Guide des vaccinations
Ădition 2006
Direction générale de la santé
Comité technique des vaccinations
78
La loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique fusionne le
Conseil supĂ©rieur dâhygiĂšne publique de France (CSHPF) et le Haut ComitĂ©
de la santé publique (HCSP) pour former le Haut Conseil de la santé publique.
Cette mĂȘme loi
1
précise par ailleurs que « la politique de vaccination est
Ă©laborĂ©e par le ministre chargĂ© de la santĂ© qui fixe les conditions dâimmunisa-
tion, énonce les recommandations nécessaires et rend public le calendrier des
vaccinations aprÚs avis du Haut Conseil de la santé publique ».
En France, la politique vaccinale sâappuie principalement sur les avis et
propositions du
Conseil supĂ©rieur dâhygiĂšne publique de France (CSHPF)
,
section des maladies transmissibles
2
, et du
Comité technique des vaccina-
tions
3
(CTV)
, qui est un groupe de travail permanent du CSHPF et a pour
mission de :
suivre les Ă©volutions et les perspectives nouvelles en matiĂšre de vaccins ;
élaborer la stratégie vaccinale en fonction des données épidémiologiques,
dâĂ©tudes sur le rapport bĂ©nĂ©fices/risques et le rapport coĂ»t/efficacitĂ© des
mesures envisagées ;
â
â
Ălaboration
de la politique vaccinale
1.
â Pourâ2004-2008,âdesâobjectifsâquantifiĂ©sârelatifsâauxâvaccinationsâsontâannexĂ©sâĂ âlaâloiâ:
â
â Grippeâ:âatteindreâunâtauxâdeâcouvertureâvaccinaleâdâauâmoinsâ75â%âdansâtousâlesâgroupesâĂ ârisqueâ:âpersonnesâ
souffrantâdâuneâALDâ(actuellementâ50â%),âprofessionnelsâdeâsantĂ©â(actuellementâ21â%),âpersonnesâĂągĂ©esâdeâ65âansâ
etâplusâ(actuellementâ65â%)âdâiciâĂ â2008â;
â
â MaladiesâĂ âprĂ©ventionâvaccinaleârelevantâdeârecommandationsâdeâvaccinationâenâpopulationâgĂ©nĂ©raleâ:âatteindreâ
ouâmaintenirâ(selonâlesâmaladies)âunâtauxâdeâcouvertureâvaccinaleâdâauâmoinsâ95â%âauxâĂągesâappropriĂ©sâenâ2008â
(aujourdâhui,âdeâ83âĂ â98â%).
2.
â DĂ©cretân°â97-293âduâ27âmarsâ1997,ârelatifâauâCSHPFâetâmodifiantâleâcodeâdeâlaâsantĂ©âpublique,ânotammentâlâarticleâ
R.â780-2â;âarrĂȘtĂ©âduâ20âseptembreâ2002.
3.
â ArrĂȘtĂ©âduâ15âseptembreâ2005ârelatifâauâCTV,âmodifiantâlâarrĂȘtĂ©âduâ25âseptembreâ2002.
79
proposer les adaptations en matiĂšre de recommandations et dâobligations
vaccinales, ainsi que la mise Ă jour du calendrier des vaccinations.
LâĂ©laboration de la politique vaccinale tient compte des avancĂ©es techniques
dans ce domaine (nombreuses ces derniÚres années, en particulier grùce aux
biotechnologies), de lâĂ©volution des caractĂ©ristiques Ă©pidĂ©miologiques des
maladies en France, mais aussi dans les pays Ă©trangers (du fait de la multipli-
cation des déplacements internationaux), des recommandations internatio-
nales (en particulier de lâOMS), de lâĂ©valuation du rapport bĂ©nĂ©fices/risques
des vaccinations, de lâorganisation du systĂšme de soins et de prĂ©vention.
Pour effectuer ses missions, le CTV-CSHPF sâappuie sur une expertise
pluridisciplinaire (infectiologie, pédiatrie, immunologie, microbiologie,
épidémiologie, santé publique, pharmaco-épidémiologie, médecine générale,
médecine du travail) complétée par celle des agences (Afssaps, InVS) et des
Centres nationaux de référence pour les maladies transmissibles. Son secré-
tariat technique est assuré par la Direction générale de la santé
4
(DGS). Par
ailleurs, dâautres instances interviennent dans la procĂ©dure de mise sur le
marchĂ© dâun vaccin : la Commission dâautorisation de mise sur le marchĂ©, la
Commission de transparence, le Comité économique des produits de santé
pour la fixation du prix (
voir chapitre précédent, p. 73-76
).
Le CTV et le CSHPF poursuivent leurs missions Ă lâidentique jusquâĂ la
mise en place du Haut Conseil de la santĂ© publique, qui devrait ĂȘtre effective
courant 2006.
LES VACCInAtIOnS OBLIGAtOIRES Et RECOMMAndĂES
LES VACCINATIONS OBLIGATOIRES
En population générale
Sont obligatoires les vaccinations contre la
diphtérie
, le
tétanos
et la
poliomyé-
lite
(DTPolio). Ces obligations sont prévues par les articles L. 3111-2 et L. 3111-3
du code de la santé publique.
