Ripostes
Le président algérien vient d’être distingué par le prix Louise-Michel, décerné par le Centre d’études politiques et de sociétés de Paris. Ce prix, qui lui a été remis au cours d’une cérémonie à Alger en présence du corps diplomatique accrédité dans la capitale
algérienne, est attribué chaque année à une personnalité politique pour « les vertus de dialogue, de démocratie, de développement et de paix ». Quand on sait que le journaliste Mohamed Benchicou, auteur
de Bouteflika, une imposture algérienne, est en prison depuis le 14 juin 2004 et que son journal, le Matin, a cessé de paraître, que d’autres journalistes du même journal, comme Hassane Zerrouky, également journaliste à l’Humanité, le chroniqueur de Liberté Ali
Dilem risquent la prison et qu’une publication comme le Soir d’Algérie est menacée d’interdiction, ce prix
décerné au chef de l’État algérien est une plaisanterie de mauvais goût. Qui plus, c’est une insulte à celle
qui a symbolisé l’esprit de la Commune de Paris. Doté d’un tel sacre, Abdelaziz Bouteflika, pourtant mis à l’index par de nombreuses ONG de défense des droits de l’homme, ne peut que s’estimer encouragé dans sa politique répressive envers la presse et ses opposants démocrates.
Meriem Djebari