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29/04/2006
L’alternative démocratique révolutionnaire à la catastrophe nationale - Mars 1979

A l’occasion de la commémoration de l’assassinat de Me Ali Mecili, nous publions l’"Avant- projet de plate-forme politique", document de synthèse des travaux d’un séminaire de formation politique qu’il avait encadré en Mars 1979.

" .. le peuple Algérien reste dépossédé des libertés démocratiques qui constituent le dispositif concret sine qua non du droit à l’autodétermination, c’est-à-dire, la véritable garantie que le développement économique, la récupération des richesses nationales se fassent au bénéfice des masses rurales et des travailleurs."

" Nous ne le répéterons jamais assez, la révolution algérienne s’est éteinte avec l’extinction de nos institutions démocratiques et de la liberté politique."

"C’est le peuple qui doit choisir et éventuellement congédier ses mandataires."

" Le recours à l’assemblée constituante peut concrétiser un véritable retour à la légitimité populaire."



F. F. S
Front des Forces Socialistes
 
L’alternative démocratique révolutionnaire
à la catastrophe nationale
 
 
Avant- projet de plate-forme politique
 
Mars 1979 
 
 
Pré s e n t a t i o n
Si nous sommes amenés aujourd’hui à soumettre aux militants un avant-projet de plate-forme politique, c’est d’abord parce que notre mouvement suscite de nouveaux espoirs, aussi bien au pays et notamment parmi les couches les plus opprimées de la population algérienne, que dans l’émigration. C’est un fait que l’on découvre ou redécouvre chaque jour avec plus de netteté la justesse de position du Front des Forces Socialistes. C’est-à-dire son combat pour la Liberté et pour le socialisme.
 Par ailleurs, la société politique algérienne est passée de la situation d’indifférence, de léthargie, de soumission, voire de « terrorisme » politique, à une prise de conscience, à un ressaisissement, donc à des possibilités réelles de relance politique qui coïncident avec le déblocage psychologique de la situation due à la disparition du précédent « président ». Il s’agit en fait pour le F.F.S. de réaffirmer ses positions en vue d’une réflexion plus approfondie. Grâce aux contributions de militants, ou de groupes de militants, ainsi qu’aux initiatives de sympathisants qui seront chez nous toujours les bienvenues. Mais d’abord, un bref bilan s’impose concernant la faillite du pouvoir dictatorial dans les domaines principaux.
 
 
LA NOUVELLE CLASSE AU SERVICE DU COLONIALISME INTERIEUR :
UN MODELE ALGERIEN DE L’AFRO- FASCISME
 
(*) « Dans la plupart des pays africains, une lumpen-bourgeoisie s’installe dans ses composantes sociales diverses. Elle prend appui et cohésion sur les appareils de l’Etat ; elle n’aura d’autre souci que de s’y maintenir contre la volonté des peuples et contre les catégories ou classes sociales (concurrentes ou antagonistes) dont en définitive, elle bloque le développement et contrarie les tentatives d’autonomie ».
(*) Hocine AIT AHMED : « Les droits de l’homme dans la charte et la pratique de l’O.U.A » (thèse NANCY 1978)
 
