Ateliers de la concertation pour le projet de Parc National des Calanques
Atelier « Connaissance du territoire â CaractĂšre » n°2 â GIP des Calanques â 1
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février 2010
1
ATELIERS de la CONCERTATION
Atelier thématique :
« Connaissance du Patrimoine - CaractÚre »
Compte-rendu
Réunion n°2 : CaractÚre
Discussion des remarques faites sur le 1
er
document du
CaractĂšre
GIP des Calanques â 1
er
fĂ©vrier 2010 â 14h30
Etat et Ă©tablissements publics
Organisme
Nom
Office National des ForĂȘts Bouches-du-RhĂŽne / Vaucluse (ONF)
Olivier FERREIRA
DRASSM
Christine LIMA
Collectivités, établissements publics et gestionnaires locaux
Communauté Urbaine Marseille Provence Métropole (CUMPM)
Lionel ROYER-PERREAUT
Communauté Urbaine Marseille Provence Métropole (CUMPM)
Claire SALTET
Communauté Urbaine Marseille Provence Métropole (CUMPM)
Laetitia BERTHIER FLANDIN
Communauté Urbaine Marseille Provence Métropole (CUMPM)
Jean-François RICHON
Conseil Général 13
Matthieu ROSSI
Conservatoire Etudes des EcosystĂšmes de Provence (CEEP)
Lorraine ANSELME
Mairie de Cassis
Paul GAMBI
Mairie de Ceyreste
Jean ANDROVER
Mairie de La Ciotat
GeneviĂšve MARTINEZ
Mairie de Marseille
Christel GEORGES
Mairie de Marseille (6° et 8° arrondissement)
Paul Jean CRISTOFARI
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Usagers
APP Calanques Marseille Cassis
Paule VARNI
Association de lâUbac de Roquefort la BĂ©doule
Evelyne MALLET
Association de lâUbac de Roquefort la BĂ©doule
Jean-Pierre ROSSI
Association pour la Promotion du Naturisme En Liberté
Bruno SAUREZ
Calanquais de lâEst
Claude JAMMES
CIQ des Baumettes
Pierre LAVABRE
CIQ Les Hauts de Mazargues
Marcel BONFILS
CIQ Mazargues
Raymond CRESP
CIQ Morgiou
Pierre YZOMBARD
CIQ Morgiou
Pascal RENE
CIQ Samena
Jean-Raymond ADJEMIAN
Collectif « La Ciotat CĆur de Parc »
Elisabeth ROUX
Collectif « un parc national pour les Calanques »
Denyse RICARD-MAUBON
Les Excursionnistes Marseillais
Bernard LEBRUN
Les Portes des Calanques
Arlette ROUQUET
UCL
Mireille CRILLON
UCL
Claude THOMAS
Assistaient également à la séance :
Francis TALIN
Chargé de mission terre au GIP Calanques
Lionel ROYER-PERREAUT
En tant que Président de séance (Directeur de cabinet de M. Guy TESSIER,
Conseiller MPM)
Bernard PATIN
Parc Nationaux de France
René BORRUEY
Conseil Scientifique et PĂ©dagogique du GIP (Architecture et Histoire)
Luc LANGERON
EcomusĂ©e de la ForĂȘt (Gardanne)
Liste des structures invitées :
AGAM ; APNEL ; Asso Chasseur Cassis ; Asso Proprio Morgiou ; Association de l'Ubac de Roquefort la BĂ©doule ; CA
Aubagne Etoile ; CEEP ; CG-13 ; CIQ Baumettes ; CIQ Callelongue ; CIQ Cap Croisette ; CIQ Cayolle ; CIQ Escalette ; CIQ
Frioul ; CIQ Goudes ; CIQ Morgiou ; CIQ Panouse ; CIQ PĂ©rier ; CIQ Samena ; CIQ VaufrĂšges ; Collectif "La Ciotat Coeur de
Parc" ; Collectif "Un parc national pour les calanques" ; Confédération des CIQ ; CR-PACA ; CONSEIL SCIENTIFIQUE ET
PĂDAGOGIQUE GIP ; CSRPN ; CU MPM ; Dial Ter; DRAC-PACA ; DRASSM-13 ; DREAL PACA ; FĂ©d CIQ 10
Ăšme
; FĂ©d CIQ 8
Ăšme
;
Fed CIQ 9
Ăšme
; FPM CD13 ; Graine PACA ; Les Excursionnistes Marseillais ; Mairie 1-7 arrond. ; Mairie 6-8 arrond ; Mairie
9-10 arrond ; Mairie de Cassis ; Mairie de Ceyreste ; Mairie de la Ciotat ; Mairie de Marseille ; Mairie de Roquefort la
BĂ©doule ; MMSH ; MW ; Naturoscope ; Office de la mer ; ONF-13/84 ; PNF ; Pref-13 ; Rectorat ; SDAP-13 ; UCL ; UDVN13 ;
WWF
RĂ©daction : Francis Talin
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Relevé de propositions pour la rédaction du document de caractÚre.
-
Utiliser le cheminement de lâhistoire pour organiser le texte (lâhistoire des
éléments qui ont composé le territoire et des visions subjectives que nous en
avons).
-
Limiter lâĂ©vocation des usages Ă ceux qui ont modifiĂ© physiquement le territoire.
