background image

LE PHÉNOMÈNE DROGUES EN IRAN

Un usage de drogues historique

Pendant des siècles, l'Iran a été un gros producteur et distri-
buteur mondial d'opium. Dans les années 1920, le pays met-
tait sur le marché (intérieur et extérieur) environ 100 tonnes
d'opium par an (Kerimi N, 2000). En 1949, on a estimé
qu'un adulte sur dix (11%) consommait des drogues, que 1,3
million étaient des usagers réguliers d'opium, et qu'il y avait
à Téhéran, la capitale, environ 500 fumeries d'opium
(McCoy A, 1991). En 1969, le nombre des opiomanes était

de 350 000, consommant un total de 240 tonnes par an.
Dans le début des années 1970, le chiffre des usagers de dro-
gues était estimé à 400 000, parmi lesquels un quart se sont
déclarés opiomanes. En 1975, 30 000 usagers d'héroïne ont
été identifiés (Moharreri M R, 1978 ; McCoy A, 1991). Si
l'usage de drogues a été très répandu pendant des siècles, on
peut néanmoins noter des changements récents dans la nature
et la réponse donnée au problème drogues dans le pays.

La révolution islamique de 1979 mit l'Ayatollah Khomeini à
la tête d'un État théocratique. Selon une évaluation des
Nations unies de 1999, il y eut une forte augmentation de
l'usage de drogues à la suite de ce changement de pouvoir.

BULLETIN D’INFORMATIO HUIT

JUILLET 2005

PROGRAMME 

POLITIQUE DES DROGUES

DE LA FONDATION BECKLEY

L'apparition 
de la réduction des risques
en République islamique d'Iran

BIJAN NISSARAMANESH, MIKE TRACE et MARCUS ROBERTS

Le Programme Politique des Drogues de la Fondation Beckley est une initiative nouvelle qui a pour but d'établir une révision indépendante
et rigoureuse de l'efficacité des politiques nationales et internationales sur les drogues. L'objectif de ce programme de recherche et d'analyse
est de rassembler et de disséminer la documentation qui va dans le sens d'un examen rationnel des problèmes complexes liés à la politique sur
les drogues, et qui conduirait dans le futur à une gestion plus efficace du problème causé par l'usage très répandu de substances psychoactives.

Résumé

Une campagne anti-drogues très dure a été lancée en Iran peu après la révolution qui a établi la République
islamique en 1979. La possession de drogues fit alors l'objet de peines, d'incarcérations et de punitions
corporelles. La peine de mort pouvait être prononcée pour les infractions graves liées aux drogues.
Malgré ces mesures, l'usage et le trafic de drogues ont continué d'augmenter et l'Iran est devenu un pays
de transit des produits afghans. En 2002, les saisies d'opium en Iran ont représenté le quart des saisies
mondiales. À cette même période, le nombre d'usagers de drogues par injection dans le pays a été estimé
entre 200 000 et 300 000, chiffres considérés très sous-estimés par beaucoup. Le coût du problème drogues
en Iran comprend : hauts niveaux de dépendance ; pressions sur la capacité du système judiciaire ;
accroissement de la mortalité chez les usagers de drogues ; et taux élevé des infections VIH/sida liés à
l'usage par injection. L'amélioration des traitements et l'expansion des services de réduction des risques a
peu à peu permis de reconnaître les limites de la répression et l'importance des dimensions médicales et
sociales pour mieux gérer l'abus de drogues. 

background image

Les sources officielles du gouvernement iranien annoncent,
que, peu après l'événement, environ 5% de la population
étaient des usagers de drogues, soit environ 2 millions de
personnes (Razzaghi E 

et al

, 1999). Cette estimation est bien

plus haute que celle rapportée moins d'une décade auparavant
et pose question quant à la définition de l'addiction aux
drogues et quant à la façon de collecter, de compiler et d'in-
terpréter les données. Cette divergence peut s'expliquer par
le fait que, pendant la période de la révolution, les contrôles
ont été temporairement inopérants. De plus, le nouveau
régime a porté ses efforts sur la prohibition de l'alcool, ce
qui engendra une forte augmentation de l'usage de drogues
(York G 2000 ; Narcotics Control Strategy Report 2001).

Des problèmes évolutifs

De la production au transit

Après la révolution islamique, la culture de l'opium le long
des frontières de l'Iran a 

fortement baissé

.

En 1979, 33 000 hectares étaient dédiés à la culture du pavot
à opium. En 1993, ce chiffre est tombé à 3 500 hectares
(Narcotics Control Strategy Report 2001). Les autorités ira-
niennes prétendent même que ce chiffre, relativement bas,
est surestimé (Mehryar A, Communication personnelle,
2001). Une enquête réalisée en 1998/1999, couvrant un mil-
lion d'acres de terre où le pavot à opium était traditionnelle-
ment cultivé, conclut que sa culture était devenue quantité
négligeable (Narcotics Control Strategy Report 2001).

