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50 ANS DE BALLON D'OR

1998 - ZINÉDINE ZIDANE - RÉGLÉ COMME DU PAPIER À MUSIQUE


© Presse Sports

Les années de Coupe du monde, les choses sont réglées comme du papier à musique. Le vainqueur du Ballon d'Or jaillit toujours ou presque de ses rangs. S'il ne l'a pas remportée, ce n'est jamais tombé loin. Ou alors, par un biais ou un autre, il a marqué l'épreuve de son empreinte, sans avoir flâné, par ailleurs, sur les différents chemins de la saison. Non seulement la Coupe du monde est une poule aux oufs d'or, c'est aussi une poule aux Ballons d'Or. Comment s'étonner, après cela, qu'elle ait pondu le nom de Zinédine Zidane pour le compte de l'édition 1998. En raison du triomphe de l'équipe de France, de l'emprise formidable de Zizou sur la finale, de son excellente équation personnelle avec la Juve (champion d'Italie, finaliste de la Ligue des champions), c'était bien la moindre des choses. Au fond, qu'il l'emporte ne constitua pas une surprise. Mais que sa victoire ait pu tourner au plébiscite, pour ne pas dire à la provocation (176 points dans la vue du deuxième), voilà ce que l'on n'aurait pas soupçonné de la part de quelqu'un qui est la modestie faite homme. Après Raymond Kopa (1958), Michel Platini (1983, 1984 et 1985) et Jean-Pierre Papin (1991), Zidane fut le quatrième joueur français promu dans l'ordre du Ballon d'Or, en même temps qu'il apportait à la France sa sixième victoire, ainsi revenue à une longueur de l'Allemagne et des Pays-Bas, codétenteurs du record de la catégorie. L'avènement de Zizou Ier marqua le retour au palmarès de ce que, par facilité de langage, on appelait les meneurs de jeu. Le précédent dans le genre se nommait... Michel Platini. L'eau qui a coulé sous les ponts de 1986 à 1997 emportait sa cargaison d'attaquants de pointe, de buteurs, de « neuf et demi » et même de « liberos libérés », comme Belanov, Gullit, Van Basten, Matthäus, Papin, Baggio, Stoitchkov, Weah, Sammer et Ronaldo. Mais pas l'ombre d'un 10 « à l'ancienne », d'un avant-centre en retrait, d'un véritable animateur quand, dans les années 50-60, avant le règne de Platini, ils avaient fait un tabac (Kopa, Di Stefano, Suarez, Sivori, Masopust, Law, Albert, Charlton, Rivera, Cruyff). Avec son trophée sous le bras, Zidane se trouvait en très bonne compagnie !

UN SURDOUÉ QUI A PRIS SON TEMPS

Il n'est pas discutable que les fées du football se sont généreusement penchées sur le berceau du petit Zinédine Zidane. Le Ballon d'Or 1998 est d'abord un footballeur extraordinairement doué techniquement, excellent sur les plans tactique et physique, et qui a su aussi progresser côté mental, pour devenir un grand joueur complet. A vingt-six ans, il n'a pas atteint son plafond, et il existe deux ou trois domaines où il peut encore améliorer son rendement.


© Presse Sports

A l'AS Cannes, on ne mit pas des mois à se rendre compte qu'on avait touché une perle rare. A cette époque, et il n'y a rien là de très original, c'est d'abord techniquement que le jeune Marseillais était époustouflant. Sur ce plan, celui qui conditionne tout, car au niveau dont il est ici question il n'y a pas de super-joueur sans super-technique, Zinédine Zidane est un surdoué absolu. Incroyablement adroit et habile avec toutes les surfaces du pied, l'extérieur, l'intérieur, le cou-de-pied et même la semelle (c'est un des rois de la roulette), doué d'un timing infaillible, il rate rarement un contrôle de balle ou une remise.

Avec son toucher de velours, il caresse le ballon par petites touches et la possession de celui-ci n'engendre jamais pour lui de difficulté. Sa protection de balle n'est pas moins exceptionnelle, servie par un gabarit impressionnant. Il possède en outre une coordination de gestes étonnante. Il lui est arrivé d'enchaîner deux roulettes dans un mouchoir de poche capables de laisser deux ou trois adversaires le nez dans le gazon. Même chose pour une autre de ses spécialités, les passements de jambes, d'autant plus dangereux pour l'adversaire qu'il est capable de les multiplier en pleine course et de les conclure par un crochet vers l'intérieur ou vers l'extérieur, puisque le pied gauche ne pose aucun problème à ce droitier naturel.


