RÉSULTATS
Moins rentable, plus international : le groupe Auchan en résistance
jeudi 15.04.2010, 05:05Le onzième distributeur mondial supporte sensiblement mieux la crise que ses concurrents les plus directs. La stabilité de son chiffre d'affaires, malgré l'érosion relative de sa rentabilité, confirme les dirigeants nordistes dans la poursuite de leur stratégie de développement.
PAR YANNICK BOUCHER
Philippe Baroukh, directeur général d'Auchan France et Xavier de Mézerac, directeur financier du groupe Auchan ont ouvert les portes du siège de l'enseigne, hier matin, à Croix, pour une conférence de presse sur les résultats du groupe. Derrière eux, dans un coin, une affiche posée en 2007, avant la crise, avec cet objectif des 100 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2015. Deux années de crise plus tard, l'affiche ne jaunit pas mais le groupe tarde à franchir le cap des 40 milliards.
« Honorable... »
On ne s'y trompera pas : les chiffres ne sont pas mauvais. Le bénéfice de Carrefour a chuté de 75 % en 2009 à 327 millions d'euros avec un chiffre d'affaires de deux points d'écart sous celui d'Auchan, qui dispose de 4 points d'avance sur Casino. En 2009, l'activité du groupe nordiste a progressé de 0,5 %, à 39,6 milliards d'euros, une performance « honorable » dans un « environnement défavorable » pour Xavier de Mézerac, en référence à l'impact de la baisse de la consommation dans la plupart des pays d'Europe (en France, les ventes ont reculé de 3,4 % à 16 milliards d'euros).
La progression des revenus est donc légère malgré le ralentissement en zone euro et un effet de change défavorable en Europe centrale et de l'Est. Les 57 % de dévaluation de la devise en Ukraine en deux ans par rapport à l'euro explique aussi la baisse du bénéfice net du groupe de 9,1 % à 661 millions d'euros.
Si Auchan France incarne toujours le marché domestique du groupe présent dans 13 pays, l'international pèse à présent 53 % des activités de l'enseigne.
Les ventes hors taxe ont baissé de 1,5 % en Europe de l'Ouest mais ont progressé de 13 % en Europe de l'Est et en Asie, les deux bastions étrangers d'un groupe qui gère plus que jamais ses affaires en bon père de famille, maîtrisant son endettement et ses capacités d'autofinancement, fléchant ses investissements sur ses zones de force, sans chercher à élargir son périmètre (voir les retraits sur le continent américain et latino-américain).