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DANIEL COHN-BENDIT

   

EVA

 

JOLY   JOSÉ BOVÉ

avec

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page1

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2

EUROPE ÉCOLOGIE

,

rassemblement  de  citoyennes  et  de
citoyens, d'élu-e-s et de responsables asso-
ciatifs est né de l'ambition de fédérer les
écologistes pour proposer un nouveau
contrat pour l'Europe, un New Deal écolo-
gique et social. Ce contrat est d'abord un
plan d'urgence face à la crise. Mais c'est un
programme de sortie de crise, pas de

replâtrage. A raison de 100000 chômeurs
de plus chaque mois en France, nous ne

pouvons nous satisfaire de demi-mesures.

Certains proposent une relance par la
consommation à coup de surendettement et
sans tenir compte des bas revenus, d'autres
une relance par l'investissement dans des
secteurs dépassés. Ils n'ont d'autre ambition
que de brûler des milliards d'euros dans un
système libéral et productiviste qui a failli.
On ne résoudra pas la crise avec les poli-
tiques qui l'ont provoquée. On ne trouvera
une issue qu'en coordonnant à l'échelle
européenne une orientation politique nou-
velle: la conversion écologique et sociale de
l'économie, un autre projet de société.

Le contrat d'Europe Écologie repose sur
deux idées simples:

• Pour protéger, il faut changer:

une

autre régulation économique, reposant sur
la mutation écologique de la société, consti-
tue la seule issue réaliste et durable. Secteur
par secteur, cette conversion doit commen-
cer maintenant pour éviter la catastrophe.

• Pour changer, il faut protéger:

les

populations européennes ne s'engageront
dans cette réorientation que si elles ont la
garantie que ce changement de direction
favorise leur mieux-être. Par conséquent,
les droits fondamentaux, sociaux et envi-
ronnementaux doivent être garantis. La
crise est l'occasion de les renforcer main-
tenant.

Le nouveau contrat écologique et

social que nous proposons a pour

ambition de refonder l'Europe du

Traité de Rome.

UN PROJET

EUROPÉEN

La crise économique met dramatiquement
en lumière les insuffisances de l'Europe des
nations. Chaque État membre de l'Union
européenne pare au plus pressé en élabo-
rant des petits plans de relance maison et
se privant ainsi de l'impact et de la cohé-
rence d'un investissement massif et coor-
donné.  Nous  ne  pouvons  plus  penser
franco-français. Que nous ayons voté oui
ou non au référendum de 2005, nous avons
tous besoin d'une Europe unie, seul espace
à la hauteur des défis, seul outil efficace
pour mettre en œuvre une stratégie com-
mune de sortie de crise fondée sur la
conversion écologique et sociale.

Pour sortir de la cri

se

LE CONTRAT

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page2

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3

LA TRANSITION

ENTRE DEUX MONDES

Ce  nouveau  contrat  écologiste  pour
l'Europe est un programme de transition
entre deux mondes, entre deux modèles
de développement, entre deux civilisations.
Il se situe dans la continuité du Manifeste
"Changer d'ère" qui constitue le socle poli-
tique d'Europe Écologie. Il ne prétend pas
résoudre toutes les questions mais fixer la
logique d'un nouveau projet. Il s'attaque à la
double racine des crises financières, écono-
miques et écologiques : la dictature du
court terme et l'exploitation effrénée des
êtres humains et de la nature. Il faut arrêter
de  changer  le  pansement  pour  mieux
penser le changement. La nouvelle Europe
qui naîtra de la crise sera une Europe
transformée. Elle reposera sur la protection
sociale, la précaution écologique, la préven-
tion des risques, la décroissance de l'em-
preinte écologique et des flux de matière
et d'énergie, et s'opposera frontalement à
la concurrence sauvage, à la précarité et à
la prédation. Prévoyance, protection, pré-
caution et prévention ne s'opposent pas à
l'innovation et au progrès humain. Elles en
sont même la condition.

CONTRAT,

MODE D'EMPLOI

Pour atteindre ces objectifs, le « Contrat
écologiste pour l'Europe » propose…

Neuf piliers:

emploi, énergie, agriculture,

droits sociaux, santé, biodiversité, droits
humains et lutte contre les discriminations,
connaissance et solidarité internationale.
Pour chaque pilier du Contrat, trois propo-
sitions essentielles sont formulées, soit
27 propositions au total. Celles-ci ne sont
évidemment pas exclusives. Elles viennent
en résonance avec le 

Manifesto

des Verts

européens, programme commun à tous les
candidat-e-s écologistes pour les élections
européennes dans les 27 pays concernés.

Trois outils structurants:

un nouveau

pacte fondé sur la coopération écologique
et solidaire – le PACES –, un gouvernement
économique  et  social  –  le  Conseil  de
Sécurité économique, sociale et financière,
chargé de gérer le financement et l'applica-
tion de ce contrat – et une dynamique poli-
tique, un nouveau processus constituant.

L'enjeu aujourd'hui est de mobiliser 500 mil-
lions d'européen-ne-s autour d'un projet
politique commun.

Europe Écologie porte

cette proposition

de Contrat écologiste.

 

T ÉCOLOGISTE

POUR L'EUROPE

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page3

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4

 

 

 

 

LE CONTRAT ÉCOLOG

ISTE POUR L’EUROP

E

9 PILIERS / 27 PROPOSITIONS

Le pilier emploi

P

OUR UN

« B

RUXELLES DE L

'

EMPLOI

»

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 07

• 10 millions d'emplois verts en 10 ans. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 11

• Un contrat de conversion écologique de l'industrie 

automobile pour engager une autre politique des transports. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 12

• Une nouvelle directive européenne sur la réduction du temps de travail sans perte de salaire . . . . . . page 13

Le pilier agriculture

U

NE AGRICULTURE PAYSANNE POUR UNE ALIMENTATION SAINE

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 15

• Une PAC écologique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 18

• L'Union européenne, zone sans OGM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 19

• 30 % d’agriculture biologique en 2020 vers 100 % d'agriculture durable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 19

Le pilier énergie

V

ERS UN FUTUR

100 % 

SOBRE

EFFICACE ET RENOUVELABLE

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 21

• Une Communauté européenne des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique (CERENE) . . . . page 24

• Une Contribution climat-énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 24

• Des chèques « Éco-Energie » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 25

Le pilier santé

P

RÉVENIR LES

« 

MALADIES DU MODE DE VIE

»

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 27

• Un plan de lutte contre les « maladies du mode de vie ». . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 30

• Le principe de précaution sur les nanotechnologies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 30

• Une nouvelle directive sur les rayonnements électromagnétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 31

Le pilier biodiversité

L

A NATURE NE NÉGOCIE PAS

!

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 33

• Une trame européenne verte et bleue. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 35

• Rendre la pêche soutenable et équitable . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 36

• Agir pour une mer propre : créer un corps européen de garde-côtes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 37

Le pilier droits sociaux

P

OUR UN BOUCLIER SOCIAL EUROPÉEN

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 39

• Vers un revenu minimum d'existence et un revenu maximum. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 42

• Un moratoire sur toute nouvelle libéralisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 42

• Une clause de non-régression sociale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 43

Le pilier droits humains

U

NE

E

UROPE PROTECTRICE DES DROITS CONTRE LES DISCRIMINATIONS DE TOUTES ET TOUS

. . . . . . . . . page 45

• Le droit à une citoyenneté de résidence européenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 48

• « Clause de l'Européenne la plus favorisée » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 49

• Un Pacte européen contre l'exclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 49

Le pilier connaissances

L

A CULTURE

L

'

ÉDUCATION ET LA RECHERCHE COMME LEVIERS DE LA MUTATION

. . . . . . . . . . . . . . . . . . page 51

• Un plan européen de lutte contre l'illettrisme. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 53

• Un statut social européen de l'étudiant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 54

• Doubler le budget et réorienter l’effort de recherche 

scientifique vers la conversion écologique et sociale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 55

Le pilier international

C

ONTRE L

'

APARTHEID PLANÉTAIRE

UNE

E

UROPE SOLIDAIRE

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 57

• En finir avec les paradis fiscaux et les enfers sociaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 59

• La souveraineté alimentaire, un droit fondamental des peuples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 60

• Rembourser la dette écologique de l'Europe en finançant de grands 

chantiers de restauration des grands écosystèmes de la planète . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 61

3 OUTILS

• Un Pacte de Coopération Écologique et Solidaire Européen (PACES). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 64

• Un Conseil de sécurité économique, sociale 

et financière, responsable devant le Parlement européen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 65

• Un nouveau processus constituant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 66

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5

LES 9 PILIERS 

DU CONTRAT 

ÉCOLOGISTE

LE CONTRAT ÉCOLOG

ISTE POUR L’EUROP

E

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6

LE PILIER

 EMPLOI 

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POUR 

UN « BRUXELLES 

DE L'EMPLOI »

7

 

 

 

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page7

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POUR UN « BRUXEL

LES 

DE L'EMPLOI »

8

LE PILIER E

MPLOI 

L A C R I S E   F I N A N C I È R E
AMÉRICAINE A CATALYSÉ
UNE  CRISE  SYSTÉMIQUE
SANS PRÉCÉDENT 

depuis

1929 qui prend sa source

dans la première crise

socio-écologique du capita-

lisme. Cette crise financière

et économique s'ajoute aux

crises climatiques, énergé-

tiques, à la raréfaction des

ressources naturelles, à la

crise alimentaire et à celle

de  la  biodiversité.  Nous

avons atteint le crépuscule

du modèle de développe-

ment qui domine le monde

depuis deux siècles. Cela

signe un changement d'épo -

que. Un changement d'ère.

LA RÉCESSION ACTUELLE
CONSTITUE  LA  CONSÉ-
QUENCE VISIBLE DE CETTE
CONJONCTION DE CRISES

qui s'alimentent et s'ampli-

fient mutuellement. Des

millions d'emplois sont en

train de disparaître plon-

geant des millions de famil -

les dans le chômage et la

précarité. Réagir face à ce

tsunami social ne peut se

faire en recourant aux recet -

tes du passé pour réparer

une machine à bout de souf-

fle. Mettre des milliards

pour sauver des industries

obsolètes,  polluantes  ou

délocalisables ne sert à rien,

sinon à prolonger les causes

de la crise. La transforma-

tion est nécessaire. Elle

passe par la conversion éco-

logique de l'économie, seule

réponse responsable et glo-

bale à la crise du système.

METTRE DES 

MILLIARDS 

POUR SAUVER 

DES INDUSTRIES

OBSOLÈTES, 

POLLUANTES 

OU DÉLOCALISABLES 

NE SERT À RIEN, 

SINON 

À PROLONGER 

LES CAUSES 

DE LA CRISE 

LE PILIER E

MPLOI 

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NOTRE STRATÉGIE POUR L'EMPLOI REPOSE SUR :

• la modernisation écologique

de l'économie par la conversion

de  l'ensemble  des  activités  productives  et  de  services,  basée  sur  la
régulation écologique et recélant des gisements d'emploi massifs dans
les  énergies  renouvelables,  le bâtiment,  le  transport,  l'agriculture,
l'entretien, la maintenance, la réparation, le recyclage, le commerce
de proximité, la recherche et l'innovation ou la protection des éco -
systèmes ;

la  création  d'emplois

socialement  utiles  et  non  délocalisables,  de

petites  entreprises  et  d'emplois  publics  de  proximité  permettant
d'aller  vers  « plus  de  liens  et  moins  de  biens »,  notamment  par  la
création d'un cadre législatif développant un tiers secteur européen de
l'économie  sociale  et  solidaire  s'appuyant  sur  les  associations,  les
coopératives et les mutuelles ;

la  réduction  du  temps  de  travail

qui  permet  de  travailler  tous,

moins et autrement ;

l'introduction  à  l'échelle  européenne

d'une  clause  sociale  et

environnementale fondée sur les conventions de l'OIT et de l'ONU
permettant de surtaxer voire d'interdire l'importation en provenance
de pays ne les respectant pas et d'enrayer ainsi les délocalisations ;

l'introduction  du  principe  de  responsabilité

sociale  et

environnementale  des  entreprises  afin  de  permettre  à  la  collectivité
(entrepreneurs, salariés mais aussi citoyens, élus locaux,
consommateurs et usagers) d'influencer les choix faits par l'entreprise ;

la relocalisation de l'économie

afin de développer une politique

qui  favorise  la  (re)territorialisation  des  activités,  autour  de  circuits
courts,  sobres  en  CO2,  générateurs  d'emplois  locaux,  favorisant  les
savoir-faire  et  les  identités  culturelles.  La  mise  en  place  d'un  fonds
européen des politiques régionales et territoriales sera nécessaire.

9

TRAVAILLER 

TOUS, 

MOINS ET AUTREMENT 

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page9

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POUR UN « BRUXEL

LES 

DE L'EMPLOI »

L'EXEMPLE DU SEC-
TEUR AUTOMOBILE
illustre bien cette néces-
sité de con version écolo-
gique de l'économie: les
plans nationaux de sou-
tien  se  succèdent,  les
milliards d'euros tom-
bent, sans contrainte et
sans coordination euro-
péenne. Nous  voulons
éviter de rejouer la mau-
vaise pièce de la sidérur-
gie  lorraine  où  l'on  a
menti  sciemment  aux
populations sur l'avenir
de cette industrie. La cir-
culation automob ile
régressera. C'est une réa-
lité parce que la société
de l'après pétrole a déjà
commencé. La conver-
sion du secteur est une
mesure de bon sens pour
désengorger les villes et
lutter contre la pollution
ur baine. C'est aussi une
nécessité climatique et
un enjeu écologique
majeur :  les  transports
comp  tent  aujourd'hui
pour 31 % de la consom-
mation d'énergie finale,
70 % de la consommation
de pétrole et 25 % des
émissions de CO2. L'au -
tomobile représente en
Europe 12 % des émis-
sions.  Mais  c'est  tout
autant  un  enjeu  social
déterminant: 2,5 millions

de familles européennes
sont directement concer-
nées et environ 15 % du
budget des ménages est
consacré à l'automobile.

N O U S   R E F U S O N S
QUE CETTE MUTA-
TION  SE  FASSE  SUR
LE DOS DES SALARIÉS
en  raison  de  l'impré-
voyance du patronat de
ce secteur et de l'incons-
cience collective du
« tou jours plus » de véhi-
cules.  C'est  pourquoi
nous proposons en prio-
rité un contrat de con -
version  écologique  du
secteur à l'échelle euro-
péenne.