 Le 5 juillet 1962, l’Algérie accédait à l’indépendance. Les espoirs qu’avait suscitée, dans le monde entier, la révolution algérienne, étaient à la mesure des sacrifices immenses consentis par tout un peuple et notamment par la petite paysannerie, la paysannerie pauvre qui constituait l’essentiel de l’humanité algérienne vivant dans les campagnes et dans les bidonvilles.
 Avec la libération politique devait se concrétiser la libération des individus et leur participation réelle à l’exercice des responsabilités à tous les niveaux dans une Algérie indépendante.
C’est au contraire l’oppression qui s’est installée dans tous les domaines : politique, économique et culturel. Les Algériens et les Algériennes se sont vus dépossédés individuellement et collectivement de leur droit à I’autodétermination. Nous n’en voulons pour preuve que la façon dont a été réglé le problème de la dévolution du pouvoir rendu vacant par la mort de celui qui l’avait monopolisé.
En effets le peuple algérien a assisté, muselé et désinformé, comme étranger dans son propre pays, aux manœuvres clandestines menées tambour battant par les véritables tenants du pouvoir, qui, pour se succéder à eux-mêmes, se sont opposés avec acharnement à la démocratisation des institutions politiques, économiques et culturelles, c’est-à-dire à la consultation démocratique du peuple algérien en premier lieu. Le régime dictatorial, né d’une série de putschs militaires n’a pas hésité à recourir à la supercherie, aux opérations de détournement et de truquages qui ont atteint un stade jamais égalé au nom du socialisme, de la démocratie et de la révolution, voire de la « démocratie révolutionnaire » qui a été le mot d’ordre du F.F.S.
Une nouvelle classe s’est accaparée du pouvoir politique, a installé par la force et l’autoritarisme ses appareils d’Etat pour pouvoir s’assurer le monopole des secteurs vitaux de la Nation. Le bilan le plus apparent se lit dans la corruption politique et morale de la société algérienne, dans les coût spirituels incalculables résultant de la destruction du sens de l’honneur et des valeurs culturelles authentiques qui ont constitué le tissu moral et civique de la Révolution algérienne. Qu’en est- il de « l’homme nouveau » que le régime soi-disant socialiste se targue d’avoir fabriqué ?
C’est en premier lieu l’homme du «  premier collège » (*), le super citoyen, tout puissant, qui défie la loi, les intérêts de la société, qui ne connaît pour motivations que l’égoïsme personnel, le profit, le parasitisme, la possession des choses, la domination des hommes, et qui est d’autant plus méprisant à l’égard du peuple algérien, qu’il est incompétent et se comporte par ailleurs en véritable larbin vis-à-vis de ses supérieurs ou de ses commanditaires. La dictature a instauré et généralisé la mentalité de «  chaouch », e silence et le « beni- ouiouisme » qui ont, en particulier marqué tout récemment l’attitude de la classe dirigeante, sont à cet égard significatifs ; ils sont incompatibles avec les traditions d’honneur et de courage politique qui ont caractérisé l’Algérien face au colonialisme étranger.
Quant à « l’homme-nouveau » du « 2ème collège », le régime dictatorial, les coup de forces militaires, la répression, les suppressions physiques, la terreur idéologique, ont tout fait pour lui faire abdiquer son sens de l’honneur et son esprit critique.
Dès lors, il ne peut âtre étonnant que le premier bilan se lise dans la dépolitisation du peuple algérien, dans la démobilisation de la jeunesse dans les tentatives systématiques entreprises en profondeur pour dépersonnaliser l’homme algérien. Le tout compensé par un endoctrinement aussi sommaire que sectaire de quelques fractions rattachées aux appareils d’Etat et totalement coupées des masses populaires. La fiction de «  l’Algérie socialiste » est battue en brèche par ces réalités humaines qui offrent le spectacle d’une véritable jungle où de Jeunes loups tout puissants du « 1er collège » tendent de ravaler les sujets du « 2eme collège »  au rôle de simples tubes digestifs.
Un type de colonialisme intérieur a pris la place du colonialisme étranger a la faveur d’un régime fondé sur la puissance et la délation policières. L’univers des fictions de « l’Algérie socialiste » succède à l’univers des fictions de «  l’Algérie française ».
Quant aux réalités, elles révèlent toujours que le peuple Algérien reste dépossédé des libertés démocratiques qui constituent le dispositif concret sine qua non du droit à l’autodétermination, c’est-à-dire, la véritable garantie que le développement économique, la récupération des richesses nationales se fassent au bénéfice des masses rurales et des travailleurs.
(*)Référence aux premier et deuxième collèges, symbole de discrimination coloniale.
 
 
LE MYTHE DES TROIS REVOLUTIONS
 
(*) « Composée d’opportunistes et de sectes, la bureaucratie algérienne s’est constituée en classes parasitaires, presque clandestines. Elle est obligée, pour cacher sa fonction parasitaire et anti-sociale, de s’approprier les mots d’ordre des masses pour mieux les discréditer. »
(*)Hoche AIT AHMED, déclaration devant la « Cour Criminelle révolutionnaire d’Alger », avril 1965.
 
 Devant l’apparition et le déchaînement brutal de fléaux sociaux tels que la corruption. le népotisme. Les clans régionalistes, voire tribalistes le règne du piston et de la combine, les trois grandes fictions socialistes de : « révolution agraire », « révolution industrielle », et « révolution culturelle », ne peuvent résister à l’analyse.
 
I- La ruine de l’agriculture.
Tout le monde sait que la révolution agraire est une fiction ; Car la réalité, c’est la ruine de l’agriculture, le délabrement à l’extrême du secteur économique où vivait la majorité de notre population. L’Algérie importe l’essentiel de sa consommation intérieure en céréales et même en légumes. Elle gaspille pour cela les trois quart (¾) de ses revenus pétroliers.
En vérité les masses rurales qui ont supporté le poids de la guerre ont été écartées purement et simplement ; elles ont été marginalisées économiquement parce qu’elles ont été au départ politiquement méprisées. Les options économiques ont été prises à leur insu et finalement à leur encontre. Ce sont elles qui auraient dû, comme le FFS l’avait proposé en son temps, se mobiliser pour créer toutes les structures d’accueils démocratiques afin d’assumer elles-mêmes l’ensemble des dimensions culturelles, sociales, financières et techniques de la révolution agraires. Il est d’ailleurs significatif que la révolution agraire ait suivi au lieu de précéder la révolution industrielle.
Condamnées à l’exode, à la déstructuration et à la déstabilisation Permanentes, les masses rurales ont en plus à supporter le poids des pénuries ; car ce ne sont pas les privilégiés de cette nouvelle classe qui en souffrent. Même le prix de la pastèque, fruit du pauvre par excellence est devenu inabordable pour la Majorité. On a beau mobiliser l’opinion, bourrer les crânes contre les intermédiaires parasitaires soi-disant pour stabiliser les prix, il reste qu’un kilogramme de mandarine, par exemple, coûte aujourd’hui 12 fois plus sur le marché que le prix promis Au producteur, et ce, par faute des nouveaux intermédiaires Bureaucratiques qui sont encore plus nombreux et se sont avérés plus gourmands que les petits commerçants qui eux sont écrasés de dettes et d’impôts.
Dans un pays qui se dit socialiste, les travailleurs sont rançonnés au su et au vu des autorités socialistes et grâce à leur complicité. Les fruits de leur travail, les matières de premières nécessité, subissent la taxation en chaîne de la corruption.
Comme le néo-FLN, l’UNPA (*) n’est qu’un appareil d’Etat, une caisse de résonance des mots d’ordre du pouvoir sur les masses murales qui sont obligées de déserter les campagnes vers les villes pour constituer en définitive une réserve de chômage au service d’options industrialisantes qui sont irréalistes, sectaires et anti-sociales.
(*) Union Nationale Des Paysans Algériens.
 
