisé du kWh est de 25,5 centimes. Voir page économique sur ce site.

  7. Le coût moyen du kW installé prend en compte les effets d’échelle (liés au nombre d’éoliennes) ainsi qu’une péréquation entre le coût d’une éolienne terrestre et d’une éolienne en mer.

 

Copyright © 1997-2007. Webmestre :  eed(a)espace-eolien.fr