Enfin, dans l'utilisation de la balle, il est au-dessus du lot, grâce à une frappe précise et puissante, efficace dans les longs changements de jeu, et une vision du jeu qu'il ne cesse d'améliorer. Il est rare que Zizou se trompe de côté dans l'orientation d'une attaque ou d'un contre. On n'est pas sûr que Zizou se soit toujours estimé à sa juste valeur, mais il a fini par en prendre conscience à la Juve. Il sera toujours un introverti, mais il y a déjà quelque temps qu'il a compris qu'il était l'un des plus grands joueurs actuels, et cela lui a permis de s'épanouir et d'atteindre la reconnaissance qu'il méritait. A son rythme, qui n'est pas forcément en adéquation avec une époque trop impatiente.

Jean-Jacques Vierne
(France Football numéro 2 750, 22 décembre 1998)



FICHE JOUEUR CLASSEMENT 1998


ZINEDINE ZIDANE
Nationalité : française.
Né le : 23 juin 1972, à Marseille (Bouches-du-Rhône). 1,87m ; 81 kg.

Poste : milieu.
Clubs : US Saint-Henri Marseille (1982), SO Septèmes-les-Vallons (1983-1987), Cannes (1987-1992), Bordeaux (1992-1996), Juventus Turin (1996-2001) et Real Madrid (depuis 2001).

Palmarès : Coupe du monde 1998 ; Championnat d’Europe des nations 2000 ; Coupe Intercontinentale des clubs 1996 et 2002 ; Supercoupe d'Europe 1996 et 2002 ; Ligue des champions 2002 ; Championnat d'Italie 1997 et 1998 ; Championnat d’Espagne 2003 ; Supercoupe d'Italie 1997 ; Supercoupe d’Espagne 2001 et 2003.

Bilan en équipe de France : 93 sélections A, 26 buts (1994-2004).

Bilan en phase finale de Coupe du monde :
2 participations (1er en 1998), 6 matches, 2 buts (1998-2002).

Palmarès Ballon d'Or : vainqueur en 1998 (2e en 2000 ; 3e en 1997).


1. Zidane (France, Juventus Turin), 244 points.
2. Suker (Croatie, Real Madrid), 68 pts.
3. Ronaldo (Brésil, Inter Milan), 66 pts.
4. Owen (Angleterre, Liverpool), 51 pts.
5. Rivaldo (Brésil, FC Barcelone), 45 pts.
6. Batistuta (Argentine, Fiorentina), 43 pts.
7. Thuram (France, Parme), 36 pts.
8. Bergkamp (Pays-Bas, Arsenal), Davids (Pays-Bas, Juventus Turin), 28 pts.
10. Desailly (France, Chelsea), 19 pts.
11. F. de Boer (Pays-Bas, Ajax Amsterdam), 17 pts.
12. Petit (France, Arsenal), 16 pts.
13. Roberto Carlos (Brésil, Real Madrid), 13 pts.
14. Barthez (France, Monaco), L. Blanc (France, Marseille), 11 pts.
16. Del Piero (Italie, Juventus Turin), Mijatovic (Yougoslavie, Real Madrid), 10 pts.
18. Bierhoff (Allemagne, Milan AC), Deschamps (France, Juventus Turin), 9 pts.
20. M. Laudrup (Danemark, Ajax Amsterdam), 6 pts.
21. R. de Boer (Pays-Bas, Ajax Amsterdam), Raul (Espagne, Real Madrid), 4 pts.
23. B. Laudrup (Danemark, Chelsea), Overmars (Pays-Bas, Arsenal), Seedorf (Pays-Bas, Real Madrid), 3 pts.
26. Hierro (Espagne, Real Madrid), Vieri (Italie, Lazio Rome), 2 pts.
28. Beckham (Angleterre, Manchester United), Luis Enrique (Espagne, FC Barcelone), Lizarazu (Allemagne, Bayern Munich), Mahlas (Grèce, Vitesse Arnhem), 1 pt.




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