L'AUTOMOBILE N'EST
PAS LE SEUL SECTEUR
OÙ CETTE CONVER-
SION S'AVÈRE NÉCES-
SAIRE. De la machine-
outil à la chimie, du BTP
à l'agriculture, de l'éner-
gie  à  l'artisanat  et  au
commerce, l'économie
européenne doit s'adap-
ter  et  se  transformer.
Nous avons besoin d'une
nouvelle alliance entre
les salariés, les artisans,
les pêcheurs, les paysans
et les consommateurs
afin d'orienter les pro-
ductions et leurs modes
de fabrication et de pro-

poser des solutions éco-
logiquement et sociale-
ment responsables.

C'EST DANS CE CADRE
QU'EUROPE ÉCO LO -
GIE PROPOSE À TOU -
TES LES FORCES VIVES
de la société européenne
– syndicats de salariés et
d'entrepreneurs, mouve-
ments de chômeurs et
de précaires, associations

environnementales et de
con sommateurs, cher-
cheurs  et  élu-e-s –  la
tenue  immédiate  d'un
Grenelle  européen  de
l'emploi visant à la créa-
tion de ces millions d'em-
plois et à la conversion
écologique de l'écono-
mie. Ce « Bruxelles de
l'emploi » permettrait de
mobiliser la société euro-
péenne sur un objectif
commun. Pour que ses
décisions ne restent pas
sans lendemain, une
A ge n c e  e u ro p é en n e
pour la transformation
de  l'économie  serait
créée afin d'articuler les
financements  locaux,
régionaux, nationaux et
européens avec la planifi-
cation  de  contrats  de
conversion par secteurs
économiques.

10

LE PILIER E

MPLOI 

LA SOCIÉTÉ 

DE L'APRÈS PÉTROLE 

A DÉJÀ COMMENCÉ

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11

Proposition 1

10 MILLIONS D'EMPLOIS VERTS EN 10 ANS

L'

ÉCONOMIE VERTE NE SE RÉDUIT PAS À LA CRÉATION D

'

EMPLOIS VERTS STRICTO SENSU

.

Elle englobe la conversion de secteurs entiers de l'économie permettant à la fois de maintenir

nombre d'emplois existants et d'en créer de nouveaux. Les dix millions d'emplois verts que

nous proposons ne sont donc qu'une partie des emplois possibles. Les cols bleus et les cols

blancs ne disparaîtront pas, ils se transformeront. Mais une nouvelle génération, celle des « cols

verts »,  naîtra  de  la  crise  pour  une  raison  simple :  plus  d'écologie  est  synonyme  de  plus

d'emplois non délocalisables. Les secteurs qui vont croître avec la lutte contre le changement

climatique  et  le  remplacement  des  énergies  fossiles  (énergies  renouvelables,  efficacité

énergétique  des  bâtiments  et  des  processus  industriels,  transports  propres…)  sont  plus

créateurs d'emplois que les secteurs appelés à décroître dans leur forme actuelle (production

et  distribution  d'énergies  fossiles,  construction  automobile  ou  aérienne…).  L'agriculture

biologique  et  de  qualité  est  également  plus  créatrice  d'emplois  que  l'agriculture

conventionnelle,  de  même  que  l'entretien,  la  réparation  et  le  recyclage  des  biens  produits

constitue un gisement d'emplois plus important que le système du tout jetable.

D

E MULTIPLES ÉTUDES OFFICIELLES ET INDÉPENDANTES

permettent  de  fixer  les  ordres  de

grandeur pour l'Europe des 27 à l'horizon 2020 :

- 30 % d'agriculture biologique : 1,1 million d'emplois.

- Un plan de rénovation énergétique des bâtiments (avec un objectif de réduction par quatre des

émissions à effet de serre) : 1 million d'emplois.

- 20 % d'énergies renouvelables : 1,4 million d'emplois.

- Les transports durables : 3,5 millions d'emplois.

- Le recyclage et une gestion améliorée des ressources primaires : 500 000 emplois.

- La recherche et développement dans les domaines de l'environnement : 500 000 emplois.

- L'aménagement des territoires et des villes, le tourisme vert, la gestion de la biodiversité, aidés

par les fonds structurels européens : 650 000 emplois.

- Le développement des services à la personne, la réparation, l'artisanat : 2 millions d'emplois.

U

N DES LEVIERS ESSENTIELS POUR LA CRÉATION DES EMPLOIS VERTS

réside dans l'adoption

d'un  statut  du  tiers  secteur,  créateur  d'emplois  d'utilité  sociale,  culturelle  et  environnementale

(crèches,  aides  aux  personnes  âgées,  éducation  à  l'environnement,  protection  et  entretien  des

espaces  naturels,  réparations…),  et  le  soutien  à  cette  économie  sociale  et  solidaire  par  le

développement d'outils financiers européens spécifiques.

PLUS D'ÉCOLOGIE 

EST SYNONYME 

DE PLUS D'EMPLOIS 

NON DÉLOCALISABLES

NOUS REFUS

ONS 

QUE CETTE M

UTATION 

SE FASSE SUR

 LE DOS 

DES SALARIÉ

-E-S 

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Proposition 2

UN CONTRAT DE CONVERSION ÉCOLOGIQUE 

DE L'INDUSTRIE AUTOMOBILE POUR ENGAGER

UNE AUTRE POLITIQUE DES TRANSPORTS 

Le premier chantier de la conversion industrielle de l'économie européenne devra concerner l'automobile.

Il aura un effet d'entraînement massif pour le reste de l'industrie. La voiture jouant un rôle central dans

l'organisation de la société et l'imaginaire collectif, l'impact de sa transformation aura valeur d'exemple. 
Un contrat européen de conversion écologique de l'industrie automobile permettra de sortir de la société du

« tout voiture ». Satisfaire les besoins de mobilité au plus près de la demande sociale et géographique, dans le

respect de l'environnement et des contraintes énergétiques, implique d'impulser une autre politique des transports.

Nous  proposons  de  conditionner  tout  soutien  public  à  la  construction  automobile  (Europe,  État,  collectivités

locales) à des critères environnementaux et sociaux contraignants qui favoriseront la conversion du secteur. 

C

E CONTRAT COMPORTERA LES CLAUSES SUIVANTES

:

• Un volet « sécurité de l'emploi et formation » : Les constructeurs s'engagent à assurer une continuité entre

l'emploi actuel et futur de leurs salariés avec un plan de reconversion des personnels, y compris des sous-

traitants, et des engagements en terme de transition professionnelle rémunérée à taux plein. Les savoir-

faire peuvent et doivent être utilisés dans d'autres secteurs. Les constructeurs qui ne jouent pas ce jeu

collectif ne seront pas aidés. Le contrat de sécurité emploi-formation garantira une indemnisation forte

du chômage partiel avec formation professionnelle pour « les métiers de la mobilité » (exemple : formation

polyvalente automobile, train, bus…), ainsi que la continuité des droits sociaux et du revenu.

• Un engagement à ne pas délocaliser : aucune aide publique ne sera accordée aux entreprises délocalisant

la production destinée à l'Union européenne. 

• Un volet « transition vers la voiture sobre » : l'argent public n'ira au secteur automobile que s'il réduit

radicalement son impact sur l'environnement et le climat.

D

ANS LE CADRE DE CE CONTRAT DE CONVERSION

LES CONSTRUCTEURS DEVRONT ÉGALEMENT ACCEPTER

:

- un  bridage  de  la  puissance  (et  donc  de  la  consommation)  des  moteurs  à  un  niveau  cohérent  avec  les

vitesses maximum autorisées ;

- l'obligation de mettre sur le marché de nouveaux modèles dont les émissions de CO2 sont inférieures en

moyenne à 120 grammes par kilomètre en 2012 et 80 en 2020 ;

- la réorientation des investissements de recherche et développement vers les véhicules sobres.

D

E SON CÔTÉ

L

'U

NION EUROPÉENNE S

'

ENGAGERA À DÉVELOPPER UNE

«

POLITIQUE COMMUNE DE

LA MOBILITÉ ET DES TRANSPORTS

» :

- Mobilité urbaine : passer de la domination de la voiture individuelle à l'organisation d'un service de mobilité

diversifié en secteur urbain autour de transports en commun confortables et accessibles, des vélos, des

véhicules partagés ou loués.

- Transport  de  marchandises :  réduire  les  transports  inutiles  et  faire  payer  les  transports  routiers  de

marchandises à leur juste coût, en internalisant leurs coûts externes. Les fonds européens doivent aller

aux alternatives à la route (rail et cabotage). 

- Transport des passagers : priorité au rail, amélioration des liaisons ferroviaires régionales, interopérabilité

des liaisons grandes lignes entre systèmes européens.

- Transport aérien : réduction du recours à l'avion, notamment par la taxation du kérosène et l'abandon de

la multiplication des aéroports.

- Réorientation des budgets de recherche vers la mobilité durable.

- Mise en place au niveau européen d'un système de bonus-malus annualisé pour l'achat des véhicules.

POUR UN « BRUXEL

LES 

DE L'EMPLOI »

12

LE PILIER E

MPLOI 

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13

LA CRISE REMET 

À L'ORDRE DU 

JOUR 

LA RÉDUCTION 

DU TEMPS DE 

TRAVAIL 

EN EUROPE

Proposition 3

UNE NOUVELLE DIRECTIVE EUROPÉENNE

SUR LA RÉDUCTION DU TEMPS 

DE TRAVAIL SANS PERTE DE SALAIRE

L

A CRISE REMET À L

'

ORDRE DU JOUR LA RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL EN

E

UROPE

C'est à la fois un gisement d'emplois et un filet de sécurité pour l'emploi. Il est

possible d'harmoniser par le haut les politiques sociales en Europe. Le temps de travail doit

être  encadré  pour  protéger  la  santé  et  la  sécurité  des  salarié-e-s  et  leur  permettre  de

concilier vie professionnelle, vie privée et vie familiale. 

L'

ACTUELLE DIRECTIVE IMPOSE UN MAXIMUM DE

48

HEURES

de travail par semaine. Elle

doit  être  remplacée  par  une  nouvelle  directive  établissant  la  norme  à  1 500 heures

travaillées par année, sans diminution des bas et moyens salaires. 

Elle  fixera  des  principes  généraux  en  accord  avec  ceux  proposés  par  la  Confédération

européenne  des  syndicats  et  imposera  une  période  de  référence  pour  que  le  calcul  des

heures de travail soit encadré et contrôlé. 

L

A QUESTION DE L

'

ARTICULATION DES NIVEAUX DE NÉGOCIATION

(interprofessionnelle,

de branche ou d'entreprise) et les modalités concrètes de mise en œuvre – y compris les

modalités  de  compensation  pour  les  petites  entreprises  –  seront  renvoyées  aux  règles

nationales. 

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14

LE PILIER A

GRICULTU

RE

LE PILIER

 AGRICU

LTURE 

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15

 

 

 

UNE AGRICULTURE

PAYSANNE POUR 

UNE ALIMENTATION

SAINE

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UNE AGRICULTURE P

AYSANNE

POUR UNE ALIMENT

ATION 

SAINE

EN 2013, L'UNION EURO-
PÉENNE METTRA EN PLACE
UNE  NOUVELLE  POLITI -
QUE AGRICOLE COMMUNE
(PAC).

Celle-ci devra être

réorientée vers la régula-

tion des échanges agricoles,

le développement de pro-

duits alimentaires de qualité

et accessibles à toutes et

tous pour lutter contre la

malbouffe, vers le soutien et

l'extension de l'agriculture

biologique, paysanne et

familiale, vers la préserva-

tion des ressources natu-

relles et la mise en place

d'échanges  équilibrés  et

équitables avec nos parte-

naires commerciaux.

APRÈS UN DEMI-SIÈCLE DE
COURSE AU PRODUCTI-
V I S M E   AG R I C O L E ,   L E S
CON SÉQUENCES SONT
DÉSASTREUSES :

élevages

hors sol, dégradation des

eaux et des sols, monocul-

ture, engrais chimiques, pes-

ticides, atteinte à la fertilité

naturelle des terres, surcon-

sommation d'eau, destruc-

tion de la biodiversité ani-

male et végétale…

L'AGRICULTURE QUI PRO-
DUISAIT DE L'ÉNERGIE EST
DEVENUE CONSOMMATRI -
CE D'ÉNERGIES FOSSILES.

L'agri cul ture  industrielle

n'est compétitive que parce

qu'elle  est  placée  sous  la

perfusion des subventions

publiques et ne paie pas les

coûts induits. Il est vital pour

la population et les écosys-

tèmes de tourner la page du

productivisme agricole et

d'écrire celle de la soutena-

bilité et de la diversité. 

16

LE PILIER A

GRICULTU

RE

L'AGRICULTURE 

INDUSTRIELLE 

N'EST COMPÉTITIVE 

QUE PARCE QU'ELLE 

EST PLACÉE 

SOUS LA PERFUSION 

DES SUBVENTIONS 

PUBLIQUES 

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La souveraineté alimentaire

de l'Europe passe notamment par

l'autonomie en protéines, et donc par un développement des plantes
riches en protéines. Nourrir des ruminants par une combinaison de
maïs « intensifs » et de tourteaux de soja importés est dangereux sur le
plan environnemental et climatique, et aliène le paysan sur le plan éco-
nomique. Les systèmes hors-sol ou totalement dépendants d'importa-
tions protéiques (vaches laitières) devront évoluer vers des schémas de
polyculture-élevage et permettre un accès privilégié aux pâturages. Les
autres élevages (porcs, volailles, lapins…) doivent être « désintensifiés »
et retrouver un lien direct avec le sol, pour le respect des animaux

d'élevage et pour limiter les effluents et les pollutions par les nitrates. 

Le bien-être animal

doit être mieux pris en compte. Les normes

minimales telles que la concentration d'animaux au m

2

, pendant l'éle-

vage et pendant le transport, la ventilation, l'éclairage, doivent être rele-
vées. Un étiquetage des produits d'élevage aidera le consommateur à
privilégier une alimentation issue de procédés d'élevage respectueux du
bien-être animal. Cette politique se situe dans la perspective d'une
décroissance de la consommation quantitative de viande et de pro-
téines d'origine animale, au profit de leur qualité. 

Loin de proposer le démantèlement de la Politique

Agricole Commune, nous proposons d'en faire un outil

pour une conversion écologique de l'agriculture euro-

péenne et un développement équilibré des territoires

ruraux.