 
II- ECHEC DE L’INDUSTRIALISATION
Croissance Sauvage et Contre-Développement
Qu’en est-il de cette autre fiction socialiste appelée « révolution industrielle », quand on la considère sous l’angle de l‘appauvrissement de la population paysanne et des tentatives de clochardisation de l’homme rural qui a fait la fierté de l’histoire de notre pays ? Qu’en est-il lorsqu’on s’arrête sur l’inflation qui, cette année, a atteint un taux de 25% ? les priorités politiques, économiques et financières accordées à l’industrie, au lieu d’être accordées à l’agriculture, constituent dans la réalité, une véritable trahison.
L ’option de I’industrie industrialisante symbolique le type Même de la croissance sauvage et du contre- développement à l’iranienne : technologie de pointe, unités de prestige capitalistique non productive d’emplois, sans infrastructure adéquate et sans la préparation nécessaire des cadres en qualité et en quantités suffisantes. Cette option a abouti notamment à créer la dépendance alimentaire. Au cri de : « vive l’indépendance économique », le pouvoir a fait des Algériens, des assistés du blé américain ; il a livré l’Algérie à l’assistance publique internationale, comme en témoigne la dette extérieure qui atteignait déjà, en 1977, 7 Milliards de dollars (*) rongée par la corruption et la montée de l’incompétence, l’énorme machine bureaucratique a provoqué une véritable catastrophe de la gestion économique du pays : cela explique l’aggravation du chômage, la chute de la productivité et de l’esprit civique. Tous ces phénomènes dont on peut dire à la fois qu’ils sont causes et effets de ces choix bureaucratiques qui constituent les symptômes de l’anti-révolution.
(*) CF. Rapport du Fonds Monétaire International, cité par « Jeune Africain » du 24/01/79
 
III- UNE POLITIQUE CULTURELLE ANTI-POPULAIRE
Qu’en est-il de la révolution ? Le sacrifice du peuple algérien a rendu possible avec l’indépendance, qu’un budget important puisse être consacré à l’éducation de ses enfants.
Il faut souligner que les gouvernements n’ont aucun mérite à cela.
Ils ont fait ce que tout autre gouvernement aurait été obligé de faire parce que notre peuple avait soif d’enseignement et de culture. Mais ce que les gouvernements ont fait, ils l’ont mal fait, car la révolution culturelle constitue un troisième mensonge qu’il importe de démasquer et de dénoncer.
Le fait de claironner le slogan de « révolution culturelle » semble avoir dispensé les responsables de veiller, en dehors même des problèmes d’options linguistiques, sur la qualité de l’enseignement
Et du personnel enseignant. Là encore, le pays a assisté, de la part de cette bourgeoisie d’Etat bureaucratique à des fuites en avant démagogiques en matière d’ « arabisations » de l’enseignement sans se soucier de l’encadrement, du niveau pédagogique et sans prévoir les débouchés aux jeunes « arabisés » autre que la contestation dite « intégriste » ou bien l’administration déjà combien pléthorique et incompétente.
L’hostilité affichée à la langue française, cette forme de démagogie à laquelle les Algériens sont habitués au plan économique, a résulté en réalité d ‘intuitions dominatrices avant de devenir une volonté politique obscurantiste visant à fausser les données objectives de la démocratisation de la culture.
Privés des libertés publiques d’expression et d’association notamment, ils n’ont fait que subir un enseignement classique, vétuste. Ils continuent à subir une école au rabais et pour la plupart du temps, à mi-temps. Cela ne fait qu’accentuer le caractère de classe de la politique dite d’arabisation. Les privilégiés du pouvoir, champions de cette politique, ne se gênent pas pour payer à leurs enfants de hautes études en langues étrangères qui les destinent aux carrières d’autorité, et de lucre. Parallèlement, au système officiel autour duquel on fait un grand battage publicitaire, il existe bien un réseau d’éducation et de formation propre, réservé à la progéniture de la caste dirigeante, et dont le but est d’assurer la relève, la reconduction du régime de dictature.
Le colonialisme intérieur se reflète aussi dans cet enseignement dispensé à « titre indigène ». C’est dans ce contexte que l’on peut expliquer l’attitude adoptée par la culture officielle vis-à-vis de la langue berbère. En effet, pour ce qui est des berbérophones, ils se demandent toujours pourquoi leur langue et leur culture son ignorées, méprisées, combattues, alors que le discours officiel se gargarise de retour aux sources, d’authenticité, de recherche d’identité et de démocratisation de l’enseignement.
La marginalisation culturelle recoupe la marginaliserions politique et économique des masses rurales, elle illustre les structures du colonialisme intérieur qui a pris la relève du colonialisme étranger.
 
