17/05/2007 N°1809 Le Point
Arno Klarsfeld
Arno Klarsfeld, 41 ans, s'est fait un prénom au moment du procès Papon. Fils de Serge et Beate Klarsfeld, militants de la mémoire juive, il arrivait au palais de justice en rollers, la mèche en bataille. Son côté décalé et lunaire a séduit Nicolas Sarkozy - rencontré à Longchamp sur une piste cyclable - qui lui a confié plusieurs missions. Klarsfeld devrait représenter l'UMP dans le très bobo 12e arrondissement de Paris aux législatives. Une victoire pourrait faire basculer la municipalité à droite.
Lynda Asmani
Cette jeune femme de 33 ans, chargée de mission à Bercy depuis 2002, sera la candidate UMP aux législatives dans le 10e arrondissement. D'origine berbère, elle n'en est pas à sa première campagne électorale : déjà, en 2002, elle portait les couleurs de l'UMP contre Jean-Christophe Cambadélis. Cette-fois, elle défiera un autre poids lourd PS de la capitale, Tony Dreyfus.
Jérôme Peyrat
Etudiant socialiste en 1981 ; directeur général de l'UMP en 2007. Ainsi pourrait se résumer la carrière de Jérôme Peyrat, 45 ans. Entre-temps, il a admiré l'action de Jacques Chirac entre 1986 et 1988. Aussi, au sortir de l'Ena, en 1991, Peyrat demande à rejoindre le service des relations internationales de la mairie de Paris afin d'être au plus près de celui qui deviendra son mentor. Il le suit à l'Elysée. En 2002, il devient délégué général de l'UMP sous Juppé. Sarkozy fait de lui son directeur général et lui accorde toute sa confiance. Candidat aux législatives en Dordogne, il sera chargé des élus à l'Elysée.
Fabien de Sans Nicolas
A la tête des Jeunes Populaires depuis 2005, il fit preuve d'un activisme sans nom durant la présidentielle. Il sillonna l'Hexagone, mobilisa ceux qu'il appelle « mes jeunes », tracta, contre-attaqua les actions du MJS. Pour, in fine, se voir, à 29 ans, investir dans la 9e circonscription de l'Isère, celle du socialiste André Vallini. Au mérite !
Valérie Rosso-Debord
Le 14 janvier, Sarkozy prononçait son discours d'investiture à la porte de Versailles. Ce jour-là, dans la salle, Valérie Rosso-Debord, candidate UMP dans la 3e circonscription de Meurthe-et-Moselle, peinait à contenir son émotion : « C'était d'une rare force. » Pourtant, du haut de ses 35 ans, cette ancienne militante de la confédération giscardienne en a vu d'autres. Dès 1992, sous la houlette de son « père politique » Claude Gaillard, le député sortant, elle participe aux conseils de circonscription, se formant ainsi au « job » d'élue locale. En 2001, elle entre à la mairie de Nancy comme adjointe responsable du handicap et des personnes âgées. L'année suivante, elle s'encarte à l'UMP.
Jeannette Bougrab
Surtout, ne lui parlez pas de discrimination positive. Jeannette Bougrab, 33 ans, en a horreur. De fait, cette universitaire, candidate aux législatives à Paris dans le 18e arrondissement, parle aisément de son parcours. Fille de harkis, native de Châteauroux, elle s'engage à SOS Racisme au milieu des années 90 avant de rejoindre plus tard le Haut-Conseil à l'intégration, grâce au soutien de Pierre Mazeaud. En 2004, elle entre à l'UMP ; Sarkozy la nomme secrétaire nationale aux nouvelles adhésions. Pas question pour elle de taire ses convictions : elle défend le mariage homosexuel, milite avec les Ni Putes ni soumises et n'hésite pas à se montrer au côté de Lilian Thuram, pourfendeur de Nicolas Sarkozy.
Rama Yade
Rama Yade, 30 ans, est l'une des figures montantes de l'UMP. Secrétaire nationale chargée de la francophonie, elle a été projetée sur le devant de la scène le 14 janvier, en prononçant, à l'occasion de l'investiture de Nicolas Sarkozy, un discours de près d'un quart d'heure. Mais, paradoxalement, cette belle femme d'origine sénégalaise a refusé l'investiture de son parti. Depuis, elle fait un tabac dans les meetings
Graines de ministres Xavier Bertrand et Rachida Dati
Deux porte-parole, deux parcours, deux destins. Rachida Dati et Xavier Bertrand, nés en 1965, l'un magistrat, l'autre assureur, auraient pu se croiser à la faculté de droit. Mais c'est à l'UMP, en janvier, une fois nommés porte-parole de la campagne de Nicolas Sarkozy, qu'ils font réellement connaissance. Quand ils sont apparus ensemble pour la première fois, des esprits sinueux se sont empressés de dénoncer un casting grossier. D'un côté « la beurette » ; de l'autre « le franchouillard ». Faisant fi de ces attaques, les deux quadras se sont imposés à leur manière dans cette campagne. Au côté de Nicolas Sarkozy, Rachida Dati a su se rendre indispensable : son franc-parler, son tempérament de feu et son stakhanovisme lui confèrent aujourd'hui une place à part dans l'entourage du président. A tel point que la jeune magistrate peut espérer diriger son ministère d'origine. Son alter ego, lui, est un homme de dossier et de terrain, apprécié des élus, des militants comme des dirigeants de l'UMP. Il serait pressenti pour diriger leministère des Affaires sociales
Alain Marleix