17

LOIN DE PROPOSER 

LE DÉMANTÈLEMENT 

DE LA POLITIQUE 

AGRICOLE 

COMMUNE, 

NOUS PROPOSONS 

D'EN FAIRE UN 

OUTIL 

POUR UNE CONVERSION 

ÉCOLOGIQUE 

DE L'AGRICUL

TURE

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UNE AGRICULTURE P

AYSANNE

POUR UNE ALIMENT

ATION 

SAINE

Proposition 1

UNE PAC ÉCOLOGIQUE

L'Union européenne n'a pas vocation à nourrir la planète à coup de dumping de produits issus d'une

agriculture  ultra-productiviste.  Elle  doit  par  contre  être  en  capacité  de  se  nourrir  elle-même  et

défendre le droit à la souveraineté alimentaire. La PAC est indispensable pour garantir les conditions

d'une  agriculture  durable  et  d'une  alimentation  saine.  Elle  doit  rester  une  politique  de  cohésion

européenne, de solidarité entre les États et entre les régions. 

Des aides au service d'une agriculture écologique

Actuellement,  les  systèmes  d'aide  dissuadent  les  pratiques  les  plus  respectueuses  de

l'environnement. Leur réorientation aura pour fonction de favoriser les pratiques culturales agro-

écologiques et l'accompagnement de la conversion vers l'agriculture biologique. 

Une répartition équitable des aides

La future PAC devra rapidement corriger les différences de soutien entre les zones les plus fertiles

et les régions où la pratique agricole est plus difficile. La répartition des productions sur l'ensemble

du  territoire  est  nécessaire  pour  éviter  les  concentrations  d'élevages  hors-sol  et  leurs

conséquences  en  pollutions  des  sols  et  des  eaux.  La  répartition  des  aides  sera  redéfinie  pour

soutenir le maintien et la création d'emplois, et pour compenser les handicaps naturels. L'agriculture

paysanne, les exploitations de polyculture-élevage seront favorisées afin de retrouver un équilibre

agronomique indispensable pour améliorer les sols fragilisés par l'érosion. 

Soutenir l'alimentation saine, sûre, de proximité et de saison

Il ne peut y avoir d'agriculture durable sans sécurité sanitaire des aliments. L'UE doit préserver son

modèle  alimentaire  qui  refuse  par  exemple  le  poulet  chloré  et  le  bœuf  aux  hormones.  Il  faut

renforcer  la  PAC  pour  qu'elle  participe  mieux  à  la  lutte  contre  les  maladies  liées  aux  dérives

alimentaires  (obésité,  diabète…)  en  démocratisant  l'accès  aux  aliments  les  plus  sains  et  les  plus

nutritifs. Dans cet esprit, l'Union européenne devra encourager l'alimentation de proximité et de

saison, nous proposons pour cela une TVA à 0 % sur les produits alimentaires de première nécessité

produits  dans  l'Union.  Par  ailleurs,  la  PAC  devra  soutenir  les  initiatives  locales  telles  que  les

Associations de maintien de l'agriculture paysanne (AMAP), qui permettent aux consommateurs de

choisir le type d'agriculture qu'ils souhaitent pour leur fournir une alimentation saine et sûre. 

18

SOUTENIR 

L'ALIMENTATION 

SAINE, SÛRE, 

DE PROXIMITÉ 

ET DE SAISON

LE PILIER A

GRICULTU

RE

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Proposition 3

30% D’AGRICULTURE BIOLOGIQUE EN 2020

VERS 100% D'AGRICULTURE DURABLE

S'

IL EST VRAI QUE TOUS LES AGRICULTEURS NE PEUVENT PAS PASSER EN BIO DU JOUR AU

LENDEMAIN

c'est  possible  pour  la  majorité  d'entre  eux  en  10  ans,  à  condition  qu'ils  soient

accompagnés techniquement et économiquement. Une agriculture biologique à grande échelle, c'est

aussi une façon efficace de tirer l'ensemble de l'agriculture vers le haut, vers une agriculture durable

et de qualité, généralisant des pratiques économes en intrants. 

N

OUS PROPOSONS DONC UN

«

PLAN EUROPÉEN DE DÉVELOPPEMENT DE L

'

AGRICULTURE

BIOLOGIQUE

»

qui  harmonisera  les  moyens  engagés  dans  les  différents  pays,  fixera  des  objectifs

intermédiaires nationaux et dégagera des financements pluriannuels garantis pour :

- l'accompagnement des agriculteurs en conversion bio (ou en projet) par des paysans déjà bio ;

- le renforcement de la formation des agriculteurs et des techniciens (formation initiale obligatoire et

formation continue) ;

- une recherche et un développement agronomique orientés vers l'agro-écologie ;

- la sélection participative de variétés végétales adaptées à la bio ;

- l'organisation de filières régionales et locales.

C

E PLAN DOIT S

'

ACCOMPAGNER D

'

UN OBJECTIF DE RÉDUCTION DE

50 % 

DE L

'

USAGE DES PESTICIDES

SUR LE MODÈLE DANOIS OU COMME LE

G

RENELLE DE L

'

ENVIRONNEMENT L

'

AVAIT RETENU

.

NOUS PROPOSONS 

DE RÉDUIRE 

DE 50% L'USAGE 

DES PESTICIDES 

Proposition 2

L'UNION EUROPÉENNE, 

ZONE SANS OGM

L

ES

OGM 

AGRICOLES ONT FAIT LA PREUVE DE LEUR INUTILITÉ

agricole  et

alimentaire, tandis que leur dissémination dans l'environnement met en danger les

cultures conventionnelles et biologiques tout en contaminant l'espace naturel et les

plantes sauvages. Les études scientifiques indépendantes disponibles concernant leur

impact, bien que trop rares, justifient l'application stricte du principe de précaution.

O

R

LE SYSTÈME ACTUEL D

'

ÉVALUATION ET D

'

AUTORISATION

a  montré  son

incapacité à évaluer sérieusement les risques poten tiels, à se protéger de l'influence

des  firmes  de  biotechno logies  et  à  respecter  les  choix  des  régions  et  États.  La

révision programmée des règles d'autorisation des OGM dans l'Union européenne

devra s'accompagner d'une interdiction des brevets sur le vivant et d'une réforme

de la réglementation sur les semen ces dans le sens de la reconnaissance et de la

valorisation  des  semences  paysannes,  en  modifiant  les  critères  de  description  et

d'inscription variétale et en mettant en œuvre une véritable recherche participative.

Le droit des paysans à ressemer leur propre récolte (semences fermières) doit par

ailleurs être garanti.

19

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20

LE PILIER

 ÉNERGIE

 

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VERS UN FUTUR

100 % SOBRE,

EFFICACE 

ET RENOUVELABLE

21

 

 

 

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VERS UN FUTUR 10

0 % SOBRE, 

EFFICACE ET RENOU

VELABLE 

DEPUIS LA RÉVOLUTION
INDUSTRIELLE, NOS ÉCO-
NOMIES ET SOCIÉTÉS SE
SONT DÉVELOPPÉES

grâce

à une consommation tou-

jours  plus  importante  de

produits éner gé  ti ques (char-

bon, pétrole, gaz, électri-

cité…). Ce système atteint

aujour d'hui ses limites (cli -

mat, réserves, pollutions,

risques  nucléaires…) sans

pourtant bénéficier à tous

(20 % des terriens consom-

ment 80 % des ressources et

deux milliards ne consom-

ment quasiment rien). Face

aux crises énergétiques et

climatiques et à l'évidente

exigence d'équité internatio-

nale, nous devons préparer

dès aujour d'hui des sociétés

justes, sobres en énergie et

approvisionnées à 100 % par

les énergies renouvelables. 

LA RÉNOVATION DES LOGE-
MENTS, L'AMÉNAGEMENT
ÉQUILIBRÉ DES TERRITOI -
RES,

le renforcement des

réglementations existantes

de réduction des consom-

mations des appareils et des

véhicules, la réorientation

vers une mo bilité durable

sont des politiques triple-

ment gagnantes: économies

d'énergies, réduction de la

pauvreté  énergétique  et

création massive d'emplois.

Les mé nages les plus mo des -

 tes sont en effet générale-

ment ceux qui payent le

plus cher pour se chauffer

ou se déplacer puisque leurs

logements sont les plus mal

isolés, leurs voitures les plus

consommatrices. 

PRÉPARONS 

DÈS AUJOURD'HUI 

DES SOCIÉTÉS 

JUSTES, 

SOBRES EN ÉNERGIE 

ET APPROVISIONNÉES 

À 100 % 

PAR LES ÉNERGIES 

RENOUVELABLES

22

LE PILIER É

NERGIE

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FAISONS DE 

LA SOBRIÉTÉ 

ET DE L'EFFICACITÉ 

ÉNERGÉTIQUE 

UNE VÉRITABLE 

PRIORITÉ

Pour lutter efficacement

contre les changements climatiques,

l'Union européenne doit jouer un rôle central pour parvenir à un
accord international contraignant dans le cadre des Nations Unies. Pour
peser, elle doit être exemplaire en se fixant un objectif de réduction de
ses émissions de gaz à effet de serre de 40 % pour 2025 au plus tard et
de 90 % pour 2050. Pour y parvenir, elle doit faire de la sobriété et de
l'efficacité énergétique une véritable priorité, en rendant légalement
contraignant l'objectif de réduction de 20 % de la consommation éner-
gétique d'ici à 2020, en s'engageant résolument dans la rénovation des
bâtiments et la révision en profondeur de la politique des transports,
ces deux secteurs totalisant plus de 40 % des émissions européennes.

Aujourd'hui, le nucléaire représente moins de 6 %

de la

consommation d'énergie finale de l'Europe des 27, soit beaucoup moins
que les économies d'électricité réalisables. Le nucléaire reposant sur
une ressource limitée, l'uranium, n'apporte aucune solution durable à la
crise énergétique tout en présentant des risques inacceptables et une
accumulation sans cesse croissante de déchets ingérables. L'Europe doit
sortir du nucléaire et renforcer de toute urgence la sécurité et la trans-
parence de ce secteur. Les élus d'Europe Écologie combattront résolu-
ment toute tentative de relance du nucléaire en Europe.

Parce qu'ils n'apportent pas de réponse à la crise climatique

mais engendrent des désastres écologiques, alimentaires et sociaux, nous
continuerons notre combat contre les agrocarburants, pour l'abandon
de l'objectif européen de 10 % et l'interdiction de leurs importations.

L'EUROPE 

DOIT SORTIR 

DU NUCLÉAIRE 

23

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Proposition 1

UNE COMMUNAUTÉ EUROPÉENNE 

DES ÉNERGIES RENOUVELABLES 

ET DE L'EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE (CERENE)

L

E DÉVELOPPEMENT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES

et le soutien à l'efficacité énergétique sont

déjà  des  politiques  européennes  bien  engagées,  malgré  les  freins  mis  par  certains  États.  Nous

proposons donc de sanctuariser cette politique encourageant la sobriété, l'efficacité énergétique et

les  énergies  renouvelables  en  remplaçant  le  traité  Euratom  par  un  texte  instaurant  une

« Communauté des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique » chargée de préparer un

futur  énergétique 100 %  sobre,  efficace  et  renouvelable,  notamment  en  améliorant  l'organisation

institutionnelle  et  le  suivi  des  politiques.  Le  financement  de  la  recherche  sur  le  nucléaire  sera

réorienté vers la sobriété, l'efficacité et les énergies renouvelables.

Proposition 2

UNE CONTRIBUTION CLIMAT-ÉNERGIE

L

A PRIORITÉ AFFICHÉE DE RÉDUIRE LA CONSOMMATION D

'

ÉNERGIE

afin de limiter

le réchauffement climatique ne dispose pas de moyens à la hauteur de son ambition.

Avec l'instauration d'une Contribution climat-énergie européenne, nous proposons de

combler cet écart entre les mots – le "plus grand défi planétaire du siècle" –  et les

actes. Il s'agit d'établir une taxe fiscale européenne sur la consommation d'énergie, qui

donne  un  prix  à  la  contrainte  énergétique  et  climatique,  et  de  l'appliquer  à  la

consommation de combustibles fossiles – pétrole, gaz naturel, charbon – et d'électricité

d'origine  non  renouvelable.  Elle  sera  destinée  à  tous  les  acteurs  économiques

– entreprises, administrations, collectivités territoriales et ménages – afin d'encourager

les  changements  de  comportement  et  de  favoriser  les  investissements  sobres  en

énergie. 

C

ETTE TAXE SE TRADUIRA PAR UN RENCHÉRISSEMENT RÉGULIER ET PROGRAMMÉ

DU PRIX

de  l'énergie  non  renouvelable  afin  d'agir  sur  la  demande,  de  favoriser  la

sobriété en incitant et en accompagnant la baisse des consommations. Son produit sera

affecté  au  financement  des  nouvelles  politiques  énergétiques.  Son  impact  sera

compensé pour les ménages et entreprises les plus fragiles. 

24

VERS UN FUTUR 10

0 % SOBRE, 

EFFICACE ET RENOU

VELABLE 

LE PILIER É

NERGIE

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Proposition 3

DES CHÈQUES « ÉCO-ENERGIE »

P

OUR RÉUSSIR UNE POLITIQUE EUROPÉENNE DE MAÎTRISE DE L

'

ÉNERGIE

,

il faut aussi permettre la généralisation de l'accès aux économies d'énergie et

aux énergies renouvelables. Nous proposons de développer, avec les acteurs

de l'économie sociale un système européen de « chèques Eco-Energie » sur

le  modèle  des  chèques  déjeuners  ou  des  chèques  énergies  renouvelables

développés dans certaines régions françaises. 

