francs-maçonnes célèbres
Au 18ème et au 19ème siècle, les premières maçonnes étaient en général des femmes de l'aristocratie.
La princesse de Lamballe

La princesse de Lamballe (1750-1792)
Initiée à la loge La Candeur, elle deviendra le 18 janvier 1780, la Grande Maîtresse des Loges Ecossaises Féminines Régulières de France.

Joséphine de Beauharnais

Joséphine de Beauharnais (1763-1814)
Elle fut sans doute initiée à Strasbourg, alors que le Général, son époux y tenait garnison.
Devenue Impératrice en 1804, elle joue un rôle non négligeable dans la prise de contrôle de la maçonnerie par le régime et s'emploie à raviver la Maçonnerie d'Adoption dont elle est la Grande Maîtresse.

Caroline Bonaparte (1782-1839)
Troisième sœur de l'empereur Napoléon 1er, elle épouse Joachim Murat, roi de Naples et des Deux-Siciles et exerce le rôle de Grande Maîtresse des loges d'adoption du royaume des Deux-Siciles.

Au 19ème comme au 20ème siècle, des maçonnes ont joué un rôle important dans la société.
Maria Deraismes

Maria Deraismes (1828-1894)
Résolument républicaine et démocrate, elle participe activement à diverses associations pour la défense des droits des femmes. S'inscrivant dans une lutte contre l'antiféminisme, elle publie tout au long de sa vie de nombreux ouvrages en faveur de l'émancipation des femmes.
Elle organise avec Léon Richer, le 11 juillet 1870, le premier banquet féministe et en août 1878, le premier congrès international du droit des femmes.
Dès 1881, elle devient la première femme à prendre la direction d'un journal "Le Républicain de Seine et Oise".
Le 14 janvier 1882, elle est reçue apprentie Franc-maçonne, à la loge Les Libres Penseurs au Pecq. Dès lors, elle ne cesse de lutter pour une véritable reconnaissance et admission des femmes en Franc-maçonnerie. Cette lutte soutenue par le docteur Georges Martin aboutit à la création de la maçonnerie mixte du Droit Humain en avril 1893.

Louise Michel

Louise Michel (1830-1905)
Elle consacre toute sa vie à une lutte acharnée contre la misère humaine et les inégalités. Institutrice, elle refuse de prêter serment à l'empereur et exerçe dans des institutions privées. En 1870, elle est élue présidente du Comité républicain de Vigilance des Citoyennes du 18ème arrondissement. Durant la Commune, elle devient ambulancière propagandiste, garde au 61ème bataillon et préside les séances du Club de la Révolution.
Elle est condamnée par le Conseil de guerre à la déportation, puis au bannissement en Nouvelle Calédonie où elle œuvre pour l'instruction des Canaques.
De retour en France en 1880, libertaire engagée, elle parcourt la France en organisant des conférences et des meetings.
C'est fort tardivement qu'elle découvre que des femmes pouvaient être Franc-maçonnes. Le 20 juillet 1904, elle est initiée à La Philosophie Sociale et déclare au lendemain de son initiation : "Il y a longtemps que j'aurais été des vôtres si j'eusse connu l'existence de loges mixtes, mais je croyais que, pour entrer dans un milieu maçonnique, il fallait être un homme".

Madeleine Pelletier (1874-1939)
D'origine très modeste, elle doit interrompre sa scolarité après le certificat d'études primaires. Cependant, elle prend sa revanche plus tard : elle passe son baccalauréat, en candidate libre, puis est la première femme à passer le concours de l'assistance médicale à Paris. Elle est ensuite admise à l'internat de médecine en 1903.
Elle est reçue apprentie le 27 mai 1904, à la loge parisienne La Philosophie Sociale, puis s'affilie à la loge Diderot, dont elle est élue Vénérable Maîtresse.
Ce fut une maçonne très active et une féministe engagée, donnant régulièrement des conférences et publiant des articles dans la revue l'Acacia et le Bulletin de la Grande Loge Symbolique Ecossaise.
Le combat féministe l'amène, dès 1906, à diriger La Solidarité des Femmes qui se bat pour le suffrage féminin. Après la guerre, au cours de laquelle elle se dévoue pour soigner les soldats, quel que soit leur camp, elle devient rédactrice à la revue La voix des femmes.
Dans le même temps, elle reprend des relations maçonniques et on la retrouve au Droit Humain. En 1937, elle adhère au groupement fraternel des maçons pacifistes intégraux Mundia.
Elle mènera, sans trêve, tout au long de sa vie, un combat pour les femmes et pour la paix.

