Envoyer Imprimer Réagir Politique - Article paru
le 8 décembre 2001
Envoyer à un ami







code

modération à priori

Ce forum est modéré à priori : votre contribution n'apparaîtra qu'après avoir été validée par un administrateur du site.

Un message, un commentaire ?

(Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.)

Qui êtes-vous ? (optionnel)

Social. Un rassemblement national des salariés du textile a réuni plus de 1 500 salariés le 5 décembre à Autun

Mobilisation pour l’avenir du textile.

De notre envoyé spécial.

Plus de 1 500 salariés de la branche textile-habillement-cuir ont manifesté, le 5 décembre, à Autun (Saône-et-Loire), à deux jours de la réunion du comité d’entreprise de Dim, dont l’ordre du jour est la décision de la direction de fermer trois sites : Ruitz (Pas-de-Calais), Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire), et Arcis-sur-Aube : 550 emplois menacés… Les manifestants, venus par cars de toute la France, répondaient à un appel de la Fédération CGT du textile-habillement-cuir et de l’Union départementale CGT de Saône-et-Loire. Les personnels de toutes les marques qui ont fait parler d’elles, ces temps derniers, se sont retrouvés dans les rues de l’ancienne ville romaine : les Bata, les Boyé, les Peau Douce, les ex-Davanlay-Lacoste, les Cellatex, les Well, les Setila, les Rosy, les CTM, les Howmet, les Rouleau-Guichard ; venus de Roubaix-Tourcoing, Valence, Le Creusot, Carcassonne, Toulouse, du Cher, de l’Aube, de l’Indre. S’y ajoutaient les " anciens " : ceux de Myrys (Limoux) qui ont lutté, six ans durant, contre la fermeture de leur usine, et qui poursuivent aujourd’hui le combat afin que les chômeurs retrouvent du travail et que leur région soit réindustrialisée ; ceux, aussi, de la SARL-Hellemmes, dernière filature de l’agglomération lilloise aujourd’hui fermée.

Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, et Christian Larose, avant de participer à cette marche, puis à un meeting-débat dans la salle de l’Hexagone, avaient tenu une conférence de presse. Le secrétaire général de la Fédération THC-CGT dressait un tableau de la situation actuelle dans la branche (encore 300 000 salariés dans le pays) : " On compte aujourd’hui, en France, trente-huit " plans sociaux " ; au cours de l’an 2000, en Europe, on a perdu 70 000 emplois ; 4 000 entreprises ont fermé leurs portes ; rien n’est fait pour trouver des solutions pour les personnes licenciées ; il y a lieu de s’inquiéter pour elles ; lieu, aussi, de s’inquiéter, surtout en amont, face à une stratégie industrielle fondée sur la recherche des prix de revient les plus bas, qui mène à la délocalisation et à la course vers les pays à bas salaires ; rien ne laisse espérer que les choses puissent changer demain ; c’est une politique industrielle de renoncement. "

Pourtant, a-t-il fait valoir, " le textile français bouge, évolue ; la part traditionnelle du textile cède chaque jour un peu plus la place aux " tissus techniques " permettant des applications nouvelles dans la santé, l’aéronautique, le BTP, l’automobile, la chimie, etc. " Et d’évoquer toute la gamme de ces nouveaux produits : " Il y a dix ans, leur marché était de l’ordre de 5 % ; il atteint désormais 25 %. " Pourtant, a-t-il encore ajouté, " au cour de nos industries, le secteur du luxe qui rayonne sur plusieurs branches emploie quelque 22 000 salariés et engrange des bénéfices colossaux ".

Et Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, de souligner : " Nous voulons agir sur la situation de l’emploi ; nous voulons pouvoir contester un certain nombre de décisions stratégiques présentées par les groupes, dès lors que les seuls critères de rentabilité financière les " justifient ". Nous voulons pouvoir contester cette espèce de droit divin économique des groupes à faire la pluie et le beau temps sur des localités ou des départements. Nous voulons intervenir auprès des pouvoirs publics, afin que nous soit reconnu un droit d’intervention sur les questions économiques. Parallèlement, nous voulons, sur le plan social, obtenir de nouvelles garanties. Il s’agit de faire en sorte que les salariés ne soient plus considérés comme des matricules qu’on utilise lorsque l’on en a besoin et que l’on jette ensuite. C’est ce qui nous fait militer en faveur d’un nouveau statut du travail salarié qui prendrait en compte la sécurité ; un statut garantissant la formation continue, permettant aux salariés de faire face aux aléas économiques, mais aussi d’avoir des projets personnels dans différentes filières professionnelles. "

" De ce point de vue, avait ajouté le secrétaire général de la CGT, la filière textile peut être considérée comme représentative de ces besoins nouveaux. La moitié des emplois ont disparu, et suivant les règles mises en ouvre dans le secteur du commerce mondial, je pense au sommet de Doha, on va continuer à développer le commerce et les productions sur la base d’un dumping social. C’est le moins-disant social, celui qui coûtera le moins cher, celui qui imposera les conditions de travail les moins évoluées, la protection la plus réduite qui, dans l’avenir, fera référence et emportera les marchés de production. D’un point de vue syndical, c’est suicidaire pour l’avenir de l’humanité. Le législateur et les partis politiques ont leur responsabilité dans ce débat, puisqu’il leur appartient de définir les règles du droit public et de reconnaître, ou non aux salariés des droits qui ne leur étaient pas forcément reconnus jusqu’à présent. C’est aussi un débat à porter au niveau européen. Dès lors que nous nous trouvons dans un contexte économique où les groupes internationaux dominent, et qu’ils structurent ou déstructurent à leur gré la vie économique et sociale, la reconnaissance de droits nouveaux des salariés doit être obtenue à un niveau dépassant l’échelon strictement national. "

Jean Morawski

PUBLICITé -

LE FIL ROUGE



Fonds d'Ecrans
VidéosFête de l’Humanité 2008 : rendez-vous en semptembre

INTERACTIF -

espace privé accueil LIENS Contacts Annonceurs AIDE Mentions légales Crédits RSS Plan du site