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Politiques 02/06/2005 à 02h25

Une verte trop brune exclue du parti

Ginette Skandrani, cofondatrice des Verts, s'était affichée aux côtés de négationnistes notoires.

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AUFFRAY Alain

Après des années de tergiversations, la direction des Verts a décidé, lundi soir, l'exclusion définitive de Ginette Skandrani pour «atteinte à l'image du parti». Cofondatrice des Verts, en 1984, cette militante d'une soixantaine d'années s'est souvent affichée aux côtés d'antisémites et de négationnistes notoires. A l'occasion de manifestations contre la guerre en Irak du printemps 2003 et, plus récemment, en apportant son soutien à l'humoriste Dieudonné. L'exclusion de cette figure historique mais très marginale du mouvement écologiste avait été réclamée, il y a plus de deux ans par plusieurs élus Verts parisiens. Le conseil statutaire du parti a transmis le dossier à l'instance régionale habilitée à prononcer l'exclusion. Mais l'affaire avait été enterrée. A l'époque, la polémique faisait rage, chez les Verts, entre pro et antisionistes. Ces derniers étant dénoncés par le président du Crif Roger Cukierman, comme militants d'une «alliance brune-verte».

Dans un climat relativement apaisé, la nouvelle direction des Verts a décidé d'en finir. Et c'est à Patrick Farbiaz, membre du collège exécutif, qu'elle a confié le soin de présenter lundi au conseil d'administration régional un dossier à charge contre Ginette Skandrani. S'il ne lui est pas reproché d'avoir signé des textes antisémites, le parti souligne, entre autres, ses apparitions sur le site négationniste de l'Association des anciens amateurs de récits de guerres et d'holocaustes (Aaargh). Il rappelle également qu'elle fut conseillère de rédaction de la revue tunisienne anti-Ben Ali l'Audace, qui avait manifesté son soutien à l'auteur révisionniste Roger Garaudy. «Même si elle n'écrit pas elle-même, elle apparaît comme la cheville ouvrière d'un groupe de révisionnistes et d'antisémites avérés», souligne Patrick Farbiaz.

«Ecolopacifiste», Skandrani proteste qu'elle n'a «jamais été antisémite», seulement favorable à «un seul Etat démocratique en Israël-Palestine», intitulé de l'association dont elle est membre active. Tout comme Jean Brière, autre membre fondateur des Verts, exclu en décembre 1991, signataire d'un texte sur «le rôle belligène d'Israël et du lobby sioniste dans la guerre du Golfe».

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