Fiches techniques

reproduction

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Principe

Durant les jours courts (automne et hiver) certaines 
juments  ne  présentent  plus  d’ovulation (émission 
d’un  ovocyte  conduisant  à la  fécondation),  la 
jument est en « inactivité ovarienne hivernale ».
Néanmoins,  elle  peut,  pendant  cette  phase, 
présenter 

des

comportements 

de 

chaleur 

n’aboutissant  pas  à une  ovulation.  Durant  cette 
phase  hivernale,  l’organisme  privilégie  l’énergie 
alimentaire  disponible  pour  les  fonctions  de  survie 
au détriment des fonctions de reproduction.

• Les  variations  de  la  longueur  du  jour  ou 
« photopériode » agissent  via  une  hormone,  la 
mélatonine, produite  uniquement  la  nuit    par  la 
glande pinéale, dans le cerveau. 

La  photopériode  est  le  synchroniseur  du  rythme 
annuel  endogène  de  reproduction de  la  jument; 
c’est à dire qu’elle règle une ou plusieurs horloges 
cérébrales  permettant  la  mise  à

jour  d’un 

calendrier endogène. 

• Au  printemps, au  moment  de  l ’accroissement 
de  la  durée  des  jours,  la  cyclicité  se  rétablit 
conduisant  à  des  ovulations  environ  tous  les  21 
jours, l’ovulation étant précédée de l’acceptation de 
l’étalon  (chaleur).  Dans  quelques  cas,  au  moment 
de  l’installation  de  la  cyclicité  (période  de 
transition),  la  jument  peut  montrer  des  chaleurs 
longues sans ovulation. 

Lorsque  la  jument  a  présenté  une  inactivité 
ovarienne  hivernale,  seulement  4  à  5  cycles  ou 
chaleurs seront exploitables par  saison  celles-ci 
commençant  en  mai  pour  se  terminer  en 
septembre,  le  premier  cycle  de  l’année  étant 
difficile à utiliser.

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La mise sous lumière

FACTEURS 

INFLUENÇANT 

L’ACTIVITÉ 

OVARIENNE

Dans  l’espèce  équine,  des  résultats  récents 
démontrent  que  l’inactivité  ovarienne  est  favorisée 
à  l’automne  par  un  état  nutritionnel  déficitaire. 
Cet  état  peut  être  dû  soit  à  de  mauvaises 
conditions  nutritionnelles,  soit  à  l’allaitement  d’un 
poulain durant l’été précédent. 

La durée de l’inactivité ovarienne  varie de zéro 
à  8  mois en  fonction  de  l’état  nutritionnel  des 
juments.  Environ  60%  des  juments  adultes,  plutôt 
grasses,  non  allaitantes  l’été  précédent  ne 
présentent  pas  d’inactivité  ovarienne  hivernale  ; 
elles  sont  donc  en  permanence  cyclées  et 
présentent 12 à 13 cycles utilisables par an.

La  photostimulation

artificielle  des  juments 

maigres  est  inefficace.  Un  état  d’engraissement 
suffisant doit être maintenu ou obtenu à l’automne 
(note d ’état 2 à 3 sur 5, Cf fiche « État corporel »), 
pour pouvoir rendre la photostimulation efficace.

La  prise  de  poids,  la  mise  à l’herbe,  une 
complémentation 

alimentaire 

ainsi 

qu’une 

alimentation  composée  de  protéines  de  haute 
qualité sont  des  éléments  favorisant  l’avancée  de 
la  première  ovulation.  Une  alimentation  riche  en 
hiver  n ’est  pas  suffisante  pour  modifier  l ’horloge 
interne déclenchant l ’activité ovarienne.

Librairie des Haras nationaux

Les écuries du Bois 61310 LE PIN AU HARAS

Tél : 02 33 12 12 27 / Fax : 02 33 39 37 54

librairie@haras-nationaux.fr

www.haras-nationaux

Dans la nature, le poulain naît quand les conditions climatiques et 
nutritionnelles sont les plus favorables, c ’est à dire au printemps. 
La  durée  de  gestation  chez  la  jument  étant  de  11  mois,  l’espèce  a 
développé une stratégie l’amenant à se reproduire durant les jours 
longs  précédant  la  mise-bas.  Le  cerveau  de  la  jument  d’après  les 
informations  provenant  de  l’environnement  gère  la  saison  de 
reproduction.

La photostimulation consiste à appliquer à la 
jument  une  photopériode  artificielle  d’été 
alors que nous sommes en hiver,  de manière 
à  avancer  sa  période  de  reproduction. 
Sachant qu’une génération prend 1 an au 1er 
janvier,  il  est  avantageux  pour  certains 
poulains  (concours,  course,  vente)  de  naître 
tôt dans l’année.

