logo Figaro

Des tournages à la Sorbonne pour payer les dégâts du CPE

MARIE-ESTELLE PECH.
 Publié le 14 décembre 2006
Actualisé le 14 décembre 2006 : 07h49
  • 3 colonnes
  • moins
  • plus
  • Envoyer à un ami
  • Imprimer l'article
  • Rss
  • Acquérir les droits pour cet article
  • Les archives
  • Forum
logo FIGARO Fermer le fenêtre
L'occupation de la Sorbonne par des étudiants anti-CPE avait provoqué  d'importants dégâts dont le coût a été estimé à 800 000 euros<BR/>
L'occupation de la Sorbonne par des étudiants anti-CPE avait provoqué d'importants dégâts dont le coût a été estimé à 800 000 euros

(Le Figaro/A.Aubert)
logo FIGARO Fermer le fenêtre

Le rectorat de Paris rembourse les dommages liés aux manifestations en augmentant le nombre de locations de salles.

 
L'UNIVERSITÉ parisienne attachée à ses humanités et à sa tradition médiévale voit désormais trembler ses murs au rythme du rap : la rappeuse Princesse Agnès et l'acteur Stomy Bugsy ont loué une salle pour y tourner un clip, Pourquoi tu m'écoutes pas, le 11 novembre. Un film sur La Panthère rose, animal peu connu pour son appétence pour le grec ancien, a également été tourné dans les couloirs il y a quelques semaines. « Nous refusons habituellement les tournages sans exigence culturelle », explique Nicolas Boudot, au rectorat de Paris. Mais pour rembourser les frais des travaux de ­réparations dus à l'occupation de la Sorbonne par des militants anti-CPE, le rectorat reconnaît être « moins regardant ».
 

Érasme, Simone de Beauvoir et autres anciens illustres peuvent dormir tranquilles : la Sorbonne n'accueillera pas pour autant de films pornographiques ou de soap operas : « Nous continuons à repousser de nombreuses demandes », affirme Philippe Cocquebert, directeur de cabinet du recteur. Il n'empêche, les défilés de mode Yoji Yamamoto et Karl Lagerfeld dans le prestigieux grand amphi orné des fresques de Puvis de Chavanne, ont pu paraître parfois décalés, cet automne, pour des étudiants stressés qui passaient leurs examens un peu plus loin. « Pour louer, on privilégie les soirs, les jours fériés et les dimanches afin de ne pas déranger les étudiants », précise-t-on toutefois au rectorat. Les lieux les plus demandés, l'amphithéâtre Richelieu, le grand salon et le grand hall sont en outre situés dans le Palais académique où aucun cours n'est jamais dispensé.

 

Des factures non prévues

 

Après la très médiatique occupation de la Sorbonne une nuit durant, pendant les manifestations anti-CPE, la facture a été salée. Environ 800 000 euros de travaux ont dû être déboursés par le rectorat et les universités Paris-I, III, IV et V : le système électrique était hors d'usage, ainsi que le système incendie, des caméras de surveillance, des portes et des vitres. Sans dotation supplémentaire de l'État, qui a laissé à la charge des universités le coût des dégradations liées à la crise du CPE (estimées à trois millions d'euros en France), il a fallu payer les factures non prévues au budget. Et depuis la rentrée universitaire, pour accélérer les remboursements, le rectorat multiplie les activités de locations.

 

Si une salle de la Sorbonne ne rapporte en moyenne que 2 200 euros par jour, s'offrir le grand amphithéâtre coûte par jour 16 700 euros. La Sorbonne a l'habitude d'accueillir des tournages de films et des défilés de mode dont le premier, Lanvin, remonte à 1920. Ces locations rapportent environ 150 000 euros par an au rectorat qui a bien l'intention de doubler la mise cette année. La somme reste modeste, mais le rectorat veut poursuivre ces activités annexes afin de maintenir un certain standing et conserver des amphithéâtres propres et des fresques pimpantes, « pour que la Sorbonne garde son lustre d'antan ». Les murs de l'université qui ne chôment décidément pas s'apprêtent donc à accueillir, ces jours prochains, le tournage d'une série policière télévisée populaire.

 

Le rectorat de Paris rembourse les dommages liés aux manifestations en augmentant le nombre de locations de salles.

 
L'UNIVERSITÉ parisienne attachée à ses humanités et à sa tradition médiévale voit désormais trembler ses murs au rythme du rap : la rappeuse Princesse Agnès et l'acteur Stomy Bugsy ont loué une salle pour y tourner un clip, Pourquoi tu m'écoutes pas, le 11 novembre. Un film sur La Panthère rose, animal peu connu pour son appétence pour le grec ancien, a également été tourné dans les couloirs il y a quelques semaines. « Nous refusons habituellement les tournages sans exigence culturelle », explique Nicolas Boudot, au rectorat de Paris. Mais pour rembourser les frais des travaux de ­réparations dus à l'occupation de la Sorbonne par des militants anti-CPE, le rectorat reconnaît être « moins regardant ».
 

Érasme, Simone de Beauvoir et autres anciens illustres peuvent dormir tranquilles : la Sorbonne n'accueillera pas pour autant de films pornographiques ou de soap operas : « Nous continuons à repousser de nombreuses demandes », affirme Philippe Cocquebert, directeur de cabinet du recteur. Il n'empêche, les défilés de mode Yoji Yamamoto et Karl Lagerfeld dans le prestigieux grand amphi orné des fresques de Puvis de Chavanne, ont pu paraître parfois décalés, cet automne, pour des étudiants stressés qui passaient leurs examens un peu plus loin. « Pour louer, on privilégie les soirs, les jours fériés et les dimanches afin de ne pas déranger les étudiants », précise-t-on toutefois au rectorat. Les lieux les plus demandés, l'amphithéâtre Richelieu, le grand salon et le grand hall sont en outre situés dans le Palais académique où aucun cours n'est jamais dispensé.

 

Des factures non prévues

 

Après la très médiatique occupation de la Sorbonne une nuit durant, pendant les manifestations anti-CPE, la facture a été salée. Environ 800 000 euros de travaux ont dû être déboursés par le rectorat et les universités Paris-I, III, IV et V : le système électrique était hors d'usage, ainsi que le système incendie, des caméras de surveillance, des portes et des vitres. Sans dotation supplémentaire de l'État, qui a laissé à la charge des universités le coût des dégradations liées à la crise du CPE (estimées à trois millions d'euros en France), il a fallu payer les factures non prévues au budget. Et depuis la rentrée universitaire, pour accélérer les remboursements, le rectorat multiplie les activités de locations.

 

Si une salle de la Sorbonne ne rapporte en moyenne que 2 200 euros par jour, s'offrir le grand amphithéâtre coûte par jour 16 700 euros. La Sorbonne a l'habitude d'accueillir des tournages de films et des défilés de mode dont le premier, Lanvin, remonte à 1920. Ces locations rapportent environ 150 000 euros par an au rectorat qui a bien l'intention de doubler la mise cette année. La somme reste modeste, mais le rectorat veut poursuivre ces activités annexes afin de maintenir un certain standing et conserver des amphithéâtres propres et des fresques pimpantes, « pour que la Sorbonne garde son lustre d'antan ». Les murs de l'université qui ne chôment décidément pas s'apprêtent donc à accueillir, ces jours prochains, le tournage d'une série policière télévisée populaire.

 

Liens Commerciaux

Liens Sponsorisés