Communiqué
de veille toxicologique
7 janvier 2004
1
LES PHTALATES :
ÉTAT DES CONNAISSANCES SUR LA TOXICITÉ ET L’EXPOSITION DE LA
POPULATION GÉNÉRALE
Louis Saint-Laurent, MSc (Microbiologiste) - Toxicologie humaine
Marc Rhainds, MD, MSc, FRCPC - Direction des risques biologiques,
environnementaux et occupationnels
Diverses agences gouvernementales ainsi que des groupes environnementaux sont
préoccupés depuis quelques années, et même encore tout récemment, par la présence de
plus en plus répandue d’une famille de composés chimiques dans les produits de
consommation connue sous le nom de phtalates
1-5
. L’utilisation notamment de phtalate de
dibutyle (DBP) dans les cosmétiques, de phtalate de diisononyle (DINP) dans les jouets et
les articles de puériculture, ainsi que de phtalate de di-2-éthylhexyle (DEHP) dans les
dispositifs médicaux ont fait l'objet de nombreuses discussions, de rapports et d'avis de
santé. Le risque lié au relargage et au potentiel toxique de ces produits constitue une
préoccupation pour la santé des humains. Ce court document a pour objet de réviser l’état
actuel des connaissances concernant la toxicité et l’exposition de la population aux
phtalates.
Description générale des principaux composés de phtalates
Les phtalates font partie d'une famille de produits chimiques constitués d'un anneau benzénique
et de deux groupements carboxylates générant une structure de type diester. Il s’agit de
substances principalement destinées à un usage industriel. Parmi les plus couramment utilisées,
mentionnons le BBP (phtalate de benzylbutyle), le DBP (phtalate de dibutyle), le DEP (phtalate
de diéthyle), le DEHP (phtalate de di-2-éthylhexyle) et le DINP (phtalate de di-isononyle)
2,6
. On
retrouve des phtalates dans plusieurs produits de consommation courante (voir tableau 1) tels les
adhésifs, les revêtements de sol en vinyle, les huiles lubrifiantes, les condensateurs électriques,
les détergents, les solvants, les produits pharmaceutiques, les fils et les câbles électriques et les
produits cosmétiques (parfums, déodorants, lotions après rasage, shampooings, aérosols pour
cheveux, vernis à ongles). L’usage des phtalates comme plastifiant représente une autre des
applications très courantes de ces produits. La majorité des articles rigides, semi-rigides ou
souples à base de chlorure de polyvinyle, communément appelé PVC, contiennent des phtalates.
La proportion de phtalates peut atteindre jusqu’à 50 % dans certains produits, notamment dans
les sacs de plastiques, les cadres pour fenêtres, les emballages alimentaires, les imperméables en
plastique, les rideaux de douche, les bottes, les boyaux d'arrosage, les jouets pour le bain et les
enfants, les dispositifs médicaux et les contenants pour le stockage du sang.
Tableau 1. Description des principaux phtalates pour usage de type commercial et
industriel
a
Catégorie de
phtalates
Abréviation
Exemples d’utilisation
Phtalate de benzylbutyle
BBP
Fragrances, fixatifs pour cheveux, adhésifs et colles, produits
pour l’automobile, revêtement à plancher en vinyle
Phtalate de dibutyle
DBP
Fragrances, déodorants, fixatifs pour cheveux, vernis à ongle,
encres pour imprimante, insecticides
Phtalate de diéthyle
DEP
Fragrances, déodorants, gels et mousses pour les cheveux,
shampooings, savons, fixatifs pour cheveux, vernis à ongle,
lotions pour le corps
Phtalate de di-2-éthylhexyle
DEHP
Fragrances, produits flexibles en PVC (rideau de douche, boyau
d’arrosage, couche, contenant pour la nourriture, pellicule
plastique pour la nourriture, sac pour unités de sang, cathéter,
tubulure pour soluté, gants, etc.)