-
Ne pas mettre dans le texte des éléments de « non caractÚre » (« ici, il existe cet
élément⊠et il ne fait pas parti du caractÚre »).
-
Ne pas faire une synthĂšse de lâĂ©tat des lieux, mais dĂ©crire les Ă©lĂ©ments essentiels
pour chaque discipline dâĂ©tude du territoire (gĂ©ologie, botanique, archĂ©ologie,
sciences socialesâŠ) qui caractĂ©rise le lieu.
-
A partir des éléments objectifs du territoire, proposer une synthÚse des
perceptions subjectives qui « enchante » le territoire.
Compte rendu de séance
Ouverture de la séance par Lionel ROYER-PERREAUT :
Présentation par Francis Talin :
cf.
présentation jointe : Cadre réglementaire du CaractÚre
AprÚs un bref rappel sur le déroulement de la procédure :
-
CrĂ©ation dâun projet de charte basĂ© sur les concertations ;
-
Validation de ce projet (la charte, les limites du parc, la vocation des
territoires) par lâAG du GIP ;
-
Avis des acteurs de la concertation (comme pour lâavant projet : les
collectivités locales, les associations et instances impliquées dans la
concertationâŠ) ;
-
EnquĂȘte publique (2 mois avec enquĂȘte dans chaque commune)
-
Validation du projet par décret du 1
er
Ministre (au regard des phases
précédentes) ;
La séance se poursuit par un dialogue autour des remarques faites sur le texte proposé par
le GIP (remarques extraites de la présentation en
italique
) et les interventions des « grands
témoins ».
Intervention des « Grands témoins » :
Bernard PATIN (Parcs Nationaux de France) :
Je souhaiterais revenir sur lâobjet et la raison
dâĂȘtre de ce texte. Il doit, en 3 ou 4 pages exprimer ce quâest le caractĂšre du parc national. Il
se trouve au début de la charte, donc dans la perspective des actions que va mener le parc
et la perspective de la rĂ©glementation qui va intervenir en cĆur de parc. Donc les
réglementations, les actions et les orientations qui seront données pour la durée de vie de la
charte feront référence au caractÚre. Les questions pour la rédaction du caractÚre et la mise
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en Ćuvre de la charte sont : Est-ce que les actions de lâĂ©tablissement public du parc, et les
projets qui sont mis en Ćuvre sont cohĂ©rents avec le caractĂšre ? Est-ce que la
réglementation vise à protéger le caractÚre du parc ?
Je pense quâil ne sâagit pas de dĂ©crire Ă nouveau ce quâest le territoire, de refaire un Ă©tat des
lieux. Dans ce texte lĂ , il faut arriver Ă exprimer ce qui vous tient Ă cĆur en matiĂšre de
protection du territoire terrestre et marin. Que voulez-vous laisser aux gĂ©nĂ©rations futures Ă
vos enfants ou petits enfants. Que faut-il absolument préserver ?
Chacun en fonction de son métier, de sa démarche scientifique, de son usage de loisir a une
vision subjective du caractĂšre des lieux. Le caractĂšre du parc doit ĂȘtre la synthĂšse de la
somme des subjectivités.
Luc LANGERON (EcomusĂ©e de la forĂȘt)
: Câest un travail ingrat que dâĂ©crire ce texte. La 1
Ăšre
question Ă se poser est : que veut-on dĂ©fendre ? Câest lâobjet du projet. Dans lâobjet il y a le
« pourquoi » et le « pour qui ». Lâobjet, se compose de la nature, de la culture, et Ă©galement
des nombreux usagers (dans la salle une majoritĂ© dâentre vous le sont) ceux qui habitent,
ceux qui y pratiquent un loisir et ceux qui y travaillent (de nombreuses individualités qui ne
cohabitent pas toujours bien ensemble).
Pour se mettre dâaccord sur cet objet, il faut partir du terrain. Il y a le calcaire, mais
Ă©galement une petite frange qui vit au dessus et qui est trĂšs importante car câest celle que
lâon touche, que lâon voit et câest celle qui est la plus fragile dans sa diversitĂ©.
Pour un sujet que je maĂźtrise plus particuliĂšrement, la question de lâincendie qui touche
cette couche de vert ne doit pas ĂȘtre une partie directe de lâobjet, car on ne fait pas un parc
pour protĂ©ger et mettre sous cloche le territoire et lâempĂȘcher du feu. Il reste un alĂ©a
possible, on ne fait pas un parc pour faire différemment que sur les autres massifs la DFCI (la
DĂ©fense des ForĂȘts Contre lâIncendie). La gestion des incendies doit continuer Ă sâappliquer
et Ă progresser indiffĂ©remment ici et ailleurs. Il me semble que le dĂ©part essentiel doit ĂȘtre
la biodiversitĂ© et ce qui lâaccompagne : la diversitĂ© des hommes, des cultures et des
pratiques.
Pour déterminer cet objet, il me semble également nécessaire de prendre de la hauteur. De
la lune, regarder le territoire en se demandant : quâont-ils voulut faire ici ? Qui y a-t-il de si
riche et intĂ©ressant ici quâil nây a pas ailleurs ?