Les textes dâapplication de ces articles prĂ©voient que cette obligation est
satisfaite aprĂšs trois injections Ă un mois dâintervalle, suivies dâun rappel avant
lâĂąge de 18 mois pour le DT, et de rappels jusquâĂ lâĂąge de 13 ans pour le vaccin
polio. Ces vaccinations sont à réaliser avant la scolarisation, comme le prévoit
lâarticle L. 3111-2 du code de la santĂ© publique 2005, qui mentionne que « la
justification doit ĂȘtre fournie lors de lâadmission dans toute Ă©cole, garderie,
colonie de vacances ou autre collectivitĂ© dâenfants ».
Tous les autres rappels font lâobjet dâune recommandation.
Depuis 1950, le
BCG
est obligatoire (article L. 3112-1 du code de la santé
publique) pour les jeunes entrant en collectivité (crÚche, assistante maternelle,
halte-garderie, Ă©cole maternelleâŠ), et au plus tard Ă 6 ans lors de la scolarisa-
â
4.
â Bureauâdesâmaladiesâinfectieusesâetâdeâlaâpolitiqueâvaccinale.
Ălaboration de la politique vaccinale
80
Guide des vaccinations
tion. En cas de risque accru dâexposition Ă la tuberculose, il est pratiquĂ© dĂšs la
naissance. Lâobligation vaccinale
5
concerne aussi certaines catégories profes-
sionnelles. Cette vaccination est trÚs différente de toutes les autres par le type
dâimmunitĂ© (cellulaire et non humorale) quâelle met en jeu et par son mode
dâadministration (intradermique et non intramusculaire ou sous-cutanĂ©e).
Ces vaccinations ont été rendues obligatoires en 1938 pour la diphtérie, en
1940 pour le tétanos, en 1950 pour le BCG et en 1964 pour la poliomyélite ;
Ă cette Ă©poque, lâincidence de ces maladies Ă©tait encore Ă©levĂ©e en France (il y
avait chaque année plus de 40 000 cas de tuberculose, environ 1 500 cas de
diphtérie et 1 000 à 5 000 cas de poliomyélite) et le niveau sanitaire général
de la population nécessitait ces mesures strictes. Une réflexion sur les obliga-
tions vaccinales est actuellement en cours.
Pour certaines professions
Dâautres obligations vaccinales concernent certaines catĂ©gories de profession-
nels
6
. Lâarticle L. 3111-4 du code de la santĂ© publique prĂ©cise quâil sâagit des
« personnels des Ă©tablissements de prĂ©vention ou de soins qui sont exposĂ©s Ă
un risque de contamination lors de leur exercice professionnel » qui doivent
ĂȘtre immunisĂ©s contre la
diphtérie,
le
tétanos,
la
poliomyélite,
la
tuberculose
et l
âhĂ©patite B.
En outre, les personnes qui exercent une activité profession-
nelle dans un laboratoire dâanalyses biomĂ©dicales doivent ĂȘtre immunisĂ©es
contre la
fiĂšvre typhoĂŻde
. Les étudiants se préparant à ces professions y sont
Ă©galement assujettis.
Depuis la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique, ces
obligations peuvent ĂȘtre suspendues par dĂ©cret pour tout ou partie de la
population, compte tenu de lâĂ©volution de la situation Ă©pidĂ©miologique et des
connaissances médicales et scientifiques.
En Guyane
En raison de la situation épidémiologique de la Guyane
,
la vaccination contre
la
fiĂšvre jaune
y est obligatoire, pour les résidents et les voyageurs (adultes et
enfants Ă partir de lâĂąge de 1 an)
7
.
Il est prĂ©vu des sanctions en cas de non-respect de lâobligation vaccinale â
amendes, refus dâinscription en collectivitĂ© dâenfants dâĂąge prĂ©scolaire â sauf
en cas de contre-indications médicales reconnues.
5.
â ArticlesâL.â3112-1âetâR.â3112-1âĂ âR.â3112-5.
6.
â Lesâtextesârelatifsâauxâobligationsâvaccinalesâprofessionnellesâsontâ:
â
â lâarticleâL.â3111-4âduâcodeâdeâlaâsantĂ©âpubliqueâ(principeâdeâlâobligationâvaccinaleâpourâlesâprofessionnelsâetâlesâĂ©tu-
diants)â;
â
â lâarrĂȘtĂ©âduâ15âmarsâ1991â(listeâdesâĂ©tablissementsâdansâlesquelsâleâpersonnelâexposĂ©âdoitâĂȘtreâvaccinĂ©)â;
â
â lâarrĂȘtĂ©âduâ23âaoĂ»tâ1991â(listeâdesâĂ©tudesâquiâimposentâuneâobligationâvaccinaleâpourâlesâĂ©tudiants)â;
â
â lâarrĂȘtĂ©âduâ26âavrilâ1999â(conditionsâdâimmunisationâdesâpersonnesâsoumisesâĂ âlâobligationâvaccinale).
7.
â DĂ©cretân°â87-525âduâ9âjuilletâ1987ârendantâobligatoireâlaâvaccinationâcontreâlaâfiĂšvreâjauneâdansâleâdĂ©partementâdeâ
Guyane.
81
LâĂtat prend en charge, en application de lâarticle L. 3111-9, les consĂ©quences
des accidents vaccinaux liés aux vaccinations obligatoires (
voir « Réparation
(Vaccinations obligatoires) », p. 98
).
