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Questions/réponses : 

la Chrysomèle des racines du maïs,  

Diabrotica virgifera virgifera 

 

 
 

Adulte de Diabrotica virgifera virgifera,  
la chrysomèle des racines du maïs en train  
de nettoyer ses antennes 

© INRA - Sylvie DERRIDJ / Jakob WEGENER  
Ref : PCD9024-IMG0039.PCD 

 

D'où vient Diabrotica et où l'a-t-on détecté ?  

La chrysomèle des racines du maïs, Diabrotica virgifera virgifera, est un petit coléoptère de la famille des 
Chrysomélidés. Originaire d’Amérique Centrale, cet insecte a progressivement envahi l’Amérique du Nord, dans 
les années 1955-70 où il est devenu le principal ravageur du maïs. L’ensemble de la "Corn Belt" (centre des 
Etats-Unis, à vocation céréalière) fut atteint dans les années 80. Il est signalé pour la première fois en Europe en 
1992 en République fédérale de Yougoslavie (Serbie), près de l’aéroport international de Belgrade. A partir de ce 
premier foyer, il a rapidement atteint les pays voisins. Un nouveau foyer, indépendant du foyer principal, est 
apparu en Italie en 1998 (Venise). Plusieurs autres foyers ont été détectés dans différents pays, notamment à 
proximité des aéroports qui avaient été ciblés comme l’un des voies possibles d’introduction.  
Situation en Europe en 2004 : 

 

Diabrotica, la chrysomèle des racines du maïs en Europe en 2004.  

(Source : IWGO par C.R. Edwards et al.) 

Zones où Diabrotica a été 
détecté en 2004 

Zones où Diabrotica a été detecté 
avant 2004 et pas en 2004 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Fiche d'information – Service de presse INRA – Novembre 2005 

Alerté par la multiplicité des foyers en Europe, le Service de la Protection des Végétaux français, a mis en Å“uvre 
une surveillance du territoire en 1999 par piégeage sexuel (pièges Ã  phéromones sexuelles). En 2002, deux 
foyers  sont découverts en région ÃŽle-de-France. En 2003, quelques Diabrotica sont piégés en Alsace et l’année 
suivante, une population est mise en évidence, à nouveau près de Paris. Durant l’été 2005, les agents des 
DRAF/SRPV (Direction Régionale de l'Agriculture et de la Forêt / Service Régional de Protection des Végétaux, 
dépendant du Ministère de l'Agriculture et de la Pêche) en collaboration avec ARVALIS (Institut du végétal : 
organisme de recherche appliquée agricole, financé et géré par les producteurs), l’INRA et le CTIFL (Centre 
Technique Interprofessionnel des cultures légumières) ont suivit 960 sites de piégeage répartis sur tout le 

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territoire.  

A quoi ressemble Diabrotica ? 

Les adultes sont des coléoptères ailés d'environ 7 mm dont le déplacement peut atteindre quelques kilomètres. 
Ils sont jaunes avec des bandes noires longitudinales sur les ailes (photos ci-dessous). Il existe des variations de 
coloration entre les sexes et parfois entre les individus, les mâles Ã©tant généralement plus foncés. La tête est 
noire, les antennes presque aussi longues que la longueur du corps et les fémurs postérieurs bordés de noir.  

 

 

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Les larves sont des vers minces et cylindriques au corps blanc muni de trois paires de pattes et dont le 
déplacement est limité. Leur tête est de couleur brune et une plaque de même couleur est présente à l’extrémité 
opposée du corps. Au troisième et dernier stade, elles mesurent 10 à 18 mm. On les trouve exclusivement dans 
le sol, sur les racines de maïs.  
 

Quel est le cycle de vie de Diabrotica ? 

