Des idées pour sortir

Samedi, 10 Octobre, 2009
L'Humanité

Bons plans <P>« We Want Miles », prodigieuse exposition consacrée au génie Miles Davis grâce à l'abnégation du commissaire Vincent Bessières, jalonnée </P> <P>de concerts et films, </P> <P>du 16 octobre au 17 janvier, au musée de la Musique (tél. : 01 44 81 44 84), parc </P> <P>de la Villette. En parallèle, on lira le pavé de 524 pages, Miles Davis, 80 musiciens témoignent, par Franck Médioni (Actes Sud, 45 euros), de Ralph Alesi </P> à Mike Zwerin, en passant par Lubat, Shepp, Shorter.

Temps d'images

Festival. Ferme du Buisson. De dimension européenne à l'instar d'Arte (son essentiel instigateur), le festival Temps d'images place l'image au centre de ses désirs. La Ferme du Buisson, scène nationale de Marne-la-Vallée, a également porté sur les fonts baptismaux ce rendez-vous attentif aux formes contemporaines qui opèrent une transversalité entre l'image et d'autres disciplines. Depuis 2005 se sont déroulés plus de 50 chantiers. L'édition 2009 explore le rapport entre l'image et le son. Parmi les créations labellisées Temps d'images, celle de Chiara Guidi, l'Ultima volta che vidi mio padre (notre photo), interprétée par dix actrices, déploie une approche singulière (le 10, à 21 h 15 ; le 11, à 19 h 30). C'est le dessin animé qui a déterminé le scénario. Sur scène, quand les dix actrices, qui interprètent les dessins animés, sont plongées dans le noir, le son prend le relais. Les interactions engendrent des effets insoupçonnés. Moment fort de Temps d'images, l'annuelle Nuit curieuse (le 10, à 22 h 30) propose danse et vidéo, installations et d'étonnants délices : massages, domino humain, ateliers nez et chocolat, Jacuzzi en plein air... Des frissons qui valent le déplacement... et l'enchantement.

Les 10 et 11 octobre, 8e Temps d'images,

à Marne-la-Vallée. Tél. : 01 64 62 77 77.



Diatribe créole

Théâtre. La Villette. Le cycle Théâtres créoles se conclut avec la pièce Comme deux frères, interprétée par la compagnie guadeloupéenne Siyaj. José Exélis a mis en scène le texte de Maryse Condé, récemment distinguée d'un prix spécial lors de la remise des Trophées des arts afro-caribéens au Châtelet. Deux amis d'enfance, en prison, partagent rêves et révolte, que la geôle n'a pas encore annihilés. Mais le désespoir vient squatter leur mental. Comment scier des barreaux invisibles, lorsque la société vous oublie ? Maryse Condé a signé une diatribe contre le système dominant, dont la force d'humiliation n'est pas moins avilissante en Guadeloupe qu'en métropole.

Le 10 octobre, à 20 h 30,

Comme deux frères, Cie Siyaj,

Grande Halle de la Villette.

Tél. : 01 40 03 75 75.



Brûlots

Poésie. Paris. Deux spectacles à la Maison de la poésie. D'une part, pour Darwich, deux textes, mis en scène par Mohamed Rouabhi : celui-ci a choisi de sonder Discours de l'Indien rouge et Une mémoire pour l'oubli, après avoir redécouvert « la beauté aveuglante » de la plume de Mahmoud Darwich. D'autre part, V. (sous-titré Si l'on profane les morts, les morts se vengeront), long poème écrit en 1985 par le Britannique Tony Harrison, s'élève avec force, entre cri surgi des entrailles et brûlot politique. Texte en français de Jacques Darras, mise en scène de Claude Guerre, musique de Jean-Philippe Dary, création vidéo de Kanika Langlois et Tobias Brahmst. On se laisse ballotter entre intensité théâtrale, performance rock et sound system.

Darwich, deux textes, jusqu'au 22 novembre ;

V., du 16 octobre au 22 novembre.

Maison de la poésie, tél. : 01 44 54 53 00.