LES VACCINATIONS FAISANT LâOBJET
DE RECOMMANDATIONS GĂNĂRALES
Pour suivre lâimpulsion plus rĂ©cente de la promotion de la santĂ© fondĂ©e
sur la responsabilisation individuelle, les vaccins contre les maladies infec-
tieuses infantiles apparus aprĂšs 1970 nâont pas Ă©tĂ© rendus obligatoires, mais
ont été vivement recommandés et introduits dans le calendrier vaccinal. Ces
nouvelles recommandations vaccinales font rĂ©guliĂšrement lâobjet de campa-
gnes de promotion de la vaccination.
Le vaccin contre
la coqueluche
est présenté en association avec le DTPolio,
dans la mĂȘme seringue, puisquâil doit ĂȘtre fait au mĂȘme Ăąge (pour les premiĂšres
injections) et Ă la mĂȘme pĂ©riodicitĂ©. Bien que non obligatoire, il est trĂšs large-
ment utilisé : prÚs de 97 % des enfants de 2 ans ont reçu trois doses (en 2003).
Compte tenu de la recrudescence des cas de coqueluche observée chez de trÚs
jeunes nourrissons contaminés par des adolescents ou de jeunes adultes, un
rappel est recommandé :
depuis 1998, entre 11 et 13 ans, et doit ĂȘtre pratiquĂ© avec un vaccin coque-
lucheux acellulaire, en mĂȘme temps que le troisiĂšme rappel diphtĂ©rie, tĂ©tanos
et polio ;
depuis 2004, chez les adultes susceptibles de devenir parents dans les
mois ou annĂ©es Ă venir, ou Ă lâoccasion dâune grossesse, pour les membres du
foyer non Ă jour (pĂšre et enfants : durant la grossesse de la mĂšre ; mĂšre : le plus
tĂŽt possible aprĂšs lâaccouchement).
La vaccination contre la
rougeole, les oreillons et la rubéole
est recom-
mandée de façon indifférenciée chez les garçons et les filles.
Lâaugmentation de la couverture vaccinale, depuis que le vaccin contre la
rougeole a été introduit dans le calendrier vaccinal français pour tous les nourris-
sons (en 1983), a Ă©tĂ© progressive et sâest accompagnĂ©e dâune forte diminu-
tion de lâincidence de la rougeole et, donc, dâune diminution de la probabilitĂ©
de rencontrer le virus sauvage. Ce fait, ajouté aux taux actuels de couverture
vaccinale insuffisants, voisins de 85 %, a conduit Ă la situation dâaujourdâhui,
dans laquelle un certain nombre dâadolescents et de jeunes adultes nâayant
ni rencontré le virus sauvage ni été vaccinés ne sont pas immunisés contre la
rougeole, ce qui entraĂźne un risque de survenue dâĂ©pidĂ©mies de rougeole.
Lâaugmentation de la couverture vaccinale des enfants avant lâĂąge de 2 ans
(qui doit atteindre au moins 95 %), lâadministration dâune seconde dose plus
tÎt et la vaccination des sujets réceptifs (adolescents et jeunes adultes), dont le
nombre sâest accru ces derniĂšres annĂ©es, devraient permettre Ă terme dâinter-
rompre la transmission des trois maladies. Ces mesures, proposées par la
France dans le cadre du programme dâĂ©limination de la rougeole et de la rubĂ©ole
congĂ©nitale de lâOMS, ont Ă©tĂ© approuvĂ©es par le CSHPF du 18 mars 2005.
Tous les enfants ùgés de 24 mois
devraient avoir reçu deux doses du vaccin
â
â
â
â
â
Ălaboration de la politique vaccinale
82
Guide des vaccinations
contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. La premiÚre dose est recom-
mandĂ©e Ă lâĂąge de 12 mois et la seconde entre 13 et 24 mois (respecter un dĂ©lai
dâau moins un mois entre les deux vaccinations). Cette seconde vaccination ne
constitue pas un rappel, lâimmunitĂ© acquise aprĂšs une premiĂšre vaccination
Ă©tant de longue durĂ©e. Elle constitue un rattrapage pour les enfants nâayant
pas séroconverti, pour un ou plusieurs des antigÚnes, lors de la premiÚre vacci-
nation. La seconde dose peut ĂȘtre administrĂ©e plus tard si elle nâa pu ĂȘtre effec-
tuée au cours de la deuxiÚme année.
Les enfants peuvent ĂȘtre vaccinĂ©s par un vaccin trivalent
dĂšs lâĂąge de 9 mois
(recommandĂ© en cas dâentrĂ©e en collectivitĂ©) ; dans ce cas, la deuxiĂšme dose
entre 12 et 15 mois est recommandée et suffit. Si le vaccin monovalent contre
la rougeole est utilisé avant 12 mois, deux doses de vaccin trivalent seront
ensuite nécessaires pour obtenir une immunité efficace contre les oreillons.
Les enfants de plus de 24 mois, nés en 1993 ou aprÚs
(soit entre 24 mois et
13 ans en 2006), devraient avoir reçu deux doses de vaccin trivalent.
Les personnes nées entre 1980 et 1992
et nâayant jamais Ă©tĂ© vaccinĂ©es contre la
rougeole (il sâagit des personnes ĂągĂ©es de 14 Ă 26 ans en 2006) devraient avoir
reçu une dose de vaccin trivalent. Il est nĂ©cessaire de sâassurer de lâabsence
dâune grossesse dĂ©butante et dâĂ©viter toute grossesse dans les deux mois
suivant la vaccination, en raison dâun risque tĂ©ratogĂšne thĂ©orique.
