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Plusieurs attaques contre des églises au Nigeria, à la veille de Noël

LEMONDE.FR avec AFP et AP | 25.12.10 | 11h31   •  Mis à jour le 25.12.10 | 17h30

L'armée a recensé trois attaques contre des églises du nord du Nigeria, à Maiduguri, vendredi soir 24 décembre, tuant six personnes. Une explosion à Jos, dans le centre du pays, a par ailleurs fait trente-deux morts, selon un dernier bilan policier.

Six personnes ont été tuées et une église a été incendiée par des islamistes présumés dans le nord majoritairement musulman du Nigeria, le soir de Noël, a déclaré samedi un porte-parole de l'armée nigériane. Des hommes armés suspectés d'appartenir à la secte Boko Haram ont mené trois attaques contre des églises, a précisé le porte-parole.

"Dans une attaque menée contre une église baptiste dans la région d'Alamderi, cinq fidèles dont un pasteur ont été tués par des hommes armés suspectés d'appartenir à la secte Boko Haram", a déclaré le lieutenant Abubakar Abdullahi, ajoutant que cette attaque avait eu lieu dans la ville de Maiduguri, considérée comme un "fief" taliban.

Dans une autre partie de cette ville, un garde de sécurité a été tué par d'autres membres présumés de la secte Boko Haram, qui ont attaqué une autre église. Des soldats nigérians ont réussi à empêcher une autre attaque visant une troisième église à Maiduguri.

A Maiduguri, dans le nord du Nigeria, l'armée a recensé au moins six morts lors d'attaques contre des églises perpétrées à la veille de Noël.

A Maiduguri, dans le nord du Nigeria, l'armée a recensé au moins six morts lors d'attaques contre des églises perpétrées à la veille de Noël.AFP/PIUS UTOMI EKPEI

BOKO HARAM

Au cours des cinq derniers mois, plus de cinquante personnes, dont des policiers, des soldats, des religieux, des chefs locaux et des politiciens ont été tués à Maiduguri, par des hommes circulant à moto et qui appartiendraient à la secte Boko Haram, qui affirme vouloir instaurer un Etat islamiste "pur".

Des militaires sont stationnés à Maiduguri à la suite des dernières poussées de violence. En juillet 2009, la secte qui se réclame des talibans d'Afghanistan et dont le nom en langue haoussa signifie "l'éducation occidentale est un péché", comptait des milliers de partisans. Elle avait alors mené une offensive coordonnée contre des commissariats dans plusieurs Etats du nord. Les affrontement avec les forces de l'ordre, particulièrement intenses à Maiduguri où le QG de la secte avait été détruit, avaient alors fait plus de 800 morts en quelques jours.

VIOLENCES INTER-RELIGIEUSES DANS LE CENTRE

Par ailleurs, trente-deux personnes ont été tuées vendredi dans une série d'explosions au centre du Nigeria, à Jos, dans une région où les tensions sont vives entre communautés chrétienne et musulmane, selon la policie. "Nous avons eu 32 tués et 74 blessés", a annoncé le commissaire Abdulrahman Akano, responsable de la région du Plateau, précisant qu'il y avait eu un total de sept explosions. Un précédent bilan faisait état de huit morts. Les circonstances et la cause de ces explosions n'ont pas été précisées.

Les autorités ont refusé de faire le lien entre les attaques anti-chrétiennes à Maiduguri et les explosions de Jos, mais le commissaire pour l'information publique de l'Etat du Plateau, Gregory Yenlong, a indiqué avoir connaissance de rumeurs concernant des attaques visant des célébrations de Noël.

Dans un communiqué, le président du Nigeria Goodluck Jonathan a promis que les auteurs des violences seraient jugés et a exprimé "sa tristesse".

 

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