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Après la fusillade, Nétanyahou condamne un «meurtre odieux de Juifs»

RÉACTIONSClasse politique française, représentants religieux et communauté internationale font part de leur émotion après la fusillade devant un lycée juif ce matin tuant au moins quatre personnes.

Par LIBÉRATION.FR

Ce matin, une fusillade a éclaté devant un établissement scolaire juif, à Toulouse. Selon le dernier bilan, quatre personnes, un professeur et trois enfants ont été tués. [Les dernières infos ici]

 

Après la fusillade, le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou condamne «le meurtre odieux de Juifs, dont des petits enfants». «Il est trop tôt pour savoir précisément quelles sont les circonstances de cet acte meurtrier, mais nous ne pouvons pas écarter la possibilité qu’il a été motivé par un antisémitisme violent et sanglant.»

Le président israélien Shimon Pérès: «De toutes les choses horribles, je ne connais pas de plus grand péché que le meurtre d’un enfant, un être innocent qui n’a fait de mal à personne.» «Je pense que le monde entier doit s’unir pour qu’au moins les enfants puissent vivre en sécurité et sans danger. En attendant, il ne faut pas se reposer ni cesser de poursuivre ces horribles criminels.»

Le président du Congrès juif mondial (CJM), Ronald S. Lauder, a réagi avec horreur: «Aujourd'hui, les Juifs partout dans le monde sont plongés dans la douleur et le dégoût face à cette attaque terroriste répugnante. Viser des enfants est un acte particulièrement ignoble et vil que rien ne peut justifier. Cette attaque est une attaque contre nous tous.»

Le Vatican exprime sa «profonde indignation, son effarement, et sa condamnation la plus résolue». «L’attentat de Toulouse contre un enseignant et trois enfants juifs est un acte horrible et ignoble, qui s’ajoute à d’autres récents de violence absurde qui ont blessé la France», déclare le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi.

Les Etats-Unis condamnent fermement «l’horrible attentat» d’une école juive à Toulouse, déclare l’ambassadeur américain à Paris Charles Rivkin, dans un communiqué. «J’ai été très attristé d’apprendre l’horrible attaque dans une école de Toulouse ce matin. Je condamne fermement ces meurtres, comme les meurtres de soldats français la semaine dernière à Toulouse et Montauban».

A l'ONU, le secrétaire général Ban Ki-moon a «condamné de la manière la plus ferme» la tuerie qui a entraîné la mort de quatre personnes dont trois enfants dans une école juive de Toulouse (France), a déclaré son porte-parole Martin Nesirky. Le secrétaire général «se dit attristé par le décès de quatre personnes, y compris trois enfants, lors d'une fusillade qui a eu lieu aujourd'hui devant un établissement scolaire juif à Toulouse, en France». «Il condamne de la manière la plus ferme cet acte de violence et présente ses sincères condoléances aux familles des victimes et à la communauté juive, ainsi qu'au gouvernement et au peuple français», conclut le porte-parole.

Le chef du gouvernement italien Mario Monti exprime sa «profonde indignation et son effarement» affirmant «avec force que l’antisémitisme, la xénophobie et l’intolérance sont totalement étrangers (.) aux valeurs de l’humanité entière».

Nicolas Sarkozy parle de «tragédie nationale»

Nicolas Sarkozy, arrivé à Toulouse en fin de matinée, qualifie la fusillade de «tragédie nationale» et assure que «absolument tout sera mis en oeuvre pour retrouver le tueur». «Que celui qui a fait cela sache que tout, absolument tout, sera mis en oeuvre pour le retrouver et pour qu’il ait à rendre des comptes». «La République est beaucoup plus forte que tout cela: j’appelle chacun d’entre vous au recueillement, à la douleur, à la solidarité avec les victimes et à la confiance dans les institutions de la République pour retrouver celui qui a fait cela», a-t-il encore déclaré.

Sarkozy s’est dit «interpellé» par la ressemblance dans le mode opératoire entre les deux attaques ayant visé des militaires parachutistes et la fusillade de ce matin devant un collège juif à Toulouse. «Nous ne devons pas céder face à la terreur, (…) les écoles doivent continuer de fonctionner, les gens doivent pouvoir continuer de pratiquer leur religion.»

Le ministre de l’Intérieur, Claude Guéant, arrivé sur place: «Comme tous mes compatriotes, je suis submergé par l’émotion après cet évènement très grave, c’est un acte antisémite qui a été porté contre des enfants juifs.» Il a par ailleurs demandé aux «préfectures de toute la France, particulièrement dans le Sud-Ouest, de renforcer la surveillance et la vigilance autour des lieux d’enseignement israélites».

Faisant part de sa «profonde tristesse» et sa «vive indignation», le Premier ministre François Fillon a confirmé la mise en oeuvre de moyens exceptionnels pour l'enquête et la sécurisation des écoles et lieux de cultes. Dans son communiqué, François Fillon rappelle que la lutte «contre le racisme, l'antisémitisme et toutes les formes de xénophobie» reste «un engagement fort et constant du gouvernement».