 

Une seule génération par an

 

Au cours de l’été, les adultes pondent dans le sol des Å“ufs 
blancs et ovales de moins de 0,1 mm de longueur qui 
hivernent dans le sol. Après l’éclosion des Å“ufs au 
printemps, les larves migrent vers les racines des jeunes 
plants de maïs et s’en nourrissent jusqu'à ce que leur 
développement soit complet (elles passent par trois stades 
larvaires avant de devenir adultes). Elles s'éloignent 
ensuite des racines et entre la fin du printemps et le début 
de l’été construisent une cellule de terre dans laquelle elles 
se transforment en nymphes de couleur blanche. La sortie 
des adultes se réalise de fin mai à début juillet selon les 
régions et les conditions climatiques. Il n’y a qu’une seule 
génération par an, les adultes disparaissant à l'automne, 
après avoir pondu, à la faveur des premiers froids. 
 
 
 
 

Diabrotica adulte femelle 

 

Diabrotica adulte mâle 

 

 

 

 

 

 

 

tail le 

réelle  

Phot

os P.

 Reynaud (LNPV ent

omologie)

 

Le cycle biologique de Diabrotica virgifera virgifera 

se déroule sur une année 

Source P. Reynaud (LNPV entomologie) 

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De quoi Diabrotica se nourrit-il ? 

Les principaux dégâts sont réalisés par les larves 
L’hôte principal de Diabrotica est le maïs. La nuisibilité directe est due aux larves qui consomment les racines, 
affaiblissant la plante (photo ci-dessous) et provoquant la verse dans les cas de fortes attaques. En Amérique du 
Nord, on peut observer jusqu’à 80% de perte de récolte. Les adultes consomment le pollen des plantes et les 
soies chez le maïs à partir d’août, pouvant ainsi perturber, dans quelques rares cas, la fécondation de la fleur 
femelle par le pollen (photo ci-dessous). Ils se nourrissent également de feuillage lorsqu’il n’y a plus de pollen. 

 
 
 
 
 
 
 

 

Racines de maïs consommées par les larves 

Photo Sylvie DERRIDJ / Jakob WEGENER  

Dégâts sur épis de maïs après coupure des 
soies par les adultes 

 
 

Photo J. KISS (Szent István University, Hongrie) 

N'attaque-t-il que le maïs ? 

Le maïs est la seule plante qui subit des dégâts économiques importants par les larves de Diabrotica. L'adulte 
peut consommer des végétaux de la famille des cucurbitacées (melon, courges, concombre…). 

Quel est son rayon d'action ? 

Dans l'Illinois, aux Etats-Unis, où des mesures de migration on été effectuées, les adultes de Diabrotica virgifera 
virgifera
 restent la plupart du temps à proximité des champs de maïs dans lesquels ils sont nés. Toutefois, 
certains individus adultes peuvent parcourir des distances allant jusqu'à 40 km.   

Quelles mesures sont prises pour limiter sa progression ? 

En France, un arrêté ministériel relatif à la lutte contre Diabrotica a été publié en août 2002, rendant la lutte 
obligatoire. Il définit les périmètres à traiter en fonction des captures réalisées et fixe les mesures à prendre. 
C'est le Service de la Protection des Végétaux français qui met en Å“uvre les mesures d’éradication et de 
limitation de progression des foyers. 

 

Devant le risque pour les cultures de maïs en Europe, la Commission Européenne a pris des mesures d'urgence 
et a adopté une directive (2003/766/EC). Diabrotica a été déclaré organisme de quarantaine pour l’Union 
Européenne. Un organisme de quarantaine est un organisme nuisible dommageable pour l'économie d'une zone 
menacée et qui soit n'est pas encore présent dans cette zone, soit y est présent, mais à distribution restreinte, et 
fait l'objet d'une lutte organisée par les services publics, en vue de l'éradiquer. Son introduction et sa 
dissémination sont donc interdites dans toute l’Union Européenne. Ce statut interdit Ã©galement aux chercheurs 
d'étudier des Diabrotica vivants, à moins de disposer de chambres de quarantaine.  
Les mesures adoptées par la France sont pleinement en accord avec celles prévue par la directive européenne. 

Quels sont les moyens actuels de lutte? 