1

Mais, tandis que la production a fortement décliné, le transit
des drogues par le pays a beaucoup augmenté. Une des rai-
sons est la frontière commune avec l'Afghanistan devenu
aujourd'hui le plus gros producteur d'opium au monde. Ce
transit relie donc la production de l'Asie occidentale avec les
marchés du Golfe Persique, de la Russie, de la Turquie et de
l'Europe. Les drogues passent à flots par le pays. En 2000,
254 271kg de drogues furent saisis, dont 6 189kg d'héroïne,
20 275 de morphine, 179 053 d'opium et 31 581 de cannabis
(UNDCP, 2001). Selon le Rapport mondial sur les drogues
2004, 65% de toutes les saisies d'opium en 2002 ont été
faites en Asie, 28% en Europe et 6% dans les Amériques.
Les saisies en Iran atteignirent le taux surprenant de 25%
des saisies mondiales et celles du Pakistan - également pays
voisin de l'Afghanistan - un taux de 16% (ONUDC 2004).

2

Des modes de consommation plus dangereux

Il est largement admis que les niveaux d'usage nocif de
drogues augmentent selon les changements qui s'opèrent
dans le trafic, et notamment lorsqu'il y a une plus grande
disponibilité de l'héroïne. Il a été estimé que 10% de la
population des villes-clés situées sur les routes principales
des drogues étaient des usagers.

3

Une évaluation rapide de la situation (

RSA : Rapid Situation

Assessment 1998/1999

, Razzaghi E, 1999) dans dix zones

urbaines indique que la drogue qui a été le plus consommée
au cours des mois précédents l’enquête a été l'opium (73,3%
des répondants), mais que plus d'un tiers (39,4% des répon-
dants) ont consommé de l'héroïne. Dans certaines régions de

l'Iran, les taux de prévalence d'un usage très occasionnel
sont extrêmement hauts : 70% à Kermansha, 62,7% à
Khoransan et 60% à Téhéran.

Traditionnellement, l'opium, les résidus d'opium et le canna-
bis étaient fumés dans des pipes à opium ou dissous dans du
thé ou du café, ou même simplement ingéré

4

. Mais les modes

de consommation ont aussi évolué.

Ainsi, l'augmentation de la consommation d'héroïne a
engendré un accroissement de l'usage par voie intraveineuse.
L'enquête RSA montre que l'usage par injection est devenu
bien plus fréquent qu’auparavant. Les raisons principales
sont que l'injection procure aux usagers des sensations plus
fortes que l'opium lequel, par ailleurs, était devenu beaucoup
plus cher. En 2000, un gramme d'héroïne acheté dans les
rues ne coûtait seulement que 3 à 4 dollars (York G, 2000).

5

En 2001, le gouvernement iranien estima que le nombre
d'usagers de drogues dans le pays était d'environ 1,2 million.
Mais les experts iraniens du sida ont annoncé qu'en réalité
ce chiffre devait avoisiner les 3,3 millions si on utilisait une
définition de l'usage de drogues autre que celle qui dit
« usage continu et répété sur une période supérieure à neuf
mois » (Narcotics Control Strategy Report 2001). D'après les
estimations d'autres sources, le nombre d'usagers de drogues
en Iran se situerait entre 200 000 et 300 000 (Iran News 2001 ;
MAP 2001). Le dernier 

Rapport mondial sur les drogues

de

l'ONUDC confirme que l'Iran abriterait environ 200 000 usa-
gers de drogues par voie intraveineuse (ONUDC 2004).

Les risques liés à l'usage de drogues

La conclusion du premier rapport de la Fondation Beckley
disait que le but ultime de la politique sur les drogues devait
être de réduire les risques liés à l'usage de drogues. Cela
déplace l'objet de l'évaluation de « l'efficacité de 

la réduc-

tion de l'usage et de la production de drogues illicites

vers

celle de 

la réduction des risques liés à l'usage de drogues et

aux politiques employées

» (Roberts M et al, 2004).

2

Bien qu'il ait soit admis que la culture a pu se déplacer et continuer dans

de nouvelles régions du pays moins bien surveillées.

2

Il y a un paragraphe intéressant sur les saisies per capita dans le rapport de

l'ONUDC : « Le calcul des saisies en équivalents unités par habitant donne
une image assez différente. Les saisies les plus importantes sont toujours
sur le continent américain (12 unités par habitant en 2002) et en Europe (10
unités), mais vient ensuite l'Afrique (3 unités), soit en-dessous de la moyenne
mondiale de 4 unités, suivie par l'Océanie (3 unités). En raison de la forte
population en Asie, les saisies par habitant dans cette région sont relative-
ment faibles (2 unités par habitant). 

Toutefois, dans les pays qui entourent

l'Afghanistan (Pakistan, Iran, pays d'Asie centrale), les saisies par
habitant, soit 13 unités en 2002, étaient encore plus élevées que sur le
continent américain ou en Europe

» (ONUDC 2004, p 50).

3

À Téhéran, sur une population de 12 millions d'habitants, il a été estimé

que 240 000 étaient des usagers de drogues. Ce chiffre est considéré par les
experts comme étant très en dessous de la réalité. 

4

Entre les années 1930 et 1950, il était courant de boire de l'opium dans

les boutiques à thé ou dans les cafés. Cette consommation fait aujourd'hui
l'objet de poursuites pénales.