Si Alain Marleix avait un slogan, il tiendrait en trois mots : « France, découpage, investiture ». Donnez-lui le nom d'un village, il vous dira la circonscription, la préfecture, le nom du président de la communauté d'agglomération et ajoutera celui du député européen élu dans la région. Un logiciel électoral à deux jambes et surtout à une tête. Chargé des investitures à l'UMP, cet ancien journaliste est l'un des meilleurs connaisseurs de la carte électorale. C'est au RPR, entre 1980 et 1993, qu'il apprend le métier comme chargé des élections. Fort de cette expérience, Nicolas Sarkozy l'appelle en 2004 et le nomme secrétaire national aux investitures. « Pour les législatives, j'ai auditionné tous les candidats, en présence des députés, des sénateurs et des ministres, et ce même quand le climat était tendu entre Sarkozy et Villepin », explique Marleix. Au final, hormis quelques « bavures », « tout a été cool et clean ». Il pourrait être nommé ministre délégué aux Relations avec le Parlement. « Ce serait une belle récompense ! »
Arnaud Danjean- L'anti-Montebourg
« Ici, dans la circonscription, tout le monde est tétanisé par Arnaud Montebourg. » Tout le monde, sauf lui : Arnaud Danjean, 36 ans, candidat UMP dans la 6e circonscription de Saône-et-Loire - où Nicolas Sarkozy est arrivé en tête avec 53, 8 % des voix. Il y a trois ans, cet enfant du cru, issu d'une famille de socialistes, qui, jeune, ne ratait pas une Fête de la rose, a poussé pour la première fois la porte d'une permanence UMP pour en ressortir encarté. Effet Sarko ? « Non », répond presque gêné ce « gaulliste libéral pragmatique », spécialiste des Balkans, qui fut longtemps en mission à Sarajevo pour le Quai d'Orsay. Sa seule motivation : « porter un peu de renouveau à la droite locale », qui s'est longtemps vu imposer des candidats pliant parachute, retour à Paris, au lendemain des défaites. Aussi, à peine Danjean fait-il ses premiers pas en politique que déjà des barons locaux, des élus et des amis le prient de bien vouloir se présenter aux législatives face à l'ultramédiatique Montebourg, jugé imbattable. Pourquoi Danjean ? Parce que bûcheur et natif de Louhans ; jeune et belle gueule ; conseiller au Quai d'Orsay et rompu aux arcanes du sérail parisien. « L'intérêt pour ma région a été plus fort que tout », explique-t-il. Ajoutant qu'il se verrait bien terrasser « Montebourg, qui n'a toujours eu que du mépris pour moi, me qualifiant de haut fonctionnaire inconnu ».
Découvertes de la campagne
Christine Lagarde
« Tu feras partie de mon gouvernement » , lui a dit, il y a plusieurs mois, Nicolas Sarkozy, qui a mesuré les relations internationales de la ministre du Commerce extérieur du gouvernement Villepin et son obstination dans les négociations de l'OMC.
Laurent Wauquiez
« C'est comme cela qu'il faut faire » , lui a dit le candidat de l'UMP après que le benjamin de l'Assemblée nationale lui a organisé une rencontre avec une PME du bâtiment. Enarque et normalien, il s'est imposé par sa disponibilité et sa créativité dans l'équipe de campagne.
Christine Albanel
Le franc-parler de l'ancienne plume de Jacques Chirac détonne souvent, mais Nicolas Sarkozy a tenu compte depuis longtemps des considérations de l'actuelle présidente du château de Versailles sur la culture.
Christine Boutin
Elle s'est ralliée à lui et Nicolas Sarkozy a découvert le caractère et les convictions tout en contrastes de cette écorchée vive. A force de la pratiquer, il l'a trouvée moins conservatrice qu'il ne le pensait.
Valérie Pecresse
Porte-parole de l'UMP, ancienne du cabinet de Jacques Chirac à l'Elysée, la députée des Yvelines, venue du Conseil d'état, a imposé dans la campagne un tempérament d'acier.
Eric Woerth
Nicolas Sarkozy ne voulait pas qu'on lui parle d'argent dans la campagne. Le trésorier de l'UMP a jonglé entre les appels aux généreux donateurs et les dépenses imprévues en comptable aguerri.
Xavier Darcos
Le maire de Périgueux, qui avait été ulcéré d'être évincé du gouvernement Villepin où il était chargé de la coopération, a déblayé le terrain de l'éducation nationale. Un territoire que cet agrégé de lettres, naguère directeur de cabinet de François Bayrou, connaît bien.
Roselyne Bachelot
Son exubérance agace Sarkozy. Sa spontanéité le séduit. Fidèle de François Fillon, elle a cherché sous des dehors à l'emporte-pièce à faciliter la vie des uns et des autres.
Véronique Vasseur - De la Santé à l'Assemblée
La lettre est signée du « Président » : « Madame Véronique Vasseur, Je tenais à vous apporter mon entier soutien. (...) Votre expérience est un gage nécessaire pour permettre les réformes indispensables à notre pays. Nicolas Sarkozy. » Elle précise ne rien avoir demandé. Elle s'en excuserait presque. S'engager en politique n'a jamais fait partie de ses plans. Et pourtant, Véronique Vasseur représentera bien l'UMP aux élections législatives à Paris dans la 10e circonscription. En 2000, cette ravissante femme de 56 ans se fait connaître du grand public en publiant un livre (150 000 exemplaires vendus) sur ses années passées à l'ombre des murs de la prison de la Santé. Elle y était médecin-chef. L'état-major de Nicolas Sarkozy la repère et l'invite à nourrir le projet législatif de l'UMP, celui qu'elle défendra en juin prochain avec pour slogan : « La vérité c'est mon combat. » Rester « authentique », être « pragmatique », telle est sa marotte. « Les gens ont du mal à m'imaginer de droite alors que je suis gaulliste depuis mon adolescence ! » dit-elle.
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