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Le tabagisme au Canada : survol

L'Enquête de surveillance de l'usage du tabac au Canada 2001

L'Enquête de surveillance de l'usage du tabac au Canada (ESUTC) a été élaborée pour fournir à Santé Canada et à ses partenaires des données à jour, fiables et continues sur l'usage du tabac et les questions connexes. Elle a comme premier objectif de suivre les changements dans l'usage du tabac et le nombre de cigarettes fumées, notamment chez les 15 à 24 ans, qui sont les plus susceptibles de commencer à fumer.

Ces constatations sont fondées sur des entrevues réalisées par Statistique Canada entre février et décembre 2001. Le présent feuillet de renseignements offre un aperçu des constatations pour 2001, y compris les dernières tendances concernant le tabagisme, une comparaison des progrès entre les provinces, et certaines données nouvelles sur les croyances au sujet des cigarettes « légères » ou « douces ».

Tous les feuillets de renseignements de l'ESUTC et les tableaux supplémentaires, qui représentent trois années complètes de collecte de données depuis février 1999, sont disponibles sur le site Web du Programme de la lutte au tabagisme de Santé Canada.

Une brève description de la conception et des méthodes de l'enquête se trouve à la fin du présent document.

Tendances relatives au tabagisme 

Le tabagisme au Canada continue de régresser. Plus précisément, en 2001, seulement 22 % des Canadiens de 15 ans et plus fumaient (quotidiennement ou occasionnellement), en comparaison de 35 % en 1985.

Les taux de tabagisme chez les 15 à 19 ans, qui ont augmenté au début des années 1990, continuent de diminuer (figure 1). Les résultats pour 2001 indiquent que 22,5 %* des adolescents de 15 à 19 ans se sont déclarés fumeurs actuels. Cela représente 24 % des filles à l'âge de l'adolescence et 21 % des garçons.

Bien que la prévalence du tabagisme chez les jeunes adultes de 20 à 24 ans ait aussi diminué, elle demeurait, à 32 %, plus élevée que chez n'importe quel groupe d'âge en 2001 (figure 1). Entre 1985 et 2001, la plus importante diminution du tabagisme chez les 20 à 24 ans est survenue chez les jeunes femmes, la prévalence passant chez elles de 45 % en 1985 à 29 % en 2001. Le taux chez les jeunes hommes de 20 à 24 ans a aussi régressé quelque peu au cours de la même période, passant de 41 % à 35 %. En 2001, le groupe chez lequel la présence d'un fumeur était la plus probable était celui des jeunes hommes de 20 à 22 ans, où la proportion de fumeurs atteignait 36 %.

Figure 1 - Tendances relatives au tabagisme
Fumeurs actuels*, par âge, Canada, 1985-2001

Sources : Enquête sociale générale, 1985, 1991; Enquête sur le tabagisme au Canada, Cycle 1, 1994; Enquête sur la santé de la population, 1996-1997; Enquête de surveillance de l'usage du tabac au Canada, 1999-2001
* Fumeurs actuels = fumeurs quotidiens + fumeurs occasionnels

L'accent mis sur les jeunes dans l'ESUTC permet de regarder de plus près les différences dans les taux de tabagisme au sein de ce groupe d'âge critique (figure 2). En 2001, 18 % des 15 à 17 ans fumaient, comparativement à 29 % des 18 et 19 ans. L'examen de ces groupes d'âge plus serrés révèle des écarts spectaculaires dans le comportement des garçons et des filles à l'égard du tabac. Chez les 15 à 17 ans, les filles ont plus de chances de fumer que les garçons (21 % contre 16 % en 2001), tandis que chez les 18 et 19 ans, la prévalence du tabagisme est plus élevée chez les garçons (31 % contre 28 %). L'écart entre les jeunes hommes et les jeunes femmes de 20 à  24 ans est encore plus prononcé (35 % contre 29 %). La figure 1 illustre les taux de tabagisme traditionnellement plus élevés chez les jeunes adultes de 20 à 24 ans qui persistent depuis 1985.

Figure 2 - Différences d'âge et de sexe dans l'usage du tabac
Fumeurs actuels*, par âge et sexe, Canada, 2001

  Source : Enquête de surveillance de l'usage du tabac au Canada, 2001
* Fumeurs actuels = fumeurs quotidiens + fumeurs occasionnels

Taux de tabagisme provinciaux

En 2001, les taux de tabagisme chez les Canadiens de 15 ans et plus étaient les plus bas en Colombie-Britannique (17 %) et en Ontario (20 %). Les taux dans les autres provinces variaient entre 24 % et 26 %. Les plus importantes diminutions des taux provinciaux depuis 1985 sont survenues à l'Île-du-Prince-Édouard, en Colombie-Britannique et au Québec (figure 3).

Figure 3 - Changements dans l'usage du tabac par province
Fumeurs actuels*, 15 ans +, par provinces, Canada, 1985 et 2001

Sources : Enquête sociale générale, 1985; Enquête de surveillance de l'usage du tabac au Canada, 2001
* Fumeurs actuels = fumeurs quotidiens + fumeurs occasionnels

Caractéristiques de l'usage de la cigarette

En 2001, la vaste majorité (83 %) des Canadiens qui fumaient le faisait quotidiennement, le fumeur quotidien consommant en moyenne 16,2 cigarettes par jour. Les fumeurs quotidiens ont dit fumer plus de cigarettes par jour que les fumeuses quotidiennes (17,1 contre 15,0). Par groupe d'âge, les fumeurs quotidiens de 45 à 64 ans étaient ceux qui fumaient le plus, avec une moyenne de 17,9 cigarettes par jour.