C

ES CHÈQUES POURRONT ÊTRE UTILISÉS POUR FACILITER

et démocratiser

les démarches suivantes :

- l'achat d'appareils efficaces (éclairage, électroménager…) ;

- l'achat de matériaux d'isolation de qualité ;

- l'achat de panneaux solaires, chaudières bois… ;

- la réalisation de diagnostics énergétiques ;

- les abonnements aux transports en commun ou aux systèmes d'autopartage,

de voitures ou de vélos en libre-service ;

- les  réglages des moteurs et  l'entretien des voitures  pour  les  rendre  moins

énergivores : pneus, carburateurs…

25

LE FINANCEMENT 

DE LA RECHERCHE

SUR LE NUCLÉAIRE 

SERA RÉORIENTÉ

VERS LA SOBRIÉTÉ, 

L'EFFICACITÉ 

ET LES ÉNERGIES 

RENOUVELABLES

PERMETTRE 

LA GÉNÉRALISA

TION 

DE L'ACCÈS AUX 

ÉCONOMIES 

D'ÉNERGIE ET 

AUX ÉNERGIES 

RENOUVELABLES

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26

LE PILIER S

ANTÉ

LE PILIER

 SANTÉ

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PRÉVENIR 

LES « MALADIES 

DU MODE DE VIE »

27

 

 

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PRÉVENIR LES « MA

LADIES 

DU MODE DE VIE »

NOTRE ÉTAT DE SANTÉ
DÉPEND DE LA QUALITÉ DE
L'AIR QUE L'ON RESPIRE,

de l'eau que l'on boit, des

produits que l'on mange, du

confort et de la salubrité de

notre logement. Il est égale-

ment lié aux stress et aux

nuisances sonores auxquels

nous sommes exposés. Les

directives européennes sur

l'eau, l'air, le logement, le

règlement REACH sur les

produits chimiques, sont au

cœur de véritables enjeux

de santé. 

L'HYPERTENSION, LE CAN -
CER, LE DIABÈTE, 

l'obésité,

l'asthme sont des maladies

liées au mode de vie. Dans le

Sud, on crève de faim, dans

le Nord, on crève de stress

et de malbouffe. L'enjeu est

de sauver cha que année des

milliers de vies. 

L’UNION EUROPÉENNE

CONSACRE  50 MILLIONS
D'EUROS  PAR  AN  À  DES
MESURES

destinées à amé-

liorer la sécurité sanitaire

et la santé. C'est dérisoire

compte tenu de la progres-

sion des maladies cardiovas-

culaires (première cause de

mortalité, à l'origine d'envi-

ron  40 %  des  décès,  soit

l'équivalent de 2 millions de

morts chaque année) et des

cancers (3,2 millions nou-

veaux cas de cancer diag-

nostiqués cha que année). 

E N T R E U N   Q UA RT   E T  
UN TIERS DES MALADIES
CONTRACTÉES DANS LES
PAYS INDUSTRIALISÉS 

et

près d'un sixième des décès

et des maladies touchant les

en fants seraient dues à des

facteurs environnementaux. 

28

LE PILIER S

ANTÉ

L'ENJEU EST 

DE SAUVER 

CHAQUE ANNÉE 

DES MILLIERS 

DE VIES 

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L'enjeu est de sortir d'une approche

centrée essentiellement

sur le médicament pour privilégier une approche plus large: égal accès
aux soins, santé environnementale, santé au travail, prévention et éduca-
tion à la santé. Nous avons besoin en Europe d'une Direction Générale
de la Santé aux pouvoirs élargis et renforcés pour mettre en œuvre
cette nouvelle approche et prévenir les impacts des autres politiques. 

Parce que la santé n'est pas une marchandise 

mais un droit

fondamental, l'Union européenne doit l'exclure de l'AGCS (Accord
Général sur le Commerce des Services). 

Le lien santé / environnement est un enjeu décisif

pour

l'Europe. Nous proposons un REACH 2 qui s'appliquerait cette fois à
toutes les substances chimiques produites et importées sur le territoire
de l'UE. Nous exigeons également l'interdiction des substances chimi -
ques les plus toxiques. 

Dans un contexte de pénurie croissante des ressources

et

compte tenu des risques pour la santé de l'incinération, l'Union devra
développer une politique des déchets cohérente, s'inspirant des meilleu -
res expériences locales et nationales, pour aller vers le zéro incinération. 

Nous voulons une Europe solidaire

en matière de lutte contre

le VIH, la tuberculose et le paludisme. Nous dénonçons les coupes som-
bres opérées par les pays riches dans les budgets alloués aux pays pau-
vres pour lutter contre ces maladies qui tuent 15000 personnes par
jour dans le monde. Ce doit être une priorité de santé publique pour
l'Union européenne, notamment pour les pays de l'Europe de l'Est for-
tement touchés par le VIH.

29

LA SANTÉ N'EST 

PAS 

UNE MARCHANDISE 

MAIS UN DROIT 

FONDAMENT

AL

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PRÉVENIR LES « MA

LADIES 

DU MODE DE VIE »

30

LE PILIER S

ANTÉ

Proposition 1

UN PLAN DE LUTTE CONTRE 

LES « MALADIES DU MODE DE VIE »

N

OUS UTILISERONS LA RÉVISION DE LA POLITIQUE EUROPÉENNE DE SANTÉ PUBLIQUE

et  le

prochain plan d'action environnement-santé pour obtenir un véritable plan de lutte contre les maladies

cardiovasculaires, les cancers et autres épidémies modernes qui devra notamment comprendre:
- Le lancement d'un programme intégré de recherche et d'action en santé environnementale. Pour

améliorer la politique de santé publique, il faut disposer d'indicateurs unifiés et pertinents. Il est

urgent de mettre en place et de financer des protocoles de recherche ambitieux, une analyse

intégrée  des  facteurs  environnementaux  et  un  système  de  suivi  sur  le  thème  de  la  santé

environnementale au niveau européen. 

- Des programmes de prévention. Pour être efficace, il faut intégrer la question de la santé dans

les politiques agricoles et industrielles mais également mettre en place une politique active de

prévention et d'éducation à la santé à l'école et au travail. 

- Une politique européenne de la santé au travail.

Proposition 2

LE PRINCIPE DE PRÉCAUTION 

SUR LES NANOTECHNOLOGIES

D

E PLUS EN PLUS D

'

OBJETS MANUFACTURÉS

incorporant  des  produits  issus  des

nanotechnologies sont  mis  sur  le  marché.  Mais  si  certaines  applications  des  nanotechnologies

peuvent  être  intéressantes  (« technologies  vertes »,  soins  médicaux),  d'autres  pourraient  se

révéler  redoutables  car  elles  soulèvent  des  questions  majeures  en  termes  de  santé  publique,

d'environnement, de libertés individuelles et collectives. 

L

E PRINCIPE DE PRÉCAUTION DOIT S

'

APPLIQUER

.

Il  est  absolument  urgent  d'adopter  une

réglementation  claire  et  d'exiger  la  transparence  et  une  information  complète  sur  les

nanoparticules  aujourd'hui  présentes  comme  additifs  dans  certains  cosmétiques  ou  certains

aliments industriels. 

U

N

O

BSERVATOIRE EUROPÉEN DOIT ÊTRE CRÉÉ

et placé auprès du Parlement : composé de

personnalités qualifiées du point de vue de l'éthique, de la biologie, de la médecine, de la physique,

de la chimie et de citoyens issus de la société civile organisée (ONG, associations…), il sera doté

de moyens pour organiser des débats publics, surveiller les avancées technologiques et la nature

des applications nouvelles qui peuvent en découler, en particulier du fait de la convergence des

technologies  biologiques  et  informatiques  avec  les  nanotechnologies.  Ses  recommandations

seront transmises annuellement au Parlement européen qui devra délibérer à cet égard.

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Proposition 3

UNE NOUVELLE DIRECTIVE 

SUR LES RAYONNEMENTS 

ÉLECTROMAGNÉTIQUES

L'U

NION EUROPÉENNE A FIXÉ UN SEUIL

d'exposition aux

rayonnements  électromagnétiques  pour  les  publics  expo -

sés.  Il  faut  revoir  et  améliorer  cette  législation  pour  tenir

compte  des  avancées  scientifiques  dans  la  compréhen sion

des impacts de ces rayonnements et aller plus loin :
- en interdisant la vente des téléphones portables destinés

aux enfants de moins de 14 ans ;

- en  rendant  obligatoire  l'information  sur  les  risques

encourus par l'usage du téléphone mobile, notamment par

les enfants ;

- en  reconnaissant  l'électro-hypersensibilité  (EHS)  comme

une pathologie liée à la pollution électromagnétique ;

- en abandonnant le Wi-fi près des zones dites sensibles, les

écoles  notamment,  en  privilégiant  les  accès  internet

réalisés en connexion filaire ou fibre optique ;

- en  réduisant  l'exposition  chronique  aux  champs  des

antennes-relais à 0,6 volt/mètre ;

- en  étudiant  les  conséquences  de  la  généralisation  des

systèmes Wi-fi.

31

LE PRINCIPE 

DE PRÉCAUTION 

DOIT S'APPLIQUER

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32

LE PILIER

 BIODIVE

RSITÉ 

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LA NATURE 

NE NÉGOCIE PAS ! 

33

 

 

 

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LA NATURE NE NÉ

GOCIE PAS ! 

NOUS  ASSISTONS  À  LA
SIXIÈME  GRANDE  CRISE
D'EXTINCTION DES ESPÈ -
CES

sur la Terre. Depuis

1950, l'Europe a perdu plus

de la moitié de ses zones

humides et la valeur biolo-

gique de la plupart de ses

t e rre s  s ' e s t  fo r t e m e n t

appauvrie. La majorité des

grands stocks halieutiques

se situent sous les limites

biologiques de sécurité et

ne peuvent plus assurer le

renouvellement des stocks

à long terme. 800 espèces

végétales sont menacées

d'extinction totale. Plus de

40 % des mammifères indi-

gènes, des oiseaux, des rep-

tiles ou encore des papillons

sont en péril. 

L A   B I O D I V E R S I T É   E S T
ESSENTIELLEMENT VIC -
TI ME D'UNE AGRICULTURE
I N T E N S I V E ,

d e s   c h a n  -

gements climatiques, de 

l'imperméabilisation des

sols, de l'artificialisation du

territoire, de la surpêche…

Protéger  la  biodiversité,

c'est donc intégrer l'impé-

ratif de la nature dans les

politiques sectorielles: infra-

structures  de  transport,

urbanisme, agriculture,

pêche, gestion forestière.

L'Europe s'est déjà dotée

d ' o u t i l s   e t   d ' o b j e c t i f s

(Natura  2000,  directives

oiseaux et habitats, objec-

tifs de Göteborg…) mais

cela reste insuffisant. Ainsi

l'adoption de la Direc tive-

Cadre sur les sols ne peut

plus être repoussée.

PLUS DES TROIS-QUARTS
D E   L A   P L A N È T E   S O N T
OCCUPÉS PAR LES OCÉANS

qui constituent le régulateur

complexe de la vie sur terre

et le plus grand réservoir de

biodiversité. Cette dernière

est aujour d'hui menacée par

les pollutions dont plus de

90 % proviennent du conti-

nent, l'acidification des eaux,

le réchauffement climatique,

la densification de la popula-

tion dans les zones côtières

et la surpêche. Les pays euro-

péens ont une responsabilité

toute particulière et des

engagements à respecter.

34

LE PILIER B

IODIVERS

ITÉ

PROTÉGER LA 

BIODIVERSITÉ, 

C'EST INTÉGRER 

L'IMPÉRATIF 

DE LA NATURE 

DANS LES POLITIQUES 

SECTORIELLES

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Proposition 1

UNE TRAME EUROPÉENNE 

VERTE ET BLEUE 

N

OUS PROPOSONS UN PLAN D

'

ACTION RENFORCÉ SUR LA

BIODIVERSITÉ

.

Il  s'agit  non  seulement  de  stopper  la  destruction  mais

aussi de restaurer. Ce nouveau plan devra notamment intégrer :

- L'augmentation des moyens dédiés à Natura 2000 et la simplification

de son fonctionnement.

- L'instauration de trames vertes et bleues sur l'ensemble de l'espace

européen  afin  de  procéder  à  une  « défragmentation  écologique 

du  territoire ».  Conçues  comme  autant  de  corridors  de  vie,  ces

trames végétales et fluviales assureront les continuités entre milieux

naturels  pour  permettre  aux  espèces  de  circuler  et  d'interagir  et 

aux  écosystèmes  de  fonctionner,  en  s'adaptant  notamment  aux

changements  climatiques.  Ces  trames  deviendront  opposables,  les

projets d'infrastructures et d'urbanisme devront s'y conformer.

- La  mise  en  place  d'une  conditionnalité  biodiversité. Aucune  nouvelle

infrastructure,  aucun  aménagement  ne  pourra  s'opérer  sans  analyse

préalable  de  leurs  impacts,  en  particulier  pour  les  projets  trans-

européens d'infrastructures de transport ou de lignes électriques.

- La  protection  de  l'écosystème  marin  par  une  politique  de  gestion

soutenable du littoral menacé par les « marées vertes » à cause des

pollutions  industrielles  et  agricoles  et  par  l'implantation  de  ports  de

plaisance.

- Le  développement  dans  les  territoires  européens  d'Outre-Mer  de

modalités particulières de gestion des ressources naturelles impliquant

étroitement les populations locales.

35

AUCUNE NOUVELLE 

INFRASTRUCTURE, 

AUCUN AMÉNAGEMENT 

NE POURRA 

S'OPÉRER 

SANS ANALYSE 

PRÉALABLE 

DE LEURS IMP

ACTS

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page35

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LA NATURE NE NÉGO

CIE PAS ! 

Proposition 2

RENDRE LA PÊCHE 

SOUTENABLE ET ÉQUITABLE

L'E

UROPE DOIT PRENDRE L

'

INITIATIVE

d'un  droit  international

pour  la  gestion  soutenable  des  ressources  halieutiques  et  leur

partage  équitable.  Le  code  de  bonne  conduite  de  gestion,  n'est

absolument pas respecté. Selon la FAO, 50 % des stocks halieutiques

sont exploités au maximum de leurs capacités et 25 % surexploités.

Il convient de passer à un cadre juridique contraignant que l'Union

européenne  devra  porter  lors  des  prochaines  négociations

internationales sous l'égide de l'ONU.

L'U

NION EUROPÉENNE NE DÉTIENT PAS

moins  de  quatorze

accords de pêche dans des pays en voie de développement. Il est

urgent  de  stopper  les  négociations  en  cours  des  accords  de

partenariat  économique  (APE),  d'établir  de  nouveaux  accords

équitables pour les populations littorales et de mettre en place une

politique de préservation des stocks.

L'E

UROPE DOIT AUSSI RÉFORMER

sa  politique  commune  de

pêche : garantir une gestion durable des ressources halieutiques du

point  de  vue  social  et  environnemental.  Le  marchandage  annuel

auquel se livrent les États membres sur les quotas de pêche et les

TAC (taux d'autorisation de capture) doit être remplacé par la mise

en place d'Unités d'exploitation et de gestion concertées (UEGC).