5

Dans ces circonstances, le passage de l'opium à l'héroïne est un bel

exemple de substitution dont les effets ont été analysés en détails dans les
bulletins et rapports de la Fondation Beckley.

background image

Certes, toute augmentation de la disponibilité des drogues
résulte en un accroissement des risques liés à leur usage.
Mais d'autres facteurs interfèrent dans cette relation disponi-
bilité/risques, lesquels incluent les modes de consommation
et l'existence de services offrant, par exemple, l'échange de
seringues.

Le cas de l'Iran illustre bien cette problématique. La hausse
de la prévalence de l'usage et le changement des modes de
consommation résultent en un ensemble plus grand de risques.

Crime et délinquance

L'enquête RSA 1998/1999 couvre aussi l'histoire bien
connue des liens entre offre/usage de drogues et délinquance
(Razzaghi E 

et al

, 1999). Elle rapporte que les drogues sont

généralement achetées aux dealers des rues et que les
immeubles désertés, jardins et parcs des banlieues sont les
lieux les plus courants de consommation par injection
(contrairement à l'opium et au cannabis qui étaient plutôt
consommés dans des lieux privés).

Comme dans d'autres pays, l'application des lois répressives
sur les drogues, dans un contexte où le trafic et l'usage aug-
mentent, met le système judiciaire et pénal sous une terrible
pression.

En 2000, la police a procédé à plus de 269 259 arrestations
pour infractions liées aux drogues, soit 18% de plus que
l'année précédente. Plus de 80 000 personnes furent incar-
cérées pour crimes liés aux drogues (DCHQ : Drug Control
Headquarters, 2001). Selon l'enquête RSA, près des trois
quarts des usagers de drogues par injection (72,7%) ont été
incarcérés à un moment ou à un autre, alors que seuls 36,3%
des usagers sans injection le furent (Razzaghi E 

et al

, 1999).

La surveillance du trafic dans la région de l'Asie a engendré
un nombre impressionnant de blessés et de morts. En Iran,
les routes principales du trafic passent par les provinces du
Khorassan, du Sistan et du Balouchestan qui sont toutes des
régions montagneuses, accidentées, inhospitalières, au climat
rigoureux. Elles sont le théâtre de multiples échauffourées
entre officiers de police en charge des drogues et trafiquants.
Il y eut, en l'an 2000, 1 532 affrontements qui ont généré la
mort de 142 officiers de police et de 904 trafiquants. Dans la
décade précédente, plus de 3 000 officiers de police ont été
tués dans le cadre de la lutte contre le trafic, et environ
10 000 sérieusement blessés (UNDCP 2000 ; NDCR 2001).

Bien-être, familles et enfants

Le coût moyen mensuel de l'usage de drogues en Iran a été
évalué à la moitié du revenu mensuel moyen par habitant,
soit à 400 000 rials (environ 45 US dollars). Des dépenses
aussi élevées par rapport aux revenux ne peuvent qu'affecter
la santé et le bien-être des usagers et de leurs familles.

L'enquête RSA 1998/1999 indique que la majorité des
usagers sont de sexe masculin (93,4%) et que la moitié
d'entre eux sont mariés (56,7%). Presque tous vivent dans
leur famille (94%)

6

. La plupart des répondants (80%) ont

déclaré être de simples laboureurs avec des revenus relative-
ment modestes (Razzaghi E 

et al

, 1999 ; Razzaghi E, 2001). 

L'Iran est le pays le plus peuplé du Moyen-Orient, avec une
forte proportion de jeunes. Presque la moitié des Iraniens ont
moins de 14 ans (45%) et un quart ont entre 15 et 30 ans.
Il y a eu une forte baisse des revenus par habitant. Le chômage
touche 14% de la population, soit environ six millions d'indi-
vidus (Razzaghi E 

et al

, 1999 ; Ahmadi J et Ghanizadeh A,

2000 ; Moore M, 2001). La migration à l'intérieur du pays,
l'urbanisation, la délinquance et les problèmes sociaux ont
augmenté, laissant place au développement et à l'expansion
des problèmes liés aux drogues (Razzaghi E 

et al

, 1999 ;

ONUDC, 2000 ; Iran News Daily, 2001).

Mortalité et problèmes de santé liés aux drogues

L'enquête RSA 1998/1999 indique que l'injection par voie
intraveineuse, nécessitant la recherche des veines des bras,
des aines, des pieds, est une source de dommages physiques
et d'infections (Razzaghi E 

et al

, 1999). 

Sur les 323 répondants qui ont déclaré prendre des drogues
par voie intraveineuse, presque la moitié disent partager
leurs seringues. 80% ont déclaré utiliser des techniques de
nettoyage dont la plupart s'avèrent grossièrement impropres :
essuyage avec les doigts ou avec un linge, en utilisant soit de
la salive, de l'eau ordinaire ou de l'eau chaude.

Le taux des personnes infectées par le VIH/sida parmi les
usagers de drogues par voie intraveineuse est particulière-
ment élevé. En juillet 2001, le Comité national sur le sida
rapporta que, sur un total de 2 458 personnes infectées,
1 841 (74,8%) étaient des usagers de drogues par injection
(MAP 2001). Il est évident que cette forte proportion est due
aux partages très répandus de seringues et d'aiguilles. Mais
ces données sur le VIH/sida sous-estiment fortement le nom-
bre de personnes effectivement infectées. En effet, en 1999,
le Ministère de la santé iranien a estimé que le nombre de
personnes atteintes du virus tournait autour 60 000.
(Département Prévention, 2000).