Edith Clark (1905-1937)
Initiée, à Paris, le 23 mars 1926, à la loge Union et Bienfaisance, elle fut Vénérable de la loge Général Peigné.
Militante engagée, elle s'est aussi passionnée pour l'aviation, elle eut de forts liens d'amitié avec Guillaumet, Mermoz et Saint-Exupéry. Au pilotage, elle associe le parachutisme et effectue des sauts d'essai pour l'Armée de l'Air, toujours avec le même enthousiasme et la même volonté farouche de se dépasser.
Lors de l'un de ces sauts, son parachute ne s'ouvre pas et une chute de cinq cents mètres met fin à sa jeune vie.

Yvonne Dornès

Yvonne Dornès (1910-1994)
Arrière petite-nièce de Jules Ferry, Yvonne Dornès fait des études supérieures en droit et économie politique puis mène une carrière professionnelle dans le domaine de la communication. Elle entreprend une carrière politique, alors que le Front Populaire arrive au pouvoir. En 1937, elle est chargée de mission à la Présidence du Conseil.
Elle participe avec Henri Langlois à la création de la Cinémathèque française qu'elle dirigera de 1977 à 1987. Attachée à la défense des libertés, Yvonne Dornès développe également une action sociale et humaniste importante. Dès 1955, elle participe à la création du planning familial puis, dix ans après, elle crée une société d'édition et de librairie pour la diffusion de la contraception et de l'éducation sexuelle.
Toutefois, déçue par la politique, elle privilégie l'engagement maçonnique pour donner une dimension spirituelle à sa vie. Elle est initiée à la loge Isis le 22 juin 1955. Elle en devient Vénérable en 1961. S'affiliant aux loges la Nouvelle Jérusalem et Minerve, elle sera aussi fondatrice de plusieurs autres loges, dont la loge Diana à Rouen et l'Arc-en-ciel à Paris et participera activement à l'expansion européenne de la Grande Loge Féminine de France. Elle fonde alors la loge Irini à Bruxelles puis, avec les Sœurs belges, La Source qui travaille au Rite Français Rétabli. Enfin, en 1981, elle fonde à Paris la loge La Française, travaillant à ce même rite.
De 1977 à 1980, elle est élue Grande Maîtresse de la GLFF. Elle sera la première représentante d'une association féminine importante reçue à l'Elysée officiellement par le Président de la République.

Ginette Eboué-Fontaine

Ginette Eboué-Fontaine (1923 - 1992)
Initiée en 1968 à la loge du Libre Examen, elle fonde par la suite plusieurs loges en France et en Espagne. Elle contribue notamment au développement de la Franc-maçonnerie dans la Caraïbe dont elle était originaire. Femme engagée, résistante active pendant la guerre, elle est, dès 1961, responsable à l'UNESCO, du programme d'aide aux Mouvements de Libération nationale et de lutte contre l'apartheid en Afrique.

Simone Raspail (1908-1991)
Arrière petite fille du grand maçon, ardent républicain que fut François Raspail, Simone est reçue major à l'internat des hôpitaux psychiatriques de la Seine et devient plus tard Pharmacien Chef des Hôpitaux de la région parisienne. Elle est à l'origine de nombreuses initiatives sociales en terme de soins médicaux : Fondatrice-directrice du "Laboratoire Enfance et famille", elle fonde également le laboratoire d'analyse médicale de la Mutuelle Générale de l'Education Nationale. Elle est initiée à la loge Hélios le 9 novembre 1976.

Dès 1940, d'autres maçonnes ont été actives dans la résistance.
Fabienne L'Echarpe

Fabienne L'Echarpe (1898-1994)
Initiée le 11 janvier 1924, à La Nouvelle Jérusalem, elle a ensuite été membre et fondatrice de plusieurs loges et Grande Maîtresse en 1958 et 1965.
Ce fut une résistante engagée, soucieuse de la défense des Droits de l'Homme. Elle fit de nombreuses conférences à la Ligue des Droits de l'Homme.

Marcelle Chébroux (1898-1981)
Initiée à La Nouvelle Jérusalem en 1932, elle en fut plus tard la Vénérable Maîtresse.
Elle entra dans la résistance dès 1940, elle est arrêtée et internée par la milice en 1944.
Son action lui vaut d'être décorée de la Légion d'Honneur.