L

E NOUVEAU RÉSEAU D

'

AIRES MARINES PROTÉGÉES

constitué

notamment des zones Natura 2000 en mer doit être conçu comme

un  outil  de  préservation  de  la  biodiversité  marine  et  comme  un

élément  majeur  de  la  politique  de  gestion  soutenable  des

ressources halieutiques.

L'E

UROPE DOIT ENCOURAGER LA MUTATION

de sa filière pêche

vers  un  développement  soutenable  en  incluant  le  facteur  humain.

L'emploi, et surtout sa qualité, doit aussi être au cœur des choix des

modes d'exploitation des ressources encouragés. 

L

A PÊCHE PIRATE EST UN VÉRITABLE FLÉAU

.

L'UE doit se doter

d’un dispositif de traçabilité jusqu'au consommateur. 

36

LE PILIER B

IODIVERS

ITÉ

50 % DES STOCKS 

HALIEUTIQUES 

SONT EXPLOITÉS 

AU MAXIMUM 

DE LEURS CAP

ACITÉS 

ET 25 % SUREXPLOITÉS

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page36

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Proposition 3

AGIR POUR UNE MER PROPRE:

CRÉER UN CORPS EUROPÉEN 

DE GARDE-CÔTES

L

ES POLLUTIONS MARINES SONT MULTIPLES

.

90 %  sont  quotidiennes,

massives, invisibles et d'origine continentale, fluviale et aérienne. Les

perturbations  liées  aux  pollutions  chimiques,  les  modifications  d'acidité  sont

peu connues mais très graves. Elles modifient le fonctionnement d'écosystèmes

complexes  et  constituent  un  risque  majeur  pour  la  biodiversité  marine.  Le

respect du règlement REACH, l'application sans retard de la directive cadre sur

l'eau, la lutte contre la pollution atmosphérique et la réduction des émissions

de CO2 seront d'une importance capitale dans les années futures. 

L

ES POLLUTIONS PAR HYDROCARBURES

relevant  d'accidents  majeurs,  ont

donné  lieu  à  une  série  de  réglementations  européennes  et  en  particulier  à

3 « paquets 

ERIKA

». Ils constituent une avancée réelle mais insuffisante. Quatre

nouveaux éléments doivent compléter le dispositif :

- Le facteur humain, élément central dans les accidents. 

- Les porte-conteneurs et chimiquiers : les réglementations ne concernent que

les hydrocarbures, d'autres substances dangereuses sont transportées.

- L'élargissement  de  la  réglementation  hydrocarbures :  aujourd'hui  la  plupart

des  navires  transportent  la  moitié  du  tonnage  d'hydrocarbure  d'un 

ERIKA

,

pour autant les réglementations (doubles-coques, etc.) ne les concernent pas.

E

NFIN

SI LE FAIT D

'

AVOIR UNE LÉGISLATION

cohérente et efficace constitue

un  élément  majeur  de  la  prévention,  la  surveillance,  le  contrôle,  les  moyens

d'action en mer et dans les ports sont également déterminants. L'Agence de

sécurité  maritime  européenne  est  un  premier  pas  mais  il  faut  poursuivre  et

créer un corps de garde-côtes à l'échelle européenne.

37

LA PRÉVENTION, 

LA SURVEILLANCE, 

LE CONTRÔLE, 

LES MOYENS 

D'ACTION 

EN MER ET D

ANS LES POR

TS 

SONT DÉTERMINANTS

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page37

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38

LE PILIER D

ROITS SO

CIAUX

LE PILIER 

DES DRO

ITS SOCIA

UX 

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page38

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POUR UN BOUCLIER

SOCIAL EUROPÉEN 

39

 

 

 

 

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page39

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POUR UN BOUCLIER

 

SOCIAL EUROPÉEN 

40

LE PILIER D

ROITS SO

CIAUX

LUTTER CONTRE LE CHÔ-
MAGE, LA PRÉCARITÉ, LES
INÉGALITÉS ET L'EXCLU-
SION

doit devenir, avec la

mutation écologique, la

raison d'être de l'Union

européenne. Il est donc

urgent de promouvoir un

modèle social européen

protecteur en harmonisant

les politiques sociales des

États  membres  vers  des

standards élevés. 

CELA EST D'AUTANT PLUS
NÉCESSAIRE EN PÉRIODE
DE  CRISE

qu'un  nouveau

dumping social et écologi -

que, introduit par le biais

des importations de pro-

duits et de services fabri-

qués hors UE, pourrait

com promettre la cohésion

euro péenne.  Un  nombre

crois sant d'entreprises euro -

péennes délocalisent en

effet leurs productions dans

les pays à faible coût de

main-d'œuvre. 

TOUS LES SECTEURS SONT
CONCERNÉS, Y  COMPRIS
LE TERTIAIRE.

Cinq millions

d'emplois sont ainsi mena-

cés en Europe dans les sec-

teurs industriels de grande

consommation (habille-

ment, ameublement, jouets,

électronique, automobile…),

dans les services informati -

ques ou l'agroalimentaire.

EN MÊME TEMPS QU'ELLES
FRAGILISENT L'EMPLOI EN
EUROPE, LES DÉLOCALISA-
TIONS

assurent aux capi-

taux des mar ges de profit

accru, dans des conditions

d'exploitation  aggravées

pour  les  travailleurs  des

pays émergents, du Sud ou

de l'ex-URSS. Les aides

européennes aux entrepri -

ses  délocalisant  hors  UE

doivent donc être suppri-

mées.

LES AIDES EUROPÉENNES 

AUX ENTREPRISES 

DÉLOCALISANT 

HORS UNION 

EUROPÉENNE 

DOIVENT ÊTRE 

SUPPRIMÉES

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page40

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Face à la crise,

il faut une politique cohérente: un

bouclier social européen. Elle doit reposer sur:
- La lutte contre les inégalités et la pauvreté avec la

garantie d’un revenu minimum pour tout résident
sur le sol européen et le droit à une formation tout
au long de la vie.

- La défense et l'extension des services publics. 

À la marchandisation et à la libéralisation généra -
lisée des secteurs clés de la vie collective, il faut
opposer la logique des biens communs et des mis-
sions de service public.

- Le principe de non-régression sociale.

41

FACE À LA CRISE, 

IL FAUT UNE 

POLITIQUE 

COHÉRENTE 

UN BOUCLIER 

SOCIAL 

EUROPÉEN

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page41

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POUR UN BOUCLIER

 

SOCIAL EUROPÉEN 

42

LE PILIER D

ROITS SO

CIAUX

Proposition 2

UN MORATOIRE 

SUR TOUTE NOUVELLE LIBÉRALISATION

DES SERVICES PUBLICS

T

OUTE NOUVELLE LIBÉRALISATION

d'un  secteur  clé  de  l'économie  doit  être

exclue tant que le bilan de celles qui sont intervenues n'est pas tiré. Au contraire,

il faut s'orienter vers l'élaboration d'une Directive-Cadre sur les Services d'Intérêt

Général afin de défendre et d'étendre les services publics. 

L'

ACCUEIL DE LA PETITE ENFANCE

L

'

ÉDUCATION

,

la  santé,  la  formation,  la

poste,  la  distribution  d'eau  et  d'électricité,  les  transports  collectifs  doivent  être

préservés des logiques concurrentielles. Tous ces secteurs seront sortis de l'AGCS

(Accord général sur le Commerce des Services) et le commissaire européen au

commerce aura un nouveau mandat dans ce sens.

Proposition 1

VERS UN REVENU MINIMUM D'EXISTENCE 

ET UN REVENU MAXIMUM 

F

ACE À LA VIOLENCE DE LA CRISE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE

,

l'établissement d'un revenu

minimum d'existence est plus que jamais indispensable. La solidarité, base de notre modèle social,

doit bénéficier à tou-te-s les citoyen-ne-s européen-ne-s. Ce revenu minimum sera financé par

chaque État membre. Il sera supérieur au seuil de pauvreté de chaque pays, soit 60 % du revenu

médian.  Il  doit  aboutir  à  ce  que  tout  résident  européen  puisse  vivre  au-dessus  du  seuil  de

pauvreté  –  817 euros  mensuels  en  France  –  et  bénéficie  ainsi  d'une  autonomie  garantie. 

Ce revenu donnera l'accès à l'assurance-maladie, à la retraite et à l'ensemble des droits sociaux. 

N

OUS PROPOSONS PAR AILLEURS LA FIXATION D

'

UN SEUIL

pour les très hauts revenus, fixé

à  trente  fois  le  revenu  médian,  soit  44 000 euros  mensuels  en  France.  Au-delà,  le  taux

d'imposition sera porté à 80 %.

LA SOLIDARITÉ, 

BASE 

DE NOTRE MODÈLE 

SOCIAL, 

DOIT BÉNÉFICIER 

À TOU-TE-S 

LES CITOYEN-NE-S 

EUROPÉENS

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page42

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Proposition 3

UNE CLAUSE 

DE NON-RÉGRESSION SOCIALE

L

A CRISE SOCIALE MET L

'E

UROPE AU PIED DU MUR

Nous

préconisons le développement d'un socle commun pour l'ensemble du

droit social européen, un véritable bouclier social européen qui protège

les salariés contre les délocalisations et le dumping social. Il sera fondé

sur une clause de non-régression sociale reposant sur la convergence

par  le  haut  des  normes  sociales  et  environnementales,  renforçant  les

protections juridiques accordées aux salariés au lieu de les aligner sur

le  plus  petit  dénominateur  commun  des  législations  nationales.  Elle

empêchera tout retour d’une déréglementation de type « Bolkestein »,

notamment par le biais de la mise en concurrence des services sociaux

d’intérêt général relatifs aux logements sociaux, à la garde des enfants,

ou à l’aide aux personnes. Cette clause s'exprimera par des directives

concernant :
- le renforcement des pouvoirs des Comités d'entre prise européens,

la  présence  obligatoire  de  représen tant-e-s  des  salariés  dans  les

conseils  d'administration  des  groupes  européens,  la  reconnaissance

d'un  véritable  droit  européen  des  conventions  collectives  inter -

profession nelles ; la consultation préalable auprès des représentant-e-s

des salarié-e-s et le droit de véto contre les licenciements en cas de

délocalisa tion ou de restructuration sauvages ;

- la  reconnaissance  des  droits  d'association,  de  grève  et  du  droit

syndical ;

- l'encadrement sévère des pratiques de chômage partiel et du lock-out ;

- la libre circulation des chômeurs à la recherche d'un emploi dans un

autre État membre ;

- la réglementation du détachement des travailleurs à l'étranger avec la

reconnaissance du principe de l'appli ca tion des règles sociales du pays

d'accueil lorsqu'elles sont plus favorables que celles du pays d'origine ; 

- la fixation des règles générales de compétence et de fonctionnement

des inspections du travail.

43

LES NORMES 

SOCIALES 

ET ENVIRONNEMENT

ALES

DOIVENT CONVERGER 

PAR LE HAUT

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page43

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44

LE PILIER

 DROITS 

HUMAIN

S

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UNE EUROPE 

PROTECTRICE 

DES DROITS CONTR

LES DISCRIMINATION

DE TOUTES ET TOUS

45

 

 

 

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page45

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UNE EUROPE PROTE

CTRICE 

DES DROITS CONTR

LES DISCRIMINATIO

NS 

DE TOUTES ET TOUS

N O U S   VO U L O N S   U N E
EUROPE OUVERTE QUI
ACCUEILLE, 

respecte  et

développe des droits égaux

pour toutes et tous. La

garantie des droits et des

libertés  fondamentales  à

tou-te-s les citoyen-e-s fait

partie intégrante du projet

européen. 

LE REFUS DE TOUTE FOR -
ME  DE  DISCRIMINATION

fondée sur le sexe, l'origine,

l'appartenance à une mino-

rité ethnique ou culturelle,

la religion, les handicaps, la

santé,  l'âge,  l'orientation

sexuelle  et  l'identité  de

genre doit être garanti par

un droit européen supra -

national dont les principes

sont inscrits dans la Charte

des droits fondamentaux,

une directive couvrant

l'ensem ble des motifs de

discrimination dans tous les

domaines de compétence

de l'Union européenne. 

LA CONVENTION INTER -
NA TIO NALE DES DROITS
DE L'ENFANT

doit être

scrupuleusement respectée.

Elle  exige  le  respect  des

droits fondamentaux pour

tous les enfants, y compris

pour les mineurs de parents

sans  papiers  et  pour  les

mineurs isolés, issus de l'UE

ou non. La confusion dra-

matique entre protection

de l'enfance et prévention

pseudo-scientifique de la

délinquance juvénile doit

cesser, la justice des mi neurs

avec primat de l'éducatif sur

le répressif sera renforcée. 

L'UNION EUROPÉENNE
DOIT CONTINUER À AMÉ -
LIORER SA LÉGISLATION

pour garantir l'égalité des

droits entre les hommes et

les femmes. Elle doit éga -

lement renforcer sa lutte

contre le racisme, l'antisé-

mitisme, la xénophobie, le

sexisme, ainsi que contre les

mouvements politiques prô-

nant la violence. 

46

LE PILIER D

ROITS HU

MAINS

IL FAUT GARANTIR 

LES DROITS 

ET LES LIBER

TÉS 

FONDAMENT

ALES

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page46

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50 millions de personnes handicapées

se trouvent

souvent dans l'impossibilité de mener une vie pleine et
entière et d'exercer leur citoyenneté. Une ratification rapide
de la première Convention de l'ONU relative aux droits des
personnes handicapées s'impose. Un pacte détaillé mettra en
œuvre les objectifs de cette convention. Il s'attaquera aux

obstacles rencontrés au quotidien par les personnes handica-
pées et évitera l'instauration de nouvelles entraves, afin

d’obtenir l'égalité des chances et l'égalité pour tous les actes
de la vie, entre autres l'éducation, les transports, les soins, la
protection sociale, les services sociaux, la culture, le logement

(avec des accès favorisés), la formation et l'emploi. 

