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Octobre 2006 - N°194
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Accueil - Alimentation et santé (réalisé en partenariat par le CERIN)
Dossier : contre le «syndrome métabolique»: moins de sodas, plus de lait ?
CERIN
N°165 Avril 2006
En pleine progression, le syndrome métabolique est très " tendance ". Cette association de plusieurs anomalies cliniques et biologiques qui mettent en danger la santé - augmentant notamment le risque de maladie cardiovasculaire et de diabète - retient l'attention des nutritionnistes. En mars, lors du congrès Diétécom 2006, le Pr Jacques Delarue, Professeur de Nutrition au CHU de Brest, a mis en cause l'excès de fructose dans le développement du syndrome. Et au MEDEC 2006, ce sont en revanche les bénéfices potentiels du lait qui ont été mis en avant par le Pr Jean-Louis Schlienger, chef du service de médecine interne et de nutrition de l'hôpital Hautepierre à Strasbourg… Le dossier de Nutrinews.

Les produits laitiers peuvent aider
Pr Jean-Louis Schlienger

Lors d'une table ronde du MEDEC 2006 sur le lait et les produits laitiers, le Pr Jean- Louis Schlienger, chef du service de médecine interne et de nutrition de l'hôpital Hautepierre à Strasbourg, a ajouté un nouveau bénéfice santé à une liste déjà longue : le syndrome métabolique… Obésité abdominale, hyperglycémie, tension artérielle trop élevée, excès de triglycérides, manque de " bon " cholestérol… Si vous cumulez au moins trois de ces anomalies, vous avez un " syndrome métabolique ". Un pur produit de nos sociétés modernes et enrichies. Le manque d'exercice physique, la disponibilité permanente d'une alimentation à prix bas (ou accessibles) et à haute densité énergétique, l'excès de poids de plus en plus précoce, dès l'enfance…: tout concourt à installer le fameux syndrome chez un nombre croissant de nos contemporains. Touchant environ 10 % des femmes et 17 % des hommes, il atteindrait, d'après les études, 25 à 30 % des Français après l'âge de 50-60 ans… Et semble en pleine progression. Principales conséquences : l'existence d'un syndrome métabolique multiplie par dix le risque de diabète et par deux le risque de maladie cardiovasculaire. Indiscutablement, les anomalies qui caractérisent le syndrome augmentent le nombre des maladies coronariennes et la mortalité qui leur est associée. Pour lutter contre ces anomalies des traitements peuvent être nécessaires, mais une amélioration de l'hygiène de vie est dans tous les cas indispensable. Avec la suppression du tabac. Avec au moins 30 minutes d'exercice physique modéré par jour. Avec un effort pour maigrir, l'objectif étant de perdre 5 à 10 % de son poids. Avec aussi un régime alimentaire " remodelé ", plus riche en fruits et légumes, plus pauvre en produits gras et sucrés. Et aussi vraisemblablement bien équilibré en acides gras.

Un moindre risque de syndrome métabolique avec les laitages
La nouveauté, indique en effet le Pr Jean-Louis Schlienger, c'est que " les laitages pourraient contribuer à lutter contre le syndrome métabolique ". De nombreuses études d'observation invitent aujourd'hui à creuser cette piste. Quand ils font partie d'une alimentation équilibrée, le lait et les produits laitiers n'augmentent pas le risque cardiovasculaire. Pas moins d'une dizaine d'études parviennent à la conclusion que les consommateurs de produits laitiers auraient par rapport aux faibles consommateurs un moindre risque de lésions des coronaires et de certains accidents vasculaires ! On a observé que le syndrome métabolique (ou tel ou tel de ses marqueurs) est moins fréquent chez les consommateurs de produits laitiers. Une étude montre une diminution de 40 % du syndrome chez les hommes qui consomment au moins un produit laitier par jour. Une autre montre une diminution de l'hyperglycémie en fonction de la consommation de laitages. D'autres montrent une diminution du tour de taille en cas de consommation modérée de laitages. Le syndrome métabolique est amélioré par la consommation de fruits et de légumes, mais cette amélioration semble majorée par le recours aux produits laitiers… Au fil du temps, on note une diminution de l'obésité, de la pression artérielle, des anomalies glucidiques et lipidiques… Les gros consommateurs de produits laitiers (plus de 5 par jour) ont un risque de syndrome métabolique diminué de 72 % par rapport aux petits consommateurs (moins de 2 produits laitiers par jour).