EXISTE-T-IL UNE ALTERNATIVE A LA CATASTROPHE NATIONALE ?
(*)« Lorsque je dis : parions sur la démocratie, comme valeur et méthode à la fois, comme but doctrinal et moyen politique, il ne faut pas entendre qu’il s’agit là d’une simple question d’orgueil national, d’un messianisme d’exhibition,d’une spéculation philosophique abstraite. Non ! C’est une option de cœur et de raison. En tant qu’expérience démocratique, notre révolutions répond à nos valeurs collectives et de dignité individuelles, à notre passé et nos traditions de lutte. Et, grâce à ces traditions et valeurs collectives, elle défiera le sous- développement. »
(*) Hocine Ait Ahmed:intervention à l’assemblée nationale, le 7 décembre 1962
Les trois révolutions, agraire, industrielle, et culturelle, se sont traduites dans les réalités de tous les jours, sinon dans la spécificité mensongère des discours et écrits officiels par des résultats catastrophiques.
Cela, les hommes qui se sont imposés par la force, la ruse et la corruption à la tête des appareils étatiques, le savent. Mais qu’ont-ils fait et que font-ils pour changer de direction ?
Dans une vie normale, seuls des fous s’entêteraient dans une continuité dangereuse pour l’existence de leur communauté et préjudiciable à l’avenir de leurs enfants même si aujourd’hui, ces derniers sont ravitaillés en produits et savoir luxueux par circuits parallèles, autonomes.
Le régime actuel se veut définitif, il s’efforce de se faire croire qu’il est dans la seule et unique bonne direction possible, donc qu’il n’y a pas d’alternative à la catastrophe nationale parce qu’il est au service et prisonnier de la nouvelle classe caractérisée par le déferlement de l’esprit de cupidité et de domination.
Conflits, changements et permutations de personnes ne peuvent camoufler l’émergence de ce phénomène qui a foudroyé les consciences individuelles et collectives. Les Algériens et Algériennes qui ont gardé les sentiments de solidarité et de fraternité forgés dans la lutte de libération, sont traumatisés par le développement sauvage de l’esprit de possession erigé en morale politique : possession de fortunes, possession de personnes,( qui satisfait davantage les tempérament fascistes) l’une historiquement associée à l’autre par la charte non écrite, la seule crédible qui a permis grâce à la centralisation, la multiplication et la monopolisation des appareils d’Etat, la confiscation par quelques uns du pouvoir économique, politique et culturelle dont tous et toutes sont les titulaires et destinataires légitimes.
Anti-révolution, contre-développement, colonialisme intérieur son des réalités vécus, quotidiennement, sous forme d’exploitation, d’humiliation et d’aliénation de l’homme par L’homme. Les trois pseudo-révolutions, mamelles nourricières de la bourgeoisie stato- nationale, révèlent la nature essentiellement mystificatrice de l’idéologie officielle. Les nouveaux maîtres jouent le chantage
A l’unité nationale, misent sur la récupération des mots d’ordre populaire, en vue de semer la confusion et de retarder l’apparition d’une alternative idéologique mobilisatrice. La frange pseudo-avant-gardiste candidate à la table des maîtres, pour faire de notre pays un « protectorat » va jusqu’à tourner en dérision le respect des droits de l’homme et la démocratie en les taxant de produits de luxe bourgeois, sans doute pour anesthésier sa conscience, devant la pénurie de lait devenu un luxe pour les « petits indigènes » alors que le whisky coule à flots dans les salons socialistes, mais sûrement pour infantiliser la réflexion et bloquer les processus de maturation qui travaillent en profondeur notre jeunesse assoiffée de vérité, de justice et de dévouement.
 
IL EXISTE UNE SEULE ALTERNATIVE :
L’ALTERNATIVE DEMOCRATIQUE REVOLUTINNAIRE
Face à la dictature fondée sur la centralisation à outrance, la terreur policière et le mensonge, on assiste à des réponses populaires spontanées, à des initiatives individuelles ou de groupes a tous les niveaux de la société algérienne : grèves spontanées des travailleurs, manifestations locales contre l’administration, le parti et contre certaines féodalités militaires.
Le tout sur fond d’opposition populaire généralisée. Mais il convient désormais de passer du stade de la révolte sentimentale de la revendication parcellaire, des initiatives fractionnelles, au stade d’une véritable opposition populaire. Il s’agit donc de créer une véritable dynamique révolutionnaire.
L’élaboration d’un projet de plate forme politique répond à l’impératif d’une stratégie populaire qui doit permettre au FFS de renouer avec ses traditions de résistances à la dictature et d’élargir à l’échelle nationale sa base militante.
Mais si le F.F.S. a eu le mérite d’avoir mobilisé l’opinion algérienne d’avant-garde autour des mots d’ordre de « démocratie politique », de « démocratie économique », de « démocratie culturelle », et de « démocratie révolutionnaire » et qu’il a ainsi tenté de créer une dynamique contre les structures fascisantes, force est de constater qu’aujourd’hui, les mots d’ordre que nous n’avons cessé de défendre ont été récupérés par le régime dans le but de les corrompre et de les discréditer. A cette nouvelle phase qui s’ouvre devant la résistance populaire, il faut proposer des concepts nouveaux susceptibles de répondre à la sensibilité des citoyens et des citoyennes et de susciter des efforts de réflexions et d’action conséquents.
Il importe avant tout de libérer les hommes et les femmes de notre pays des réflexes de la peur et de la soumission. Il faut décomplexer les citoyens et les citoyennes, car l’aliénation économique, politique et linguistique reflète une profonde aliénation psychologique. Il faut libérer la pensée des mots tabous, des slogans fétiches pour apprendre aux militants à se battre politiquement.
Désacraliser pour démystifier, détruire le carcan de mensonges et d’hypocrisie qui étouffe et paralyse la société algérienne, c’est dans ce but que nous proposons une réflexion approfondie sur les thèmes :
- d’autonomie personnelle, 
- d’autonomie locale,
- d’autonomie régionale.
 