RenĂ© BORRUEY (Membre du Conseil scientifique du GIP, Ecole dâarchitecture de
Marseille) :
jâai trouvĂ© que la proposition « martyr » du document est une trĂšs bonne base
pour caractĂ©riser la complexitĂ© du territoire. Au jour de ce que jâai entendu : « 4 pages
dĂ©terminantes, seulement 4 pages, mais qui doivent ĂȘtre opposable au tiers » Il sâagit donc
de bien peser les mots. On est face Ă un problĂšme qui Ă©merge des 1
Ăšres
remarques : la part
de la subjectivitĂ© et la part de lâobjectivitĂ©. LĂ , pour le caractĂšre, les 2 choses se mĂȘlent.
Par exemple la 2
Ăšme
remarque sur le paysage : « le paysage nâest pas uniquement
subjectif » ; en effet, il est entrĂ© dans le langage commun, lorsque lâon parle de paysage, on
parle de ce que lâon a devant les yeux. Je proposerai que le paysage ne soit rĂ©servĂ© quâĂ ce
qui est subjectif. Le paysage : câest ce que je regarde, si je ferme les yeux il disparaĂźt. Si je le
partage avec dâautres, on peut en tĂ©moigner. Mais le paysage reste une Ă©motion devant la
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rĂ©alitĂ©. Par contre, la rĂ©alitĂ© a une existence matĂ©rielle (mĂȘme la nuit) : cette rĂ©alitĂ©
sâappelle le territoire. « Paysage » et « territoire » sont 2 mots diffĂ©rents. Je pense que
paysage doit ĂȘtre rĂ©servĂ© Ă ce qui est subjectif, aux reprĂ©sentations que lâon se fait du
territoire. Le territoire, lui peut ĂȘtre Ă©tudiĂ© par toutes les disciplines de la science : lâHistoire,
lâarchĂ©ologie, les sciences sociales et la rĂ©alitĂ© mĂȘme de la morphologie des choses comme
la géologie, la biologie. Tout cela donne forme à ce que nous voyons, ce que nous aimons, ce
que nous nâaimons pas, ce que nous voulons protĂ©ger ou changer : le paysage.
Dans les discussions il faut sâefforcer de bien diffĂ©rentier lâobjectif du subjectif.
Dire quâil faut protĂ©ger le paysage revient Ă dire : je veux conserver ce que je vois. Pour se
mettre collectivement dâaccord, il faut dĂ©finir ce que lâon voit et ce que lâon voit est dâabord
un territoire.
Lâaxe majeur de rĂ©daction que je propose est ce que lâon pourrait appeler « lâHistoire » Ă
condition de ne pas la considĂ©rer comme une discipline parmi dâautre mais comme ce qui
regroupe tout : la botanique, lâarchĂ©ologie, la sociologieâŠ
Le territoire est lĂ depuis que la terre sâest formĂ©e, on peut en parler avant les hommes. Puis
lâanthropisation arrive avec lâantiquitĂ© et le temps passe avec les transformations que nous
considĂ©rons significatives. Enfin on arrive Ă aujourdâhui, et lâhistoire continue actuellement.
La conscience de la biodiversitĂ© sur les calanques nâa pas toujours existĂ© ; cette conscience
est finalement assez rĂ©cente câest une donnĂ©e qui fait partie de lâHistoire (et qui est en jeu
dans la création du parc national).
Ma proposition pour la rĂ©daction du caractĂšre est de dĂ©crire ce qui sâest passĂ© (avant mĂȘme
lâexistence de lâHomme) car câest possible de se mettre tous dâaccord sur ces faits y compris
sur ces derniĂšres dĂ©cennies avec lâurbanisation (qui est arrivĂ©e trĂšs tard sur 50 annĂ©es aprĂšs
23 siĂšcles dâHistoire) et la prise de conscience de la biodiversitĂ©.
Dialogue autour des remarques faites sur le texte proposé
1.
Une rédaction un peu compliquée, qui brouille parfois le message.
Francis TALIN : nous avons choisi de ne pas parler des remarques sur la syntaxe du texte au
cours de cette séance, vos remarques on bien été notées et la prochaine proposition en
tiendra compte.
2.
Une partie sur le paysage trop faible. Le paysage nâest pas uniquement subjectif
(comme prĂ©sentĂ© en introduction par le GIP). Sa perception lâest, mais un paysage est
aussi constituĂ© dâĂ©lĂ©ments tangibles et objectifs que le texte sur le caractĂšre du Parc
doit décrire.
Cf. remarque introductive de René BORRUEY
Claire SALTET : le paysage est un morceau de territoire vu par un observateur. Mais dans ce
paysage, il y a des éléments objectifs qui sont les composantes ou séquences paysagÚres, et
câest la dessus, que nous pouvons Ă©galement nous mettre dâaccord pour savoir ce quâil est
important de prĂ©server. Sâaccorder sur les composantes qui nous procurent une Ă©motion
concourra Ă lâĂ©laboration du caractĂšre.
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3.
Quel est le statut des derniers paragraphes du texte (ceux figurant en police plus
réduite et en retrait) ?