Souffle nouveau

Festivals. CareFusion & co. Bon vent au CareFusion Jazz Festival Paris (ex-JVC Jazz), dont le nouveau mécène respecte l'identité originelle : le jazz sous toutes ses formes en onze lieux parisiens, avec une place privilégiée aux défricheurs actuels, notamment les artistes de la scène hexagonale. Par un tel mécénat, Jean-Noël Ginibre (de Loop Productions), tête pensante de la manifestation, inscrit celle-ci dans la série mondiale de festivals prévus à New York, Monterey, Chicago, Sydney, et dont Paris constitue une étape capitale. J.-N. Ginibre a tenu à associer son festival à la campagne internationale de CareFusion sur la sécurité sanitaire, car, précise-t-il, « le jazz s'adresse au corps comme à l'esprit et véhicule des messages de paix et d'unité ».

Accueillant le trio Corea/Clarke/White (le 20), le Grand Rex rouvre, en 2009, ses portes au festival qui, de plus, investit deux nouvelles salles, la dynamique Maroquinerie (les 20 et 21, Anthony Joseph) et le Théâtre de la Traversière. Souvent entendu avec Michel Portal, Sylvain Luc (notre photo), guitariste aux cordes parmi les plus sensibles, fêtera la participation de ce théâtre (les 20 et 21), après avoir joué dans le cadre de la saison Hyères Jazz Festival. En solo comme dans son double CD, Standards, dont il égrènera les perles, il recevra des invités surprises. Son inventivité arpente une vaste géographie sonore : le Brésil via Baden Powell (Berimbau), hommage à Michael Jackson (Stranger In Moscow), Ferrat (la Montagne), Miles (Shout), Catherine Ringer (Andy), Lennon (Yesterday), Coltrane (Giant Steps)... L'enchaînement des plages, bien pensé, et l'univers profondément original que forge Sylvain Luc contribuent à la cohésion de l'album. Frissonnante ou funky, allant de tensions au relâchement, la guitare du Basque, qu'elle soit acoustique ou électrique, a l'art de débusquer le chant intérieur d'une composition.

Le CareFusion Festival honore les souffleurs. De formidables saxophonistes, au Sunside : Walter Smith III (les 18 et 19) offrira la primeur de son CD, Live in Paris, paru chez Space Records, tandis que Raphael Imbert (le 22) revisitera son album NY Project, enregistré à New York avec Joe Martin (basse) et Gerald Cleaver (batterie). Sur ses partitions, une de Duke et une de Trane, Imbert élabore, sans instrument harmonique, des atmosphères mouvantes, où les mélodies s'embrasent, les turbulences urbaines se déchaînent et se dissolvent dans la transe. Fort attendu, Branford Marsalis (le 22, La Cigale) puisera probablement au répertoire de son CD, Metamorphosen (Marsalis Music/Universal), avec son quartette, le batteur Justin Faulkner remplaçant Jeff Watts.

Enfin, courez au magnifique concert gratuit, à Radio France, studio Charles-Trenet. Le 10, le saxophoniste Éric Barret se produira avec Jacques Pellen, en duo, puis le violoniste Pierre Blanchard, dont Thomas Dutronc a révélé l'immense talent au grand public, mettra le feu, avec Quartet Appassionato.

CareFusion Jazz Festival Paris, du 16 au 24 octobre ;

tél. : 0892 707 507 et 01 46 21 08 37.

S. Luc, aussi : 15 octobre, Hyères ; 17 décembre, Triton,

les Lilas (tél. : 01 49 72 83 13).

W. Smith III, ainsi que Pharoah Sanders : 15 octobre, Nancy Jazz Pulsations (tél. : 03 83 35 40 86).

En octobre : le 10, E. Barret/J. Pellen, P. Blanchard Appassionato, « Jazz sur le vif », gratuit en réservant

au 01 56 40 15 16 ; diffusé les 24 et 31, à 23 h 01,

dans le Bleu, la nuit, de Xavier Prévost.

Joyaux à (s') offrir : Sylvain Luc, double CD Standards (Dreyfus/Sony) ; Raphael Imbert, CD NY Project

(Zig-Zag Territoires/Harmonia Mundi).

Fara C.

dans votre quotidien du 2 Mai 2016
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Du 28 Avril au 4 Mai 2016

Jean Ortiz
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Historien , spécialisé dans l’histoire du PCF. Directeur de Regards. Dernier livre : l’identité c’est la guerre.