Guantanamo : une responsable américaine reconnaît que la torture a été utilisée

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La responsable américaine des procès de Guantanamo, Susan J. Crawford, a reconnu dans un entretien publié, mercredi 14 janvier, dans le Washington Post, que les Etats-Unis avaient utilisé la torture contre un détenu saoudien. "Nous avons torturé Qahtani", a-t-elle affirmé, précisant qu'elle renverrait son cas devant la justice. Suspecté d'être l'éventuel vingtième pirate des attentats du 11 septembre 2001, Mohammed Al-Qahtani, 30 ans, est détenu à Guantanamo depuis janvier 2002.

Il a été soumis à un régime d'isolement prolongé, de privation de sommeil, de nudité et d'exposition prolongée au froid, le laissant "dans un état qui menaçait sa vie", a indiqué Susan Crawford. "Les techniques utilisées étaient toutes autorisées mais la façon dont elles ont été appliquées était trop agressive et trop prolongée (...). C'était injurieux et inapproprié. Et coercitif. Clairement coercitif. C'est cet impact médical qui m'a conduite" à parler de torture, a-t-elle précisé. Qahtani a été interrogé durant plus de cinquante jours, de novembre 2002 à janvier 2003 et maintenu à l'isolement jusqu'en avril de la même année.

"J'HÉSITERAIS AVANT DE DIRE 'LAISSEZ-LE PARTIR'"

Nommée par le secrétaire à la défense, Robert Gates – reconduit dans ses fonctions par Barack Obama –, Susan J. Crawford a été chargée de décider si les détenus de Guantanamo peuvent faire l'objet d'un procès. Elle a laissé la responsabilité de la libération de Qahtani au futur président américain. "Il n'y a aucun doute dans mon esprit que [Qahtani] aurait été dans l'un de ces avions [détournés le 11 septembre] s'il avait eu accès au pays en août 2001, a-t-elle expliqué. C'est un homme très dangereux. Que faire avec lui si on ne l'inculpe pas et ne le juge pas ? J'hésiterais avant de dire 'Laissez-le partir'."

Le président élu Barack Obama devrait ordonner par décret la fermeture du centre de détention de Guantanamo dès la première semaine suivant sa prise de fonctions, mais il a d'ores et déjà annoncé que cette décision ne serait pas effective immédiatement. On ignore encore où les détenus seront redirigés.

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Sur la base américaine de Guantanamo, un détenu est escorté par deux militaires américains, le 6 décembre 2006.
AP/BRENNAN LINSLEY
Sur la base américaine de Guantanamo, un détenu est escorté par deux militaires américains, le 6 décembre 2006.
Vos réactions
PHILIPPE R. :
  Rappelez-moi un peu, je ne sais plus vraiment, finalement, on a admis, nous les français, avoir pratiqué la torture en Algérie, de façon officielle ou officieuse ? Quant aux harkis, officiellement, on les a abandonnés, sauf des actions personnelles, avec le Général lui-même aux commandes, et puis avant en 62, il n'y avait eu que 2 morts lors des fameux évênement ou la seine chariait des cadavres, ou le Général , avait couvert Papon devant la roue de l'Histoire. Raison d'Etat et déraisonnable..