Francis TALIN : Je ne lâai pas prĂ©cisĂ© dans le prĂ©ambule au texte. Ces parties ne sont pas
purement descriptives mais exposent des enjeux et donnent les fondements dâorientations
pour la charte. Est-ce que ces développements doivent faire partie du caractÚre ou doivent-
ils ĂȘtre intĂ©grĂ©s Ă une autre partie de la charte ? Nous avons Ă le dĂ©cider.
Claude JAMMES : Ces derniers paragraphes me semblent aussi important que le reste car ils
montrent lâĂ©tat actuel et la fragilitĂ© du territoire.
4.
Pourquoi ne sont pas Ă©voquĂ©s les usages essentiel (chasse, escalade, pĂȘche de loisir,
pĂȘche sous-marine, plaisanceâŠ) ?
Francis TALIN : Un usage est le moyen dâentrer dans lâespace naturel, « dâentrer en
communion avec la nature ». Il est préférable dans le document de caractÚre de faire
abstraction de lâusage qui nous conduit sur le territoire pour ne parler que du territoire. Il ne
nous est pas possible dans un document aussi court de faire la liste exhaustive des trĂšs
nombreux usages. Les seuls qui ont été évoqués sont ceux qui ont modifié le territoire. La
pĂȘche professionnelle aux petits mĂ©tiers a entraĂźnĂ© la crĂ©ation des petits ports, lâagriculture
et lâindustrie ont aussi modifiĂ© le territoire.
Olivier FERREIRA : Toutefois, lâimplication humaine nâest pas suffisamment abordĂ©e dans la
1
Ăšre
partie ; lâempreinte humaine a façonnĂ© pour partie les paysages naturels en crĂ©ant un
certain nombre dâhabitats Ă©cologiques (dont certains dâintĂ©rĂȘt communautaire Ă forte valeur
patrimoniale) comme les pelouses sĂšches et les garrigues. Une partie importante de ces
habitats, qui confĂšrent au territoire une partie de son caractĂšre (paysage de garrigues
basse), est directement issue de lâhistoire humaine au travers des pratiques agricoles,
pastorales ou industrielles et dâune histoire qui nous rattrape aujourdâhui au travers du
risque incendie de forĂȘt. Celui-ci perpĂ©tue de maniĂšre trĂšs indirecte ces habitats. Je prends
bien note du 2
Ăšme
volet oĂč se trouve un tĂ©moignage des traces anthropiques (constructions,
restanquesâŠ) mais lâexpression de certains habitats Ă©cologiques qui en dĂ©coulent ne sây
trouve pas.
Claude THOMAS : Câest Ă partir du nĂ©olithique que lâhomme a commencĂ© Ă transformer le
milieu naturel pour Ă©lever et cultiver (et notamment par lâusage du brĂ»li) et donc câest dĂ©jĂ
Ă partir de cette Ă©poque que lâon ouvre le paysage et que la forĂȘt rĂ©gresse.
6. En Méditerranée, il faut aller en Croatie ou en mer Egée pour trouver des paysages
similaires, arides et de roche blanche. Il est probable que les marins de Phocée ont du
retrouver lâesprit du pays dâorigine en arrivant sur cette portion du littoral. Il serait
souhaitable de plus parler de lâhistoire liĂ©e Ă la mer, berceau de culture (le commerce est
cité, on peut aussi parler des origines de Marseille)
12. Dans la 1
Ăšre
partie, « territoire né de la mer », pourquoi ne pas faire un lien avec Marseille
né de la rencontre entre la terre et la mer, Gyptis et Protis.
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Bruno SAUREZ : les origines de Marseille sont tellement citĂ©s dans les livres dâHistoire ; est-
ce vraiment important de les mettre en avant ici ? Câest un folklore qui ne relĂšve pas du
caractĂšre, me semble-t-il.
Jean ANDROVER : il faut rester sur le territoire du parc et ne pas sâapproprier lâHistoire de
Marseille.
Christine LIMA : Dans le futur territoire marin du parc, se trouve 134 sites archéologiques
dont une majorité antique (époque de prédilection pour la méditerranée) avec des épaves
Ă©trusques pour les plus anciennes. Certes, lâaspect archĂ©ologique figure au mois pour
quelques lignes dans les catalogues touristiques, mais un parc national nâa pas une seule
vocation touristique. Il y a ici une trÚs intéressante problématique scientifique et a mon
sens, il faut la développer comme telle dans le caractÚre.
Claude THOMAS : Il y a eu pendant longtemps une hypothĂšse de fondation de Marseille sur
la cĂŽte, aux Goudes et dâautre part que le fameux banquet se serait dĂ©roulĂ© Ă la fontaine de
Voire â lĂ , me semble-t-il, on peut voir quelque chose de rĂ©vĂ©lateur dans lâesprit de la
population du 19
Ăšme
sur le fait que les calanques sont un territoire mythique (au point quâil
aurait pu voir la création de Marseille).
9.
En ce dĂ©but de siĂšcle, il est important dâintroduire la notion dâenjeux ou de dĂ©fis Ă relever
par tous pour réussir à concilier les activités humaines avec la protection de la nature et
de lâenvironnement.