Comme point d’ancrage à la réflexion et à la conscience révolutionnaire, ce sont là des thèmes démystificateurs parce qu’ils sont tout simplement irrécupérables par un régime fondé sur des principes opposés :
- principe policier,
- principe de la centralisation,
- principe des féodalités régionalistes.
 
On a vu comment la démocratie dans le verbe, est devenue dictature et arbitraire dans la réalité, la décentralisation prêchée officiellement, devenir une déconcentration, et l’unité nationale proclamée dans les slogans déchirés par les calculs et les manœuvres des castes régionalistes. Même l’autogestion que nous avons préconisée est devenue une super -gestion inapte et anti-sociale.
On ne voit pas comment les chantres de l’unicité fasciste « un chef, un parti, une langue » renonceraient à leur devise obsessionnelle qui leur permet de se substituer au peuple et aux travailleurs, pourraient s’accommoder et s’emparer de concepts catalyseurs d’une conscience sociale démocratique.
 
L ’AUTONOMIE PERSONNELLE :
Il s’agit là, face à l’asservissement dictatorial et à la terreur policière, de restituer à l’homme algérien qui est menacé de clochardisation, toute sa dignité d’homme. Il surgit du respect des droits de l’homme, du droit de sûretés, de I’intégrité corporelle qui doit protéger d’une manière absolue contre l’arbitraire administratif, policier ou du parti, contre les excès de pouvoir et les brutalités de toutes sortes. Le droit d’aller et venir, le droit à une égalité de traitements le respect de la sensibilité profonde de l’être humain, de ses opinions, de ses qualités imaginatives, de son travail artistique, de sa langue maternelle. L’autonomie personnelle constitue la base fondamentale élémentaire de l’exercice du droit à l’autodétermination. Elle est diamétralement oppose aux pratiques de l’autonomie qui sont monnaie courante et privilégient des féodalités nationales, régionales et locales et qui signifient égocentrisme, individualisme bourgeois au sens le plus prosaïque du terme ; absence totale de solidarité d’esprit communautaire et qui s’inscrivent en faux contre les prétentions socialisantes.
L’autonomie personnelle est d’abord le sens de l’honneur qui a fait faire aux hommes et aux femmes de notre pays des miracles d’abnégation pendant la guerre de libération ; ressort puissant de l’esprit de responsabilité, il a constitué au long de notre histoire plus que millénaire, le levain individuel et collectif du patriotisme, l’instrument de combat irremplaçable contre les invasions étrangères.
Il faut laisser aux idéocrates officiels de toutes tendances la responsabilité de dire que le respect de l’individu est incompatible avec l’engagement social, puisqu’ils n’ont pas voulu ou n’ont pas pu comprendre les éléments constitutifs profonds de la Nation et de l’histoire algérienne. L’homme a des droits inviolables et sacrés que l’Etat a le devoir de protéger. C’est là un fondement cardinal de la démocratie, garde-fou fondamental contre l’arbitraire, les passe-droits et les illégalités dont se rendent coupables les détenteurs de l’autorité. L’autonomie personnelle dont jouissent ces derniers, signifie confiscation, accaparement et privatisation des biens et des institutions étatiques. Ces privilèges des nouvelles féodalités, résultent du fait que l’institution étatique elle-même n’a pas été édifiée par les citoyens et les citoyennes.
 
L’AUTONOMIE LOCALE :
L’autonomie personnelle est créatrice de communauté et de Solidarité, elle donne la prérogative de construit, non de se faire octroyer les institutions étatiques à tous les niveaux.
L’autonomie locale est la condition sine qua non de l’avènement d’une véritable démocratie décentralisatrice. C’est dans la pratique du pouvoir local dans tous les domaines que le peuple algérien a pu vérifier sa majorité politique dans un phénomène d’auto-mobilisation qui est exemplaire dans l’histoire.
Le F.F.S. a toujours préconisé de revenir aux « Djemâas » qui ont permis à notre Nation et à notre culture de survivre à travers les âges. Les « Djemâas » devraient jouir de pouvoirs étendus, lors des contraintes tutellaires de l’administration centrale. C’est à ce niveau que le citoyen et la citoyenne doivent se mobiliser pour résoudre les problèmes urgents de la faim, de l’ignorance, du logement, des transports, de la sécurité et de lutte contre les fléaux sociaux qui rongent le tissu moral de notre peuple.
Nous ne le répéterons jamais assez, la révolution algérienne s’est éteinte avec l’extinction de nos institutions démocratiques et de la liberté politique. Le régime dictatorial qui est incompatible avec les institutions et les pratiques populaires s’est en définitive servi des slogans unitaires pour imposer la mécanique du contrôle policier, de la centralisation et des féodalités régionalistes.
 