Une action sur le poids, les lipides, la tension, la glycémie…
En fait, les laitages pourraient améliorer pratiquement un par un tous les composants du syndrome métabolique :

- Le poids Les femmes qui consomment le moins de calcium sont aussi celles qui risquent le plus l'obésité. Trois produits laitiers par jour diminuent la masse grasse viscérale et accélèrent la perte de poids. Le calcium laitier serait le bienfaiteur supposé. Il apparaît en tout cas bien plus efficace que la " supplémentation " en calcium par des comprimés. Peut-être parce que d'autres composants bioactifs du lait agissent aussi…

- Les lipides L'acide myristique, un acide gras spécifique du lait améliore le rapport entre le " bon " et le "mauvais " cholestérol. D'autres acides gras du lait aussi, par divers mécanismes, semblent associés à un profil lipidique favorable. Pour ce qui est des produits laitiers, estime le Pr Schlienger, " il faut donc relativiser le rôle néfaste que l'on attribue aux acides gras saturés ".

- La pression artérielle Le régime fruits et légumes + laitages est plus efficace que les régimes pauvres en sel pour faire diminuer la pression artérielle. C'est une des études les plus solides présentée par le Pr Schlienger qui l'établit : les produits laitiers ajoutent leur action à celle des fruits et légumes. Le bénéfice, là encore, pourrait être imputé principalement au calcium du lait.

- Le diabète Il y a moins de cas de diabète chez les gros consommateurs de laitages que chez les faibles consommateurs, révèle une étude qui a porté sur plus de 50000 hommes de 50 à 75 ans, suivis pendant 12 ans… Dans ce travail, les produits laitiers exercent aussi leur effet protecteur vis-à-vis du poids et de l'hypertension.

Suivre les recommandations du PNNS
Autant d'arguments favorables qui vont dans le sens d'une relative diminution du risque de " faire " un syndrome métabolique… Tirés d'études d'observation, ces arguments, estime le Pr Bernard Guy-Grand (Hôtel Dieu, Paris), demandent maintenant à être vérifiés par des études d'intervention, où l'on analysera les effets de la consommation plus ou moins importante de produits laitiers sur des populations sélectionnées et comparables, avec toute la rigueur scientifique souhaitée… Le lait, en tout cas, n'aggrave pas le syndrome, et peut-être même le diminue, car il a un effet protecteur sur chacun de ses composants. Grâce à sa teneur en calcium, à sa composition particulière, à ses acides gras et à ses micro-constituants spécifiques ? Grâce à un style de vie plus favorable et plus protecteur qu'auraient les consommateurs de laitages ? Peut-être aussi, mais les produits laitiers semblent avoir une efficacité propre. Le Pr Schlienger conseille donc " un régime alimentaire diversifié, pas trop énergétique, équilibré en lipides, avec des fruits et légumes et des produits laitiers… ". Bref, conforme aux recommandations du Programme national nutrition santé (PNNS).

Les cinq items du syndrome métabolique :
- Pression artérielle égale ou supérieure à 130/85 mmHg.
- Tour de taille supérieur à 100 cm chez l'homme et 90 cm chez la femme.
- Taux de triglycérides égal ou supérieur à 1,5 g/l.
- Taux de cholestérol HDL (" bon " cholestérol) inférieur à 0,4 g/l chez l'homme et à 0,50 g/l chez la femme.
- Glycémie à jeun égale ou supérieure à 1,10 g/l.