Bruno SAUREZ : Pour revenir à ce qui a été évoqué par la question 4 et au cours de
lâintervention de Bernard Patin, jâai une crainte quant au fait que lâon doive rĂ©glementer ou
interdire une activité en fonction du caractÚre. Ceux qui sont opposés au projet peuvent se
servir de cette idĂ©e pour argumenter du fait quâune rĂ©glementation contraignant une
activitĂ© peut sâopposer au caractĂšre si cette activitĂ© est patrimoniale et fait partie du
caractĂšre. Il faudra donc faire trĂšs attention aux mots choisis.
Francis TALIN : Lâarticle
L. 331-4-1
du code de lâenvironnement prĂ©cise que les
rĂ©glementations, voire interdictions, sont prises Ă lâencontre de : «
toute action susceptible
de nuire au développement naturel de la faune et de la flore et, plus généralement,
dâaltĂ©rer le caractĂšre du parc national.
» Câest donc la conservation de la biodiversitĂ© qui
prime. De plus, la réglementation proposée au terme des concertations est validée par le
Conseil dâEtat ne pourra ĂȘtre remise en cause Ă posteriori pour la durĂ©e de la charte.
Bernard PATIN : Il est possible de dĂ©cider que les pratiques actuelles qui sâexercent sur le
territoire fassent partie du caractÚre. Mais il me semble dangereux de rédiger le caractÚre
dans ce sens. Dangereux pour la protection du territoire autant que pour lâactivitĂ© elle-
mĂȘme. En effet, si lâon dit que la pratique classique dâune activitĂ© fait partie du caractĂšre,
lâusage du mot « classique » exclut toute modernisation de la pratique et la fige pour la
durée de la charte. La nouvelle pratique portera alors atteinte au caractÚre car elle modifie
lâancienne pratique.
Dans lâarticle
L. 331-4-1
du code de lâenvironnement il est Ă©galement prĂ©cisĂ© que les activitĂ©s
forestiĂšres et agricoles ne peuvent pas ĂȘtre interdites. Cela signifie que le lĂ©gislateur a
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considĂ©rĂ© que lâagriculture et la foresterie font partie du caractĂšre des espaces naturels
français et donc des parc nationaux. Câest de cette maniĂšre que lâon doit rĂ©flĂ©chir et voir si,
au regard de son histoire, il est opportun de mentionner une activité comme étant
constitutive du caractĂšre.
De plus, comme notre libertĂ© se limite oĂč commence celle des autres, il en va de mĂȘme pour
notre subjectivitĂ©. Câest une question dâĂ©quilibre et de respect rĂ©ciproque.
Raymond CRESP : La raison qui nous a poussĂ©s Ă nous mobiliser pour la crĂ©ation dâun parc
national est bien la nécessité de la protection du milieu naturel. Les activités doivent donc
ĂȘtre encadrĂ©es dans ce but. Les activitĂ©s de loisir viennent dans un second temps car sans la
faune et la flore les activitĂ©s perdent leur intĂ©rĂȘt.
Bernard PATIN : Sur les notions de faune et flore, il est important dâaller plus loin. LâHistoire
montre que se sont les hommes qui ont ouverts les milieux, si on maĂźtrise les incendies le
milieu va se refermer. Si le caractĂšre correspond Ă des milieux ouverts, il faudra se donner
les moyens de les maintenir ouverts. Câest le problĂšme dans de nombreuses zones de
montagne.
Francis TALIN : au delĂ du caractĂšre, il y a le zonage des vocations qui en est une vision
cartographique. Ce zonage permet un traitement différentié des espaces : sans intervention
dans une réserve intégrale, avec une trÚs forte intervention dans les zones agricoles, et un
moyen terme dans les forĂȘts domaniales ou les espaces agropastoraux. Par ailleurs,
nâoublions pas que le caractĂšre et la charte ont une durĂ©e de vie au maximum de 15 ans et
donc ce texte sera amené à évoluer périodiquement avec le territoire et la vision que nous
lui portons.
Bernard LEBRUN : Je souhaiterais faire une remarque relative aux usagers (notamment de
lâescalade et de la randonnĂ©e). Ce quâil ne faut pas oublier câest quâhistoriquement les 1
er
dĂ©fenseurs du site : câest eux. Si lâon a un territoire actuellement protĂ©gĂ© et que la ville ne
sâest pas trop Ă©tendue, câest Ă©galement parce que lâon est par exemple au 100
Ăšme
anniversaire dâune des 1
Ăšres
manifestations qui visait à protéger les lieux par des usagers
contre les dĂ©gradation industrielles. Ce mouvement a continuĂ© et continue aujourdâhui.
11. Mieux faire le lien depuis lâespace marin vers les zones continentales dans lâexposĂ©
naturaliste (1
Ăšre
partie).
Jean-Pierre ROSSI : Je fais partie dâune association de riverains de Roquefort-la-BĂ©doule et
quand jâentends parler ici des Calanques je ne suis pas sĂ»r quâil y ait lâintĂ©gralitĂ© de ce que
représente le parc. Je pense que ça a des conséquences humaines, Il y a une partie de la
population qui dâailleurs qui ne sây reconnaĂźt pas et refuse le projet. Mais il peut ĂȘtre
intĂ©ressant de retourner la question : câest un honneur pour le territoire quâil soit considĂ©rĂ©
comme suffisamment intĂ©ressant pour faire partie dâun parc national. Il serait intĂ©ressant
que dans le cadre du caractĂšre on prenne bien en compte ces territoires.