L’AUTONOMIE REGIONALE :
Voilà qui va faire dresser les cheveux à tous les complexés de l’unité nationale qui ne se sont pas souciés depuis presque deux décennies que cette unité ait été morcelée, parcellisée et privatisée par des clans régionalistes. Nul doute qu’y aurait matière à  réflexion et à thèse tant ces féodalités administratives sournoises, clandestines, sectaires, parasitaires et anti-nationales que constituent les différents clans se livrent à des rivalités atroces pour régionaliser les ministères, les sociétés nationales et les unités industrielles notamment.
Pour s’inscrire dans le cadre de la démocratie décentralisatrice, d’une démocratie révolutionnaire, mobilisatrice, les institutions de l’autonomie locale et de l’autonomie régionale doivent résulter d’élections libres à la différence de la conception et des pratiques des clans régionaux et pour éliminer tout esprit de « sape » qui divise pour régner.
C’est le peuple qui doit choisir et éventuellement congédier ses mandataires aussi bien au niveau local qu’au niveau régional. Conséquent avec sa stratégie propre, le FFS doit aborder les tâches d’explication et de sensibilisation sans masques et drapeau déployé. Nous devons nous libérer de la peur des mots.
Nous devons dire qu’il y a le mauvais régionalisme, comme il y a comme il y a le mauvais nationalisme, comme il y a le mauvais socialisme.
Redonner la parole au peuple algérien, cela signifie lui permettre de saisir son destin en construisant lui-même ses institutions à tous les niveaux, pour qu’il puisse promouvoir l’autonomie de la personne, l’autonomie locale et l’autonomie régionale.
L’alternative démocratique peut être concentrée dans ces trois principes qui constituent le dispositif du droit à l’autodétermination. C’est dans cette perspective que le mot d’ordre du FFS d’élection d’une Assemblée Nationale Constituante au suffrage universel, doit être repris ; elle aura notamment pour but de définir les attributions et le fonctionnement des institutions locales et régionales dans le respect des droits de l’homme.
Le recours à l’assemblée constituante peut concrétiser un véritable retour à la légitimité populaire.
L’élection d’une Assemblée Nationale Constituante implique évidemment l’établissement des libertés publique, c’est-à-dire la reconnaissance légale des formations politiques et culturelles.
Ces mesures préalables permettront de créer un climat de dialogue et de favoriser des regroupements dans la clarté idéologique pour permettre l’éclosion d’une nouvelle conception de la société.
Il faut donner au peuple algérien les moyens qui lui permettent de maîtriser son avenir, c’est-à-dire à l’information, à l’expression, au choix, - qui pour être choix doit être pluralitaire- de ses mandataires à tous les niveaux avec la possibilité de les récuser et de les congédier.
 
