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L'Arctique réchauffé par des remontées d'air chaud et humide vers le Nord

La région Arctique, dont les glaces ont fondu à un rythme sans précédent en 2007, se réchauffe pour une large part à cause de transferts de chaleur dans les couches élevées de l'atmosphère, selon une étude parue jeudi dernier dans la revue britannique Nature.

La région proche du pôle nord a connu au cours du siècle dernier un réchauffement d'environ 2°C, soit le double de la moyenne planétaire. Cette amplification était jusqu'ici expliquée par la diminution de l'effet d'albédo, à savoir la réflexion des rayons du soleil sur la neige et la glace. Là où les glaces ont fondu, la chaleur du rayonnement solaire est au contraire absorbée par l'océan Arctique, contribuant à son réchauffement.

Sans remettre en cause ce phénomène, une équipe de climatologues de l'université de Stockholm dirigée par Rune Garversen a montré que le transport de chaleur en direction du pôle nord dans la troposphère, qui s'élève jusqu'à 10.000 mètres au-dessus du niveau de la mer, a peut-être joué un rôle encore plus grand.

La rapide élévation des températures dans la région Arctique pourrait notamment résulter du doublement de la concentration de l'atmosphère en CO2, selon une modélisation citée par l'étude qui laisse volontairement de côté la diminution de l'effet albédo. "Le réchauffement supplémentaire de l'Arctique est dû à des transports atmosphériques accrus de chaleur et d'humidité vers le nord", affirment les climatologues suédois.
Ils relèvent que le fort réchauffement de l'Arctique est également observable durant les mois d'hiver, alors que la région est plongée dans l'obscurité et l'effet d'albédo pratiquement absent.

Selon des observations satellitaires effectuées durant les deux dernières décennies du 20ème siècle, la couverture nuageuse s'est renforcée durant l'été, contribuant au réchauffement de l'atmosphère à l'altitude où se trouvent ces nuages. La vapeur d'eau est un gaz à effet de serre encore plus puissant que le CO2.

Source : AFP

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