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Présence maçonnique en Nouvelle-Calédonie
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Ce bref exposé de l'histoire de la franc-maçonnerie en Nouvelle-Calédonie doit beaucoup à la brochure historique publiée en 1996 par la Respectable Loge "Lumière des Iles" du Grand Orient de France (GODF), à lʼoccasion de son vingtième anniversaire. Que ses auteurs soient ici remerciés.

Nouvelle-Calédonie

Suite à l’autorisation donnée par le gouverneur Guillain le 10 octobre 1868, le Grand Orient de France installa la première loge maçonnique de Nouvelle-Calédonie le 8 septembre 1869. Elle prit le nom de “Union Calédonienne”.
En 1870 La loge fit bâtir un temple sur le terrain où se trouve actuellement la FOL. Pour ce faire elle dut créer une société anonyme “Union Calédonienne”, le droit des associations n’étant pas encore en place. Un drapeau maçonnique hissé à un mât servait de convocation aux tenues.
Le 20 mars 1874, Henri de Rochefort, franc-maçon et déporté de la Commune s’échappe de l’Ile Nou. Accusée, non sans quelque raison, d’avoir été complice de cette évasion, l’Union Calédonienne fut fermée le 8 janvier 1875 et certains frères furent expulsés du Territoire.
En 1878, dès son arrivée, le gouverneur Olry autorise la reprise des travaux. Ils se poursuivront jusqu’en 1940. On possède peu de détails sur la vie de la Loge durant cette période, car à cette dernière date, devant les menaces de la politique anti-maçonnique de Vichy, le secrétaire de l’époque reçut l’ordre de détruire les archives et la loge cessa de se réunir. D’après les archives du Grand Orient de France, on peut supposer que la loge était déjà quasiment en sommeil. D’ailleurs elle ne reprendra pas ses travaux à la fin de la guerre.

En décembre 1878 la grande Loge de Nouvelles Galles du Sud créa à Nouméa une loge, Western Polynesia, qui vécut en bonne intelligence avec l’Union Calédonienne qui lui loua son temple pour ses tenues. Elles organisèrent même des tenues communes. La dernière trace que l’on possède de cette loge apparaît en 1899, mais elle avait dû cesser ces travaux vers 1894.

Il fallut attendre 1958 pour que des frères, parmi lesquels quelques anciens, entreprennent de faire revivre la loge du Grand Orient de France. Entre temps, en 1957, l’assemblée générale de la société anonyme l’Union Calédonienne avait fait don du temple et de son terrain à la Ligue de l’Enseignement, ce qui permit à la FOL (Fédération des Oeuvres Laïques) d’y construire le centre culturel qui s’y trouve actuellement. C’est en 1960 que la loge reprit ses travaux. Comme après la guerre un parti politique avait pris le nom d’Union Calédonienne, pour éviter les confusions, elle prit le nom de Fraternité Calédonienne.

En 1975, à la suite de graves mésententes apparues au sein de Fraternité Calédonienne, une douzaine de frères demandent et obtiennent l’autorisation de créer une nouvelle loge. Elle est installée le 20 mai 1976, et prend le titre distinctif de Lumière des Iles. Comme Fraternité Calédonienne, elle travaille au Rite Français.

Le 27 octobre 1977, c’est au tour de la Grande Loge de France d’ouvrir une loge à Nouméa, avec l’aide de frères du Grand Orient. Elle prit le nom de Fraternité Australe. Avec elle le Rite Écossais Ancien et Accepté (REAA), pratiqué par pratiquement toutes les loges de la Grande Loge de France; prend pied sur le Territoire.
Les frères de cette loge construisirent un temple sur un terrain loué par le Territoire à Ducos. Il fut inauguré le 1er septembre 1981, et accueillit rapidement la loge du Grand Orient, Fraternité Calédonienne. Plus tard Lumière des Iles et Le Maillon du Pacifique y seront aussi hébergées.

Le 15 mai 1984, le Droit Humain, obédience mixte pratiquant le REAA, allume les feux de la Respectable Loge Le Maillon du Pacifique, encore une fois avec l’aide déterminante de frères du Grand Orient, particulièrement de Lumière des Iles.
Puis vint l’implantation de la Grande Loge Nationale Française (GLNF), seule obédience française reconnue par la Grande loge Unie d’Angleterre (GLUA). L’occasion en fut la visite en Nouvelle-Calédonie, en 1986, de Roger Leray, Grand Maître du Grand Orient de France qui, dans un discours public, prit fait et cause pour l’indépendance du Territoire, et dévoila l’appartenance maçonnique de Jacques Lafleur. Un groupe important de frères du Grand Orient démissionne alors, et finit par choisir de s’affilier à la GLNF, qui créa simultanément trois loges en 1987, et fit construire un temple à Magenta. Nous donnerons des précisions sur l’évolution de cette obédience en Nouvelle-Calédonie dès que nous aurons des renseignements fiables à ce sujet.
Il faut noter que pendant cette période troublée, ce sont des francs-maçons de l’entourage de Jean-Marie Tjibaou et de celui de Jacques Lafleur qui, par leur action concertée, ont amené l’organisation de la rencontre de Nainville les Roches, premiers pas des Calédoniens vers la fin de la violence dans leur pays. Une rumeur récurrente affirme que Jean-Marie Tjibaou était maçon lui-même. Ce qui est certain, c’est qu’on ne l’a jamais vu en loge à Nouméa. S’il a été initié ailleurs, il ne l’a en tout cas jamais fait savoir aux maçons calédoniens, et les questions posées à ce sujet à l’époque par des dignitaires calédoniens au Grande Orient de France et à la Grande Loge de France ont reçu des réponses négatives.

Les événements de 1984-88 n’ont pas arrêté la vie des loges : le recrutement a continué, les effectifs ont grossi et en fin de compte de nouvelles loges sont nées.

L’année 1998 a été très prolifique : après un travail préparatoire de cinq années, pour s’assurer de la pérennité de l’effectif, la Grande Loge Féminine de France installe la loge La Spirale du Pacifique, qui pratique le REAA, le 28 mai 1998 ; puis le Grand Orient ouvre, le 31 mai, La Grande Case, toujours au Rite Français, mais adapté à l’hémisphère austral, et un essaimage de Fraternité Australe permet à la Grande Loge de France d’intégrer Le Gaïac le 10 juillet 1998.
Le 12 novembre 1999 c’est la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra (GLTSO) qui consacre selon les anciens usages la loge Caledonia, travaillant au rite Émulation.

Le 18 juin 2005 les frères du Grand Orient de France inaugurent leur temple, bâti également à Ducos sur un terrain de la Province Sud.

En 2006 naissent au Grand Orient, en mars Libres Citoyens du Monde, pratiquant le Rite Français de 1801 puis le 7 avril Les Colonnes Océanes, pratiquant le Rite de Memphis Misraïm


En 2007 un nouvel essaimage de Fraternité Australe permet la création, le 21 mars de La Tradition Australe à la GLDF, et l’évolution favorable d’un triangle installé en 2004 conduit à la création le 29 juillet à Koné de Orâ Jekute (Le Lieu de Parole) loge du Grand Orient de France. C’est la première loge créée hors de Nouméa.



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