En défense des droits des personnes

confrontées à

l'homophobie, à la lesbophobie ou à la transphobie, l'Union
européenne doit reconnaître et mettre en œuvre les prin-
cipes de Djodjakarta qui demandent l'application de la législa-
tion internationale des droits humains en matière d'orienta-

tion sexuelle et d'identité de genre, ainsi qu'une protection
juridique contre toute discrimination en raison de l'identité
de genre ou de l'orientation sexuelle. Europe Écologie
demande, dans la mesure des compétences européennes,

l’amélioration des conditions d’adoption en les alignant sur
les plus favorables de l’Union, un statut européen légal du
co-parent et de l’homoparentalité et une reconnaissance
rapide dans tous les pays membres des partenariats existant
entre couples, de même sexe ou non, dans l’un ou l’autre des
pays de l’Union.

47

 

 

NTIR 

 

 

   

ÉS 

ALES

UNE PROTECTION 

JURIDIQUE 

CONTRE TOUTE 

DISCRIMINATION 

EN RAISON DE 

L'IDENTITÉ 

DE GENRE OU 

DE L'ORIENT

ATION

SEXUELLE EST 

ESSENTIELLE

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page47

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UNE EUROPE PROTE

CTRICE 

DES DROITS CONTR

LES DISCRIMINATIO

NS 

DE TOUTES ET TOUS

Proposition 1

LE DROIT À UNE CITOYENNETÉ 

DE RÉSIDENCE EUROPÉENNE

N

OUS REFUSONS L

'E

UROPE FORTERESSE

.

L'immigration est une richesse pour l'Europe. Il faut

arrêter d'opposer immigration économique et immigration familiale, et de se livrer à un nouveau

pillage  des  ressources  des  pays  du  Sud,  celui  des  ressources  humaines  par  la  sélection  des

travailleurs hautement qualifiés. En matière d'asile et d'immigration, la politique européenne doit

être  basée  sur  le  respect  du  droit  international  et  des  droits  humains  avec  pour  priorité  la

protection des demandeurs d'asile et des migrants. Leur utilité économique ou démographique

ne doit pas rester le critère central. Leur droit au travail légal doit être respecté, comme tous les

droits afférents : droits économiques et sociaux, droit aux indemnités en cas de chômage.
Afin  d'instaurer  un  droit  à  la  citoyenneté  de  résidence, nous  proposons  que  la  politique

d'immigration  repose  sur  trois  axes  articulant  le  principe  des  droits  et  des  libertés  avec  les

objectifs de solidarité et de coopération :

- L

ES DROITS POLITIQUES

droit de vote et d'éligibilité à toutes les élections locales pour tous

les résidents, quelle que soit leur nationalité, après cinq ans de présence sur le territoire d'un

État membre de l'UE ; liberté de circulation et de résidence du peuple tzigane, reconnu comme

peuple  constitutif  de  l'Union  européenne ;  passeport  européen  pour  les  Tziganes  ou  les

nationaux de pays tiers.

- L

A RÉVISION COMPLÈTE DE LA POLITIQUE DE CONTRÔLE DES FRONTIÈRES

:

abrogation de

la Directive Retour et suppression de l'interdiction de réadmission, fermeture des camps de

rétention installés aux portes de l'Europe, interdiction de l'enfermement des mineurs, mise en

place d'une véritable politique de régularisation des « sans-papiers », ouverture d'une agence

d'accueil  aux  frontières  pour  garantir  l'exercice  des  droits  des  migrants,  refus  d'insérer  des

données biométriques dans les visas, les permis de résidence ainsi que dans les passeports des

citoyens européens, application stricte de la Convention Internationale des Droits de l'Enfant. 

- L

A GARANTIE DU DROIT D

'

ASILE

bien qu'inscrit dans la Convention de Genève sur le statut

des réfugiés et dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE, le droit d'asile est aujourd'hui

mis  à  mal.  Pour  améliorer  l'accueil  des  réfugiés,  nous  proposons  la  création  d'un  Office

européen  du  droit  d'asile,  indépendant  administrativement  et  financièrement.  Il  veillera  à

l'application des conventions européennes et internationales relatives à la reconnaissance de la

qualité de réfugié, d'apatride et à l'admission à la protection subsidiaire.

Par ailleurs, l'Europe doit prendre la tête d'une initiative internationale pour la reconnaissance et

la mise en place d'une protection internationale adéquate pour les réfugiés climatiques. 

48

LE PILIER D

ROITS HU

MAINS

NOUS REFUSONS 

L'EUROPE 

FORTERESSE

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page48

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Proposition 2

« CLAUSE DE L'EUROPÉENNE 

LA PLUS FAVORISÉE »

L

ES DROITS FONDAMENTAUX DES FEMMES

doivent  être  respectés  dans  tous  les

domaines : choisir de donner la vie, droit de la famille, protection contre les violences

faites aux femmes, droit du travail, droits politiques. Nous proposons d'appliquer à toutes

les Européennes les meilleures lois existant dans l'UE. Par exemple, concernant la lutte

contre les violences faites aux femmes, la « loi cadre » d'Espagne, qui prend le problème

dans  sa  globalité :  une  prévention  dès  l'enfance  dans  les  programmes  d'éducation,  une

vraie  protection  des  femmes  victimes  et  un  programme  spécifique  pour  les  hommes

violents.  Des  tribunaux  dédiés  aux  « violences  domestiques »  ont  même  été  créés.

Chacune des 253 millions d'Européennes doit pouvoir bénéficier de ces mesures. 

U

NE CLAUSE DITE DE

«

L

'E

UROPÉENNE LA PLUS FAVORISÉE

»

constituerait  une

traduction concrète de la construction européenne, dans sa dimension sociale, politique

et culturelle, pas seulement économique. Elle pourrait s'établir au moyen d'une directive

européenne qui stipulerait que « chaque État membre appliquera à ses citoyennes un

bouquet législatif composé des lois les plus avancées existant dans l'un des 27 pays »

(Choisir la cause des femmes). La directive intégrera en même temps la Convention des

Nations Unies contre les discriminations faites aux femmes (CEDAW) avec possibilité de

recours contre les États qui ne la respectent pas. Une Charte européenne des droits des

femmes renforcera ces propositions.

Proposition 3

UN PACTE EUROPÉEN CONTRE L'EXCLUSION

N

OUS PROPOSONS DE LANCER UN

P

ACTE CONTRE L

'

EXCLUSION ET LA PAUVRETÉ

Ce « paquet » législatif européen pourra comprendre :

- Le droit au logement pour les exclus, comme en Finlande où 18 000 logements ont été mis à

disposition. Un emprunt européen garantira la construction de ces lieux d'hébergements.

- Une directive cadre sur les minima sociaux.

- Un plan de lutte européen contre l'illettrisme, l'analphabétisme et pour le droit à l'éducation.

- Une couverture santé européenne.

- Le droit d'accès à l'eau pour vivre dignement (200 litres d'eau minimum par jour et par famille).

- La création d'une carte de transport gratuit européenne pour les transports urbains.

- La promotion des entreprises d'insertion européennes d'économie solidaire.

L

A

B

ANQUE EUROPÉENNE D

'

INVESTISSEMENT SERA DOTÉE

d'un secteur « politique de la

ville  et  lutte  contre  l'exclusion »  pour  mener  à  bien  cette  politique  volontariste,  permettre

l'accès au crédit et favoriser le développement des petites entreprises.

49

NOUS PROPOSONS 

D'APPLIQUER 

À TOUTES LES 

EUROPÉENNES 

LES MEILLEURES 

LOIS EXISTANT 

DANS L'UNION 

EUROPÉENNE

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page49

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50

LE PILIER C

ONNAISS

ANCES

LE PILIER

 CONNA

ISSANCE

S

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page50

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LA CULTURE,

L'ÉDUCATION 

ET LA RECHERCHE

COMME LEVIERS 

DE LA MUTATION

51

 

 

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LA CULTURE, L'ÉDUC

ATION 

ET LA RECHERCHE C

OMME 

LEVIERS DE LA MUT

ATION

LA CULTURE, L'ÉDUCATION
ET LA RECHERCHE NE SONT
PAS DES MARCHANDISES !

La mutation de notre modèle

de développement doit repo-

ser sur un programme majeur

d'investissement en ma tière

d'éducation, de formation et

de recherche, adapté à notre

projet de civilisation. 

L'EUROPE DONNERA TOUTE
SA PLACE À LA CULTURE,
QUI EST AU CŒUR MÊME
DE LA CRÉATIVITÉ, DE LA
SOLIDARITÉ,

de la création

d'emplois, de l'aménagement

du  territoire.  Pour  lutter

contre la précarité de tous

les ac teurs et corps de métier

de la culture, nous proposons

de rompre avec une approche

uniquement  sectorielle  et

centralisée de la culture, car

le secteur culturel et créatif

est intégré dans toutes les

branches de l'économie, à

chaque échelle territoriale,

de la commune à l'Europe. Il

s’agit de renforcer l’autono-

mie, l’indépendance et les

droits  des  artistes  et  des

médias. 

LA POLITIQUE CULTURELLE
DE L'UNION EUROPÉENNE
DOIT S'ENRICHIR DE TOUS
LES APPORTS DE LA DIVER-
SITÉ EUROPÉENNE,

notam-

ment en favorisant la mobi-

lité des artistes, le soutien à la

création et à l'art contempo-

rain, le développement des

échanges, la protection de

l'héritage culturel européen,

l'encouragement au multi -

linguisme et à l’espéranto, la

protection des langues régio-

nales. La diversité culturelle

est une richesse de l'huma-

nité et doit être préservée.

Cette diversité est en danger

aussi bien dans le monde que

dans l'espace européen. Les

langues régionales ou mino-

ritaires constituent l'un des

éléments fondamentaux de

cette diversité. Nous propo-

sons que la charte euro-

péenne  des  langues  régio-

nales ou minoritaires soit

tra duite dans le droit euro-

péen et que les engagements

qui y sont contenus soient

applicables à l'ensemble des

États de l'Union.

52

LE PILIER C

ONNAISS

ANCES

RENFORCER 

L’AUTONOMIE, 

L’INDÉPENDANCE 

ET LES DROITS 

DES ARTISTES 

ET DES MÉDIAS

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Notre  conception  de  la  culture

et  de  la  création

doit  prendre  en  compte  les  nouveaux  médias.  Internet
n'est  pas  un  simple  nouveau  canal  de  distribution.  Nous
nous positionnons pour un internet actif, où le libre partage
est  un  principe  central,  où  chacun  est  à  même  de  télé -
charger  ou  de  déposer  le  contenu  et  les  applications  de
son  choix  et  contre  une  transformation  de  l'internet  en
"Télévision à la demande" filtrée et surveillée. Cela ne doit
pas  se  faire  au  détriment  des  artistes  et  de  la  création.
Nous soutenons donc l'idée d'une "contribution créative"
ainsi que les licences globales afin de permettre la liberté
d'échange  tout  en  rendant  possible  le  financement  de  la
culture et de tous ceux qui y participent. 

Proposition 1

UN PLAN EUROPÉEN DE LUTTE 

CONTRE L'ILLETTRISME

S

ELON UNE ENQUÊTE DE L

'OCDE

publiée en 2000, pas moins de 25 % de la population de

vingt-deux  pays  industrialisés,  qui  représentent  plus  de  50 %  du  PIB  mondial,  ne  sont  pas  en

capacité de remplir un formulaire à l'hôpital, de déchiffrer un contrat d'assurance automobile ou

de  calculer  une  distance.  En  France,  les  différentes  études  montrent  que  plus  de  10 %  de  la

population de plus de 16 ans est touchée. Cet état de fait n'est pas tolérable. 

N

OUS PRÉCONISONS DONC UN PLAN DE LUTTE MASSIF CONTRE L

'

ILLETTRISME

.

Il devra :

- Assurer la prise en compte et l'intégration de l'ensemble des personnes en difficulté face aux

savoirs de base. 

- Contribuer à l'adaptation des travailleurs et des entreprises aux mutations économiques.

- Introduire  les  nouvelles  technologies  de  l'information  et  de  la  communi cation  dans  les

dispositifs de formation des publics de bas niveaux de qualification.

53

NOUS PROPOSONS 

QUE LA CHAR

TE 

EUROPÉENNE 

DES LANGUES 

RÉGIONALES 

OU MINORIT

AIRES SOIT TRADUITE 

DANS LE DROIT 

EUROPÉEN 

NOUS DÉFENDONS 

UN INTERNET 

ACTIF, 

OÙ LE LIBRE 

PARTAGE EST 

UN PRINCIPE 

CENTRAL

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page53

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LA CULTURE, L'ÉDUC

ATION 

ET LA RECHERCHE C

OMME 

LEVIERS DE LA MUT

ATION

Proposition 2

UN STATUT SOCIAL EUROPÉEN 

DE L'ÉTUDIANT

L

E

T

RAITÉ DE

R

OME

a institué le principe de non discrimination entre les habitants

des  pays  membres.  L'expérience  d'ERASMUS  prouve  pourtant  qu'un  étudiant  en

visite ou établi dans un État membre autre que le sien ne bénéficie pas toujours des

mêmes droits (transports publics,  allocations,  régime de sécurité sociale) que les

étudiants  nationaux.  Un  signal  fort  pour  mettre  fin  à  ces  discriminations  est

nécessaire.  Il  consistera  dans  la  mise  en  place  d'un  statut  européen  de  l'étudiant

avec une carte étudiante européenne ouvrant aux mêmes droits. 

- Le  droit  à  l'autonomie  sera  assuré  par  le  Revenu  Minimum,  complété  par  des

bourses d'études.

- Le droit au logement sera assuré. Sa mise en œuvre passera notamment par la

rénovation  des  logements  universitaires  et  la  construction  de  nouvelles

résidences. 

N

OUS PROPOSONS EN OUTRE LE DROIT

pour  tout  jeune  en  formation  de

poursuivre  un  séjour  d'étude  dans  un  autre  pays  européen  que  le  sien.  Chaque

citoyen  doit  avoir  la  possibilité  de  vivre,  étudier  ou  travailler  à  l'étranger.  Les

dispositifs de type ERASMUS doivent donc être renforcés et étendus avec comme

objectif que chaque personne en formation ait au moins une opportunité de partir.

I

L EST ENFIN NÉCESSAIRE D

INVERSER LA TENDANCE

issue  du  processus  de

Bologne, la subordination des besoins de l'école, de l'université et de la recherche

aux  intérêts  des  industries  privées.  L'éducation  est  un  bien  public  commun.

L'éducation  publique  européenne  doit  être  enracinée  dans  les  principes  et  les

valeurs  qui  définissent  les  caractéristiques  essentielles  de  la  culture  européenne.