Chez les femmes nées avant 1980
(de plus de 26 ans en 2006) non vaccinées,
la
vaccination contre la rubéole
est recommandĂ©e, par exemple lors dâune
consultation de contraception ou prénuptiale ; la sérologie préalable et postvac-
cinale nâest pas utile. Cependant, si les rĂ©sultats dâune sĂ©rologie confirmant
lâimmunitĂ© de la femme vis-Ă -vis de la rubĂ©ole sont disponibles, il nâest pas
utile de la vacciner. Il est nĂ©cessaire de sâassurer de lâabsence dâune grossesse
dĂ©butante et dâĂ©viter toute grossesse dans les deux mois suivant la vaccination,
en raison dâun risque tĂ©ratogĂšne thĂ©orique.
Chez les femmes enceintes
, si la sérologie prénatale est négative ou inconnue,
la vaccination ne pouvant ĂȘtre pratiquĂ©e pendant la grossesse, elle devra lâĂȘtre
immĂ©diatement aprĂšs lâaccouchement, de prĂ©fĂ©rence avant la sortie de la
maternité
8
, ou à défaut au plus tÎt aprÚs la sortie.
La vaccination contre
lâhĂ©patite B
a dâabord Ă©tĂ© recommandĂ©e pour les
nouveau-nĂ©s de mĂšre AgHBs + et les enfants dont lâun des parents est
AgHBs +. Elle a été introduite dans le calendrier vaccinal du nourrisson, dans
le but de limiter la circulation du virus. Le rattrapage chez lâadolescent est
prĂ©vu jusquâĂ ce que les cohortes de nourrissons vaccinĂ©s aient atteint lâado-
lescence. Depuis 2002, le Conseil supĂ©rieur dâhygiĂšne publique de France
recommande la vaccination systĂ©matique de tous les enfants avant lâĂąge de
13 ans, en privilégiant la vaccination du nourrisson ainsi que la vaccination
des groupes Ă risque.
La vaccination est recommandĂ©e Ă partir de lâĂąge de 2 mois, sauf pour
les enfants nĂ©s de mĂšre antigĂšne HBs positif, chez lesquels elle doit ĂȘtre
â
â
â
â
â
8.
â CetteâvaccinationâpeutâĂȘtreâpratiquĂ©eâparâlesâsages-femmesâ;âvoirâlâarrĂȘtĂ©âduâ22âmarsâ2005âfixantâlaâlisteâdesâvacci-
nationsâqueâlesâsages-femmesâsontâautorisĂ©esâĂ âpratiquerâ(
Journal officiel
ân°â78âduâ3âavrilâ2005).
83
commencĂ©e Ă la naissance, associĂ©e, dans un site diffĂ©rent, Ă lâadministra-
tion dâimmunoglobulines anti-HBs. Un schĂ©ma vaccinal unique en trois
injections, du type 0-1-6, qui respecte un intervalle dâau moins un mois entre
la premiĂšre et la deuxiĂšme injection, et un intervalle compris entre cinq et
douze mois entre la deuxiÚme et la troisiÚme injection, est recommandé. Une
dose supplémentaire de vaccin (0-1-2-6) est conseillée pour les prématurés de
moins de 2 000 g nés de mÚre antigÚne HBs positif.
Un schéma incluant trois doses rapprochées et une quatriÚme dose un
an plus tard, peut ĂȘtre proposĂ© lorsquâune immunitĂ© doit ĂȘtre rapidement
acquise (étudiants non vaccinés des filiÚres médicales et paramédicales, départ
imminent pour un séjour prolongé en zone de moyenne ou de forte endémie).
Au-delà des trois injections de ce schéma initial, les rappels systématiques de
vaccin contre lâhĂ©patite B ne restent recommandĂ©s que dans des situations
particuliĂšres (
voir « Calendrier vaccinal 2006 : 3 et 4 »
). Pour les nourrissons
dont les parents prĂ©fĂšrent que la vaccination contre lâhĂ©patite B soit faite en
mĂȘme temps que les autres vaccins, le vaccin combinĂ© hexavalent contre la
diphtérie, le tétanos, la coqueluche (vaccin acellulaire), la poliomyélite (vaccin
inactivĂ©), lâ
Haemophilus
influenzae
de type b et lâhĂ©patite B peut ĂȘtre utilisĂ©
(
voir « Calendrier vaccinal 2006 »
).
Le vaccin contre les formes invasives de lâinfection Ă
Haemophilus influenzae
de type b
(responsables de mĂ©ningites, dâĂ©piglottitesâŠ) est recommandĂ© pour
les nourrissons et les jeunes enfants jusquâĂ 5 ans ; les formes graves de lâinfec-
tion par cette bactérie sont en effet exceptionnelles au-delà de cet ùge.
La vaccination contre les infections invasives Ă pneumocoque
avec le vaccin
heptavalent conjugué est recommandée pour tous les enfants de moins de
2 ans.
En ce qui concerne les adultes,
les recommandations concernent particuliĂš-
rement
la mise à jour réguliÚre des vaccinations
:
contre le tétanos, la poliomyélite et la diphtérie : tous les dix ans ;
contre la coqueluche avec un vaccin acellulaire, pour les adultes suscepti-
bles de devenir parents dans les mois ou années à venir ;
contre la rubéole : pour les femmes en ùge de procréer et non encore
vaccinées.