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Auteurs : 

P. DOLIGEZ / D. GUILLAUME 

Septembre 2005

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Certains  états  physiologiques  liés  à  un  déficit 
alimentaire,

peuvent  accroître  la  durée  de 

l’inactivité ovarienne :

• les juments allaitantes la saison précédente et 
ayant subi le stress du poulinage peuvent être en 
déficit énergétique.

• les  juments  de  race  rustique,  élevées  en 
milieu  naturel  ayant  un  déficit  en  nutriments 
pendant les mois de sécheresse.

• les  juments  sortant  de  l ’entraînement en 
raison du travail intensif.

• les jeunes juments (2-3 ans) en croissance.

Les  températures  froides au  printemps  ont 
tendance à retarder la première ovulation.

Préparation  à la  mise  à la 
reproduction

La  décision  de  mettre  à la  reproduction  une 
jument  doit  impérativement  être  prise  avant  le 
mois d’octobre de l’année qui précède la mise à la 
reproduction. 

Pour les juments vides, il faut : 

• en  octobre  si  la  jument  est  très  maigre,  la  faire 
regrossir  :  vermifugation  (cf.  fiche  technique  
« Parasitisme ») et ration adaptée.

• en  novembre,  pour  les  juments  âgées,  il  est 
vivement  conseillé de  vérifier  l’état  de  l’utérus. 
Une  inflammation  de  celui-ci  nuirait  gravement  à
la  fertilité de  la  jument.  Le  cas  échéant,  elle  doit 
être  traitée  (cf.  fiche  technique  « hygiène  de  la 
monte- jument »).

• en  décembre  appliquer  le  traitement  de 
photostimulation.

Si  la  jument  est  pleine  et  doit  pouliner  très  tôt 
avant le 15 avril, il est souhaitable de la mettre 
sous  lumière  de  façon  à avancer  le  rythme  de 
reproduction et éviter un retour à l ’inactivité après 
la chaleur de lait.

Mise sous lumière

Le  traitement  lumineux  consistera  à allonger 
artificiellement  la    durée  du  jour  en  hiver  pour 
mimer  l ’éclairement  du  printemps  et  avancer  la 
date des premières chaleurs avec ovulation avant 
le  15  avril,  ce  qui  offre  1  ou  2  chances  de 
fécondation en plus.

Pour  être  le  plus  efficace  possible,  le  traitement 
doit  commencer  en  décembre,  rien  ne  sert  de 
commencer  avant.  En  effet  la  jument  doit  subir 
une certaine période de jours courts (automne)
pour être réceptive à une photostimulation. S’il est 
débuté après, il perd de son efficacité.

Commencer  vers  le  20  décembre (jour  le  plus 
court 

de 

l’année), 

le 

traitement 

de 

photostimulation  peut  être  interrompue  35  jours 
après,  soit  début  février,  sans  perdre  de  son 
efficacité.    La  première  ovulation  est  attendue 
70 jours après le début du traitement.

La durée d’éclairement journalière optimum est de 
14h30 de lumière par jour. 

Par exemple 

• éclairage le matin de 7h00 à 10h00 et le soir de 
17h  à 21h30  en  heures  d’hiver.  Les  incidents 
(oublis  non  fréquents  d’allumage  le  matin  ou 
d’extinction le soir) ont très peu de conséquences 
sur  l’efficacité du  traitement  qui  ne doit  pas  être 
arrêté. 

Généralement  une  intensité  lumineuse  de 100 

Lux est  utilisée  (lampes  à  incandescence  de  200 
W  ou  deux  tubes  néons  par  box)  mais  10  lux 
suffisent (lampe à incandescence de 25 W). Il est 
conseillé  pour  chaque  type  de  box  ou  stabulation 
de  vérifier  l ’intensité  lumineuse à  hauteur  des 
yeux de la jument (à  l ’aide d ’un lux-mètre).

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Auteurs : 

P. DOLIGEZ / D. GUILLAUME 

Septembre 2005

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Les écuries du Bois 61310 LE PIN AU HARAS

Tél : 02 33 12 12 27 / Fax : 02 33 39 37 54

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Anoestrus

Cyclicité

Photopériode naturelle

35 jours longs d’éclairement 
artificiel

Jours longs

jusqu’à l’été

Hiver

Durée de l’éclairement

journalier en heure

Cyclicité avancée

Été

Taux  de progestérone
traduisant la succession
des ovulations, donc
mettant en évidence la

période d’activité