Economie

Publié le 20/12/2008 à 17:32 - Modifié le 20/12/2008 à 17:40 Le Point.fr

Crise : la banque allemande Hypo Real Estate supprime la moitié de ses effectifs

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Crise : la banque allemande Hypo Real Estate supprime la moitié de ses effectifs

Emblème de la crise bancaire en Allemagne, Hypo Real Estate va se séparer de plus de la moitié de ses effectifs © AFP PHOTO / JOHN MACDOUGALL

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Emblème de la crise bancaire en Allemagne, Hypo Real Estate va se séparer de plus de la moitié de ses effectifs, une mesure draconienne pour se sauver d'une quasi-faillite. La banque privée a annoncé samedi qu'elle allait se séparer en deux temps d'un millier d'employés d'ici 2013, sur un effectif total de 1.800 personnes. "Deux tiers des emplois qui vont être touchés (sur les trois prochaines années) se trouvent hors d'Allemagne", précise Hypo Real Estate. "Au regard de la nouvelle situation sur le marché des capitaux (...), il n'y a pas d'alternative à la vaste restructuration programmée de notre modèle d'activités", a prévenu en conférence de presse le président du directoire Axel Wieandt, nommé il y a deux mois.

Cette restructuration devrait permettre d'économiser 600 millions d'euros d'ici 2011, et 500 millions d'euros supplémentaires jusqu'en 2013, selon le groupe.

HRE compte "externaliser et vendre" certaines de ses activités et filiales et espère par ce moyen "éviter les licenciements (secs) autant que possible". Wieandt a ajouté que le groupe se concentrerait sur son secteur clé du crédit hypothécaire en Allemagne, mais aussi à Paris, Londres et New York. Rien ne va plus pour l'institut de Munich (sud) qui était jadis le fleuron allemand des crédits privés immobiliers. Après avoir tardivement reconnu son exposition à l'effondrement des "subprime" américains, c'est sa filiale germano-irlandaise Depfa, spécialisée dans le financement de projets d'infrastructures ou publics, qui lui a valu en septembre une crise de liquidités sans précédent, entraînant coup sur coup deux plans de sauvetage menés par l'Etat allemand pour un montant total de 50 milliards d'euros.

Scandale

HRE a bénéficié par la suite du plan fédéral d'aide au secteur bancaire lancé en octobre, afin d'obtenir 30 milliards d'euros de garanties supplémentaires. Les discussions avec ce Fonds d'aide fédéral "se poursuivent en vue de nouvelles mesures", a précisé Axel Wieandt. Le scandale d'une débâcle aussi brutale qu'insoupçonnée a fait plonger Hypo Real Estate en Bourse, qui a perdu 80% de sa valeur ces trois derniers mois. Le titre quittera lundi l'indice Dax de la place de Francfort en raison d'une capitalisation boursière devenue trop faible. Pressé de toutes parts, le président du directoire Georg Funke a pris la porte en octobre et le président du conseil de surveillance Klaus Viermertz lui a emboîté le pas peu après.

Deux nouveaux départs ont été annoncés au sein de l'exécutif samedi: ceux du directeur financier Markus Fell et du directeur des opérations immobilières Frank Lamby. Plusieurs anciens dirigeants sont suspectés d'avoir mal informé sur l'état réel des comptes et font l'objet d'une enquête du parquet de Munich, qui a annoncé mercredi avoir mené des perquisitions dans leurs bureaux et appartements. Très exposée à la déroute des banques islandaises et de la banque d'investissement américaine Lehman Brothers, la HRE a accusé une perte nette de 3,1 milliards d'euros au troisième trimestre.


Son programme de restructuration implique des dépenses de 400 millions d'euros, dont les deux tiers figureront dans les comptes du quatrième trimestre, pour lequel elle s'attend à de "nouvelles pertes". Son résultat annuel devrait lui aussi tomber dans le rouge, selon Axel Wieandt. La situation de Hypo Real Estate fait écho à celle de la banque publique régionale de Bavière, la BayernLB, très affectée elle aussi par la crise financière. Au début du mois, elle a annoncé qu'elle allait se séparer de près de 30% de ses effectifs d'ici 2013, soit 5.600 personnes.

7 COMMENTAIRE(S)

alange

Déliquescence...

vendredi 26 décembre | 11:54

On n'entend pas beaucoup les banques parler, ces temps-ci : leurs services marketing ont dû recevoir des consignes, sauf pour annoncer des embauches : il s'agit toujours de chiffres prometteurs, en brut, sans considérer les départs liés au babyboom, et ne parlons pas des accidents récents en matière de licenciement... Cela s'appelle la langue de bois, clients et employés des banques vont bientôt pouvoir porter plainte au motif de perte de confiance envers les directions de banque..., motif identique à celui que les banques utilisaient envers leurs personnels.

Doe John

Foncier

mardi 23 décembre | 19:44

J'ai le souvenir que naguère des banques allemandes et non des moindres, ainsi que des groupes foncier de premier plan, en partenariat avec de très puissantes banques d'affaires que tout le monde reconnaitra avaient engrangés des plus-values et des bénéfices colossaux en achetant des lots qui étaient revendu à la découpe dans les années 94 à 04. Et maintenant ? Qui osera leur demander où sont passés les bénéfices. Il n'y a pas si longtemps les banques Goldman Sachs et Morgan Stanley et AIG avaient l'exclusivité des affaires avec de grandes sociétés européennes dont, France Télécom EDF, la Poste, toutes les compagnies d'assurance Air France, la GMF la Caisse des dépôts et consignations, la ville de Paris. Une question je vous prie ; Madame Jérôme Monot est-elle toujours administrateur du Groupe Foncier Gécina, si je ne me trompe ? Mes respects.

CORSICA2A

@ siamared

dimanche 21 décembre | 19:46

J'ai la même impression que la vôtre, en ce qui concerne également Fortis/BNP. Pauvre de nous, si ce n'est pas triste d'en arriver à penser des choses pareilles ! La confiance n'est pas près de revenir.

Pistranias

Ca c'est du boulot "honnête" !

dimanche 21 décembre | 16:37

Quant aux dirigeants, eux, palpent les stocks options et les parachutes dorés, sans parler de leurs émoluments fixes. La c... humaine est à la tête de la finance mondiale. Bon courage, peuples d'Europe, avec de tels dirigeants.

merux

A siaramed

dimanche 21 décembre | 10:45

NS s'occupe de DEXIA, Nexiti, Natixys, etc. On voit les résultats en Bourse après les injections massives des capitaux empruntés que le contribuable français devra rembourser par les impôts. A la différence de la Banque allemande privée, les Institutions françaises en faillite avaient l'Etat français comme actionnaire...

PAVE

Comme partout

dimanche 21 décembre | 09:19

Ce sont les salariés qui vont payer le coup, en dépit des aides gouvernementales. Le contribuable paiera 2 fois : Une fois pour renflouer, une autre fois pour le salaire des chômeurs !

siaramed

A mon avis

samedi 20 décembre | 19:24

A mon avis, il y a un peu de Sarkozy la dessous.

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