LES VACCINATIONS FAISANT LâOBJET
DE RECOMMANDATIONS PARTICULIĂRES
Pour certaines professions exposées
Ă des infections particuliĂšres, il existe
des recommandations spécifiques :
Vaccination contre la leptospirose
Vaccination contre la rage
Vaccination contre lâhĂ©patite B, contre lâhĂ©patite A
Vaccination contre la grippe
Pour certaines populations Ă risque dâexposition
:
La primovaccination contre les
infections invasives Ă pneumocoque
par
le vaccin heptavalent conjuguĂ© est recommandĂ©e pour les enfants de 24 Ă
â
â
â
â
â
â
â
â
â
â
â
â
â
Ălaboration de la politique vaccinale
84
Guide des vaccinations
59 mois prĂ©sentant une pathologie les exposant Ă un risque Ă©levĂ© dâinfection
invasive Ă pneumocoque.
La vaccination contre les
infections invasives à méningocoque C
permet
la vaccination des personnes faisant lâobjet de recommandations particuliĂšres
Ă partir de lâĂąge de 2 mois.
La vaccination
pneumococcique
et la vaccination contre la
grippe
sont
recommandées pour les personnes atteintes de maladies chroniques et les
sujets ùgés.
La vaccination contre lâ
hépatite A
est recommandée pour les patients
infectĂ©s chroniques par le virus de lâhĂ©patite B ou porteurs dâune maladie
chronique du foie et pour les homosexuels masculins.
Lors de situations particuliĂšres (voyages),
dâautres vaccins peuvent ĂȘtre
prescrits en fonction du lieu de destination. Des recommandations sanitaires
pour les voyageurs sont Ă©laborĂ©es par le ComitĂ© des maladies dâimporta-
tion et des maladies liées au voyage, groupe de travail permanent du Conseil
supĂ©rieur dâhygiĂšne publique de France (arrĂȘtĂ© du 25 septembre 2002).
Le programme de vaccination Ă rĂ©aliser doit ĂȘtre adaptĂ© Ă lâĂąge et au statut
vaccinal du voyageur, à la situation sanitaire du pays visité, aux conditions et
à la durée du séjour. Outre la mise à jour des vaccinations inscrites au calen-
drier vaccinal (diphtérie, tétanos, poliomyélite) et de celles figurant dans la
rubrique « Recommandations particuliĂšres » de ce mĂȘme calendrier vaccinal
(fiĂšvre jaune, hĂ©patite A, hĂ©patite B, typhoĂŻde), dâautres vaccinations peuvent
ĂȘtre indiquĂ©es pour certains voyageurs (encĂ©phalite japonaise, encĂ©phalite
à tiques, méningite à méningocoques A, C, Y, W135, rage). Ces vaccinations
sont détaillées dans les recommandations sanitaires pour les voyageurs,
approuvĂ©es par le Conseil supĂ©rieur dâhygiĂšne publique de France et publiĂ©es
chaque année dans le
Bulletin épidémiologique hebdomadaire
; ces recomman-
dations peuvent ĂȘtre consultĂ©es sur le site du ministĂšre de la SantĂ© et des
Solidarités.
LA MISE En ĆuVRE dE LA POLItIquE VACCInALE
LA DIFFUSION DES RECOMMANDATIONS VACCINALES
Elles sont formalisées dans le calendrier vaccinal
qui est publié au
Bulletin
officiel
du ministĂšre chargĂ© de la santĂ©, en application de lâarticle L. 3111-1 du
code de la santé publique.
Ce calendrier est repris dans le
Bulletin épidémio-
logique hebdomadaire
et dans les organes de la presse médicale :
Bulletin de
lâOrdre des mĂ©decins
, fiches du Cespharm (ComitĂ© dâĂ©ducation sanitaire et
sociale de la pharmacie française),
Dictionnaire des spécialités pharmaceutiques
,
etc. Il est également disponible sur le site Internet du ministÚre chargé de la
santé (
http://www.sante.gouv.fr
) et sur celui de lâInstitut de veille sanitaire
(
http://invs.sante.fr
).
Le
Guide des vaccinations
participe Ă lâinformation du corps mĂ©dical sur les
vaccinations.
â
â
â
â
â
â
85
Le site Internet du ministÚre chargé de la santé
comporte à la lettre « V » un
dossier « Vaccination » oĂč sont publiĂ©s, outre le calendrier vaccinal, les avis
du CTV et du CSHPF sur les vaccinations, les conseils pour les voyageurs, les
contenus des communications du ministĂšre sur les vaccins.
LES CAMPAGNES DE PROMOTION DE LA VACCINATION
Elles peuvent concerner la vaccination en général, mais aussi certaines vacci-
nations spĂ©cifiques (rougeole-oreillons-rubĂ©ole, grippeâŠ). Elles sont financĂ©es
par le Fonds national de prĂ©vention, dâĂ©ducation et dâinformation pour la santĂ©
(FNPEIS) de la Caisse nationale dâassurance maladie des travailleurs salariĂ©s
(Cnamts). Elles sâadressent au grand public, soit directement par des messages
utilisant les diffĂ©rents mĂ©dias (presse Ă©crite, tĂ©lĂ©visionâŠ), soit indirectement
par des relais (services de promotion de la santĂ© en faveur des Ă©lĂšves de lâĂdu-
cation nationale, services de Protection maternelle et infantile des conseils
gĂ©nĂ©rauxâŠ) et les mĂ©decins, qui sont destinataires de documents spĂ©cifiques.
Différents supports (brochures, plaquettes, affiches, carnets de vaccination)
sont rĂ©guliĂšrement Ă©ditĂ©s et sont disponibles sur demande Ă lâInpes.