 
POUR UN HUMANISME RADICAL :
UNE VOIE LIBERATRICE DE SOCIALISME
 
 
(*) « La volonté des peuples africains, asiatiques et latino-américain, est en train de bousculer les cadres théoriques, les tabous idéologiques et les postulats historiques pour hâter la libération politique et économique des pays encore dépendants, ainsi que l’avènement d’une démocratie socialiste universelle. La volonté des peuples ? voilà le moteur des peuples, voilà le moteur de l’histoire. »
(*) Hocine AIT AHMED. Déclaration lors de son procès devant la « Cour Criminelle révolutionnaire d’Alger > , avril 1965.
Redevenu maître des institutions politiques, par l’avènement de la démocratie politique, le peuple algérien retrouvera alors les moyens qui lui permettent de dicter les options économiques et culturelles qui répondent à ses aspirations et à ses besoins ; en même temps que de veiller d’une manière responsable et fervente sur la mise en pratique, la concrétisation quotidienne de ses options.
L’alternative démocratique est la seule issue salutaire à notre peuple, la seule voie pour un développement qui ne soit pas une contrefaçon technocratique et policière du socialisme, c’est-à-dire en définitive, une version sous-développée du fascisme, un modèle de gauche de l’Afro-Fascisme.
Elle signifie d’abord le développement du peuple par lui même, des individus par eux-mêmes. Dès lors, les slogans « avec le peuple », « pour le peuple » seraient superflus. En effet, il est évident que les masses laborieuses rendues maîtresses de leur destin, retravailleront pas pour le « Roi de Prusse ».
 N’oublions pas que les options théoriques dont se réclame le régime se sont perdues avec les appareils oppressifs et répressifs et le fonctionnement féodal et hypertrophié du pouvoir.
Le retour à la décentralisation régionale et locale, l’établissement d’une sécurité juridique, d’un climat politique de confiance, suscite l’esprit d’initiative, de créativité et d’invention, la démocratisation par la base d’un processus de développement auto-entretenu, constituent les éléments de base pour une relance économique dont l’objectif primordial est le développement de l’homme par la satisfaction à la fois de ses besoins économiques et de ses aspirations politiques et culturelles.
Le peuple et les travailleurs doivent être non seulement le moteur, mais la fin véritable vers laquelle doit tendre le développement.
Les services publics doivent cesser d’être privatisés par les notables et des féodalités pour redevenir des instruments publics entre les mains, donc au service des citoyennes et des citoyens. Les travailleurs des villes, les travailleurs manuels et intellectuels, les artisans et petits commerçants, dans les domaines qui leur sont particuliers ou communs, sauront traduire leurs aspirations libératrices, non pas en diagramme classique de la croissance, mais en priorités financières, en programmes communautaires, et en projets concrets, en investissements humains.
Dans cette perspective où les hommes et les femmes ne sont pas «  développés » mais se développent eux-mêmes, en développant leur pays, la révolution agraire redeviendra l’affaire des travailleurs de la terre et des masses rurales laissées pour compte.
Libérés des féodalités administratives, ils s’accorderont les moyens humains, financiers et techniques nécessaires au sauvetage et à l’essor de l’agriculture, à l’élévation de leur niveau de vie et de leur pouvoir d’achat ; c’est à cette condition, que les paysans frustrés de leurs immenses sacrifices, pourront revivre et créer un marché national favorable à une industrialisation complémentaire.
Pour que les actions d’industrialisation s’inscrivent dans la même volonté de développement intégral et intégré de l’homme et dès collectivités populaires, et non pas dans une optique idéologique ou de prestige, la décentralisation économique, au plan régional et local, la démocratisation réelle de la gestion des entreprises, la garantie des libertés syndicales et d’information constituent des instruments indispensables à l’intervention populaire dans 1 processus de planification, de décision et de contrôle.
Tout se tient ; en l’absence de liberté de la presse, et de contrôles rigoureux tant au niveau dès transactions extérieures que de la gestion intérieure, crimes économiques, coûts monstrueux, gaspillage, détournements, compromettraient davantage encore l’avenir du pays.
Dans le travail de remise en ordre de l’économie, il faudra aussi définir un code et des définir un code et des secteurs d’investissements privés, qui permettent d’encourager et d’orienter les initiatives productrices de bien et d’emplois.
L’insécurité qui pèse sur le privé a non seulement paralysé et provoqué des fuites colossales de capitaux à l’étranger, mais elle a généralisé la corruption, les alliances d’affaires avec les féodalités civiques et militaires.
Il faut mobiliser l’épargne nationale, recréer la confiance et pour cela lever l’hypothèque des spoliations arbitraires auxquelles recourent les chefaillons pour régler des comptes personnels au nom du socialisme.
 Par ailleurs, le développement devant être abordé dans toute ses données simultanément, il convient de prendre clairement position sur la pression démographique dont le taux est l’un des plus élevés du tiers-monde. L’explosion de la natalité a doublé la population en moins de deux décennies, alors que l’économie stagne et que l’agriculture est en pleine régression.
 Il s’ensuit l’aggravation des problèmes sociaux qui risquent d’être insurmontables et de stériliser par avance les efforts de redressement économique. Des mesures doivent être prises pour enrayer le rythme de croissance démographique, par des campagnes soutenues de sensibilisation et d’éducation de l’opinion. Il faut s’attaquer là encore à un tabou cultivé par l’ambition mégalomaniaque des dirigeants et pour cela permettre aux femmes algériennes marginalisées par la misère, l’obscurantisme et l’esprit dominateur, de s’organiser librement, de s’informer et de se former dans les tâches de développement.
 En revanche, les problèmes de la jeunesse, sont d’autant urgents et inquiétants, qu’elle constitue déjà - pour les moins de 20 ans -prés de 60 % de la population globale et qu’elle est déjà la proie de l’exode rural, du sous-emploi, et de la délinquance. C’est dire l’impératif vital de placer les jeunes au centre même de l’alternative démocratique et du processus de développement. La jeunesse rurale doit redevenir l’atout précieux de la révolution. Les jeunes doivent bénéficier de l’égalité des chances pour développer leurs aptitudes sportives et culturelles tout en faisant l’apprentissage collectif en tant qu’agents du changement responsables et compétents. Au plan culturel, l’alternative démocratique signifie l’officialisation de la langue berbère. Le phénomène d’auto - mobilisation conçu à la fois comme développement auto - entretenu et comme un humanisme radical, implique, l’élimination des facteurs d’inhibition psychologique, d’occultisme linguistique et d’aliénation de l’identité.
La langue berbère a droit de cité dans la cité berbère, droit inaliénable que le colonialisme intérieur, pas plus que le colonialisme étranger ne peut prescrire. Elle doit être officialisée et développée comme langue nationale, elle doit bénéficier de la part de l’Etat de l’égalité de traitement qui lui permette de rattraper le temps et le terrain perdus depuis l’indépendance.
Le patrimoine national est riche de sa diversité linguistique et non pas du monopole et de l’unicité culturel. Seuls les obscurantistes apprenti-dictateurs, et les lambins mercenaires voudraient encore opposer la langue arabe et la langue berbère.
 
L ’EMIGRATION : DROIT AU RESPECT ET A LA SECURITE
L’émigration doit être à l’abri des fluctuations des relations entre les gouvernements. Quelque soit le sort qu’on leur réserve pour l’avenir, les travailleurs algériens ont droit au respect et à la sécurité. Ils ne doivent être l’objet d’aucun marchandage.
Il est certain que jusqu’à ce jour, les représentants de l’Etat algérien, notamment « l’amicale », n’ont rien fait pour assurer, comme leur devoir leur incombait, la protection de leurs ressortissants notamment contre certains actes à caractère raciste. Il est évident que seul un gouvernement représentatif, fort de la confiance populaire, aurait pu dans le cadre d’une négociation globale, du contentieux Algéro-Français, envisager les étapes d’un règlement de ce problème qui tienne compte de ces multiples aspects humains, économiques et culturels.
Jusqu’à ce jour, toutes les décisions bureaucratiques, à savoir l’arrêt de l’émigration du côté algérien, aide au retour du côté français, se sont soldés par des échecs. Les Algériens fuyant la dictature tentent par tous les moyens de s’installer sur le sol français ne craignant pas, souvent, de violer la légalité. Ceux à qui on avait fait miroiter les délices d’une réinsertion dans leur pays, en sont déjà revenus après avoir sacrifié toutes leurs économies et perdu tous leurs espoirs. C’est pour cela que pour nous, la défense de l’émigration doit passer par une relance d’une coopération saine et profonde entre l’Algérie et la France. Cette coopération doit être une coopération fondée sur le respect mutuel et doit aboutir à des résultats bénéfiques pour les deux peuples. C’est dans cette optique que nous concevons une des lignes maîtresses de la politique extérieure de notre pays.
 