Francis TALIN : Lorsque RenĂ© BORRUEY parlait de lâHistoire que lâon fait ensemble, il y a
lâhistoire du GIP des Calanques liĂ© au seul site classĂ©, puis NATURA 2000, la nouvelle loi et les
orientations du Grenelle de lâenvironnement qui ont conduit Ă proposer des entitĂ©s
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Ă©cologiques plus complĂštes. Le territoire actuel inclus donc, en plus du littoral de calanques
du Frioul Ă La Ciotat, des espaces de Provence continentale et de canyons profonds. Le nom
mĂȘme du projet peut poser question. Comme le parc de la RĂ©union qui sâappelle : « des
hauts de la Réunion » ou celui de Guyane : « le Parc Amazonien de Guyane », pour
correspondre Ă la rĂ©alitĂ© du terrain sans oublier lâhistoire du projet, il serait imaginable de
proposer par exemple : « des Calanques et de méditerranée » ou « des calanques en
Provence ». Cela dĂ©pend de la volontĂ© des acteurs de sâapproprier le projet.
Paule VARNI : Lorsque lâon parle du site classĂ© on parle du site classĂ© du : « Massif des
Calanques ». Quand on emploie le mot « calanques » câest une dĂ©nomination plus vague. Le
mot massif prend lui en compte lâintĂ©rieur des terres.
Jean ANDROVER : Le Massif des Calanques correspond Ă un territoire bien ciblĂ©, et nous Ă
Ceyreste, nous rejoignons partageons lâavis des habitants de Roquefort-la-BĂ©doule. On nâa
pas vu lâintĂ©rĂȘt Ă©cologique ni naturel car nous sommes dans une forĂȘt totalement banale de
pins et dâargĂ©ras, alors que les Calanques sont un site merveilleux. Nous avons une position
différente sur les limites du parc (celle de NATURA 2000 étant trop prÚs de la zone urbaine).
Francis TALIN : Par son orientation et sa position proche de la mer, entre des espaces
littoraux et les chĂȘnaies matures, cette forĂȘt banale de pins et dâargĂ©ras a un grand intĂ©rĂȘt
car câest un des rares espaces Ă ne pas avoir Ă©tĂ© urbanisĂ© ? Câest donc un rĂ©servoir de
biodiversitĂ© commune pour beaucoup dâespĂšces mais câest Ă©galement lâhabitat dâespĂšces
rares. Le territoire terrestre forme un espace cohérent permettant aux espÚces animales de
se dĂ©placer pour se nourrir et se reproduire ; et aux espĂšces vĂ©gĂ©tales dâavoir des
populations suffisantes pour éviter leur appauvrissement génétique. En terme de limites et
des projets dâamĂ©nagement des communes, câest la concertation suivie dâune enquĂȘte
publique qui permettra de donner Ă lâEtat les informations pour dĂ©finir au mieux le contour
du parc national.
Luc LANGERON : je voudrais faire deux remarques.
1.
Il est important de savoir que lâon ne peut pas dicter lâavenir de la nature. Affirmer un
accroissement de la forĂȘt alors que lâon est peut-ĂȘtre dans un systĂšme inverse oĂč notre
climat devient encore plus mĂ©diterranĂ©en, serait prĂ©somptueux. Il nâest pas possible de
vouloir conserver lâĂ©tat actuel. De plus, lâincendie arrivera forcĂ©ment sur le territoire
avec cette frange trÚs périurbaine. Il ne nous est donc pas envisageable de dire
prĂ©cisĂ©ment ce que lâon veut conserver, mais, mĂȘme si cela ne correspond pas aux
reprĂ©sentations habituelles de la forĂȘt, la forĂȘt mĂ©diterranĂ©enne est trĂšs riche. Câest la
présence de cette garigue, de ces pelouses en alternance avec des espaces forestiers
plus classiques qui est la source de cette richesse naturelle. Câest la mosaĂŻque qui est
importante pour la biologie et certainement dâun point de vue paysager.
2.
Attention Ă lâHistoire lorsquâelle rime avec tradition. La tradition peut faire dire
beaucoup de bĂȘtises. Votre dĂ©fi est dâĂȘtre dans lâexcellence du partage avec la nature.
Jâimagine que vous avez tous, dans la salle, le sentiment que câest un peu votre territoire.
Chacun sa calanque ou sa forĂȘt. Comment partage-t-on les usages, la protection les
reprĂ©sentations ? Car câest la somme des atteintes qui est nĂ©faste Ă la nature et Ă sa
diversité.
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13. La description géologique est précise, mais il faudrait faire une allusion à la silice du Bec
de l'Aigle. Les Calanques, sont une sorte d'archipel calcaire Ă mi-chemin entre les
sédiments de Camargue et les massifs cristallins du Var qui pointent à La Ciotat.
Elisabeth ROUX : Lâadjectif qui dĂ©finit les calanques est calcaire alors quâĂ La Ciotat les
calanques sont de poudingue.