Phtalate de di-isononyle
DINP
Jouets pour enfants, revêtements à plancher en vinyle, gants,
matériels pour l’emballage de la nourriture, pailles à breuvage,
boyaux d’arrosage
Phtalate de di-cyclohexyle
DCHP Laboratoires
de
recherche
Phtalate de di-n-octyle
DOP
Produits flexibles à base de plastique
Phtalate de diméthyle
DMP
Déodorants
a Adapté des références 2, 3 et 6
VOIES D’EXPOSITION ET NIVEAUX DE RÉFÉRENCE DANS LA POPULATION
L’exposition environnementale aux pthalates peut provenir du contact direct avec l’air, l’eau ou
encore la nourriture
6
. La libération des phtalates dans ces divers médias est possible en raison du
faible lien covalent de ces composés aux polymères. L’ingestion d’aliments ayant été en contact
avec des emballages contenant des phtalates demeure la principale source d’exposition pour la
population générale
6
. Selon une étude publiée en 2003 par un groupe de chercheurs allemands,
12 % de la population générale excéderait la dose journalière tolérable par ingestion qui est
recommandée par la Communauté Européenne pour le DEHP (37
µ
g/kg poids/jour)
7
. Les
mêmes auteurs estiment que pour 31% des individus, la consommation journalière dépasserait la
dose de référence du Food and Drug Administration (US-FDA) de 20
µ
g/kg poids/jour.
L’inhalation accidentelle de produits volatils comme les cosmétiques (shampooings, parfums,
vernis à ongle, etc.) ou même de solides comme les PVC est également une autre voie possible
d’exposition chez les humains. L’absorption cutanée des phtalates, bien que possible, est une
voie encore mal documentée. La libération de phtalates par la voie intraveineuse, lors de
l’utilisation de certains dispositifs médicaux (sacs de sang, tubulures, etc.), représenterait une
autre voie d’exposition non négligeable pour certains sous-groupes de la population
6,8,9
. On
constate ainsi que l'usage très répandu de ces produits favorise une exposition par diverses voies
chez l’humain.
L’agence fédérale américaine, Centers for Disease Control and Prevention (CDC) a produit
diverses publications, dont la plus récente parue en janvier 2003, sur les niveaux de base des
métabolites urinaires des phtalates retrouvés dans la population générale aux Etats-Unis
6,8,9
. Les
données publiées sont tirées de l’enquête nationale de surveillance « National Health and
2
Nutrition Examination Survey » (NHANES). Les auteurs de ces rapports insistent pour indiquer
clairement que les concentrations urinaires des métabolites des phtalates qui sont rapportées ne
signifient pas que des conséquences négatives sur la santé sont nécessairement attendues à ces
niveaux. Ces données permettent cependant d’établir des niveaux de référence d’exposition pour
la population générale qui peuvent servir à des fins de comparaison. Le tableau 2 présente les
principaux résultats concernant les niveaux de référence des métabolites urinaires des phtalates
rapportés dans le rapport du CDC
6
. Les métabolites des produits suivants, DEP, DEHP, DBP,
BBP, sont parmi les composés de phtalates les plus fréquemment détectés dans les urines (voir
tableau 2). On rapporte dans la population générale des concentrations plus élevées des
métabolites urinaires du DEP, DBP et BBP par rapport aux métabolites du DEHP et du DINP,
alors que ces derniers sont produits industriellement en plus grande quantité. Parmi les
hypothèses avancées pour expliquer les différences observées entre les niveaux de métabolites,
les auteurs mentionnent l’utilisation plus fréquente du DBP et du DEP dans les produits
d’application courante qui sont facilement absorbés par inhalation tels les cosmétiques. Ainsi,
ces résultats pourraient n’être que le reflet d’une fréquence plus élevée de contact avec ce type
de phtalates dans la population générale. D’ailleurs, des taux plus élevés des métabolites du
DBP et du DEP ont été observés chez les femmes, notamment celles en âge de procréer (tableau
2)
6,8
. L'absorption cutanée des phtalates à courtes chaînes tels le DEP, le DBP et le BBP est
également une autre hypothèse avancée pour expliquer ces résultats.
