D'"importantes" quantités d'eau découvertes sur la Lune

La NASA a envoyé la sonde LCROSS s'écraser dans un cratère ombragé près du pôle sud de la Lune, afin de pouvoir étudier les projections de matériaux ayant résulté de l'impact.

Le Monde avec AFP

Publié le 13 novembre 2009 à 19h09 - Mis à jour le 13 novembre 2009 à 21h42

Temps de Lecture 2 min.

Des quantités "importantes" d'eau gelée ont été découvertes sur la Lune, a annoncé vendredi 13 novembre la NASA, soulignant le caractère "majeur" de cette découverte aux retombées potentiellement exceptionnelles. "Nous avons trouvé de l'eau et pas seulement un petit peu", a dit Anthony Colaprete, le responsable scientifique de la mission LCROSS (Lunar Crater Observation and Sensing Satellite) lors d'une conférence de presse.

Michael Wargo, responsable scientifique lunaire de la NASA, a mis en avant les perspectives qu'offraient cette découverte. "Nous levons le voile des mystères de notre plus proche voisin et du même coup du système solaire", a-t-il dit, remarquant que la Lune détenait "de nombreux secrets".

Elle pourrait aussi conforter le maintien de l'objectif du programme Constellation de retour des Américains sur la Lune vers 2020. Le devenir de Constellation est toutefois incertain pour des raisons budgétaires, une commission d'experts créée par le président Barack Obama vient de rendre un rapport offrant différentes options d'exploration habitée.

La NASA avait précipité un projectile de 2,3 tonnes dans un cratère baptisé Cabeus, suivi de près par la sonde LCROSS dont les instruments ont analysé avec succès les matériaux se trouvant dans le panache de débris résultant de l'impact, qui a creusé un cratère de 20 à 30 mètres. "Nous y avons trouvé l'équivalent d'au moins une dizaine de seaux de 7,5 litres d'eau chacun", a précisé Anthony Colaprete, notant qu'il s'agissait seulement des premiers résultats.

"EXTRAORDINAIRE"

Gregory Deloy, de l'université de Californie (ouest), a jugé cette découverte "extraordinaire" et "majeure" lors de la conférence de presse. "C'est exaltant [car] cela montre une nouvelle image de la Lune", a-t-il ajouté. "Ce n'est plus la Lune du programme Apollo mais notre Lune", a lancé ce scientifique en référence au fait que les analyses faites des échantillons du sol et des roches lunaires ramenés par les douze astronautes d'Apollo lors de six missions (1969-1972) n'avaient pas révélé la présence d'eau. La science avait alors conclu que la Lune était sèche.

Les missions Clementine en 1994, puis Lunar Prospector en 1999 avaient conclu à la présence de glace aux pôles de la Lune, perpétuellement plongés dans les ténèbres. Mais une sonde japonaise, Kaguya, lancée en 2007, avait remis en cause ces découvertes. Dans des travaux publiés en février 2009, les chercheurs avaient conclu à la pauvreté de la Lune en termes de ressources hydriques.

Cette vue a changé après qu'une sonde de la NASA eut détecté au début des années 2000 d'importantes émanations d'hydrogène aux pôles lunaires, pouvant se traduire par la présence de glace. Cette découverte avait conduit la NASA à choisir le pôle sud pour la mission LCROSS, partant de l'hypothèse que les cratères extrêmement froids s'y trouvant pourraient contenir d'importantes quantités de glace. Une hypothèse désormais confirmée.

La mission LCROSS est l'un des premiers pas du long chemin vers un nouveau programme habité. Dans la perspective de la création d'une base permanente sur la Lune, la question de l'eau est primordiale. Pour que des humains s'installent sur l'astre sélène, il leur faudra trouver de l'eau sur place tant il est coûteux de l'importer de la Terre. La NASA estime à 50 000 dollars le coût d’acheminement d’un litre d’eau sur place.

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Dans la même rubrique

Services

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.