LA RĂALISATION DES VACCINATIONS
La grande majorité des vaccinations est effectuée par les médecins libéraux,
le plus souvent généralistes ou spécialistes (pédiatres). Les sages-femmes
peuvent également prescrire et réaliser certaines vaccinations
9
.
Dans chaque département, les vaccinations obligatoires, mais aussi des
vaccinations recommandĂ©es doivent pouvoir ĂȘtre effectuĂ©es gratuitement :
par les services de Protection maternelle et infantile (PMI). La loi du
18 décembre 1989 relative à la protection maternelle et infantile définit les
missions de ces services. Ils organisent des consultations prénuptiales, préna-
tales et postnatales, des consultations et des actions de prévention médicoso-
ciales en faveur des enfants de moins de 6 ans. Les vaccinations sont assurées
lors des consultations de protection infantile (article R. 2112-3 du code de la
santé publique). Les services de PMI recueillent et traitent les données épidé-
miologiques fournies par les certificats de santé lors des examens obligatoires
de la mĂšre et de lâenfant. Les certificats de santĂ© du vingt-quatriĂšme mois et
les bilans de santé à 4 ans en école maternelle sont réguliÚrement utilisés
pour lâĂ©valuation des couvertures vaccinales. La liste de ces centres peut ĂȘtre
obtenue auprÚs des conseils généraux ou des mairies ;
par les centres de vaccination, relevant soit du conseil général, soit de
lâĂtat
10
.
Dâautres services concourent Ă la rĂ©alisation des vaccinations : les centres
de planification familiale, qui informent leurs patientes et leur proposent
â
â
â
â
9.
â ArrĂȘtĂ©âduâ22âmarsâ2005âfixantâlaâlisteâdesâvaccinationsâqueâlesâsages-femmesâsontâautorisĂ©esâĂ âpratiquerâ(
Journal
officiel
ân°â78âduâ3âavrilâ2005).
10.
â Loiâduâ13âaoĂ»tâ2004ârelativeâauxâlibertĂ©sâetâresponsabilitĂ©sâlocalesâ(articlesâL.â3111-11,âL.â3112-2,âL.â3112-3).
Ălaboration de la politique vaccinale
86
Guide des vaccinations
les vaccinations contre la rubĂ©ole et lâhĂ©patite B lors des visites pour une
contraception ou lors des dépistages de maladies sexuellement transmissi-
bles, les services de promotion de la santé en faveur des élÚves, les services de
médecine du travail, les centres de vaccination pour les voyageurs, les consul-
tations de dépistage anonyme et gratuit du VIH qui peuvent proposer la vacci-
nation contre lâhĂ©patite B (mais les mineurs doivent ĂȘtre accompagnĂ©s par un
représentant légal).
LA PRISE EN CHARGE DES VACCINATIONS
Toute personne peut bénéficier gratuitement des vaccinations obligatoires,
ainsi que de certaines vaccinations recommandées, dans les centres dépar-
tementaux de vaccination. Les services de PMI pratiquent gratuitement les
vaccinations obligatoires et recommandées chez les nourrissons.
Les vaccinations obligatoires pour certaines professions ou pour les
Ă©tudiants se destinant Ă ces professions sont Ă la charge de lâemployeur ou de
lâĂ©tablissement scolaire. Elles peuvent alors ĂȘtre rĂ©alisĂ©es par les services de
médecine du travail ou de la médecine de prévention (médecine scolaire ou
universitaire).
Lâobligation faite Ă lâemployeur de vacciner son personnel en cas de risque
pour sa santé est prévue par le code du travail ; celui-ci précise que « le chef
dâĂ©tablissement prend les mesures nĂ©cessaires pour assurer la sĂ©curitĂ© et
protĂ©ger la santĂ© des travailleurs de lâĂ©tablissement⊠il planifie la prĂ©ven-
tion⊠» (article L. 230-2 du code du travail), les établissements hospitaliers
publics et privĂ©s sont visĂ©s par cet article (L. 231-1). Lâarticle R. 231-62 oblige
lâemployeur Ă Ă©valuer les risques notamment biologiques. Lâarticle R. 231-65-1
du code du travail encadre la prise en charge des vaccins : « le chef dâĂ©tablisse-
ment recommande, sâil y a lieu et sur proposition du mĂ©decin du travail, aux
travailleurs non immunisés contre le ou les agents biologiques pathogÚnes
auxquels ils sont ou peuvent ĂȘtre exposĂ©s, dâeffectuer Ă sa charge les vaccina-
tions appropriées ».
Les vaccinations obligatoires et certaines de celles qui sont recomman-
dĂ©es sont prises en charge par les rĂ©gimes dâassurance maladie ; le taux de
remboursement est de 65 %. Le principe de la prise en charge par lâassurance
maladie des vaccinations au titre des prestations légales a été déterminée par
la loi n° 95-14 du 4 février 1995.
La premiĂšre Ă©tape consiste Ă inscrire sur lâarrĂȘtĂ© comportant la liste des
vaccinations remboursables par lâassurance maladie, la nouvelle vaccina-
tion contre
une affection donnée
quâil est envisagĂ© de faire prendre en charge
par lâassurance maladie en vertu de lâarticle L. 321-1 6° du code de la sĂ©curitĂ©
sociale. Cette liste, antĂ©rieurement fixĂ©e par lâarrĂȘtĂ© du 10 avril 1995 et qui
comportait certaines affections limitativement énumérées, a été récemment
rĂ©actualisĂ©e par lâarrĂȘtĂ© du 16 septembre 2004.