Tableau 2.
Concentrations urinaires (
µ
g/L) des principaux métabolites des phtalates mesurés
dans la population américaine âgée de 6 ans et plus, NHANES 1999-2000
a
Valeur médiane en
µ
g/L (IC 95%)
Métabolites des phtalates
(abréviation du phtalate
correspondant
)
Homme
b
n=1215
Femme
b
n= 1326
Phtalate de mono-éthyle (DEP)
154
(121-191)
174
(145-205)
Phtalate de mono-butyle (DBP)
23,1
(21,0-215,2)
30
(26,1-33,1)
Phtalate de mono-benzyl (BBP)
17,7
(15,5-19,4)
16,0
(14,2-19,2)
Phtalate de mono-cyclohexyle (DCHP)
-
-
Phtalate de mono-2-éthylhexyle (DEHP)
3,40
(2,80-4,10)
3,0
(2,70-3,50)
Phtalate de mono-n-octyle (DOP)
-
-
Phtalate de mono-isononyle (DINP)
-
-
a Adapté de la référence 6
b Phtalate de mono-éthyle (DEP) : Homme (n= 1214), Femme (n=1322)
On a rapporté, dans une étude récente effectuée en Italie, la présence de DEHP et de son
métabolite (MEHP) dans le plasma de femmes enceintes (n=24) et le sang au cordon ombilical
des nouveau-nés. Le niveau de détection pour le MEHP chez les mères et les nouveau-nés était
respectivement de 75% et 72%. Ces résultats suggèrent que l'exposition du fœtus aux phtalates
pendant la gestation est étroitement liée à celle de la mère
10
. La mesure des métabolites urinaires
réalisée chez 60 femmes enceintes de New York et de Cracovie en Pologne a également révélé
une exposition au DEP, DBP, BBP et DEHP à des concentrations comparables à celles
rapportées dans l’enquête NHANES 1999-2000
11
. Les auteurs concluent que l’inhalation de
phtalates, par l’usage des produits domestiques et cosmétiques dans les maisons, est une voie
significative d’exposition de la population.
3
PRINCIPAUX EFFETS SUR LA SANTÉ ASSOCIÉS AUX PHTALATES
Le niveau de toxicité des phtalates varie selon le type de composé. Le DEHP possède un
potentiel de toxicité plus élevé que les autres phtalates incluant le DBP
6,12
. Les principaux effets
des phtalates qui ont été rapportés dans les études expérimentales réalisées auprès de différentes
espèces animales sont l’atrophie testiculaire, une atteinte hépatique, une baisse de la fertilité, une
diminution du poids fœtal, une augmentation de la masse des reins, une activité anti-androgène
ainsi que des effets tératogènes (à des doses très élevées)
8,13-17
. L’exposition au DEHP et au
DINP a été associée à une augmentation de l’incidence d’adénome et de carcinome
hépatocellulaire chez les rongeurs
14,15
. Un des mécanismes proposés pour expliquer ce
phénomène observé chez ces animaux est une prolifération des peroxysomes et des organelles
cellulaires,
lequel processus ne serait pas activé chez les primates et les humains
14
. Plusieurs
chercheurs sont cependant plutôt d’avis qu’il ne faut pas pour autant ignorer le potentiel
cancérigène des phtalates
18-21
.