Trois de ces anomalies suffisent pour avoir un syndrome métabolique et être considéré " à risque"…


Attention au fructose !
Pr Jacques Delarue

A Diétécom 2006, le Pr Jacques Delarue, Professeur de nutrition au CHU de Brest, a désigné la consommation excessive de fructose comme possible facteur de risque du syndrome métabolique…

Il y a sucres et sucres, mais une chose est certaine : consommés en excès, ils augmentent le risque de voir apparaître un surpoids. Voire carrément la série des autres anomalies qui caractérisent le syndrome métabolique. Le Pr Delarue attire aujourd'hui l'attention sur les sirops de fructose, dont les Américains font une consommation importante. En 2002, ces sirops représentaient aux Etats-Unis plus de 56 % du marché des sucres. Alors que, depuis plus d'une centaine d'années, la part des glucides apportés par les céréales n'a cessé de diminuer, passant précisément de 56 % au début du vingtième siècle à 30 % dans les années 1970, avant de remonter un peu… Apparus peu après 1960, les sirops de fructose représentaient 5 % des apports de glucides en 1970, mais déjà 20 % dans les années 1990.

Des effets sur l'insuline et sur les lipides sanguins
Si l'on s'en préoccupe aujourd'hui, c'est parce que plusieurs études montrent une corrélation entre l'augmentation de la consommation de ces sirops et… l'augmentation de l'obésité et du diabète. Ce n'est peut-être pas une relation directe de cause à effet, explique le Pr Delarue, mais plusieurs observations, qui sont de l'ordre de la physiologie, vont pourtant dans ce sens… A la différence du glucose, le fructose n'augmente pas la dégradation des autres sucres a surtout un effet sur l'insuline et sur certains lipides du sang, dont il peut augmenter les taux. En particulier ceux des triglycérides. Effet particulièrement sensible lorsque le fructose est ajouté à un repas, seul ou associé au glucose. Alors que le glucose seul, l'amidon ou le maltose n'ont pas cette action. Précision toutefois : une consommation occasionnelle de fructose ne saurait être dangereuse. Les " méfaits " redoutés ne sont observés qu'avec de fortes doses. Le problème, c'est que ces fortes doses sont fréquemment atteintes par les Américains ! Et cette consommation excessive a les mêmes conséquences, que le fructose soit sous forme solide ou liquide.

Une stimulation de l'appétit
Autre pièce au dossier : on a pu montrer qu'un ajout de fructose au repas avait un retentissement sur les hormones qui régulent l'appétit. Et pas dans le sens de la restriction ! Le fructose en supplément diminue les taux de leptine dans le sang : or, cette hormone intervient pour inhiber la prise alimentaire. Corrélativement, le fructose augmente les taux de ghréline, hormone qui stimule l'appétit… Le fructose pourrait donc ainsi augmenter la prise alimentaire. La dernière série d'arguments qui incitent à la prudence vient des rats de laboratoire. En expérimentation animale, les régimes riches en fructose provoquent un syndrome métabolique complet, avec augmentation de l'acide urique, des triglycérides, de l'insuline. De plus, le fructose augmente le stress oxydatif et la production des redoutables radicaux libres…

Les boissons sucrées mises en cause
D'où, pour conclure, une hypothèse : la consommation excessive de jus de fruits (riches en fructose) et de sodas (riches en saccharose, c'est-à-dire en glucose + fructose) n'est vraisemblablement pas étrangère à la flambée du syndrome métabolique aux Etats-Unis. D'autant plus que sous ces formes liquides, le fructose est très vite métabolisé dans l'organisme. Le problème, répète le Pr Delarue, n'est pas celui de la consommation occasionnelle de ces boissons. C'est celui de leur consommation chronique : l'addiction " à l'américaine " aux boissons sucrées. Un modèle qui menace, selon toute apparence, un certain nombre d'enfants des pays riches, ici et ailleurs…

Qu'est-ce que le fructose ?
Le fructose se trouve sous une forme naturelle dans les fruits et le miel. C'est le plus sucré de tous les sucres, son pouvoir sucrant est plus élevé que celui du sucre de table (le saccharose) ou que celui du glucose. Il est produit industriellement essentiellement sous forme de sirop (à partir de betteraves sucrières, d'inuline, d'amidon de maïs…) et introduit dans de nombreux aliments (boissons surtout).

CERIN
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