Le préfet Bernard Lemaire a été inhumé hier à La Rochelle

La cérémonie religieuse empreinte de solennité a été l'occasion de rendre un ultime hommage au préfet Bernard Lemaire, décédé dans la nuit de jeudi à vendredi, des suites d'une chute survenu à Megève, le 10 février. Photos DDM, Roger Garcia et Laura Yacon

Il était un peu plus de dix heures hier matin, lorsqu'au bas de la rue Voltaire apparaissent les deux premiers motards de la police nationale ouvrant la route au convoi funéraire transportant le cercueil du préfet Bernard Lemaire. Sur le parvis de la cathédrale Saint-Michel, gendarmes et policiers en tenue sont impeccablement alignés. Une dizaine de jeunes soldats du 3e RPIMa, fusil en bandoulière, attendent de rendre les hommages militaires au représentant de l'Etat, décédé brutalement dans la nuit de jeudi à vendredi.

La célébration est sobre et empreinte d'émotion. Devant une poignée d'élus (Marcel Rainaud, Gérard Larrat, Jacques Bascou, Jean-Paul Dupré, Patrick Maugard, Eric Andieu, André Viola...) Annick Lemaire, l'épouse du préfet disparu et ses deux filles, Frédérique et Charlotte ont été invitées à s'asseoir sur de simples chaises. Les drapeaux tricolores des associations d'anciens combattants claquent au vent, tandis que Michel Cadot, le directeur de cabinet s'avance près du micro, chargé de lire le message signé de Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur. «Je veux saluer la mémoire d'un serviteur exemplaire de l'Etat. Un homme de courage et de fermeté mais qui était également animé par un sens du dialogue avec les citoyens ou les élus. Bernard Lemaire, ajoutera également Michel Cadot, était un homme de tempérament qui savait mener à bien ses projets avec ténacité et autorité».

A l'éloge administratif, un peu froid et convenu, l'évêque de Carcassonne, Mgr Alain Planet, a su trouver les mots justes pour réconforter tous les proches du préfet disparu lorsqu' a débuté l'office concélébré avec le père abbé des chanoines de l'abbaye de Lagrasse, une congrégation religieuse à laquelle le représentant de l'Etat était très attaché. Très proche. Et le père Emmanuel Marie de remercier toute l'assistance. «Vous êtes venus nombreux entourer sa femme, ses filles, sa mère, c'est une couronne bien précieuse». Mais quels sont les mots justes en pareille circonstance ? Le chanoine les trouve. «Nous avons le droit d'être tristes et de pleurer».

Une heure et demie plus tard, le public, près de 400 personnes, dont beaucoup de fonctionnaires des services de l'Etat, a commencé à quitter la cathédrale en silence, improvisant sur le parvis une dernière haie d'honneur au préfet Bernard Lemaire, lorsque son cercueil, porté par six jeunes marsouins du 3e RPIMa est sorti de la nef.

Après un dernier salut au représentant de l'Etat, le cortège uniquement composé de ses proches a alors pris la route de La Rochelle, où Bernard Lemaire a été inhumé en fin de journée.