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Centenaire de la FIFA
De Paris à Zurich, 30 années de tribulations (II)


Jules Rimet, le Président de la FIFA qui a exercé le plus longtemps à la tête de l'organe mondial du football (1921 - 1954) et inventeur de la Coupe du Monde de la FIFA.
(FIFA.com)
FIFA

(FIFA.com) 18 mai 2004

Robert Guérin ne savait sans doute pas ce qu'il initiait en 1904. Et pourtant, il y a un siècle, c'est bien l'immense Fédération Internationale de Football Association que nous connaissons maintenant que le Français a mis sur pied. De la signature d'un Traité dans un petit bureau parisien à l'installation à Zurich en passant par les hésitations des Britanniques, revivez avec FIFA.com les premières années de la FIFA, celles qui ont tout déterminé. Deuxième partie.

De Paris à Zurich, 30 années de tribulations (I)
Dans cette édition
Une histoire de nationalité et de statuts
Rimet : "Mon grand-père voulait rapprocher les peuples"
Une plaque pour l'histoire

1919 : Désaccord sur l'exclusion des "vaincus"
Le traumatisme de la Grande Guerre n'a pas épargné le football. Une partie des membres de la FIFA issue des pays vainqueurs, souhaite exclure les vaincus de l'organisation faîtière. Les pays neutres s'y opposent. Les Anglais refusent catégoriquement que les Allemands restent dans l'organisation. Mis en minorité, les Britanniques quittent la FIFA en 1920.

Dans les mois qui suivent, avec l'entrée des pays vaincus à la SDN, les affaires semblent se calmer. Les tensions subsistent, mais finalement, tout le monde est autorisé à jouer contre tout le monde.


1923 : Retour des Britanniques, l'Europe au complet
Le Français Jules Rimet, devenu Président de la FIFA en 1921, et qui représentera l'un des symboles de cette organisation, peut s'enorgueillir de deux avancées majeures dans les premières années de son mandat. La première est l'affiliation de tous les pays d'Europe, ce qui porte alors à plus de 40 le nombre de membres. Le deuxième est la réintégration des fédérations britanniques dans la FIFA.

Les questions majeures de l'époque portent sur la définition de l'amateurisme, fondamentale concernant la qualification des joueurs pour le Tournoi Olympique. Les joueurs dédommagés lors des rencontres internationales sont-ils amateurs, la question fait débat. La tolérance du "manque à gagner", qui consiste à considérer qu'un joueur dédommagé de ses pertes financières lorsqu'il joue pour une équipe nationale reste un "amateur", est finalement admise. Mais la division est nette entre les membres.


1926 : Le statut professionnel divise
Le problème des statuts amateurs et professionnels est tellement houleux que les Britanniques quittent de nouveau la FIFA. Eux estiment qu'un joueur est soit professionnel, soit amateur, et ne tolèrent pas un statut hybride. Il faut dire que le passage au professionnalisme est avéré en Grande-Bretagne depuis les années 1880. Devant les problèmes considérables posés par cette question liée au Tournoi olympique, la FIFA met en place une commission chargée d'étudier l'organisation d'un Championnat du Monde. Dans le but aussi de se détacher du CIO, plus qu'attaché au statut d'amateur "pur".


La question financière est également au centre. Les membres demandent à ce qu'un budget détaillé soit mis en place, ainsi qu'un bilan complet et sérieux. Il faut dire que la FIFA n'a toujours ni bureau, ni salarié. La seule adresse existante est située à Amsterdam, au domicile d'Hirschman, le secrétaire général… A l'inverse, les caisses commencent à se remplir.