Plus particulièrement, l'université doit développer son rôle éminent de formateur

culturel et scientifique, sans être liée à la logique du marché.

54

LE PILIER C

ONNAISS

ANCES

L'ÉDUCATION 

EST UN BIEN 

PUBLIC 

COMMUN

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55

LA SÉLECTION 

DES THÈMES 

PRIORITAIRES 

ASSOCIERA 

LA SOCIÉTÉ EUROPÉENNE 

EN FAISANT 

UNE LARGE 

PLACE AUX CONFÉRENCES 

DE CITOYENS

Proposition 3

DOUBLER LE BUDGET ET RÉORIENTER

L’EFFORT DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE

VERS LA CONVERSION ÉCOLOGIQUE 

ET SOCIALE

L

E

7

E

PCRD (P

ROGRAMME CADRE POUR LA RECHERCHE ET LE DÉVELOPPEMENT

,

2007-2013) est doté de 50 milliards d'euros. Le 8

e

PCRD qui devrait être adopté avant la fin 2013

sera un sujet essentiel pour le prochain Parlement européen. Son budget doit être doublé.

Réorienter l'effort de recherche implique de ne plus concentrer le soutien à la recherche

sur le seul développement économique. Il s'agit d'intégrer pleinement les dimensions

environnementales  et  sociales  dans  la  définition  des  politiques  de  recherche,  de  favoriser  la

diffusion la plus large de la connaissance et les échanges entre chercheurs et citoyens. Le soutien

européen aux innovations dépendra de leur intérêt écologique et social.
Nous proposons les priorités suivantes :

- Les recherches non finalisées qui mettront l'Espace européen de la recherche (EER) au cœur

des révolutions scientifiques à venir.

- Les  recherches  visant  à  répondre  directement  aux  besoins  sociétaux  et  aux  demandes

citoyennes,  en  particulier  en  matière  de  santé  et  d'alimentation,  de  même  qu'en  matière  de

sobriété énergétique et d'énergies renouvelables. La sélection des thèmes prioritaires associera

la société européenne en faisant une large place aux conférences de citoyens.

- Le soutien aux recherches partenariales impliquant chercheurs, ONG et citoyens européens.

- La définition d'indicateurs permettant d'évaluer l'amélioration espérée en termes de bien-être

social et d'impacts écologiques des projets innovants déposés. 

- Encourager  les  modes  coopératifs  ascendants  de  production  des  savoirs,  d'innovation  et  de

richesses.

L'O

FFICE

E

UROPÉEN DES

B

REVETS

deviendra  une  institution  européenne  et  rendra  des

comptes à la Commission et au Parlement. 5 % des frais de renouvellement des brevets seront

versés dans un fonds indépendant pour financer des recherches sur l'innovation. Parallèlement,

l'Europe engagera une politique de révision du périmètre de la brevetabilité (ni brevets logiciels,

ni brevets sur le vivant) et développera les outils juridiques correspondants pour étendre ces

nouvelles protections du savoir au niveau mondial.

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56

LE PILIER

 INTERN

ATIONAL

 

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57

CONTRE 

L'APARTHEID 

PLANÉTAIRE, 

UNE EUROPE 

SOLIDAIRE

 

 

 

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CONTRE L'APARTHE

ID 

PLANÉTAIRE, UNE E

UROPE

SOLIDAIRE

UNE  EUROPE  PLUS  JUSTE,
C'EST  AUSSI  UNE  EUROPE
PRENANT SA PART DE RES-
PONSABILITÉ dans la crise glo-
bale  actuelle.  L'Europe  est  un
espace et une force de paix depuis
64 ans. C'est un acquis formida-
ble. Face aux nouvelles menaces
que les crises véhiculent, l'Europe
doit maintenant redonner du sens
à son action dans le monde. Il est
impossible d'assurer la paix dans
le monde si la majorité de l'huma -
nité continue à souffrir de la
misère, de la faim et de la des-
truction des écosystèmes. 

OUTRE LA CRÉATION D'UNE
POLITIQUE  ÉTRANGÈRE  ET
D E   S É C U R I T É   C O M M U N E
qui ne passe en aucun cas par
l'adhésion à une OTAN dépassée, 
sous commandement américain, 
correspondant à l'époque de la
Guerre  froide,  nous  proposons
la  construction d'une force de

défense européenne militaire
comprenant un service civil.
Nous demandons le démantè -
lement des bases antimissiles 
des États-Unis sur le territoire 
de l'Union européenne et la fer -
meture  des  bases  du  système 

d'espionnage électronique Échelon.
L'Union européenne doit devenir
une zone dénucléarisée et pren-
dre une part active dans la lutte
pour le désarmement et la non-

prolifération des armes nucléaires,
biochimiques et bactériologiques.
Elle doit se construire comme une
puissance  de paix prônant la pré-
vention et la résolution négociée
des conflits, à commencer par le

Proche et Moyen-Orient. Elle doit
aussi et surtout mettre en œuvre
des politiques qui rompent avec
l'apartheid planétaire de la répar-

tition des richesses et qui s'atta-
quent à l'insoutenable logique
inégalitaire du monde. 

L'EUROPE PEUT, 
ET DOIT AGIR:
- Exiger l'application des clauses

des droits de l'Homme dans les
accords entre l'Union européenne

et les pays partenaires. 

- Respecter les engagements de

porter  l'affectation  réelle  de
0,7 % de son PIB à l'Aide publique
au développement en vue de
réaliser les objectifs du Millénaire
pour la période 2009-2015 et
porter rapidement cet engage-
ment à 1 %. 

- Demander  l'annulation  de  la

dette « odieuse » des pays les
moins avancés.

- Agir pour soumettre les déci-

sions de l'OMC, du FMI et de la

Banque mondiale aux textes et
conventions internationales de
l'ONU, de l'OIT et à la déclara-
tion universelle des droits de
l'Homme.

58

LE PILIER I

NTERNAT

IONAL

NOUS DEMANDONS 

L'ANNULATION 

DE LA DETTE 

« ODIEUSE » 

DES PAYS LES 

MOINS 

AVANCÉS

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page58

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Aujourd'hui, les gouvernements

trouvent des milliards d'euros à prêter

aux banques pour les sauver du naufrage qu'elles ont suscité mais ils sont inca-
pables de dégager les financements nécessaires à la lutte contre la faim, contre
le chômage, contre la dégradation de l'environnement, contre l'effondrement de

la biodiversité et pour financer l'aide au développement. Pour être cohérente,
toute politique européenne doit promouvoir une mondialisation solidaire qui :

- casse l'économie casino, la corruption et le pouvoir des firmes transnationales ;
- lutte contre la crise alimentaire et la faim dans le monde ;

- restaure les écosystèmes de la planète.
C'est le sens des propositions que nous faisons ici. 

Proposition 1

EN FINIR AVEC LES PARADIS 

FISCAUX ET LES ENFERS SOCIAUX

I

L Y AURAIT UNE CINQUANTAINE DE PARADIS

EN FAIT DES ENFERS

FISCAUX

dans le monde,

dans lesquels plus de 4000 banques, deux tiers des 2000 fonds spéculatifs et environ deux millions

de sociétés écrans géreraient plus de 10 000 milliards de dollars d'actifs financiers. De nombreux

pays européens veulent réviser la directive européenne sur les revenus de l'épargne, qui permet à

certains pays de l'Union européenne, comme le Luxembourg, de garder leur secret bancaire, pour

peu qu'ils partagent l'information avec les autorités des autres pays en cas de fraude fiscale. Parmi

les mesures à prendre, il faut agir avec détermination pour empêcher la fraude et l'évasion fiscales :

- en fermant effectivement les paradis fiscaux à l'intérieur de l'Union européenne ;

- en organisant la levée généralisée du secret bancaire ;

- en imposant la transparence et la taxation à la source de tous les flux financiers à destination des

paradis fiscaux externes à l'Union européenne ;

- en proposant dans le cadre des Nations Unies une convention internationale de lutte contre les paradis

fiscaux, les centres offshore qui blanchissent l'argent du terrorisme, de la drogue et des mafias;

- en favorisant l'adoption de normes comptables obligeant les entreprises multinationales à rendre

compte de leurs activités pays par pays ;

- en apportant un soutien à l'Initiative de Transparence des Industries Extractives ;

- en créant un régulateur des marchés et services financiers. Cette nouvelle structure européenne

de contrôle et de régulation sera à même de discuter avec les grands régulateurs de la planète ;

elle interdira aux institutions financières de travailler avec les paradis fiscaux et elle proposera

un paquet législatif « finances propres » ;

- en contrôlant les sociétés-mères des firmes transnationales et leurs filiales.

L'E

UROPE ÉTANT LE PREMIER MARCHÉ MONDIAL

elle est en position d'imposer aux multinationales

le  respect  des  conventions  de  base  de  l'Organisation  internationale  du  travail  et  les  conventions

internationales de protection de l'environnement. Nous proposons que l'Europe adapte le droit des

sociétés aux réalités de la mondialisation libérale en obligeant, comme le propose l'ONG Sherpa, les

sociétés-mères à informer, prévenir et réparer les impacts sociétaux et environnementaux de leurs

filiales. Aujourd'hui une société-mère peut toucher les profits de ses filiales sans être comptable des

conséquences de leurs activités. Aucun texte ne régissant les groupes de sociétés dans leur globalité,

les entreprises mettent en concurrence les législations plutôt que d'adopter des mesures préventives

efficaces. Il est donc impératif d'instituer de nouvelles règles de responsabilisation. Il s'agira de permettre

aux  victimes  de  violations  de  l'environnement  et  des  droits  humains,  où  qu'elles  se  trouvent,  de

demander des comptes à la société-mère qui prend les décisions stratégiques, de faire peser la charge

de  la  preuve  sur  les  sociétés-mères,  de  leur  imposer  la  prévention  des  impacts  sociaux  et

environnementaux provoqués par l'activité de leurs fournisseurs et sous-traitants, d'exiger des sociétés-

mères qu'elles rendent public l'impact social et environnemental du groupe comme elles y sont tenues.

59

IL FAUT 

UN RÉGULATEUR 

DES MARCHÉS 

ET SERVICES 

FINANCIERS

AUJOURD'HUI 

UNE SOCIÉTÉ-MÈRE 

PEUT TOUCHER 

LES PROFITS 

DE SES FILIALES 

SANS ÊTRE COMPT

ABLE DES CONSÉQUENCES 

DE LEURS ACTIVITÉS

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CONTRE L'APARTHE

ID 

PLANÉTAIRE, UNE E

UROPE

SOLIDAIRE

Proposition 2

LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE, 

UN DROIT FONDAMENTAL DES PEUPLES 

900

MILLIONS DE PERSONNES SOUFFRENT DE LA FAIM

sur terre et 40 millions en meurent

chaque  année.  En  Europe,  8 millions  de  nos  concitoyens  connaissent  la  faim  au  quotidien.  Le

nombre de paysans s'effondre et des centaines de millions de personnes s'entassent dans des

villes incapables de leur offrir une activité et des conditions de vie décentes. 

L'agriculture industrielle et productiviste, qui ne concerne qu'une petite minorité des paysans du

Nord, n'est pas en mesure de nourrir correctement l'ensemble des habitants de la planète. La

libéralisation du commerce imposée par l'OMC a aggravé les choses. Cet échec est terrible, cette

situation est inacceptable. L'Union européenne, par les politiques commerciales agressives qu'elle

a imposées, a été, avec les États-Unis, la principale responsable de cette crise. Elle doit arrêter de

subventionner ses aliments exportés (poudre de lait, beurre, viande de porc…) dont les prix bas

dépriment les marchés locaux des pays en développement. 

S

UR LA PLANÈTE

AUJOURD

'

HUI

,  90 % 

DES PRODUCTIONS AGRICOLES

sont  consommées

localement et ne participent pas au commerce mondial. L'OMC a imposé ses règles

internationales à l'ensemble des transactions commerciales agricoles et a, de ce fait, encouragé

des politiques agricoles axées sur le développement des cultures d'exportations. Cette politique

libérale a mis en concurrence plus d'un milliard de paysans qui travaillent à la main avec quelques

millions  d'agri-managers  surmécanisés.  Face  à  cette  logique  qui  privilégie  les  intérêts  des

multinationales de l'agro-alimentaire, nous proposons que la souveraineté alimentaire, c'est-à-dire

le  droit  des  peuples  et  des  États  souverains  de  définir  démocratiquement  leurs  politiques

agricoles et alimentaires, soit reconnue comme un droit fondamental auprès des Nations Unies.

L'

OBJECTIF DE LA SOUVERAINETÉ ALIMENTAIRE EST DE NOURRIR LES POPULATIONS

LOCALES

avec  des  produits  locaux,  adaptés  aux  conditions  agro-climatiques  locales,  et

répondant  aux  habitudes  culinaires  des  différentes  cultures.  Cela  passe  par  le  développement

d'une  agriculture  paysanne  familiale,  autonome,  productrice  d'énergie  alimentaire  et  créatrice

d'emplois, s'appuyant sur des techniques agricoles adaptées aux contextes et aux

environnements locaux. Cette reconstruction de l'agriculture locale et vivrière doit pouvoir

se faire à l'abri, si nécessaire, de barrières douanières.

60

LE PILIER I

NTERNAT

IONAL

SUR LA PLANÈTE, 

AUJOURD'HUI, 

90 % DES PRODUCTIONS 

AGRICOLES 

SONT CONSOMMÉES 

LOCALEMENT 

ET NE PARTICIPENT 

PAS 

AU COMMERCE 

MONDIAL

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61

Proposition 3

REMBOURSER LA DETTE ÉCOLOGIQUE 

DE L'EUROPE EN FINANÇANT DE GRANDS

CHANTIERS DE RESTAURATION 

DES GRANDS ÉCOSYSTÈMES DE LA PLANÈTE

L'

URGENCE ÉCOLOGIQUE ET SOCIALE

exige  que  l'Union  européenne  prenne  l'initiative  d'un

programme  mondial  de  grands  travaux  de  génie  écologique  consacrés  à  la  préservation,  à  la

restauration et à l'entretien des écosystèmes, particulièrement dégradés dans les pays du Sud. De

leur stabilité dépend en effet l'avenir de l'humanité et d'abord celui des populations locales qui, par

centaines de millions, y puisent directement les éléments de leur survie.