11.
â ArrĂȘtĂ©âduâ10âavrilâ1995ârelatifâĂ âlaâlisteâdesâvaccinationsâprisesâenâchargeâparâlâassuranceâmaladie,âmodifiĂ©âparâlâar-
rĂȘtĂ©âduâ7âoctobreâ1998.
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Par ailleurs, la demande dâinscription sur la liste des spĂ©cialitĂ©s rembour-
sables par lâassurance maladie doit ĂȘtre faite par le laboratoire producteur.
Au cours de cette deuxiÚme étape, la liste des spécialités vaccinales prises
en charge est Ă©tablie par arrĂȘtĂ©
11
en vertu de lâarticle L. 162-17 du code de la
sécurité sociale, aprÚs avis de la Commission de la transparence, commission
spĂ©cialisĂ©e de la Haute AutoritĂ© de santĂ©, indĂ©pendante et constituĂ©e dâexperts
médicaux et scientifiques. Le prix public du vaccin est ensuite fixé par conven-
tion entre le Comité économique des produits de santé et le laboratoire exploi-
tant, et, à défaut, par décision du Comité.
Les vaccinations actuellement remboursées sont les suivantes : coque-
luche, diphtĂ©rie, hĂ©patite B, infections Ă
Haemophilus influenzae
b, oreillons,
poliomyĂ©lite, rougeole, rubĂ©ole, tĂ©tanos, tuberculose, infections invasives Ă
pneumocoque et à méningocoque, et varicelle (dans le cadre des recomman-
dations du CSHPF).
Quelques particularités
Les vaccins contre le
méningocoque C
sont inscrits sur la liste des médica-
ments agrĂ©Ă©s Ă lâusage des collectivitĂ©s et divers services publics. En revanche,
ces spécialités ne sont pas inscrites sur la liste des médicaments rembour-
sables aux assurĂ©s sociaux. En effet, il a Ă©tĂ© constatĂ© que le taux dâincidence
en France des infections invasives à méningocoque du groupe C est un des
plus faibles
dâEurope et quâil est notamment infĂ©rieur aux taux dâincidence
avant vaccination des pays dans lesquels la vaccination a été généralisée. De
plus, dans les pays oĂč la vaccination a Ă©tĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e, la mortalitĂ© globale par
mĂ©ningite Ă mĂ©ningocoque nâa pas baissĂ©. La dĂ©cision du Conseil supĂ©rieur
dâhygiĂšne publique de France a pris Ă©galement en considĂ©ration le fait que les
taux dâincidence des infections diffĂšrent dâune rĂ©gion Ă lâautre et dâun dĂ©par-
tement Ă lâautre. La vaccination nâest donc recommandĂ©e que pour certains
groupes Ă risques, qui comprennent notamment les sujets vivant dans des
zones dĂ©limitĂ©es oĂč lâincidence du mĂ©ningocoque de groupe C est particuliĂš-
rement Ă©levĂ©e. En tout Ă©tat de cause, les dĂ©partements concernĂ©s oĂč la vacci-
nation a eu lieu ont Ă©tĂ© dâabord le Puy-de-DĂŽme, puis les Hautes-PyrĂ©nĂ©es, les
Landes et les Pyrénées-Atlantiques.
Dans ces seuls cas
, la procédure de prise en
charge pour les résidents a consisté à mettre gratuitement les vaccins à dispo-
sition dans les pharmacies pour les populations définies qui avaient reçu des
bons.
Le vaccin contre la
grippe
est proposé gratuitement à certains groupes de
population par lâenvoi dâun bon par les caisses dâassurance maladie (assurĂ©s
sociaux à partir de 65 ans et assurés présentant certaines pathologies de
longue durée).
Enfin, pour le vaccin
rougeole-oreillons-rubéole
, dans le cadre des campa-
gnes faites par lâassurance maladie, le mĂ©decin dĂ©livre une ordonnance
distincte des autres ordonnances, sur laquelle il appose un autocollant rougeole-
oreillons-rubéole comportant les informations suivantes : nom, prénom et ùge
du bĂ©nĂ©ficiaire ; numĂ©ro dâimmatriculation de lâassurĂ©. Munis de cette ordon-
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Ălaboration de la politique vaccinale
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Guide des vaccinations
nance dûment remplie, les parents se rendent dans la pharmacie de leur choix,
oĂč le pharmacien vĂ©rifie la mention des informations nĂ©cessaires au rembour-
sement et remet gratuitement le vaccin rougeole-oreillons-rubéole. Le pharma-
cien conserve lâordonnance sur laquelle il colle la vignette et appose son cachet
ainsi que sa signature. Ensuite, le pharmacien renvoie un bordereau récapitu-
latif avec les ordonnances Ă la caisse primaire de sa circonscription.
LâĂVALuAtIOn dE LA POLItIquE VACCInALE
LES MESURES DES TAUX DE COUVERTURE VACCINALE
Les mesures des taux de couverture vaccinale sâeffectuent principalement
chez les nourrissons, sur la base des certificats de santé des enfants de 2 ans,
regroupés au niveau départemental par les services de PMI et exploités par la
Direction de la recherche, des Ă©tudes, de lâĂ©valuation et des statistiques (Dress)
du ministÚre chargé de la santé.
