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DSK : questions sur un week-end à New York

Les enquêteurs américains se penchent sur plusieurs zones d'ombre dans les faits et gestes de DSK.

L'hôtel Sofitel de Manhattan où résidait DominiqueStrauss-Kahn. CHIP EAST/REUTERS

• Un emploi du temps flou samedi

«À 15h29, une employée de l'hôtel Sofitel, de sexe féminin, de race noire, âgée de 33 ans, avise la police qu'elle a été victime d'une agression sexuelle. L'agression se serait déroulée dans la chambre 2806 de l'hôtel (…) Lorsque la femme est rentrée dans la chambre, l'occupant de la chambre, Dominique Strauss-Kahn, homme blanc de 62 ans, est sorti nu de la salle de bains, a maintenu sur le lit la femme et a inséré son pénis dans la bouche. L'homme a ensuite réglé l'hôtel et a pris un avion à JFK où (la police) l'a extrait de l'appareil.» Tels sont les éléments contenus dans le rapport de la police de New York, cité lundi par le site Atlantico. Différentes versions circulent depuis dimanche sur l'emploi du temps du patron du FMI à New York. Arrivé vendredi pour une visite privée, DSK devait, selon son entourage, voir l'une de ses filles, Camille, étudiante en master, qui réside à New York. Mais les détails de cette rencontre restent approximatifs. Certains avaient évoqué un déjeuner vendredi, d'autres samedi - c'est-à-dire dans le même créneau horaire que celui de l'agression présumée. Lundi, au tribunal, un de ses avocats a affirmé que son client n'avait pas fui l'hôtel mais s'était rendu à un déjeuner avec un témoin qui le confirmera.

Ophelia, la femme de chambre, originaire du Ghana et qualifiée de «très fiable» par les enquêteurs situe les faits autour de midi, selon la dernière version de la police. Le leader socialiste fait son «check out» de l'hôtel proche de Times Square entre 12h28 et 13h38. Il ne serait pas remonté dans sa «suite présidentielle» 2806, composée d'une entrée, d'un bureau, d'un salon, d'une chambre et d'une salle de bains qui se trouve «tout au fond de la suite, après un coude», a précisé lundi Paul Dubrule, cofondateur du groupe Accor et qui a séjourné dans cette chambre. Selon une source de la chaîne hôtelière, «une femme de ménage a vocation à faire les chambres» et peut donc entrer avec son passe sans attendre un ordre formel de la réception. Ophelia aurait ouvert la porte en lançant «house keeping» sans obtenir de réponse. C'était le premier séjour de DSK en 2011 dans cet établissement où il s'était déjà rendu cinq fois en 2010. À ce client régulier, la direction avait offert d'être surclassé et de ne payer que 525 dollars une suite, libre ce week-end-là, habituellement louée 3000 dollars. Cette «parenthèse» new-yorkaise du patron du FMI semble un peu improvisée. Son billet d'avion a été acheté le jeudi 12 mai et, selon le système Gaetan de réservation d'Air France, l'horaire de retour avait été modifié au moins une fois.

• Un départ normal ou précipité

La police new-yorkaise arrive sur les lieux après que la femme de chambre s'est confiée à une autre employée puis a donné l'alerte. Où est alors DSK? On sait qu'il enregistre, lui, sur le vol Air France 023 à 15h40. Le décollage est prévu à 16h40 en direction de Paris. Auparavant, le directeur du FMI, qui est à bord d'une voiture avec chauffeur, a appelé la réception du Sofitel en signalant avoir oublié un téléphone portable dans sa chambre. Les enquêteurs, qui ont déjà investi le lobby de l'hôtel, donnent l'ordre à l'employé de faire préciser à son interlocuteur où il se trouve. C'est ainsi que les policiers pourront filer vers l'aéroport JFK pour intercepter le Français, déjà installé en business classe à bord de l'Airbus A 330. En revanche, les enquêteurs ne parlaient plus hier d'«effets personnels oubliés dans la chambre» et qui auraient signé un départ précipité.

Dans quel état d'esprit se trouve alors le voyageur? Selon Mortem Meier, un directeur commercial norvégien cité par le New York Times qui a été conduit par le même chauffeur, «Strauss-Kahn était extrêmement pressé. Il voulait quitter les lieux aussi vite que possible. Il semblait perturbé et stressé». Pendant le trajet, il aurait, selon Le Monde, eu un contact téléphonique avec sa femme, Anne Sinclair, qui l'attendait à Paris et lui aurait fait part d'«un problème grave».

• L'ADN va parler

Pour démêler l'affaire, la police a lancé des expertises médico-légales. La recherche d'ADN va évidemment être fondamentale. Tout est analysé. Les cellules dites de contact, autrement dit la moindre particule de peau, déposées sur les vêtements sont analysées. Elles «signent» un contact rapproché. Encore moins discutables, les cellules laissées sous les ongles après d'éventuelles griffures. Or, le rapport de police mentionne que «des griffures ont été constatées sur le torse de l'auteur présumé». Selon un spécialiste français de l'ADN, les résultats «extrêmement fiables» pourraient être connus en milieu de semaine.

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» La juge ordonne le maintien en détention de DSK


516 commentaires
  • SNMP

    le 21/05/2011 à 16:29

    Nous avons maintenant qu'une partie de l'histoire qui est la version de l'accusation .

DSK : questions sur un week-end à New York

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