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Les militants antivivisection sèment la peur

IL A SUFFI de quelques lignes postées sur un site Internet, fin août, pour assurer leur notoriété. En déclarant, sans en fournir la preuve, avoir empoisonné 85 flacons de produit pour lentilles de con...

IL A SUFFI de quelques lignes postées sur un site Internet, fin août, pour assurer leur notoriété. En déclarant, sans en fournir la preuve, avoir empoisonné 85 flacons de produit pour lentilles de contact sur le sol français, des militants antivivisection d'un genre nouveau ont fait une irruption spectaculaire sur la scène française. Baptisé « Animal Rights Militia », le groupe a en effet contraint Novartis à retirer plus de 10 000 bouteilles du marché. Signe, selon les services de renseignement, que « le temps est désormais venu de surveiller cette mouvance militante en voie de structuration ».
Selon la police, la première alerte remonterait à près d'un an. Fin octobre 2006, une quinzaine de militants venus de Grande-Bretagne manifestent devant les locaux parisiens de plusieurs groupes pharmaceutiques. Particulièrement virulents, ils menacent de représailles les employés de ces laboratoires qu'ils accusent de « collaborer » avec leur bête noire : le centre britannique d'expérimentation animale Huntingdon Life Sciences (HLS). Dans les semaines suivantes, les actes de vandalisme se multiplient contre les marchands de fourrure, bouchers et autre éleveurs de chiens. Longtemps épargnée, la France découvre, avec un temps de retard sur ses voisins, les nouvelles méthodes des militants de la cause animale.
Actes d'intimidation
À Paris, Lyon et Bordeaux, tandis que des collectifs antispécistes (1) regroupant quelques dizaines de sympathisants protestent en toute légalité contre la vivisection, la chasse ou la corrida, on assiste alors à une recrudescence d'actes d'intimidation. Certains cadres d'Air France, parce que leur compagnie est accusée de transporter des animaux de laboratoire, retrouvent ainsi des inscriptions menaçantes près de leur domicile. Selon le site Internet de l'organisation clandestine Animal Liberation Front (ALF), des dizaines d'« assassins » d'animaux voient aussi leurs vitrines brisées ou leurs pneus crevés.
D'abord sceptiques, les policiers ont commencé à s'inquiéter lorsque, le 28 avril dernier, un incendie criminel a dévasté les locaux de la société Techniplast, près de Lyon. « Le feu, qui a été allumé en pleine nuit, aurait probablement fait des victimes s'il y avait eu quelqu'un à l'intérieur », assure Philippe Prévost, directeur de cette entreprise spécialisée dans la fabrication de cages pour animaux.
Sur le parking, le méfait a été signé à la peinture blanche : « ALF ». Exaspéré, Philippe Prévost estime avoir été visé parce qu'il fournit le laboratoire HLS, cible de l'organisation britannique Stop Huntingdon Animal Cruelty (Shac).
Fin juillet, pour la première fois, une dizaine d'activistes français manifestent devant les locaux de Sanofi sous la bannière de Shac. Un mois plus tard, c'est également au nom de la lutte contre Huntingdon Life Sciences qu'Animal Rights Militia s'attaque au laboratoire Novartis, accusé pour l'occasion d'être l'un des principaux clients du centre d'expérimentation animale.
(1) Les antispécistes affirment que les animaux doivent être traités à l'égal de l'homme.

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