En général, les cigarettes à rouler soi-même étaient beaucoup moins populaires que les cigarettes manufacturées en 2001, seulement 9 % des fumeurs les utilisant « toujours » ou « habituellement ». L'utilisation de ces cigarettes n'était importante qu'à Terre-Neuve- et-Labrador (43 %) et chez les hommes de 65 ans et plus (23 %).

Les jeunes fumeurs : quand commencent-ils à fumer et où se procurent-ils des cigarettes?

La prévalence du tabagisme chez les adolescents et les jeunes adultes depuis 1985 (figure 1) illustre la difficulté de prévenir l'initiation au tabac dans la jeunesse. Des données antérieures de l'ESUTC ont révélé que 85 % des fumeurs avaient déjà commencé à fumer par habitude à l'âge de 18 ans. Toutefois, les Canadiens au début de la vingtaine qui ont commencé à fumer après l'âge de 19 ans sont maintenant nombreux au Canada. Heureusement, les données d'autres enquêtes comme l'Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP) de 1994-1995 permettent également de croire que plus vieux un fumeur commence à fumer par habitude, moins il a de la difficulté à cesser de fumer plus tard. En fait, l'analyse de l'ENSP de 1994-1995 a révélé que 18 % des fumeurs qui ont commencé à fumer à l'âge de 13 ans ou moins ont cessé de fumer dans les 10 ans qui ont suivi, comparativement à 42 % de ceux qui ont commencé à fumer à 20 ans ou plus. Cette tendance est particulièrement évidente chez les femmes.

La plupart des jeunes fumeurs de 15 à 17 ans ont indiqué obtenir leurs cigarettes, la plupart du temps, en les achetant à un magasin quelconque (60 %). Chez les 15 à 17 ans qui ont indiqué ne pas habituellement acheter leurs cigarettes à un magasin, 40 % l'avaient quand même fait au moins une fois au cours de l'année précédente. Seulement 46 % de ces jeunes fumeurs s'étaient fait demander leur âge lorsqu'ils avaient acheté des cigarettes « au cours de l'année précédente ».

Cigarettes « légères » et « douces »

Dans l'ensemble, les fumeurs préféraient les cigarettes étiquetées « légères » ou « douces » (65 %) aux cigarettes étiquetées « régulières » (35 %). Les fumeurs de cigarettes légères et douces fumaient moins de cigarettes par jour en moyenne, c'est-à-dire de 15,3 à 15,6 par jour comparativement à 17,4 pour les fumeurs de cigarettes régulières.

Ce sont surtout les fumeurs de 45 à 64 ans ou de 15 à 17 ans qui préféraient les cigarettes étiquetées « régulières ». Les différences quant à cette préférence d'un sexe à l'autre n'étaient pas significatives. 

Presque les deux tiers des fumeurs adultes de 25 ans et plus préféraient les cigarettes légères ou douces, 39 % optant pour les étiquettes « légères » ou « douces » et 26 % portant leur choix sur les « extra ou ultra légères » ou les « extra ou ultra douces ». Un peu plus des deux tiers des jeunes fumeurs de 15 à 24 ans fumaient des « légères » ou « douces » (44 %) ou des « extra ou ultra légères » ou « extra ou ultra douces » (23 %). 

Les stades d'évolution de l'habitude tabagique variaient également selon le type de cigarettes fumées. Les cigarettes dites « légères » ou « douces » étaient préférées par 73 % de ceux qui se préparaient à cesser de fumer et 67 % de ceux qui étaient en train de cesser de fumer, comparativement à 59 % des fumeurs qui ne songeaient même pas à renoncer au tabac. En revanche, les cigarettes étiquetées « régulières » étaient fumées par 41 % des fumeurs qui ne songeaient pas à cesser de fumer, en comparaison de 27 % de ceux qui se préparaient à cesser de fumer et à 33 % de ceux qui étaient en train de le faire.

De juillet à décembre 2001, l'ESUTC a demandé aux 63 % de fumeurs qui préféraient les cigarettes légères ou douces pourquoi ils fumaient ces cigarettes. Un fumeur sur trois (34 %) croyait qu'il inhalait ainsi moins de goudron, et un sur quatre (22 %) croyait que ces cigarettes étaient moins dangereuses que les cigarettes régulières pour sa santé.

En plus, un fumeur sur cinq (19 %) de cigarettes légères ou douces croyait « qu'il réduisait ainsi les risques sans vraiment arrêter de fumer ». Les hommes de 45 à 64 ans (36 %) étaient deux fois plus susceptibles que ceux de 15 à 44 ans de penser ainsi. Cette croyance était aussi beaucoup plus populaire en Ontario (29 %) et chez les personnes plus instruites (32 % des diplômés universitaires par rapport à 17 % des personnes qui n'avaient pas fini leur secondaire). 

Les croyances au sujet des risques pour la santé étaient légèrement différentes chez les jeunes de 15 à 24 ans de ce qu'elles étaient chez les adultes de 25 ans et plus. Dans l'ensemble, 21 % des fumeurs adultes de cigarettes étiquetées « légères » ou « douces » croyaient « qu'ils réduisaient ainsi les risques sans vraiment arrêter de fumer », alors que seulement 9 % des jeunes fumeurs de 15 à 24 ans étaient de cet avis.