Le chateau de ROUMEGOUS

Au confluent du Jaoul et du Vergnou, le château de Roumégous domine la vallée du Viaur. Edifié au XVème siècle, il s’élève sur une colline escarpée qui forme comme un promontoire triangulaire entre les deux ruisseaux. Il domine la chapelle préromane de Murat. C’est sur la pointe la plus avancée de ce monticule, à 400 m au dessus du lit du Jaoul, qu’est bâti ce château. C’est un château - repaire (manoir) formé d’une masse quadrangulaire avec quatre grosses tours rondes. Le rocher qui lui sert d’assise, domine le village situé en amont sur la même langue de terre. C’était une forteresse imprenable, dans un site difficile d’accès.

Les tours sont percées de quelques meurtrières, mais sur la partie du bâtiment central correspondante à l’entrée, on n’aperçoit pas une seule ouverture. Les fenêtres n’avaient été installées aux étages supérieurs que du côté du précipice, là où l’escalade était impossible. Le corps du logis est démantelé, mais on voyait encore en 1860 la base des arcades géminées à plein cintre qui soutenaient les voûtes de chaque étage. Le château défendu de trois côtés par des précipices, s’abritait du côté du village sous deux lignes assez rapprochées de fortes murailles et de fossés profonds. Les ouvrages extérieurs ont disparu ; il ne reste plus du corps du logis que la carcasse. Les tours sont encore debout. Toutefois, le sommet de celle du Sud s’est effondré. Le côté Nord de l’ouvrage est lézardé et semble se maintenir debout grâce à un énorme lierre qui s’agrippe à ses flancs et monte jusqu’au sommet. A l’angle de la jonction de deux de ces tours avec l’édifice central, se trouvait à chaque façade, une tourelle présentant des escaliers étroits à vis pour la communication des étages entre eux. Toutes les pierres de taille en granit jaune tendre de cet édifice ont été enlevées, de sorte que cet important et lugubre château présente actuellement un délabrement complet. Au début du siècle, l’une des 4 tours s’est écroulée.

Le château de Roumégous (Roumégous = tas de ronces) se rattachait à l’origine à la terre de Cadoule. Il reste encore une chapelle au lieu dit « Saint Amans de Cadoule ». Une vierge du XIVème siècle en provenant est conservée dans le village de Lescure Jaoul. Les seigneurs de Cadoule abandonnant leur forteresse auraient construit un château à Roumégous vers 1250. Le château de Roumégoux fut donc originairement possédé par les Cadolle, famille d’ancienne chevalerie qui contribua au XIIème siècle à la fondation du monastère de Bonne Combe, et dont une branche subsistait encore en Languedoc, au milieu du XIXème siècle. Aux Cadolle, succédèrent les De Bar, jusque vers la fin du XVIème siècle. Le château fut occupé ensuite par la famille Malause et il fut vendu par Bourbon-Malause en 1608. En 1655, il cessa d’être habité. Roumégous passa à la maison de Revel. Puis, à l’époque de la Révolution, Auguste Truel de la Garde habitant au domaine de Revel vendit le château de Roumégous à Jean-Pierre Blanquet.

(Les deux orthographes « Roumégoux » ou « Roumegous » sont sans doute valables, les registres et cadastres de La Salvetat-Peyralès portent parfois le X ou le S).