 
POLITIQUE EXTERIEURE
SAUVEGARDER L’INDEPENDANCE DU PAYS ET COMBATTRE
POUR L’INSTAURATION D’UN NOUVEL ORDRE MONDIAL HUMAIN
 
(*) « Imbibée du sang de ses enfants, l’Algérie a soif de paix tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Par conséquent, elle doit militer avec ferveur pour l’amitié et la coopération entre les peuples et en faveur de toutes les forces de la coexistence pacifique qui réduirait progressivement les bases idéologiques et matérielles de l’impérialisme. L’Algérie peut et doit mettre ses possibilités de médiation d’arbitrage, de conciliation et de bons offices au service de la paix mondiale, de la concorde entre tous les pays ».
(*) Hocine AIT AHMED : Conférence de presse du 6 juillet l964.
 
Dans le domaine de la politique internationale, il y a un divorce également total entre les grands slogans révolutionnaires et anti-impérialistes et la réalité qui consacre la présence sur notre sol et dans des domaines stratégiques, tant sur le plan économique que militaire, des deux super-puissances. Là encore les choix internationaux doivent être décidés souverainement par notre peuple. Néanmoins, force est de constater que notre pays n’a jamais été aussi dépendant de L’étranger qu’il ne l’est actuellement.
Et pourtant, la position géopolitique de l’Algérie, le prestige immense accumulé tout au long d’une lutte exemplaire, grâce à laquelle ce régime a pu faire illusion, commandaient à notre pays de jouer un rôle de premier plan dans sa zone naturelle de mouvance, c’est-à-dire en Afrique du Nord et en Méditerranée.
Le constat d’échec en ce qui concerne la construction de l’unité Nord-Africaine est là flagrant. Nous risquons de nous trouver chaque jour au bord d’une guerre stupide, aux conséquences incalculables alors que la suivie même de chaque Nord- africain, du point de vue strictement alimentaire, dépend de la capacité des Etats maghrébins de mettre à la disposition de tous les hommes de cette régions, les richesses de l’Afrique du Nord toute entière. La complémentarité des économies des pays concernés, la Iibye, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, le Mali, le Tchad, commandent la création d’un vaste espace économique autour du Sahara. Notre vocation est une vocation également africaine, tous ces pays riverains du Sahara devraient trouver des formes de coopération qui puissent faire en sorte que les richesses qui seront découvertes et qui le sont déjà, ne soient plus des motifs d’autodestruction, mais des motifs de rapprochement et de coopération.
Dans la perspective de la construction difficile, mais exaltante pour notre jeunesse de l’unité Nord Africaine, les problèmes ethniques, culturels, ou frontaliers seront ramenés à leur véritable dimension. Ils trouveront leur solution lorsque les peuples auront conquis les supports physiques propres à assurer concrètement leur droits à l’auto-détemination en introduisant dans les mœurs politiques et les institutions la dynamique du dialogue et la promotion des droits de l’homme.
Dans le cadre de cette vision globalisante, l’Algérie doit favoriser les regroupements régionaux transétatiques qui constituent les véritables points de rupture avec l’ordre économique mondial existant.
De tels regroupements doivent s’effectuer dans le respect des diversités culturelles et donner ainsi un coup d’arrêt au déferlement de l’oppression et de la répression qui atteint des proportions d’ethnocides et de génocides.
La démocratie décentralisatrice constitue de ce point de vue le seul rempart efficace à l’aliénation de la souveraineté politique, économique et culturelle des pays en voie de développement.
L’Algérie se doit de jouer un rôle d’avant-garde dans le tiers-monde pour l’instauration d’un nouvel ordre international politique, économique, social et culturel.
Sa contribution à ce combat, pour être éminente, à besoin d’être riche de la défense des droits de l’homme et de leur promotion d’abord et avant tout sur son propre sol.
Une lutte engagée et déterminée à drapeau déployé, sans renier aucun de nos mots d’ordre libérateurs, pour l’avènement d’une société démocratique en Algérie est une des conditions nécessaire pour la transformation des rapports de force dans le monde vers plus d’égalité et de justice.
La démocratie décentralisatrice, qui redonne au peuple les moyens de son autodétermination à tous les niveaux, est le premier pas décisif pour lequel doivent se rassembler toutes les énergies saines afin de dénoncer et d’abattre la dictature fasciste qui entrave la marche de notre pays vers la liberté.
 


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Que faire pour arrêter le désastre et transcender la crise profonde que traverse le pays ? Deux options sont possibles :

1. Poursuivre, persister et persévérer dans la politique du hasard pour accorder un sursis au régime politique actuel et prolonger les mandats du président. On peut alors triturer la constitution, organiser des élections à l’Algérienne et autres manipulations politiques.

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sur le site de medi 1 sat : http://www.medi1sat.ma/fr/emission2...

  16/03/2008
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Karim TABBOU à conduit la délégation du FFS qui a assisté au procès. Il a animé deux rassemblements de soutien ert de solidarité avec les accusés et les grèvistes.

Lire le communiqué de l’Union des Commerçants sur le lien suivant : http://ffs-dz.com/article523,523.html

Ci-joint, quelques photos du rassemblement.

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