L

A SANTÉ D

'

UNE ÉCONOMIE

ne peut pas être dissociée de celle des milieux naturels dont elle

dépend.  L'affaissement  accéléré  de  la  fertilité  et  de  la  diversité  du  vivant  précipite  le  déclin

économique et décuple la pauvreté. Ce phénomène menace directement la survie de la moitié de

l'humanité, principalement dans les pays du Sud. Il précipite les migrations forcées et l'urbanisation

sauvage  en  aiguisant  les  risques  de  conflits  communautaires  pour  l'accès  aux  ressources.  Plus

généralement,  l'effondrement  des  écosystèmes  prive  l'ensemble  de  l'humanité  des  services

irremplaçables que la nature lui rend. 

Un programme de grands travaux de génie écologique, initié par l'Europe, s'attachera à mettre en

œuvre  les  actions  de  conservation,  de  restauration  et  d'entretien  des  écosystèmes,  selon  des

méthodes adaptées aux différentes régions du monde et sous le contrôle des populations locales :

régénération des sols, lutte contre la désertification, protection des forêts et reforestation, agro-

foresterie, reconstitution des stocks halieutiques et protection des zones d'alevinage, stabilisation

des  nappes  phréatiques,  réhabilitation  des  pâturages  et  des  zones  humides,  protection  des

mangroves et des massifs coralliens, gestion des lacs et des fleuves selon les règles hydrologiques,

préservation de la diversité des espèces végétales et animales.

D

E TELS CHANTIERS NE PEUVENT SE CONCEVOIR

que  comme  des  projets  intégrés  de

développement  associant  étroitement  les  populations,  les  acteurs  économiques  et  associatifs

locaux, les ONG et les agences internationales. 

L

ES CHANTIERS ÉCOLOGIQUES

et la rémunération de celles et ceux qui les accomplissent seront

financés par une taxe écologique mondiale prélevée sur les revenus financiers - conçue comme une

restitution  de  la  dette  écologique  du  Nord  et  une  contribution  à  la  stabilité  de  la  planète.  Elle

pourrait  s'appliquer  d'abord  aux  pays  de  l'Union  européenne.  Son  recouvrement  comme  sa

redistribution seraient confiés à une Organisation mondiale de l'environnement, en charge pour les

Nations Unies de la gouvernance écologique planétaire.

L

A MOBILISATION POLITIQUE ET FINANCIÈRE

que suppose l'ouverture d'un chantier mondial de

grands travaux écologiques offre une puissante perspective universelle autour d'un projet d'intérêt

commun, écologique et social, au Nord comme au Sud.

LA SANTÉ D'UNE 

ÉCONOMIE 

NE PEUT PAS 

ÊTRE DISSOCIÉE 

DE CELLE DES 

MILIEUX 

NATURELS DONT 

ELLE DÉPEND

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62

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63

3 OUTILS 

POUR

UNE NOUVELLE

DONNE

LE CONTRAT ÉCOLOG

ISTE POUR L’EUROP

E

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TROIS OUTILS POUR

 UNE N

 

64

UN PACTE 

DE COOPÉRATION

ÉCOLOGIQUE 

ET SOLIDAIRE EUROPÉEN

(PACES)

Depuis près de 20 ans,

l'Europe est prison-

nière d'une idéologie néo-libérale et productiviste
symbolisée par le Pacte de stabilité et de crois-
sance de la zone euro qui ne comporte que des
critères purement financiers (dette publique,
déficit budgétaire, inflation, etc.). Avec la crise, le
traité de Maastricht est obsolète. C'est l'occasion
pour l'Europe de se doter d'une nouvelle colonne
vertébrale qui donne sa cohérence à l'ensemble
des politiques économiques et sociales de l'UE. 

Nous proposons un Pacte écologique

et solidaire européen

(PACES) qui viendrait

remplacer le pacte de stabilité et de croissance
et les critères de Maastricht qui encadrent
aujourd'hui l'économie européenne. 

Ce PACES engagera l'ensemble de

l'Union

sur l'objectif essentiel d'orchestrer la

conversion écologique de notre économie et sa
transformation sociale. Il se traduirait par l'adop-
tion de nouveaux objectifs financiers complétés
par dix critères sociaux et environnementaux:
- la division par deux de l'empreinte écologique

avant 2025;

- un emploi pour tous: un taux de chômage infé-

rieur à 5 %;

- la lutte contre le réchauffement climatique avec

30 % de réduction des émissions de gaz à effet
de serre en 2020, 90 % en 2050;

- 20 % de réduction des consommations d'éner-

gie et 20 % d'énergies renouvelables en 2020;

- une société solidaire avec un taux de pauvreté

inférieur à 5 % au plus tard en 2020;

- un toit pour chacun : un taux de mal-logés

inférieur à 3 % au plus tard en 2020 ;

- le développement des formes d'agriculture

durable, dont 30 % d'agriculture biologique d'ici
2020;

- la réduction de 50 % en dix ans de l'usage des

pesticides et des substances industrielles chi-
miques dangereuses;

- une réelle solidarité avec le Sud avec une aide

publique au développement supérieure à 1 %
du PIB;

- l'intégration, à côté du PIB, de nouveaux indica-

teurs  comme  l'Indice  de  Déve lop pement
Humain.

Tout ou partie des critères du Pacte

seront des critères contraignants

et

sanctionnables comme le sont aujourd'hui les
critères financiers du Pacte de stabilité. Comme
première étape, nous proposons que des sanc-
tions comparables à celles infligées aux pays qui
sortent des critères de Maastricht soient pré-
vues pour les États ne respectant pas les critères
du Pacte de coopération écologique et solidaire. 

Pour mettre l'impératif écologique

au cœur des politiques publiques

et faire respecter les critères de convergence
écologique, nous proposons la création d'un
Observatoire européen de surveillance et de
suivi de l'empreinte écologique. Il sera indépen-
dant de la Commission et doté de pouvoirs
d'enquête, de moyens et de capacités d'expres-
sion propres. 

Le passage du Pacte de stabilité au

Pacte de coopération écologique et

solidaire

traduira la réorientation de l'Union

européenne. Elle sera ainsi la première entité
politique à mettre la soutenabilité au centre de
son modèle de développement et de gouver-
nance pour entrer vraiment dans le XXI

e

siècle.

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page64

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  E NOUVELLE DO

NNE

65

UN CONSEIL 

DE SÉCURITÉ

ÉCONOMIQUE, SOCIALE

ET FINANCIÈRE,

RESPONSABLE DEVANT

LE PARLEMENT

EUROPÉEN

La crise est si grave que la coordination

des politiques économiques exige des

prises de décision fortes et communes.

Un Conseil de sécurité économique, sociale et
financière devra pallier l'absence d'intégration, et
donc de coordination, des politiques économiques
qui met les solidarités dans la zone euro à rude
épreuve. Face à la crise, l'Europe ne dispose d'au-
cun levier efficace. L'idée est simple. Il s'agit d'im-
pulser réellement les coopérations économiques
renforcées en dépassant les blocages de l'Union
européenne. Le Conseil de sécurité jouera, en
étroite liaison avec la Commission, le Conseil et le
Parlement, le rôle d'un véritable gouvernement

économique et social pour la zone euro. 
- Il coordonnera les politiques de l'emploi au

niveau européen et notamment les plans de
conversion écologique des secteurs industriels
les plus menacés.

- Il mettra en place un Trésor européen, à l'instar

de ce qui s'est fait durant la crise économique
de 1929 aux États-Unis. 

- Il organisera une coordination fiscale approfon-

die au niveau européen, une harmonisation de
la fiscalité du capital afin d'éviter un dumping
fiscal ainsi que la mise en place de la contribu-
tion climat énergie.

- Il veillera à l'introduction dans le tarif douanier

commun de normes socio-écologiques de pro-
duction afin de décourager les délocalisations
hors UE.

- Il sera responsable devant le Parlement euro-

péen.

Nous proposons que le statut de la

Banque  Centrale  Européenne  soit

modifié,

pour  qu'elle  puisse  garantir  des

emprunts publics et renoncer aux dogmes moné-
taristes qui ont présidé à sa naissance. La BCE
doit devenir un vecteur de production de crédit
public et d'émission de monnaie. Le Parlement
européen doit en outre établir un contrôle
démocratique sur les activités de la BCE ainsi que
sur celles de la BEI.

Le financement du « New Deal écolo-

gique et social » européen passera par:

- La levée d'un emprunt européen sous forme

d'« eurobligations », 1000 milliards en cinq ans,
afin de financer la conversion écologique de
l'économie dont l'Europe a besoin.

- L'augmentation du budget de l'Union euro-

péenne à hauteur de 2 % du PIB (aujourd'hui
ridiculement bas à 0,87 %) sur la base de la
création d'un impôt européen.

- Une harmonisation fiscale avec réforme de

l'impôt sur les sociétés.

- La réorientation des financements existants :

les fonds allant aujourd'hui aux investissements

et aux activités destructrices seront alloués
aux nouvelles politiques.

- La mise en place d'une contribution «Climat-

énergie»  portant  sur  les  consommations
d'énergie non renouvelable. 

- La transformation de l'Union européenne en

zone Tobin. Une taxe sur les transactions finan-
cières de type Tobin (dont un impôt de Bourse)
sera levée pour dissuader la spéculation à court
terme et renforcer la stabilité des marchés
financiers. Un taux de 0,025 % sur toutes les
transactions financières internationales rendra
la spéculation moins attrayante et permettra de
financer le Fonds Social Européen. 

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66

UN NOUVEAU

PROCESSUS

CONSTITUANT 

Pour des millions de citoyens européens,
le traité constitutionnel,

qu'il ait été ratifié

ou  non  par  voie  référendaire  ou  parlemen -
taire, a été insuffisant pour donner l'impulsion
nécessaire  à  un  projet  commun  au  service
des  peuples.  Le  traité  de  Lisbonne  est  déjà
dépassé.  L'Union  européenne,  cinquante  ans
après  la  constitution  du  Marché  Commun,
doit  franchir  un  nouveau  cap,  celui  d'une  co-
souveraineté  partagée  entre  peuples,  États
et  citoyens. Nous devons sortir de la logique
intergouvernementale  qui  n'a  abouti  qu'à
exclure  les  citoyens  de  la  construction
européenne sans les protéger de la logique du
capitalisme  financier.  Il  faut  maintenant  cons -
truire un espace public européen qui permette
de  transcender  les  intérêts  nationaux.  Pour
relancer le rêve européen, nous avons besoin
d'un  nouveau  pacte  démocratique  entre
l'Europe  et  ses  citoyens.  Face  aux  enjeux
économiques immédiats, nous devons donner
à l'Union européenne la capacité de réagir et
les moyens de sortir de la crise. 

Nous proposons d'ouvrir le débat sur un
processus constituant.

Plusieurs pistes sont

possibles :  soit  les  autorités  européennes
organisent l’élection d’une Convention cons ti -
tuante, soit le Parlement, à son initiative,
s'autosaisit de la question.

Il s'agit de rédiger une Constitution pour
l'Union  européenne

énonçant  les  valeurs

communes, fixant les principes d'action et les
droits fondamentaux, établissant la répartition
des compétences entre l'Union et les États,
le  législatif  et  l'exécutif,  et  construisant  un
nouveau système institutionnel démocratique. 
La  Constitution  doit  surtout  donner  un
véritable  contenu  à  la  notion  de  citoyenneté
européenne, qui n'est pour le moment qu'une
coquille  vide.  Elle  ne  doit  pas  être  un Traité
reprenant les traités antérieurs et détaillant les
politiques  communes  menées  jusqu'ici.  Il  faut
un texte court et intelligible pour le plus grand
nombre, qui explique la nature et les rapports
des différentes institutions européennes. 

La  Constitution  devra  être  validée  par
une  majorité  européenne

et  non  par  des

majorités nationales. Elle sera votée sur la base
d'un référendum paneuropéen, le même jour,
dans  toute  l'Union  européenne,  avec  un
résultat  à  la  majorité  qualifiée,  par  exemple
65 % des États et 50 % de la population. Quant
aux  États  membres  qui  auraient  refusé  le
texte,  ils  se  verront  proposer  l'alternative  de
continuer l'aventure commune ou de sortir de
l'Union européenne.

TROIS OUTILS POUR

 UNE N

 

EE_Programme_ok.qxp:Mise en page 1  11/05/09  15:14  Page66

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67

Renouveler les pratiques démocra ti -

ques dans l'Union européenne 

La démocratie ne se réduit pas à la Consti tution.
C'est  pourquoi  nous  avons  besoin  de  quatre
nouveaux  instruments  de  démocrati sation  et
de transparence :

1 - « Consultations citoyennes d'inté rêt

général ».

Organisées  simultanément  dans

toute l'Union européenne, elles concerne raient
une ou plusieurs questions identiques, simples
et  concrètes,  liées  aux  domaines  fondamen -
taux et aux réformes qui engagent l'avenir de
l'Union européenne.

2 - Un « lobbying Act ».

Les firmes trans -

nationales  veulent  se  servir  de  l'Union  euro -
péenne comme d'un levier pour imposer leurs
politiques.  Elles  entretiennent  une  armée  de
lobbyistes  qui  agissent  dans  la  plus  parfaite
opacité  pour  influencer  les  décisions  de  la
Commission,  du  Conseil  et  du  Parlement
euro péen.  Pour  en  finir  avec  ces  pratiques,
nous proposons un « lobbying act » européen
instaurant  une  réglementation  stricte  dont  la
transparence soit la règle.

3  -  Une  « Commission  Informatique  et
Libertés »  européenne.

Elle  sera  chargée

de garantir les libertés civiques et individuelles
et de lutter contre la surveillance et l'enregis -
tre ment  des  données  mettant  en  danger  les
libertés publiques fondamentales. 

4 - Une « transnationalité électorale ».

Il  s'agit  de  changer  le  mode  d'élection  du
Parlement  européen.  Sans  abandonner  les
listes  nationales  élues  à  la  proportionnelle,
nous  proposons  qu'à  partir  de  2014  un  tiers
des  députés  du  Parlement  européen  soit  élu
sur  la  base  de  listes  transnationales,  dont  les
têtes de listes correspondraient aux candidats
des  partis  européens  à  la  présidence  de  la
Commission.  On  garderait  ainsi  un  ancrage
territorial clair tout en déployant la campagne
à l'échelle de l'Union tout entière.

DANIEL COHN-BENDIT

   

EVA

 

JOLY   JOSÉ BOVÉ

avec

ÉLECTIONS

EUROPÉENNES,

7 JUIN 2009

 

 

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JOLY

   

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