Le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, insiste sur «la volonté du gouvernement que le ou les auteurs de cet assassinat soient arrêtés» et sur son souhait d'offrir «une protection des établissements juifs, tout particulièrement dans la région». «Je voudrais exprimer ma très grande émotion et ma condamnation face à ce qui s'est passé à Toulouse», a -il déclaré. «C'est une famille bordelaise», a-t-il déclaré en évoquant trois des victimes, un enseignant originaire de Bordeaux, tué avec ses deux enfants. «Ce qui s'est passé est un attentat horrible qui dépasse l'imagination. Un acte fou, encore que l'enquête n'ait rien établi pour l'instant».

Le ministre de l'Eductation Nationale, Luc Chatel, a estimé qu'il s"agissait d'«une attaque (contre) les valeurs de la République», sur Europe 1.«Tous les Français ce soir sont bouleversés parce que ce sont des enfants de France, tout simplement, qui allaient à l'école de la République, et c'est une attaque quelque part aux valeurs de la République», a-t-il dit. «Ce que souhaitent ceux qui ont commis ce crime et qui ont assassiné des enfants, c'est précisément mettre la République à genoux et si le président de la République s'est rendu sur place, c'est aussi pour montrer que l'Etat ripostait et défendait les valeurs républicaines», a-t-il ajouté.

Le maire de Toulouse, Pierre Cohen (PS), annonce que «tous les évènements festifs sont annulés car Toulouse et sa région sont traumatisés», alors qu'un carnaval était prévu mercredi dans la ville en deuil. «Je pense que le traumatisme peut être aussi fort que la tragédie AZF», ajoute-t-il, en faisant référence à la plus grande catastrophe industrielle en France depuis 1945.

«Quelle que soit l'intention de son auteur, c'est un attentat»

Marc Sztulman, secrétaire général du Crif midi-Pyrénées (Conseil représentatif des institutions juives de France) : «Ce n'est pas une fusillade, c'est un massacre. On a tiré sur des jeunes qui allaient au lycée pour préparer leur bac. Il est difficile de savoir pour le moment si c'est un acte antisémite. De deux choses l'une, soit on a attaqué une école comme symbole républicain, soit on a attaqué cet établissement parce qu'il est de confession juive. Mais dans les deux cas, quelle que soit l'intention de son auteur, c'est un attentat qui doit être puni comme tel. Pour l'heure, la communauté juive va prendre ses dispositions pour renforcer la sécurité. L'établissement visé ce matin est l'archétype du bon lycée de centre-ville. Pour prendre une image, c'est l'équivalent du lycée Fermat à Toulouse ou de Henri IV à Paris. 100% de réussite au bac, 90% de mention.»

Le grand rabbin de France Gilles Bernheim se dit «horrifié par ce qui est arrivé ce matin à Toulouse devant l'école juive», déclarant être «meurtri dans mon corps et dans mon âme». «Je suis terriblement bouleversé et je pars immédiatement à Toulouse.»

Le président de l'Union des étudiants juifs de France (UEJF), Jonathan Hayoun, appelle de son côté les pouvoirs publics à «renforcer la sécurité des écoles et synagogues juives». «La libération de la parole antisémite et raciste crée aujourd'hui un climat d'insécurité pour les Juifs en France», souligne-t-il dans un communiqué.

Le président du Conseil français du Culte musulman est «horrifié» par «l'acte criminel indescriptible». Mohammed Moussaoui tient à exprimer «toute sa solidarité et celle des musulmans de France à l'ensemble de la communauté juive», dans une déclaration à l'AFP.

La campagne électorale est «supendue»


Le candidat PS, François Hollande, s'est rendu sur les lieux. Arrivé à 15 heures devant l'école où s'est déroulé le drame, il a déclaré: «C'est un terrible drame, une ignominie. Je devais être là pour exprimer aux familles meurtries et à cette école juive ma solidarité. C'est la France toute entière et la République toute entière dans son unité qui a été touchée.» Interrogé sur la présence des politiques, il a déclaré: «il y a un rassemblement qui fait honneur quand il y a du malheur».

Eva Joly, candidate Europe Ecologie-Les Verts, invitée à la conférence de rédaction de Libé ce matin, appelle à ne pas «surréagir»:

Benoît Hamon, porte-parole du PS, déclare que la campagne est «supendue pour honorer la mémoire des victimes». «Au nom du PS», il exprime son «horreur» face à cet «assassinat antisémite».

Jean-Louis Borloo, président du Parti radical : Face à cet «acte de barbarie atroce» et «peu importe les hypothèses, c'est la République qui est aujourd'hui mortellement touchée et en deuil. L'union nationale des républicains est indispensable et sera la plus forte».

Marine Le Pen, la candidate FN, demande «aux pouvoirs publics de tout mettre en oeuvre pour empêcher un nouveau drame». Et demande à France 2 d’annuler son débat lundi soir.

Jean-Luc Mélenchon, le candidat Front de gauche, exprime sa «plus vive émotion» et estime que si «la démence raciste des criminels» était démontrée, «cela ajouterait l'ignominie au crime».

François Bayrou, candidat MoDem, dénonce «une horreur préméditée dont on voit les intentions perverses et haïssables» et demande les «gestes les plus forts d'unité nationale». Le candidat se rendra à Toulouse dans l'après-midi.

Crédits photos: AFP

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