Cette situation est particulièrement grave dans les prisons
iraniennes. Le matériel d'injection y est très fréquemment
partagé et parfois même constitué de seringues très artisana-
les et de compte-gouttes. En 2000, l'article d'un quotidien
rapporte que, dans les prisons iraniennes, une seringue qui
a déjà été utilisée de 30 à 40 fois peut coûter jusqu'à 3 000
tomans, soit en gros 2,50 US $ (Iran Daily News, 2000). En
2001, « la prévalence du VIH parmi les usagers de drogues
par injection dans dix prisons iraniennes a atteint le chiffre
de 63% des prisonniers. » (ONUDC 2004, p 60).

La mortalité liée aux drogues est également en hausse. En
1996, les données officielles signalaient 717 décès, un an
plus tard, 788, et en 2000, le chiffre avait atteint le millier
(DCHQ, 1998 ; State Welfare Organisation, 2000). 

3

6

Des experts sur la situation des drogues en Iraq pensent que la consomma-

tion de drogues par les femmes est un phénomène caché, que celle-ci est
régulièrement sous-estimée et qu'elle est en forte et rapide augmentation.

background image

CHANGER LES APPROCHES
DU PROBLÈME DROGUES

L'Iran s'est battu pendant des siècles pour contrôler les
drogues : des ordonnances royales visant à limiter l'usage
de drogues ont été émises il y a déjà plus de 400 ans !
(Razzaghi E 

et al

, 1999). 

Dans les années 1950, boire du thé ou du café à l'opium
dans les cafés était une pratique culturelle courante et offi-
ciellement tolérée. En 1955, l'Iran introduisit ses premières
lois « modernes » visant à prohiber la culture et l'usage de
l'opium. Quinze ans plus tard, en 1969, le nombre d'opiomanes
étant d’environ 350 000, la loi devint plus souple et autorisa
une culture et un usage limité (McCoy A, 1991). Le gouver-
nement instaura alors un programme national de maintenance
de l'usage d'opium pour les personnes de plus de 60 ans
souffrant d'une maladie chronique et pour lesquelles il était
considéré que la cure de sevrage n'était pas conseillée (

ibid

).

De 1974 à 1977, un programme de sevrage ambulatoire cou-
vrant tout le pays traita environ 30 000 patients. (Spencer C
et Agaho C, 1990-91). Des bons furent délivrés aux usagers
leur permettant d'acquérir des cachets d'opium pour deux ou
trois mois, et dans certains cas de la méthadone, afin de les
aider dans le processus de sevrage.

Mais après la révolution de 1979, une campagne anti-drogues
très dure fut lancée. 

Une approche basée sur la répression

Juste après cette révolution, et bien que l'usage de drogues
ne cessait d'augmenter, les services de santé qui offraient un
traitement furent, dans un premier temps, fermés, et les usa-
gers contraints d'aller dans des « camps de réhabilitation ».
Les lois sur l'usage et la vente furent renforcées par des pei-
nes très sévères allant de l'amende, à la prison et jusqu'à la
peine de mort pour les infractions graves liées aux drogues.
Si la quantité de drogue possédée n'excédait pas 20kg et que
la personne n'avait pas réussi à les remettre sur le marché,
les juges pouvaient commuer la peine de mort en prison à
vie, et après 74 coups de fouet - ce qui reste néanmoins une
punition très sévère.

Dans les années 1980 et 1990, les tribunaux ont envoyé,
sous la contrainte, des milliers d'usagers vers des centres de
de réhabilitation ou en prison. En l'an 2000, plus de 269 259
contrevenants à la loi sur les drogues passèrent en justice,
dont 144 478 étaient plus considérés comme des usagers que
comme des dealers ou trafiquants (DCHQ 2001). En vingt
ans, 1,7 millions de personnes furent incarcérées pour des
actes liés aux drogues (State Welfare Organisation, 2000).

Un autre aspect de cette approche basée sur la répression fut
la pratique, très répandue dans tout le pays, et sous contrainte,
du test de dépistage d'un usage de drogue. Les individus
étaient soumis à ce test quasi routinier dans de nombreuses
occasions : avant le mariage, pour obtenir son permis de
conduire, pour être embauché comme fonctionnaire
(Razzaghi E 

et al

, 1999).

7

Les limites de la répression

L'application sans compromis de ces mesures n'a pas réussi
à arrêter le trafic, ni à inverser l'augmentation croissante de
la disponibilité et de l'usage de drogues en Iran. Ici, comme
ailleurs, la constatation des limites de la répression comme
moyen de réduire la prévalence de l'usage et les risques liés
aux drogues a conduit vers un intérêt accru, et à plus de
demandes, pour des initiatives de réduction des risques -
vers un retour, en quelque sorte, vers des politiques qui
avaient été appliquées avant la révolution de 1979. 