Paul GAMBY : Relativement Ă lâĂ©vocation de la Pierre de Cassis, il se trouve dans le texte une
confusion fĂącheuse. Il est fait Ă©tat de la pierre de Cassis qui est sur le socle de la statue de la
LibertĂ© et en mĂȘme temps il est fait Ă©tat des luttes qui ont eues lieu pour Ă©viter lâextension
dâexploitation dâextraction. Il me semble que ce sont deux sujets diffĂ©rents. A ma
connaissance les mobilisations qui ont pu avoir lieu dans le temps de la part des associations
ou de la part de la population, concernent deux sites industriels celui de SOLVEY Ă Port Miou
et celui de Lafarge (anciennement Villeneuve). Ce nâĂ©tait pas de lâexploitation de pierre de
taille mais des exploitations de granulats pour lâindustrie. Alors que lâexploitation beaucoup
plus traditionnelle de pierres pour la statue de la LibertĂ©, le phare de Planier et bien dâautres
usages, relĂšve dâune Histoire diffĂ©rente.
Francis TALIN : Suite aux corrections liées à ce second atelier, nous travaillerons avec les
membres de notre conseil scientifique pour en contrÎler la vérité dans chaque discipline
abordée.
16. Le grand large, inclus dans le parc, doit ĂȘtre Ă©voquĂ© : la grande bleue, du plancton au
Rorqual, le feu Phoque moine de Méditerranée, la tortue marine, le cachalot, sans oublier
aussi malheureusement toujours la trace de l'homme (du sac plastique Ă l'Ă©missaire, de
l'exutoire cĂŽtier).
Il faut insister sur la qualité des eaux, elle est essentielle pour la pérennité de la baignade
et pour la consommation des produits de la mer (la pollution visible et invisible).
Francis TALIN : Je ne sais pas si le caractÚre doit mentionner des éléments qui seraient de
« non caractĂšre » ; des parties de texte qui pourraient ĂȘtre rĂ©digĂ©es ainsi : « il se trouve sur
le territoire cet élément⊠et il ne fait pas parti du caractÚre »
Remarque dans la salle : « et tout ça en 4 pages »
Mireille CRILLON : Comme nous travaillons sur la partie réglementaire de ce qui « nous
prend aux tripes », de ce qui est essentiel, ne peut-on pas rédiger ici un texte permettant
dâĂ©viter que toute activitĂ© Ă but purement lucratif se dĂ©veloppe. Il y a beaucoup
dâassociations loi 1901, mais entrer vraiment dans une dĂ©marche lucrative serait un dĂ©but
de décadence des Calanques. Est-ce que ça ne peut pas figurer au caractÚre ?
Bernard PATIN : Il ne faut pas oublier quâen amont du document de caractĂšre il y a un
diagnostic permettant dâidentifier les enjeux. Ces Ă©lĂ©ments nĂ©gatifs aujourdâhui prĂ©sents
dans le paysage peuvent ĂȘtre citĂ©s dans le diagnostic, câest Ă mon avis la bonne place.
18. Il manque lâĂ©vocation de grand noms : Cousteau, Gagnan, Saint ExupĂ©ry, Dumas et le
conte de Monte Christo, RĂ©buffatâŠ
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La Salle : Soit on site tout le monde soit on site personne ! Cela risque dâalourdir et on
oubliera sûrement du monde. Il faudrait alors représenter la diversité des occupations
culturelles (Ă©criture, cinĂ©ma, peintureâŠ)
Christine LIMA : On ne doit pas nĂ©gliger lâaspect affectif et Ă©motionnel que dĂ©gagent les
lieux. La remarque : « les grecs ont peut-ĂȘtre retrouvĂ© des paysages quâils connaissaient
quand ils ont choisi de sâinstaller ici » est probablement vraie car en GrĂšce il y a les mĂȘmes
paysages. Et depuis les falaises, quand on regarde au large on peut se dire quâil y a lâĂ©pave de
Saint-ExupĂ©ry, quâil y a la 1
Ăšre
épave fouillée par Cousteau qui a inventé le 1
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détendeur pour
scaphandre autonome. Si chacun sâapproprie les Ă©paves comme un bout de son histoire et
un bout de lâhistoire du territoire je pense que câest un point positif. Il nâest pas demandĂ© au
parc de protĂ©ger ces sites (câest le travail du DRASM) par contre le parc peut les valoriser : ce
territoire possĂšde un bout de lâHistoire de France.
27. La majesté des paysages explique-t-elle vraiment le développement des 1° usages
humains dans le territoire ? Ce sont vraiment les paysages qui ont motivé ceux qui ont
laissé des « dessins » dans la grotte Cosquer ?
RenĂ© BORRUEY : Je nâai pas de rĂ©ponse Ă ce sujet, mais savoir quand a commencĂ© la
sensibilitĂ© au paysage des Calanques serait trĂšs intĂ©ressant. Il me semble que câest trĂšs tĂŽt.
Un siÚcle cette année pour une manifestation de défense du site de Port Miou, et dÚs les
années 20, Gaston Castel (urbaniste du département), dessine une vision de la métropole de
Marseille en 3 pĂŽles : Un pĂŽle Marseille- MĂ©tropole qui est la ville de Marseille, un pĂŽle
Marseille- Berre qui serait la future zone industrielle de Marseille et un dernier pĂŽle
Marseille- Calanque quâil nome « Centre ClimatĂ©rique ». A partir de lĂ , Les urbanistes qui ont
suivi, ont tous proposĂ© de protĂ©ger les Calanques. Je nâen connais pas les effets sur les plans
dâurbanisme mais il y a une conscience câest certain.
