Le Devoir et ses directeurs

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Gilles Paré
Édition du 25 janvier 2003


Henri Bourassa
1910 - 1932

La une de 1910
La une de 1910


Georges Pelletier
1932 - 1947


Gérard Fillion
1947 - 1963

La une de 1970
La une de 1958


Claude Ryan
1963 - 1978

La une de 1970
La une de 1976


Jean-Louis Roy
1981 - 1986


Benoît Lauzière
1986 - 1990


Lise Bissonnette
1990 - 1998


Bernard Descôteaux
1999 - ...

En 1908, Henri Bourassa fonde « La Publicité Limitée », la compagnie à l'origine du Devoir. Le premier numéro paraît le 10 janvier 1910. Henri Bourassa qui dirigera le journal jusqu'à son départ le 3 août 1932, s'entoure dès le départ de journalistes brillants dont Olivar Asselin, Jules Fournier, Omer Héroux et Georges Pelletier entre autres.

C'est ce même Georges Pelletier qui, après avoir agi comme rédacteur en chef toutes ces années, prendra la relève du fondateur à son départ. Il fera équipe avec Omer Héroux au poste de rédacteur en chef. Ensemble, ils dirigeront le journal jusqu'au décès de Georges Pelletier le 20 janvier 1947.

Le 19 février 1947, Gérard Filion devient directeur. Directeur jusqu'alors de l'hebdomadaire agricole La Terre de chez nous, il donne un véritable coup de barre au journal, renouvelle l'équipe rédactionnelle. André Laurendeau, Pierre Laporte, Michel Roy, Jean-Marc Léger, Normand Hudon et plusieurs autres se joignent à lui. André Laurendeau sera son ré.dacteur en chef. M. Filion quitte la direction du Devoir le 31 janvier 1963.

La succession de Gérard Filion est d'abord assurée par un triumvirat composé de Claude Ryan, Paul Sauriol et André Laurendeau. Le 1er mai 1964, la direction du journal est confiée à Claude Ryan. Il l'assurera jusqu'au 11 janvier 1978. Quelques mois plus tard, il sera élu chef du Parti libéral du Québec. Le rédacteur en chef, Michel Roy, assure l'intérim.

Il faudra près de trois ans avant qu'un directeur soit nommé. Le 23 novembre 1980 Jean-Louis Roy, professeur d'histoire à l'Université McGill, entre en fonction comme directeur. Le 28 janvier 1986 il quitte pour devenir délégué général du Québec à Paris.

Le 3 juillet 1986 Benoit Lauzière, issu du milieu de l'enseignement collégial, accède à la direction. À la fin des années 80, Le Devoir est confronté à des difficultés financières importantes. Le 12 juin 1990, Lise Bissonnette, qui avait été rédactrice en chef du journal au début des années 80, prendra sa relève et mettra en œuvre un audacieux plan de redressement. Elle quittera le 5 août 1998 pour devenir présidente-directrice générale de la Grande Bibliothèque du Québec.

Le 12 février 1999, Bernard Descôteaux, jusqu'alors rédacteur en chef, est désigné directeur.

Des orientations

Dès sa fondation, Le Devoir se veut un journal d'opinion, d'idées, de combat indépendant. La société éditrice « La Publicité Limitée » publie ses orientations dans « Le prospectus de la publicité » en 1908. Le premier éditorial intitulé « Avant le combat » et signé par Henri Bourassa dans le Devoir du 10 janvier 1910 est explicite quant aux orientations du journal.

Par la suite, les directeurs successifs vont actualiser la vocation du journal. Ainsi Gérard Filion va écrire une série de huit éditoriaux étoffés publiés du 12 au 22 avril 1947.

Claude Ryan fera de même dans deux éditoriaux datés du 10 janvier et 30 décembre 1970.

Jean-Louis Roy publiera lui aussi deux éditoriaux concernant les orientations du journal soit les 13 et 15 janvier 1981. Son successeur apportera des précisions dans son éditorial du 16 août 1986.

Lise Bissonnette précise sa pensée sur les orientations du journal dans deux éditoriaux que l'on retrouve dans les éditions du 24 et 25 septembre 1990.

Nommé directeur du Devoir en février 1999, Bernard Descôteaux fera de même dans deux éditoriaux, parus les 22 et 23 mars 1999.

Évolution financière et corporative de l'entreprise

Les directions successives du Devoir ont toujours privilégié la vocation première de l'institution: un journal d'opinion indépendant. Cette indépendance a souvent eu un prix économique. Perte de revenus publicitaires, d'abonnés.

Dès 1913, un déficit important amène la création d'une nouvelle compagnie: l'Imprimerie populaire limitée. Elle succède à la société éditrice La Publicité Limitée. Le journal survit grâce à des levées de fonds.

Dans le but de préserver l'indépendance du journal et d'éviter sa prise de contrôle par vente ou héritage, Henri Bourassa crée une structure unique par son originalité. Le 31 décembre 1928, devant notaire, les actionnaires de l'Imprimerie populaire limitée (IPL) signent un acte de convention et fidéicommis. Il en résulte deux fiducies.

La première fiducie se compose de trois membres et contrôle 2501 actions votantes de l'IPL soit la moitié plus une. Cette fiducie et le conseil d'administration de l'IPL nomment conjointement le directeur. Dès lors, le directeur se voit confier ce bloc d'actions pour la durée de son mandat. Il ne peut être mis en minorité au conseil d'administration.

Une deuxième fiducie se voit confier 951 actions votantes de ÌPL. Pour poser certains gestes juridiques concernant l'entreprise, le directeur aura besoin de l'appui de cette fiducie. Il s'agit d'un autre rempart assurant l'indépendance du journal.

Gérard Filion hérite d'une situation financière presque désespérée à son arrivée en 1947. Il doit renouveler les presses de l'imprimerie, rajeunir les services administratifs et le personnel de la rédaction. Il hausse le prix du journal, émet des obligations (120 000 $ en 1947; 150 000$ en 1948). Le CTCC (ancêtre de la CSN) investit 10 000 $ en 1949 lors d'une campagne de souscription organisée par les Amis du Devoir. En 1955 on organise un banquet dans le but d'amasser 100 000 $. Le Devoir redevient rentable et en 1963 le journal affiche des profits de 300 000 $.

Le directeur Claude Ryan hérite d'une situation financière saine. En 1967, la direction décide d'abandonner le volet imprimerie et donne à contrat l'impression du journal. L'arrivée du quotidien Le Jour (1974-1976) déstabilise l'équilibre budgétaire de l'entreprise.

Des difficultés financières persistantes s'étalent de 1983 à août 1993. Plusieurs montages financiers s'avèrent nécessaires pour assurer non seulement la survie, mais aussi le développement de l'entreprise. On modifie la structure du Devoir en janvier 1993 en créant une nouvelle société éditrice, « Le Devoir inc. ». L'Imprimerie populaire ltée en est l'actionnaire majoritaire, ce qui assure l'indépendance du directeur comme le voulait Henri Bourassa. L'arrivée de nouveaux actionnaires, parmi lesquels on retrouve le Fonds de solidarité des travailleurs du Québec. le Mouvement Desjardins les lecteurs et les employés, permet l'injection des capitaux indispensables à la relance du journal.

Recherche : Gilles Paré

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