En France, le Service de la Protection des Végétaux tente d’éradiquer et de limiter la progression des foyers par 
deux méthodes de lutte complémentaires : 
Les traitement insecticides : Ils sont obligatoires. Dans un rayon de 10 km autour des points de capture de 
Diabrotica, on applique à 15 jours d'intervalle 2 traitements aériens (deltaméthrine) anti-adultes pour réduire au 
maximum les pontes.  L’année suivante, Dans un rayon de 5 km, un larvicide est appliqué contre les larves, et la 
semence de maïs doit être traitée. 

 

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La rotation des cultures : elle consiste à cultiver les parcelles infestées avec une autre culture. La rotation sur 1 
ou 2 ans selon les zones a pour objectif de casser le cycle de l'insecte. Du fait de l'absence de maïs l'année 
suivante sur cette zone, les larves, se trouveront privées de leur alimentation. Des populations de Diabrotica 
résistantes aux rotations qui peuvent pondre ailleurs que dans le maïs, ont été décrites dans la corn belt 
américaine. La présence de cette résistance dans les populations européennes limiterait l’efficacité de cette 
méthode de lutte. 

Quelles sont les recherches menées sur Diabrotica ? 

Les chercheurs de l'INRA de Sophia-Antipolis et de Montpellier travaillent en partenariat avec la DGAL sur la 
génétique des populations de Diabrotica. En analysant la diversité génétique des foyers Français détectés par le 
Service de la Protection des Végétaux
, ces chercheurs peuvent identifier leur provenance  et définir s'il s'agit d'un 
foyer provenant directement d'Amérique du Nord ou provenant d'un foyer déjà identifié en France ou en Europe 
[cf. communiqué de presse INRA du 11 novembre 2005] 
L’INRA est engagé également dans deux autres types d’étude en collaboration avec l’Université d’Illinois et 
l'Université du Nebraska. Le premier concerne la résistance aux insecticides. Il s’agit de caractériser des 
marqueurs biochimiques et/ou moléculaires de cette résistance. Le deuxième type de recherche concerne le 
contournement de rotation culturale avec la mise au point de tests permettant d’identifier sur des populations 
américaines les déterminants de ce comportement. Ces outils permettront in fine de caractériser les populations 
européennes de Diabrotica pour leurs capacités à contourner la rotation et à résister aux insecticides. 
La multiplicité des foyers de Diabrotica découverts en France en 2005 devrait entraîner un élargissement des 
recherches entreprises par l’INRA. Des études de dynamique des populations seront initiées en collaboration 
avec l’INAP-G. L’objectif serait de décrire les modes de dispersion de l’insecte à partir des foyers identifiés afin 
de prévoir la dynamique de cette dispersion et, si possible, l’intensité des attaques qui lui sont associées.  

 

Contacts scientifiques INRA :  

Thomas G

UILLEMAUD

 

Unité Mixte de Recherche Réponse des organismes aux stress environnementaux

 

INRA-Université de 

Nice-Sophia Antipolis 

Equipe "Biologie des Populations en Interaction" 
Centre INRA de Sophia Antipolis  
Tél :  04 92 38 64 81 - mèl : 

guillem@antibes.inra.fr

 

 

 

Denis B

OURGUET

 

Unité Mixte de Recherche Centre de Biologie et de Gestion des Populations 

INRA-CIRAD-ENSA-M-IRD

 

Equipe "Génétique et écologie des populations" 
Centre INRA de Montpellier 
Tél: 04 99 62 33 66 - mèl: 

bourguet@ensam.inra.fr

  

 
 

Contact Service de la Protection des végétaux : 

Pour en savoir plus sur les piégeages et les mesures d'éradication du service de la protection des 
végétaux du ministère de l'agriculture : 
 

Philippe Reynaud 

SPV - DGAL Ministère de l'agriculture 
USC Écologie animale et zoologie agricole 

ENSA-M-Soutien INRA

  

Montpellier 
tél : 04 99 61 28 45 / 24 89 – mèl : reynaud@ensam.inra.fr 


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