Société 19/11/2008 à 07h13

Affaire Clearstream: Villepin renvoyé en correctionnelle

L'ex-Premier ministre est poursuivi pour «complicité de dénonciation calomnieuse» dans l'affaire de la banque luxembourgeoise, point d'orgue de son affrontement avec Nicolas Sarkozy.

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(REUTERS)

L'ex-Premier ministre Dominique de Villepin est renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris, notamment pour «complicité de dénonciation calomnieuse» dans l'affaire Clearstream, point d'orgue de son affrontement avec Nicolas Sarkozy.

Selon des sources proches du dossier, les juges, Jean-Marie d'Huy et Henri Pons, ont signé mardi soir une ordonnance de renvoi qui met un terme à quatre ans d'instruction d'un simple dossier de dénonciation calomnieuse devenu une affaire d'Etat. Le procès devrait avoir lieu en 2009.

L'ancien Premier ministre a immédiatement réagi, dans un communiqué à l'AFP, estimant que «rien ne justifie cette décision de renvoi».

«Tout au long de l'instruction, la vérité des faits et du droit a été détournée au profit d'une seule partie civile qui est en même temps aujourd'hui président de la République, a dénoncé Villepin. Je refuse toute instrumentalisation. Mon seul combat sera celui de la défense des principes pour la vérité et l'indépendance de la Justice.»

Soupçons de machination

Les magistrats soupçonnent l'ancien Premier ministre d'avoir participé à une machination visant à déstabiliser Nicolas Sarkozy avec lequel il était en compétition dans la course à la présidentielle en l'accusant avec d'autres personnalités de posséder des comptes occultes à la chambre de compensation Clearstream.

Dans ce but, de faux listings bancaires avaient été adressés à la justice entre mai et octobre 2004.

Quatre autres protagonistes de l'affaire sont également renvoyés en correctionnelle par les deux magistrats conformément aux réquisitions du parquet: Jean-Louis Gergorin, - il a reconnu avoir adressé les faux-listings à la justice - , un informaticien, Imad Lahoud - soupçonné de les avoir confectionnés - Florian Bourges, un ancien auditeur de la société Arthur-Andersen, et le journaliste Denis Robert, soupçonnés d'avoir été en possession des listings à l'origine de la falsification.

Concernant Villepin, les juges ont été dans leur ordonnance au-delà des réquisitions du parquet qui, le 3 octobre, n'avait pris en compte sa responsabilité que pour les deux derniers courriers de dénonciation calomnieuse (sur quatre envois) adressés au juge Renaud Van Ruymbeke les 20 août et 4 octobre.

Année 2004

Pour le parquet, Villepin avait, à partir de juillet 2004, eu connaissance d'éléments suffisants sur cette affaire pour dénoncer les faits à la justice, ce qu'il n'avait pas fait, se rendant ainsi «par son inaction» coupable de «complicité de dénonciation calomnieuse».

Selon les juges, en revanche, la responsabilité de Villepin s'étend à toute l'année 2004. C'est-à-dire à partir d'une réunion du 9 janvier au quai d'Orsay où, alors ministre des Affaires étrangères, il avait demandé, en présence de Gergorin, au général Philippe Rondot, un spécialiste du renseignement, d'enquêter sur les listings.

(Source AFP)

 

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olivier
on s'en fout
de galouzeau.
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