Chez l’humain, les effets sur la reproduction, notamment les problèmes de fertilité, et le
développement des nouveau-nés sont au centre des principales préoccupations en lien avec
l’exposition aux phtalates. Aux Etats-Unis, le Department of Health and Human Services a mis
sur pied un centre d’évaluation des risques sur la reproduction humaine (The National
Toxicology Program (NTP) Center for the Evaluation of Risks to Human Reproduction
(CERHR)). Un certain nombre de phtalates ont jusqu’à maintenant fait l’objet d’une évaluation
par un panel d’experts afin de déterminer la toxicité de ces composés sur la reproduction et le
développement. À l’exception du DEHP, DINP et à un degré moindre du DBP, les experts ont
conclu à des effets sinon nuls à négligeables sur la reproduction et le développement pour la
plupart des phtalates étudiés (DnOP, BBP, DIDP, DnHP)
22-28
. Néanmoins, l’usage de divers
équipements médicaux suscite beaucoup d’inquiétude quant aux effets possible du DEHP sur le
développement des enfants mâles nés prématurément qui requièrent des soins prolongés
23
. Le
US-FDA ainsi que la Communauté européenne sont également préoccupés par l’utilisation des
équipements médicaux contenant du DEHP et le risque d’atteinte hépatique chez les jeunes
bébés
2,29,30
. Par ailleurs, les récentes études qui ont évalué les effets de l’exposition aux phtalates
sur la fertilité des adultes et le développement pubère des jeunes filles sont non concluantes pour
supporter un lien de causalité
12,31,32
.
MESURES PRÉVENTIVES POUR DIMINUER L'EXPOSITION DE LA POPULATION
En raison de la présence de phtalates dans de nombreux produits de consommation courante,
plusieurs pays, dont le Canada, ont mis de l’avant diverses mesures pour diminuer l'exposition
de la population à ces substances chimiques. L’interdiction d’utiliser des phtalates dans la
fabrication des jouets de dentition et les hochets pour les enfants en est un bon exemple. En
1998, suite à une évaluation des risques associés aux objets destinés aux enfants contenant des
phtalates de di-isononyle (DINP), Santé Canada concluait que la quantité de DINP libérée par
des produits souples en PVC pouvait présenter un risque pour la santé et la sécurité des enfants
âgés de 3 mois à un an
33
. Les fabricants, les importateurs, les distributeurs et les détaillants ont
depuis l’obligation de s'assurer que les jouets de dentition et les hochets en plastique flexible
soient exempts de DINP, de DEHP et de tous autres types de phtalates
34
. La Communauté
européenne a également pris des dispositions semblables pour réglementer sur l’utilisation des
phtalates dans les jouets pour enfants
35
. D’ailleurs, au Canada et aux Etats-Unis, on ne retrouve
plus de phtalates dans les jouets ou objets qui sont susceptible d’être portés à la bouche des
enfants
23
. Toutefois, il est encore possible de retrouver des phtalates dans les jouets destinés aux
4
enfants plus âgés représentant ainsi un risque potentiel d’exposition pour les plus petits. Selon
les donnés du National Toxicology Program, l'exposition des enfants aux DEHP aurait tout de
même diminué ces dernières années aux Etats-Unis
23
.
Plusieurs groupes environnementaux et des associations de consommateurs aux Etats-Unis
(Environmental Working Group, Coming Clean, Health Care without Harm) ont dénoncé
vivement la présence de phtalates dans la fabrication des cosmétiques
1,3,4
. Santé Canada a pour
sa part produit un document d’information pour les consommateurs comportant une série de
questions et réponses sur le phtalate de dibutyle (DBP) et son usage dans divers produits
cosmétiques (vernis à ongle, shampooings, parfums, etc.). Selon cet organisme, le DBP dans les
cosmétiques ne représenterait pas de risque pour la santé lorsque la concentration est inférieure à
10 % dans le produit
36
. Dans le but de permettre aux consommateurs d'effectuer des choix
judicieux, Santé Canada a annoncé son intention de modifier le Règlement sur les cosmétiques
de manière à exiger des fabricants et des distributeurs de cosmétiques qu'ils divulguent la liste
des ingrédients sur l'étiquette de leurs produits
37
. En France, on s'apprête également à apporter
des modifications législatives sur la composition des cosmétiques. Tel que rapporté par l'Agence
française de sécurité sanitaire des produits de santé dans son bulletin périodique d'octobre 2002,
la Commission de cosmétologie, suite à une évaluation de plusieurs phtalates, a émis plusieurs
recommandations concernant la présence de ces composés dans les cosmétiques
38
. On propose
notamment l'interdiction d'utiliser le DEHP dans les produits cosmétiques, de restreindre l’usage
du DBP et du BBP aux vernis à ongles et d’autoriser une concentration maximale de 15% de
DEP dans les produits destinés à un usage externe sur le corps et le visage, à l'exception des
parfums.