Dâautres enquĂȘtes permettent de mesurer la couverture vaccinale des
enfants. Il sâagit, dâune part, dâĂ©tudes rĂ©alisĂ©es chez les enfants de 4 ans par les
services de PMI, dâautre part, du cycle triennal dâenquĂȘtes en milieu scolaire
rĂ©alisĂ© par la Dress, le ministĂšre de lâĂducation nationale et lâInstitut de veille
sanitaire (InVS). Chaque annĂ©e, une enquĂȘte de santĂ© incluant systĂ©matique-
ment un volet portant sur la vaccination est effectuée successivement sur un
Ă©chantillon dâenfants scolarisĂ©s en grande section de maternelle, en CM2 et
en troisiĂšme. Ces enquĂȘtes fournissent donc tous les trois ans des donnĂ©es de
couverture chez les enfants de 5-6 ans, 10-11 ans et 13-15 ans.
Il nâexiste pas de donnĂ©es rĂ©guliĂšres de couverture vaccinale au niveau
national chez lâadolescent ou lâadulte, en dehors dâĂ©tudes rĂ©alisĂ©es dans
certaines tranches dâĂąge ou catĂ©gories de population (notamment, jusquâĂ
peu, par le Service de santé des armées) ou pour certains vaccins.
LES DONNĂES DE SURVEILLANCE
DES MALADIES Ă PRĂVENTION VACCINALE
La surveillance Ă©pidĂ©miologique des maladies Ă prĂ©vention vaccinale sâappuie
sur plusieurs systÚmes de recueil des données :
La notification obligatoire des maladies infectieuses : diphtérie, tétanos,
poliomyélite, tuberculose, hépatite B aiguë, fiÚvre jaune, fiÚvre typhoïde et
paratyphoïde, infections invasives à méningocoque, rage et, depuis 2005,
rougeole et hépatite A aiguë. Ces notifications sont recueillies par les
Directions départementales des affaires sanitaires et sociales (Ddass), et analy-
sĂ©es au niveau national par lâInstitut de veille sanitaire (InVS).
Des rĂ©seaux de mĂ©decins gĂ©nĂ©ralistes : rĂ©seau Sentinelles de lâunitĂ© 707 de
lâInserm, qui recueille des donnĂ©es sur les hĂ©patites, les syndromes grippaux,
la rougeole, les oreillons, la varicelle, et réseau des médecins participant aux
Groupes rĂ©gionaux dâobservation de la grippe (Grog).
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Des rĂ©seaux de laboratoires et dâhĂŽpitaux gĂ©rĂ©s par lâInVS, en collaboration,
le cas échéant, avec le Centre national de référence correspondant : Renacoq
pour la coqueluche, Epibac (infections Ă pneumocoque, Ă
Haemophilus
influenzae
, à méningocoque), Renarub (infections rubéoleuses pendant la
grossesse), Réseau de surveillance des entérovirus pour la poliomyélite.
Les données des Centres nationaux de référence (CNR) pour les maladies
transmissibles : bordetelles, grippe, rougeole, méningocoques, mycobactéries,
rage
, Haemophilus influenzae,
entérovirus, hépatites virales, pneumocoque,
tuberculose et mycobactéries atypiques, etc. (
voir la liste des CNR en Annexe 4
).
Les déclarations obligatoires des causes de décÚs (CépiDc, anciennement
Inserm SC 8).
Des études séro-épidémiologiques ponctuelles : en particulier une étude
portant sur la diphtérie, la coqueluche, la rougeole, les oreillons et la rubéole a
été réalisée à la fin des années quatre-vingt-dix à partir de sérums prélevés sur
un échantillon national de la population française de tous ùges.
La responsabilitĂ© du suivi de la couverture vaccinale a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă lâInVS
par la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique.
COnCLuSIOn
Au total, la politique vaccinale française repose sur :
un Ă©quilibre entre obligations et recommandations ;
une adaptation aussi Ă©troite que possible Ă lâĂ©volution des situations Ă©pidĂ©-
miologiques, des nouveaux vaccins et de leurs bénéfices/risques ;
des campagnes pĂ©riodiques dâinformations destinĂ©es Ă stimuler les convic-
tions des familles et des personnels médicaux vis-à -vis de certaines maladies
dont lâimportance a tendance Ă ĂȘtre sous-estimĂ©e.
La multiplicitĂ© des vaccins et des injections, de mĂȘme que lâattention plus
grande quâon commence Ă porter Ă lâĂ©tat vaccinal des adultes, doit conduire Ă :
de nouvelles associations vaccinales ;
la recherche de moyens de diffusion lente des vaccins (pour réduire le
nombre dâinjections, notamment dâanatoxine) et dâautres voies ou vecteurs
dâadministration ;
lâamĂ©lioration de lâinformation sur les vaccinations des professionnels de
santé et du public.
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Bibliographie
Calendrier vaccinal 2006. Avis du Conseil
supĂ©rieur dâhygiĂšne public de France (Section
des maladies transmissibles) du 19 mai 2006.
Bull Epidemiol Hebd
2006 ; 29-30 ; 211-7.
http://www.invs.sante.fr/beh/2006/29_30/
beh_29_30_2006.pdf
â
Santé des voyageurs et recommandations
sanitaires 2006.
Bull Epidemiol Hebd
2006 ; 23-24 : 153-63.
http://www.invs.sante.fr/beh/2006/23_24/
beh_23_24_2006.pdf
â
Ălaboration de la politique vaccinale