Au cours des six/sept dernières années, la politique des dro-
gues en Iran a évolué vers des préoccupations plus sociales
et sanitaires, notamment pour mieux répondre à l'usage
croissant d'héroïne. Cela ne veut pas dire que le cadre légal a
été libéralisé : la loi anti-drogue a même été renforcée en 1997.
Sous cette nouvelle loi, la possession jusqu'à 50 grammes de
cannabis ou d'opium peut entraîner une amende de 4 millions
de rials (environ 450 US $) avec jusqu'à 50 coups de fouet.
En ce qui concerne le transport ou la vente d'héroïne ou de
morphine, les peines varient selon les circonstances : pour
une possession de cinq centigrammes à un gramme, la peine
peut aller de deux à six millions de rials (de 225 à 665 US $)
avec de 30 à 70 coups de fouet. (DCHQ 1997 ; DCHQ 2001).

Cependant, des signes montrent que les peines très sévères
sont appliquées avec de moins en moins d'enthousiasme :
la peine de mort n'est plus appliquée qu'à des trafiquants de
haut niveau et, dans la plupart des cas, la possession n'en-
traîne plus la prison.

Par ailleurs, le juge a le pouvoir discrétionnaire de décider si
la personne arrêtée est un usager ou un trafiquant. Un suspect
testé positif à une drogue est généralement considéré comme
un usager, tandis que celui arrêté pour la seule possession
sera potentiellement considéré comme un dealer (Razzaghi E

et al

, 1999).

L'accroissement des services de traitement 

En Iran, si la dépendance aux drogues est toujours considérée
comme un crime, elle est aussi de plus en plus reconnue
comme un problème médical. Depuis le milieu des années
1990, la loi permet aux usagers qui entrent en traitement
d'être exemptés de peines légales. Les premiers développe-
ments de cette nouvelle politique visant à accroître le traite-
ment ont été de trois sortes.

• Un petit nombre de communautés thérapeutiques sou-
tenues par le gouvernement

. Ces centres résidentiels

offraient aux usagers d'héroïne plusieurs programmes basés
sur l'abstinence. Jusqu'en 1999, ces centres ont hébergé de
25 000 à 30 000 usagers, lesquels y restaient de 2 à 6 mois,
et dont 90% avaient été dirigés là par les tribunaux. Mais
les méthodes de traitement proposés dans ces centres engen-
draient de sérieux problèmes et leur infrastructure les faisait
ressembler à des prisons surpeuplées (Razzaghi E 

et al

, 1999).

4

7

En 1998, 1,3% des personnes testées dans le cadre d'un mariage ou d'un

emploi de fonctionnaire (n = 768 525) ont été trouvées positives à l'opium.
Ce taux est vraisemblablement sous-estimé dans la mesure où, avant le test,
les usagers changent leur consommation pour éviter d'être positifs au test. 

background image

• Le développement de groupes d'auto-support par les
Narcotiques Anonymes

. Ces groupes étaient encouragés à

se développer au cœur des zones urbaines importantes et
étaient bien vus des autorités parce qu'ils suivaient la philo-
sophie classique des 12 étapes centrée sur l'abstinence.

• La réouverture des cliniques non résidentielles qui
avaient été fermées dans les années 1970

. Au début, ces

cliniques offraient un traitement court à la clonidine, produit
jugé impropre par les cliniques européennes depuis de nom-
breuses années. Néanmoins, le nombre de patients suivis
grimpa rapidement. En 2000, il y avait environ 100 cliniques
de ce type (contre 65 en 1999 et 40 en 1998) avec une capa-
cité de prendre en charge environ 100 000 patients par an.

Vers la fin des années 1990, des préoccupations grandissantes
émergèrent quant à l'efficacité de ces méthodes de traitement.
C'est alors que les autorités iraniennes - à un moment où l'Iran
était encore diplomatiquement très isolé de beaucoup de pays -
encouragèrent les professionnels de la santé et du social de
prendre contact avec des experts d'autres pays afin de trouver
des méthodes plus efficaces. Ces échanges ont conduit,
ces cinq dernières années, à l'élaboration assez complexe de
services de traitement et de réduction des risques.

La prévention du VIH

L'impact de la toxicomanie sur la cohésion sociale et la peur
d'une épidémie de sida liée à l'usage de drogues par voie
intraveineuse firent aussi l'objet de préoccupations particu-
lières de la politique des drogues en Iran. Une étude conduite
en 1999 montra que très peu d'usagers de drogues par voie
intraveineuse connaissaient les risques d'être infectés par le
VIH. L'enquête RSA 1998/1999 montra que 20% des usagers
ayant répondu à l'enquête n'avaient jamais entendu parler du
VIH/sida et que de 20 à 30% de ceux qui en avaient entendu
parler ne savaient pas que le virus pouvait être transmis par
le partage du matériel d'injection (Razzaghi E 

et al

, 1999).

En fait, très peu d'actions de prévention visant les usagers de
drogues - et notamment les usagers par injection - avaient été
menées en Iran. En 1999, il n'existait pas une seule brochure
de prévention en direction des usagers de drogues (

ibid

).

Beaucoup des services développés durant ces cinq dernières
années ont été créés pour répondre à ce problème et faire
connaître aux usagers le haut niveau de risque encouru d'être
infecté par le VIH. Ces services couvrent trois secteurs parti-
culièrement importants : les traitements de substitution, le
travail de proximité et les prisons. 