1930 : La première Coupe du Monde de la FIFA aura lieu en Uruguay
Si la question du statut a accéléré le processus de création de la Coupe du Monde, c'est surtout la volonté farouche de Jules Rimet, du Français Henri Delaunay, du Suisse Georges Bonnet, vice-président de la FIFA, et de l'Autrichien Hugo Meisl, membres de la Commission spéciale d'étude qui a permis qu'une telle épreuve ait lieu, malgré des délais très courts. Après moult discussions sur la répartition des recettes du tournoi et le choix du pays organisateur, c'est finalement l'Uruguay, double champion olympique, qui obtient l'organisation en 1929. Grâce notamment à l'influence de E.E. Buero, ambassadeur d'Uruguay en Belgique et vice-président de la FIFA.


El Estadio Centenario de Montevideo, qui doit son nom au centenaire de l'indépendance de l'Uruguay, est bâti à la hâte. Il n'est inauguré que cinq jours... après le début de l'épreuve ! Avec 13 participants invités dont seulement quatre formations européennes -France, Yougoslavie, Roumanie, Belgique, toutes arrivées en bateau après un périple de 15 jours-, des joueurs absents pour obligations professionnelles et un arbitrage hésitant, le tournoi est considéré par certains comme un demi-succès. Mais les 90 000 spectateurs présents pour la finale Uruguay-Argentine, dont 20 000 Argentins, prouvent que l'intérêt du public est grandissant. L'Uruguay est le premier champion du monde.


1931 : Problèmes financiers, premier salarié
Alors que la FIFA a plus de 25 ans, elle semble toujours être dans une structure amateur. Certains, comme l'Italien Mauro, voudraient que l'organe agisse " comme un dictateur " (sic), tandis que d'autres comme l'Allemand Linnemann estiment qu'il doit se contenter d'être un arbitre réglementant les rencontres internationales, les transferts et le statut des joueurs. La vision de l'Allemand est finalement retenue au Congrès de Berlin de 1931.


De gros problèmes financiers liés à la crise de 1929 vont cependant entraîner des changements importants. Hirschman, secrétaire général et trésorier, a placé tout l'argent en Bourse. Le krach d'octobre 1929 ruine la FIFA. Le Néerlandais démissionne, les caisses sont vides. Une véritable structure s'impose. A la demande de Mauro, un secrétariat permanent est entériné, tenu par l'Allemand Ivo Schricker. L'ancien international devient le premier salarié de la FIFA, à compter du 1er novembre 1931.


1932 : Zurich, voilà la FIFA
Les soucis financiers ont permis à la FIFA de réaliser qu'elle devait se structurer pour continuer son action. Une modification des statuts réorganise le Comité exécutif, désormais composé du Président, de deux vice-présidents et de six membres dont un est chargé de contrôler les finances.


On installe des bureaux, les premiers de la FIFA. Zurich est choisie, pour au moins trois raisons. La Suisse est un pays central en Europe, elle est neutre, ce qui correspond parfaitement à la philosophie de la FIFA et elle est parfaitement desservie par le train.

Un bureau de 30 mètres carrés, au 77 de la prestigieuse Bahnhofstrasse, fera l'affaire pour Schricker et son adjoint. Rimet le Français visionnaire et Schricker l'Allemand pragmatique formeront le tandem autour duquel la FIFA va se cimenter et passer à travers les périodes troubles. Le siège de la FIFA restera à Bahnhofstrasse jusqu'en 1954.


Cet article est inspiré du livre "FIFA 1904-2004, Le siècle du football". Il y a trois ans, quatre grands professeurs d'histoire (Pierre Lanfranchi, Christiane Eisenberg, Tony Mason et Alfred Wahl) ont été chargés d'écrire ce livre avec pour thèmes principaux : la fondation de la FIFA, la création des règles du jeu, la Coupe du Monde de la FIFA et l'émergence de la Coupe du Monde de Football Féminin, entre autres. Il est mis sur le marché dans les quatre langues officielles de la FIFA : anglais, français, allemand et espagnol.

Disponible en librairie, le livre peut aussi être commandé aux adresses suivantes :
· par e-mail : elizabeth.allen@orionbooks.co.uk pour l'édition anglaise
· www.cherche-midi.com pour l'édition française
· www.marca.es pour l'édition espagnole

 

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