Giberte Arcambal

Giberte Arcambal (1901-1993)
Initiée à La Nouvelle Jérusalem en 1955, elle aussi en fut plus tard la Vénérable Maîtresse et fut également Grande Maîtresse en 1969.
Après la mort de son mari en déportation, elle prend sa place dans la Résistance et oeuvre activement aux côtés de Chaban-Delmas, Parodi, Santarelli. C'est à ce titre qu'elle reçoit la Légion d'Honneur. Journaliste, elle collabore au Journal du Centre et à Match.

Au 20ème siècle, des maçonnes ont apporté une importante contribution au développement de la Franc-maçonnerie féminine.

Anne-Marie Gentily (1882-1972)
Secrétaire au contentieux avant la guerre de 1940, puis première femme assesseur d'un juge et juge au Tribunal pour enfants, Anne-Marie Gentily est l'une des figures de proue de la maçonnerie féminine des années d'après-guerre.
Initiée en 1925 à La Nouvelle Jérusalem, loge d'adoption de la Grande Loge de France. elle fonde la nouvelle loge d'adoption Minerve dont elle est la première Vénérable de 1931 à 1937.
En 1936, elle est élue première Présidente du Secrétariat du Congrès annuel des Loges d'Adoption.
La guerre terminée, elle se consacre à reconstituer les loges d'adoption, créant un Comité de Reconstruction et regroupe les Loges d'Adoption en Convent.
Elle deviendra la première Grande Maîtresse de l'Union Maçonnique Féminine de France.

Gisèle Faivre

Gisèle Faivre (1902-1997)
Née le 27 septembre 1902 en Corse, Rose Marie Angèle Stefani, épouse Faivre avait choisi le prénom de Gisèle dont l'anagramme la séduisait. Sa carrière professionnelle se déroule au Ministère des Postes.
Elle consacre sa vie et son énergie à l'expansion et au rayonnement de la Franc-maçonnerie féminine.
Initiée par Anne-Marie Gentily en janvier 1934 à la loge d'adoption Minerve de la Grande Loge de France, elle est durablement marquée par sa rencontre avec Oswald Wirth.
Elle remplit durant 21 ans plusieurs mandats de Conseillère Fédérale ; elle est, pendant cette période, plusieurs fois Grande Maîtresse. Son action est celle d'une pionnière en maints domaines. C'est elle qui fait adopter le port d'une robe noire par tous les membres de l'obédience et, inspirée d'une tradition du 19ème siècle, elle suggère que chaque sœur porte une médaille symbolisant le titre distinctif de sa loge.
Elle prône l'efficacité, et sait inciter au travail sans ménager sourires et affection. Pour elle la Maçonne était à la fois "maître et critique, guidée par de hautes étoiles qui ne se vendent pas".
Elle fonde près de 20 loges dans lesquelles elle prend une part active. Elle présente un très grand nombre de travaux et se consacre à la réalisation de nombreux chantiers, contribuant également, en 1976 à l'installation de l'obédience dans ses murs, dans le 11ème arrondissement à Paris.

Germaine Mordant-Drapanaski (1911-1968)
Initiée en 1949 à la loge Minerve, elle fut Vénérable de La Nouvelle Jérusalem et fonde La Rose écossaise.
Dès 1956, elle est à l'initiative de la structure d'entraide de l'obédience, la Solidarité Ecossaise.
C'est une musicienne, premier prix de piano du Conservatoire National de Musique, elle crée le premier orchestre féminin avant de devenir Chef de chant à l'Opéra.

Liberté Morté

Liberté Morté (1919-1989)
Fille d'un Franc-maçon républicain espagnol exilé en France, elle est initiée en mai 1939 à la loge Thébah. Grâce à son engagement et à son rayonnement, elle transmet sa foi en la liberté aux sœurs de l'obédience, mais aussi dans ses fonctions de professeur d'espagnol, à celles et à ceux qui cherchaient à acquérir la maîtrise d'eux-mêmes.
Elle est élue trois fois Grande Maîtresse, la première fois, à 33ans. C'est elle qui reçoit la patente du Rite Français des mains du Grand Maître du Grand Orient, Fred Zeller.
Elle participe à la fondation de 7 loges et contribue à la création des 2 premières loges espagnoles, à Barcelone et à Madrid.