Les traitements de substitution

Répondant aux préoccupations posées par le peu d'efficacité
du traitement à court terme avec la clonidine, le premier trai-
tement de substitution à long terme fut initié à Marvdasht,
ville du sud de l'Iran. Gérée par une organisation non gou-
vernementale (Persépolis), cette clinique offrit de la bupré-
norphine à plus de 3 000 patients entre 1999 et 2001. Ce
projet, qui a réussi à maintenir les patients en traitement et
qui a obtenu le soutien de la communauté locale, a permis
l'expansion des traitements de substitution dans le pays.

En l'an 2000, le premier projet-pilote de délivrance de
méthadone, créé dans le cadre d'un hôpital psychiatrique
gouvernemental, prit en charge 140 patients. En 2002, avec
le soutien du Bureau de Téhéran de l'Office des Nations
unies contre la drogue et le crime (UNODC), un centre
important de traitement ambulatoire fut ouvert dans
la capitale, offrant, entre autres services, un traitement de
substitution à un grand nombre d'usagers.

Le Ministère iranien de la santé, qui avait déjà exprimé sa
satisfaction quant aux bons résultats des tout premiers projets,
a soutenu leur expansion. Il est d’ailleurs actuellement en
train d’élaborer des lignes directrices nationales sur les
meilleures méthodes de délivrance de la méthadone, et il est
espéré que la diffusion de ces recommandations conduira à
un accroissement rapide du nombre de patients recevant ce
traitement. On remarque cependant, qu'aujourd'hui, très peu
de nouvelles cliniques se sont ouvertes.

Il y a donc maintenant en Iran un petit nombre de services
offrant un traitement de substitution à seulement environ
2 500 patients par an, la vaste majorité des usagers restant
traités par des cures de sevrage. 

Le travail de proximité

Poursuivant son chemin, le projet Persépolis soumit aux
autorités, en l'an 2000, l'idée de créer des services bas-seuil.
Ces services avaient pour but d'atteindre les usagers par
injection difficilement accessibles (dans les secteurs les plus
pauvres de la ville) et de leur offrir une information sur les
risques d'une infection par le VIH, ainsi que des seringues
propres, des préservatifs et des soins médicaux généraux.

Le besoin de créer de tels services s'avéra nécessaire
lorsqu'une enquête préliminaire auprès de 900 usagers des
rues montra que 25% d'entre eux étaient porteurs du VIH.
Ainsi, les services bas-seuil ont focalisé leur travail sur la
prévention du sida et beaucoup ont proposé des programmes
d'échange de seringues comme faisant partie des mesures
préventives et éducatives. Le Ministère de la santé rapporte
qu'il y a actuellement, en Iran, plus de 60 « cliniques trian-
gulaires » (traitant à la fois des problèmes de santé publique,
de sida et de toxicomanie), mais il n'est pas évident de savoir
combien, parmi ceux-ci, offrent un programme d'échange de
seringues.

Comme dans la plupart des pays, l'engagement des services
de santé publique dépendants de l'État dans la distribution
d'un matériel propre pour l'injection de drogues illicites a fait
l'objet de grandes controverses. Mais, grâce à l'influence
soutenue d'agences internationales, de fonctionnaires iraniens
de la santé et d'associations, le gouvernement iranien a fini
par admettre l'importance qu'il y avait à minimiser la trans-
mission du VIH et d'autres infections, et qu'en conséquence
l'établissement de services bas-seuil était justifié. L'accord
officiel pour l'établissement de programmes d'échange de
seringues a été clairement notifié dans l'ordonnance émise le
24 janvier 2005 par la Justice iranienne (voir page suivante).  

5

background image

Les prisons

L’Iran possède une longue histoire sur l'incarcération des
personnes qui ont enfreint les lois sur les drogues. Une grande
proportion des prisonniers est constituée d'usagers de drogues.
La forte concentration d'usagers en un même endroit, dans
des conditions sanitaires laissant à désirer, pose un vrai
problème au niveau des traitements et de la santé publique.
D'autres pays ont expérimenté l'initiation ou l'accélération de
la transmission du VIH, d'hépatites ou d'épidémies de tuber-
culose dans les prisons, et toutes les conditions sont réunies
pour que cela devienne un véritable fléau en Iran.

C'est la raison pour laquelle les autorités en charge des
prisons iraniennes soutiennent le développement de services
de prévention et de traitement à destination des usagers de
drogues. Un premier service de réduction des risques dans
les prisons fut initié en 2003. Aujourd'hui, 40 prisons ont
développé des services médicaux qui couvrent le traitement
des dépendances, du VIH et des maladies sexuellement
transmissibles. Des données récentes suggèrent qu'environ
1 500 prisonniers reçoivent un traitement de substitution à la
méthadone. L'introduction dans les prisons de services
d'échange de seringues est envisagée mais, pour le moment,
aucun projet-pilote de ce type n'a été lancé. 

CONCLUSION

Ces développements montrent que les problèmes liés aux
drogues et les réponses politiques qui y sont données résultent
d'un mélange complexe de facteurs qui évoluent dans le temps
et dont certains échappent au contrôle des gouvernements.

