Cohn-Bendit et Besancenot s'affrontent sur l'Europe et les services publics

PARIS (AFP) — Daniel Cohn-Bendit, tête de liste en Ile-de-France d'Europe-Ecologie pour les européennes de juin, et Olivier Besancenot, porte-parole du NPA, opposent leurs points de vue sur l'Europe et les services publics, dans une interview croisée à L'Express à paraître jeudi.

A M. Besancenot, numéro trois sur la liste NPA en Ile-de-France qui souhaite "établir en Europe un service public bancaire unique, qui ait le monopole du crédit, sous le contrôle des salariés et des usagers", M. Cohn-Bendit répond: "nous l'avons connu dans les pays socialistes: ça a été la catastrophe que l'on sait! Le slogan +contrôle par le peuple+ ne veut rien dire".

Rejetant les modèles "capitalistes ou bureaucratiques où une minorité d'individus décide", M. Besancenot se prononce "pour un troisième modèle, où la majorité déciderait pour elle-même". Mais "ce sont des majorités qui ont élu Sarkozy ou Berlusconi, cela peut paraître révoltant mais c'est ainsi. On ne peut pas faire le bonheur des peuples contre les peuples", lui lance l'eurodéputé Verts.

Quand M. Besancenot voit une "impasse" dans les dérégulations des services publics qui "se traduisent par des suppressions d'emplois et des hausses de tarifs", M. Cohn-Bendit explique que "le problème, c'est qu'on a des monopoles de producteurs d'électricité qui ont complètement bloqué la production d'énergie autour du nucléaire".

"On ne pourra pas sortir du nucléaire en France sans en finir avec le monopole d'EDF", selon M. Cohn-Bendit, pour qui il faut "des services publics d'intérêt régional". "C'est un gros désaccord entre nous", lance le postier de Neuilly, favorable à un "service public européen de l'énergie".