mardi 01.09.2009, 04:46 - PAR JEAN-MARC PETIT
Un chiffre d'affaires en hausse de 0,4 % au premier semestre, mais un résultat net en chute de 17,8 % : le groupe Auchan souffre, comme le reste de la grande distribution, mais résiste.
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Le fait que Carrefour et Casino soient passés dans le rouge au premier semestre ne consolera pas forcément les dirigeants du groupe Auchan.
Car, comme les autres, « la crise mondiale affecte (les) performances » du distributeur français, pour reprendre les termes de Christophe Dubrulle, président du directoire. « Les résultats du premier semestre montrent toutefois une bonne résistance de l'exploitation, en ligne avec ce que nous avons anticipé », tempère Xavier de Mézerac, directeur financier.
Dans un environnement économique difficile, le chiffre d'affaires consolidé du premier semestre est stable à 18,8 milliards d'euros (+ 0,4 %).
Rappelons que l'an passé pour la même période, il était en hausse de 9,4 %.
En France, le chiffre d'affaires s'élève à 8,9 milliards d'euros, soit 47 % des revenus du groupe. L'international (Europe centrale et de l'Est, Asie) continue sa progression.
Xavier de Mézerac se félicite surtout de la résistance de l'excédent brut d'exploitation du groupe (c'est-à-dire ce qui reste avant impôt et charge) à + 0,3 % (929 millions d'euros).
Résistance méritoire. Car sur le plan financier, le premier semestre a été rude. Il a fallu notamment intégrer des dépréciations monétaires liées à l'intégration des supermarchés Furshet en Ukraine. Il a fallu provisionner des dépréciations de créances pour la filiale Banque Accord (particulièrement sur le marché espagnol, très tendu). Il a fallu enfin prendre en compte en France les effets de la Loi de modernisation de l'économie (LME) et la quasi-disparition des fameuses marges arrière. Moralité, le résultat net du groupe est en chute de 17,8 % à 143 millions d'euros au premier semestre.
« L'exploitation résiste mieux que la performance commerciale, commente le journaliste Bertrand Gobin, animateur du blogmulliez.com, fin connaisseur d'Auchan. C'est particulièrement lié à la bonne maîtrise des charges qu'ils ont enclenchée l'an passé ».
Car les cordons de la bourse continuent de se resserrer. Prudence ou pessimisme, les investissements sont en diminution importante de 23,6 % par rapport au premier semestre 2008, même si le groupe envisage toujours d'ouvrir 60 hypers en 2009 (mais aucun en France).
« Nous abordons le second semestre avec une vigilance encore accrue sur le maintien de nos grands équilibres économiques », estime Christophe Dubrulle. Dès 2002, Auchan France a enclenché un plan de gestion prévisionnelle de l'emploi et des compétences. Mille quatre cents postes doivent être supprimés d'ici à 2012, mais 2 500 créés dans les nouveaux métiers et relais de croissance du groupe (Auchan Drive, Auchandirect, etc). « Nous nous sommes posé les questions suffisamment tôt, explique Philippe Baroukh, directeur général d'Auchan France. C'est peut-être pour cela que nous résistons mieux ».
REPÈRES | |
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La fin d'un modèle ? « On a beaucoup parlé de la fin des grands hypers au profit des plus petites surfaces, constate Bertrand Gobin, animateur de blogmulliez.com. Pourtant, Auchan, qui a une surface de vente moyenne plus importante que Carrefour, a plutôt bien tiré son épingle du jeu ». Une chose est certaine, les habitudes de consommation ont changé. « Le ticket moyen baisse », remarque Philippe Baroukh, directeur général d'Auchan France, sans en préciser le montant. La crise a aussi rogné sur les marges, les hypers ayant baissé leurs prix alimentaires de 0,93 % sur un an (« C'est 200 à 300 millions d'euros que nous avons investis dans les prix », estime Philippe Baroukh). Les marques premiers prix et celles de distributeurs ont également progressé de 4 % l'an passé. L'heure est aux économies tous azimuts, pour les consommateurs, comme pour les distributeurs. |
ZOOM | |
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Auchan en quelques chiffres Au premier semestre 2009, les 479 hypermarchés ont réalisé un chiffre d'affaires en hausse de 1,4 % à 14,9 milliards d'euros (79 % de l'activité). En France, le chiffre d'affaires a diminué de 4,7 % à 6,9 milliards d'euros. Les 735 supermarchés (dont 591 Simply Market) ont enregistré un recul plus marqué (- 5,1 %) avec des revenus de 3,3 milliards d'euros (17 % de l'activité). Immochan, la filière immobilière, voit ses revenus augmenter (+ 4,7 %) à 223 millions d'euros. Banque Accord a enregistré une progression de son produit net bancaire de 8,5 % à 179 millions d'euros. |
En savoir plus | |
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