La situation des drogues en Iran est tout d’abord due à sa
proximité géographique avec l'Afghanistan. Le rapport de
l'OICS 2004 dit que « La production d'opium en Afghanistan
et ses incidences sur la paix et la sécurité demeurent les élé-
ments saillants de la situation en matière de drogues en Asie
occidentale. (…) Dans d'autres pays de la région, le trafic et
l'abus de drogues connaissent une progression rapide et com-
promettent l'équilibre socioéconomique » (OICS 2005). Face
à ce contexte, « plus de la moitié des usagers d'opium (7,8
millions) sont en Asie, dans les pays avoisinant l'Afghanistan
et le Myanmar. Et les plus hauts taux de prévalence ont été
trouvés en Iran, au Kirghizstan et au Laos » (OICS 2004).

8

6

Date : 24 janvier 2005 
Réf : 1-83-14434

République islamique d'Iran

Département judiciaire

Ordonnance exécutive pour toutes les autorités judiciaires du pays 

Parmi les obligations légales du Ministère de la Santé et de l'Éducation pour la Santé, il y a l'implémentation de
programmes destinés à prévenir l'expansion des maladies transmissibles, de réduire les risques, et de maintenir
le bien-être et la santé publique selon des lignes directrices fixées pour bien lui permettre de remplir sa mission.
Une des interventions du Ministère de la Santé et de l'Éducation pour la Santé consiste à fournir aux usagers de
drogues et aux personnes atteintes du sida des seringues, des aiguilles et autres matériels, ainsi que des traite-
ments à la méthadone, pour mieux combattre la transmission du VIH et d'hépatites parmi les usagers de drogues.
Selon le Ministère, certaines autorités judiciaires auraient considéré que de telles interventions étaient assimilables
au crime et devaient être punies, empêchant ainsi, non intentionnellement, l'implémentation de programmes de
prévention ayant pour but d'empêcher la transmission de maladies contagieuses dangereuses.  

En conséquence, cette ordonnance a pour but de rappeler aux juges de tous les tribunaux et aux procureurs de
l'ensemble du pays que, dans la mesure où tout élément majeur d'un crime doit être examiné dans ses intentions
malveillantes, les interventions décrites ci-dessus sont clairement dépourvues de mauvaises intentions, mais au
contraire justifiées pour remplir le vœu et la mission de protéger la société de l'expansion de maladies contagieuses
mortelles comme le sida et l'hépatite. En conséquence, toutes les autorités judiciaires ne doivent pas voir
d'intention malveillante ou criminelle dans ces interventions du Ministère de la Santé et de l'Éducation pour la
Santé ou d'autres centres et organisations qui œuvrent dans ce domaine, ne doivent pas injustement accuser
ceux qui fournissent ces services de participer à l'abus criminel de drogues, et ne doivent pas empêcher
l'implémentation de ces programmes qui sont nécessaires et bénéfiques.   

Seyed Mahmood Hashemi Sharoudi

Directeur de la Justice

8

L'OICS a aussi clairement souligné l'impact potentiel d'un Iraq déstabilisé

sur le problème drogues en Asie occidentale : « L'Organe craint que la
situation en matière de drogues ne se détériore davantage en Iraq du fait de
la désintégration de la structure qui y était chargée du contrôle des drogues
et compte tenu de l'emplacement géographique et de l'instabilité politique et
économique actuelle du pays. Les relations complexes qu'entretiennent le
terrorisme, la criminalité organisée, la corruption et le trafic de drogues
constituent une menace sans précédent dont on redoute qu'elle n'entraîne
une dégradation de la situation dans son ensemble. » (OICS 2005). Ceci
pourrait aussi avoir des répercussions sur toute la région.

background image

La très grande consommation d'opium en Iran est donc
largement due au fait que le pays est un lieu de transit de la
production afghane vers des pays consommateurs. Mais le
problème des drogues en Iran doit aussi être considéré dans
son contexte : chômage élevé, baisse des revenus, processus
d'urbanisation, de dislocation sociale près des frontières.
Tous ces facteurs participent à l'émergence de problèmes liés
aux drogues, détruisent les contrôles établis dans le cadre
d'un usage traditionnel, et soulignent le rôle joué par un
environnement social, économique et politique plus large.

Les gouvernements disposent, malgré les paramètres établis
par les traités internationaux des Nations unies, d'une cer-
taine latitude quant aux réponses politiques qu'ils peuvent
établir face aux problèmes rencontrés. Vu sous cet angle, il
est frappant de voir que la République islamique d'Iran a
suivi le même chemin que bien d'autres pays laïques, et ce
malgré de grosses différences culturelles. La reconnaissance
des limites de la répression et de l'importance de soutenir
des services de traitement pour aussi réduire la demande est
grandissante en Iran. Il y aussi un intérêt accru pour des
interventions de réduction des risques qui peuvent limiter les
méfaits des drogues sur les usagers, leurs familles et la
société (notamment les traitements de substitution et les
échanges de seringues). Comme dans d'autres parties du
monde, le besoin urgent de faire quelque chose pour éviter
l'expansion du sida a permis de surmonter les barrières idéo-
logiques entourant le travail de réduction des risques.

9

Cependant encore bien des défis restent à surmonter par les
autorités iraniennes. Le grand nombre d'usagers et la propor-
tion croissante d'usages par injection représentent une réelle
menace pour le bien-être social et la santé de la population ;
le système judiciaire et les services policiers sont toujours
contraints d'appliquer une répression et des peines très dures ;
et les services de traitement et de réduction des risques qui
ont été développés sont loin de couvrir tous les besoins. Il
est cependant encourageant de savoir que l'Iran tente de faire
face à tous ces problèmes à une époque où mettre l'accent
sur la réduction des risques liés aux drogues est un objectif
réaliste.

