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vendredi 28 avril 2006, mis à jour à 15:09

CGT

Bernard Thibault au plus haut Eric Lecluyse, avec Reuters

Porté par la victoire sur le CPE, Bernard Thibault a été facilement réélu à la tête de la CGT pour un troisième mandat de trois ans. Le syndicat compte désormais faire un sort au CNE, fort d'un jugement rendu par les prud'hommes de Longjumeau considérant ce contrat contraire au droit international

Sans surprise, Bernard Thibault a été réélu à la tête de la CGT pour un troisième mandat de trois ans, jusqu'en 2009. "Nous allons mettre la CGT à l'heure du TGV", a-t-il dit à la tribune du 48e congrès de la confédération, dont il est sorti renforcé après la victoire intersyndicale contre le contrat première embauche. "Et il y a de la place pour chaque voyageur, quels que soient son syndicat, son union départementale, sa fédération. Il suffit d'avoir le billet CGT pour être du voyage. Personne à l'issue de ce congrès ne sera laissé sur le quai", a-t-il ajouté dans un discours de rassemblement à l'intention de ses détracteurs, qui l'accusent de "réformisme".

La réforme du système des cotisations passe
Ces tenants du "syndicalisme de lutte" ont mené la charge à plusieurs reprises tout au long du congrès mais sont apparus en net affaiblissement par rapport à l'édition de 2003, à Montpellier. Ovationné par le millier de délégués réunis pendant cinq jours à Lille, le secrétaire général a donné rendez-vous aux militants dès lundi, pour les traditionnels défilés du 1er-Mai, "l'occasion de manifester, ensemble, notre volonté de poursuivre l'action contre la précarité et pour obtenir l'ouverture de négociations sociales sur toutes les revendications des salariés", souligne la CGT sur son site Internet.

Les délégués ont approuvé à plus de 80% le document d'orientation pour les trois ans à venir, avalisant le "syndicalisme rassemblé", qui a démontré son intérêt pendant le conflit du CPE. Sans aller jusqu'à introduire une culture du "compromis", les militants ont aussi approuvé le principe de la "démarche de négociations" pour faire progresser les droits des salariés. Ils ont en outre accepté la réforme des structures de la confédération afin de regrouper au fil du temps les syndicats CGT par grands secteurs d'activité.

Même la délicate réforme du système des cotisations, que Bernard Thibault s'efforçait de mettre en place depuis 1999, a été finalement adoptée à 63%. Elle est censée mieux répartir les cotisations entre fédérations, au bénéfice des plus petites dont les moyens financiers sont limités.

Le CNE dans le collimateur
Bernard Thibault s'est en outre félicité d'une victoire juridique sur le CNE, les prud'hommes de Longjumeau ayant jugé ce contrat contraire au droit international. Ce tribunal a jugé qu'une "durée de deux ans pour des contrats exécutés en France, quel que soit le poste occupé, est déraisonnable au regard du droit et des traditions tant internes que comparées" avec d'autres pays européens. Il a en outre estimé qu'une "durée unique, d'ordre public, ne dépendant pas des circonstances et des conditions propres à chaque emploi est nécessairement déraisonnable". En conséquence, le tribunal a ordonné la requalification du CNE en contrat à durée indéterminée (CDI) et condamné l'employeur au versement de 16 390 euros de dommages et intérêts à la plaignante. A Lille, au congrès de la CGT, dont le secrétaire général espère que cette décision fera jurisprudence, la salle s'est levée en scandant : "retrait du CNE, retrait du CNE !"



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