Les dispositifs médicaux, tel que déjà mentionné, représentent pour la population une source
non négligeable d’exposition aux phtalates, en particulier au DEHP. C’est pourquoi des
solutions alternatives et des mesures de prévention devraient être mises de l’avant. On sait
depuis longtemps que le DEHP peut se lessiver de la paroi intérieure des tubulures en PVC
comme celles utilisées en milieu médical
23,39-41
. Certaines pratiques médicales présentent en effet
un risque plus élevé de mobilisation du DEHP comme par exemple, les transfusions multiples de
dérivés de sang et l'oxygénation extracorporelle chez les nouveau-nés ; l'hémodialyse chez les
mâles pré-pubères, les femmes enceintes ou celles qui allaitent ; les transfusions multiples de
dérivés sanguins en général ; la transplantation cardiaque ou le by-pass cardio-pulmonaire ;
l'alimentation parentérale (spécialement s'il s'agit de lipides dans des sacs en PVC) ; etc.
39-41
.
Dans le but de protéger les groupes à risque, on devrait, dans la mesure du possible, favoriser
l’usage de produits de substitution qui ne contiennent pas de DEHP lors de certaines procédures
médicales prolongées. D’ici la mise en marché éventuelle de tels produits sans phtalates dans le
secteur médical, il n’est pas recommandé et même justifié pour l’instant de priver la population
de certains types de traitements ou procédures puisque les bénéfices pour la santé demeurent
supérieurs aux dangers associés à l’exposition au DEHP.
Conclusion
Chaque année, des millions de tonnes de phtalates sont produits dans le monde pour être
incorporés dans une grande variété de biens de consommation courante. La présence de plus en
plus répandue des phtalates dans l’environnement a incité plusieurs pays à mieux documenter
l’exposition de la population
6-11
. Les récentes études sur le sujet semblent indiquer que les
niveaux d’imprégnation aux phtalates parmi ceux les plus utilisés, comme le DINP et le DEHP,
pourraient être plus importants qu'on le croyait
7,42
. En effet, l’estimation qui a été faite des
apports quotidiens en phtalates pour certains groupes de la population serait supérieure à la dose
de référence établie par divers organismes de réglementation. Toutefois, ces nivaux demeurent
5
bien en deçà de la dose sans effet documentée dans les études expérimentales réalisées avec des
animaux.
Bien que de nombreuses études aient été réalisées sur le sujet, la recherche concernant les effets
des phtalates sur la santé des humains demeure incomplète avec encore plusieurs questions en
suspens. Par exemple, le groupe d'experts-conseils canadiens sur l’évaluation du DEHP dans les
dispositifs médicaux a recommandé à Santé Canada de supporter et de faciliter par tous les
moyens possibles la recherche pour déterminer le niveau de risque chez les humains. Malgré
cela, on ne peut pas espérer à court terme la mise en marché de produits de substitution,
notamment pour le secteur médical, qui auraient les mêmes propriétés de résistance et de
flexibilité des phtalates. De toute façon, il sera auparavant essentiel de faire la démonstration de
l’innocuité et de l’efficacité de ces produits de remplacement. Même sans la preuve formelle
que les phtalates constituent ou non un danger réel pour la santé, il est possible de poser des
gestes concrets pour protéger la population. À l’instar de certains fabricants de cosmétiques,
d'autres manufacturiers de produits industriels devraient également emboîter le pas dans
l’application de politiques visant l'élimination des phtalates
2
. En attendant des réponses plus
précises sur les risques sur la santé associés aux phtalates, les industries et les gouvernements
devront se fixer des objectifs pour limiter au maximum l’exposition de la population à ces divers
composés chimiques, ne serait-ce que par un simple principe de prudence.
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