BIBLIOGRAPHIE

Ahmadi J, Ghanizadeh A 2000, « Motivations for use of opiates among
addicts seeking treatment in Shiraz », 

Psychological Reports

87 (3 Pt

2) : 1158-1164.

Dalvand S, Agahi C, Spencer C 1984, « Drug addicts seeking treatment
after the Iranian revolution: a clinic based study », in 

Drug and Alcohol

Dependence

14 : 87-92.

DCHQ (Drug Control Headquarters) 1997, 

The Anti Narcotics Law of

the Islamic Republic of Iran

(modifié nov. 1997), DCHQ, Téhéran, Iran.

DCHQ (Drug Control Headquarters) 2001. 

The National Drug Control

Report - Iran 2000

. DCHQ, Téhéran, Iran.

Iran News Daily 2000, « Warning: prisons, a center for the spread of
Aids », 30 avril 2000 (traduction en anglais non officielle).

Iran News Daily 2001, « 300,000 intravenous drug users in Iran », Édi-
torial 26 juin 2001.

Kerimi N 2000, « Opium use in Turkmenistan: a historical perspective
», in 

Addiction

95 (9) : 1319-1333.

MAP (Monitoring the Aids Pandemic) 2001, 

The Status and trends of

HIV/ AIDS/STI Epidemics in Asia and the Pacific

, Provisional Report,

4 octobre.

McCoy A 1991, 

The Politics of Heroin: CIA complicity in the global

drug trade

, New York, Lawrence Hill Books.

Moharreri M R 1978, « General view of drug abuse in Iran and a one-
year report of outpatient treatment of opiate addiction in the city of
Shiraz ». In Peterson R 1978, 

The International Challenge of Drug Abuse

,

National Institute on Drug Abuse Research Monograph 19 : 69-79.

Moore M 2001, « Iran: once hidden, drug addiction is changing Iran »,
Washington Post, mercredi 18 juillet.

Narcotics Control Strategy Report 1998, 

Iran

, Bureau for International

Narcotics and Law Enforcement Affairs, US Department of State
Washington DC.

Narcotics Control Strategy Report, 2000, 

Iran

, Bureau for International

Narcotics and Law Enforcement Affairs, US Department of State
Washington DC.

Narcotics Control Strategy Report 2001, 

Iran

, Bureau for International

Narcotics and Law Enforcement Affairs, US Department of State
Washington DC.

OICS (Organe international de contrôle des stupéfiants) 2005, 

Rapport

2004

, Nations unies, Vienne

ONUDC 2004, 

Rapport mondial sur les drogues

, Nations unies, Vienne

Razzaghi E, Rahimi A, Hosseni M and Chatterjee A 1999, 

Rapid

Situation Assessment (RSA) of drug abuse in Iran

, Prevention Depart.,

State Welfare Organization, Ministry of Health, I.R. of Iran and United
Nations International Drug Control Program.

Razzaghi EM 2001, « Comparison study on socio-economic factors in
Iranian injecting users », Présentation à la 12

e

conférence internationale

sur la réduction des risques liés aux drogues, 1-5 avril, New Delhi, Inde.

Roberts M, Klein A and Trace M 2004, 

Towards a global review of ille-

gal drugs

, Beckley Foundation Drug Policy Programme, Oxford.

Spencer C and Agahi C 1990-91, « Drugs and Iran after the Islamic
Revolution; prophesying the next quarter century », in 

The

International Journal of Addictions

25 (2A) : 171-179.

State Welfare Organisation 2000, 

Drug abuse prevention in youth needs

a National movement

, 16 mai, Téhéran, Iran (traduction non officielle).

UNDCP 2000, 

Executive summary of illicit drug supply, Iran

, UNDCP,

Téhéran, Iran.

UNDCP 2001, 

Country Profile: Islamic Republic of Iran

, UNDCP, Iran

Country Office

York G 2000, « Iran: Drugs Wreaking Havoc on Iranian Society », in

Globe and Mail

(Canada), 7 juin 2000.

7

8

L'intérêt grandissant pour des actions visant à réduire la demande a été

bien accueillie par l'OICS qui, dans son rapport 2004, dit en substance :
« La République islamique d'Iran reste un grand pays de transit des drogues
en provenance d'Afghanistan et est toujours résolue à lutter contre le transit
des drogues illicites et le trafic de drogues en général. Elle a également
reconnu de plus en plus les dangers posés par la consommation intérieure.
Outre l'intensification des efforts en matière de détection et de répression,
des activités de réduction de la demande ont récemment été lancées, notam-
ment l'évaluation des tendances de l'abus de drogues et la création d'un ins-
titut national de recherche et de formation sur l'abus de drogues. (…)
L'Organe se félicite de ces initiatives et souligne qu'il est indispensable de
continuer à renforcer les activités dans le domaine de la réduction de
la demande, en mettant particulièrement l'accent sur l'intensification de la
coopération avec les organisations non gouvernementales. » (OICS 2005).