Claude THOMAS : A lâexception du souhait de rĂ©aliser une route de corniche.
RenĂ© BORRUEY : LâHistoire câest Ă©galement lâHistoire de la subjectivitĂ©. Comment les
représentations se sont construites, à quel moment et à quelles valeurs elles se rapportent.
Câest ce qui peut nous permettre de dĂ©finir en grande partie le caractĂšre. Ne pas conserver
des caractĂ©ristiques morphologiques, mais conserver la place quâa le lieu dans les
reprĂ©sentations des habitants. Câest Ă©galement le moyen de raccrocher les habitants de
lâarriĂšre pays au projet car leur massif est aussi intĂ©ressant que celui qui est au bord de lâeau.
Bernard PATIN : je pense aussi que la transition naturel/urbain est tout aussi importante que
la transition entre lâespace urbain/rural pour les quelques communes qui ont des espaces
agricoles. Tant au point de vue du paysage quâau point de vue de la solidaritĂ© Ă©cologique.
En conclusion de séance (et au sujet de la médiation du savoir) :
Luc LANGERON : En matiĂšre de mĂ©diation du savoir et de diffusion dâinformation, il est
important de toucher un public large, pas uniquement les scolaires, mais tous les types de
public. Un lieu attractif tel que les calanques est un atout important dont il faut profiter. Les
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vecteurs que sont les portes dâentrĂ©es, les maisons de parc et lâinformation qui se diffuse en
bénéficieront. Le public qui vient dans la nature pour apprendre des choses est peu
nombreux, 12% de la population française se rend dans les musées. Quand on interroge
quelquâun qui va dans la nature, on sâaperçoit quâil ne sâintĂ©resse pas au vert qui lâentoure.
Ce quâil vient chercher câest lâopposĂ© de son quotidien : la ville. Il vient trouver « lâexpression
de la nature ».
LâĂ©lĂ©ment clĂ© en matiĂšre de mĂ©diation du savoir en environnement â et je lâai ressenti dans
le document que vous avez proposĂ© â câest lâenchantement, la beautĂ©, le plaisir, la grĂące,
lâĂ©motion⊠Câest finalement ce qui peut tous nous rassembler et lâentrĂ©e essentielle de
toute dĂ©marche dâinformation dans ce domaine. Il faut sâadjoindre les compĂ©tences de ceux
qui savent enchanter le monde les artistes, afin de donner au public lâĂ©motion du peintre, du
poĂšte⊠avant quâil redevienne un usager Ă Ă©duquer. Les habitants, usagers et riverains sont
des relais de la prĂ©vention quâil ne faut jamais oublier. La force de frappe des opĂ©rations de
mĂ©diation et de communication sur la prĂ©vention tombe Ă lâeau en lâabsence de relais (les
comitĂ©s feu, le monde associatif des habitants et usagersâŠ) il peuvent ĂȘtre les meilleurs
ambassadeurs car il sont concernés par ces problÚmes.
Bernard PATIN : La question de la pertinence dâun parc national pour le territoire ne se pose
plus, seul le choix des caractéristiques (source du caractÚre) permettra de trouver les liens et
les diffĂ©rences avec les autres parcs. Je ne connais quâun autre parc pĂ©riurbain, terrestre et
marin, Ăźlien, avec des propriĂ©taires publics divers et privĂ©s, câest le parc de la Guadeloupe.
Le caractÚre transcende la démarche réglementaire classique. Il permet de dépasser un
systÚme rigide auquel il faut se référer et se place dans un systÚme plus flou qui tient
compte de la dimension Ă©motionnelle. Il permet dâintĂ©grer le fait que le territoire est un lieu
de ressourcement vital pour ceux qui le fréquentent. Cette potentialité de ressourcement
vient de la qualité exceptionnelle du patrimoine naturel, du paysage (chacun avec sa vision)
et la qualitĂ© du patrimoine culturel matĂ©riel ou immatĂ©riel. Câest un lieu de ressourcement,
câest la conviction profonde qui fait avancer les gens dans le sens de la protection. Tout lâart
du pĂ©dagogue est de prendre les gens par les sentimentsâŠ
René BORRUEY : Il apparaßt trÚs difficile de rédiger un document opposable au tiers avec du
sentiment, mais câest tout lâenjeu. Les Calanques et le territoire du parc dans son ensemble,
sont lâhistoire dâun Ă©merveillement. Nous devons raconter lâhistoire de cet Ă©merveillement.
Pourquoi ce territoire résiste-il à la pression urbaine depuis si longtemps, comment résiste- il
et comment sâest- il exprimĂ© depuis toujours et jusqu'Ă aujourdâhui. Câest au travers de cette
histoire que lâon trouvera les mots pour exprimer le caractĂšre. Notre rĂȘve est que se
perpĂ©tue cet Ă©merveillement. Ce territoire et les perceptions quâil vĂ©hicule sont
extraordinaires, si prĂšs de la ville. Câest ce quâil faut raconter, en mobilisant tous les savoirs
que lâon peut pour lâĂ©crire. Ce quâest ce territoire, ce quâil a Ă©tĂ© dans lâHistoire vient nourrir
et expliquer cet Ă©merveillement.