DEUXIEME AFFAIRE D'OUVEA EN 1989 :

MEURTRES DE JEAN-MARIE TJIBAOU ET DE YEIWENE YEIWENE

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W.J. :

Le jour même du drame, SEMUI CHAORY originaire d'OUVEA ainsi que d'autres personnes avaient remarqué les faits suivants aux environs de la chefferie de WADRILLA, lieu du double meurtre : Une voiture de couleur foncée avec des vitres teintées rendant impossible toute identification du ou des occupants rôdait aux alentours de la chefferie sus-citée, mais jamais personne n'en descendait.

Ce véhicule totalement inconnu à OUVEA, avait disparu comme par enchantement le lendemain du double meurtre. Comment cette automobile a-t-elle pu arriver sur l'île et disparaître aussi rapidement sans que personne ne s'en aperçoive ?

Il faut dire qu'après le drame perpétré dans une chefferie, c'était la panique à OUVEA !

Selon les gens de LIFOU, l'île voisine, à la nuit tombante un navire croisant au nord-ouest de l'île en question semblait émettre des signaux lumineux en direction d'OUVEA peu de temps avant les faits.

Dans un laps de temps assez court, mon père ALPHONSE WANANIJE recevait un appel téléphonique de FRANCE de la part de ma sœur HELLENE qui l'informait du double meurtre.

Celui-ci n'était absolument pas au courant du drame survenu en NOUVELLE-CALEDONIE alors que cette information circulait déjà sur les écrans de télévision en FRANCE !

D.G. :

Faits plus précis : Entre une ou deux semaines avant les assassinats des deux leaders indépendantistes, YANN DEVILLERS était venu frapper tardivement à la porte de mon appartement sis 5 rue ANGE BERLIOZ TRIANON NOUMEA, et venait me faire part du message suivant :

" GUY,"on'' vient de me prévenir que du sang noir va couler,"on'' nous demande de ne pas jeter d'huile sur le feu... ".

Il faut préciser que celui-ci venait pour la première fois chez moi mais que nous nous connaissions en tant que"loyalistes''. Lorsque je lui demandais qui était-ce"on'', il me répondait avec quelques réticences : " C'est mon cousin ... DEVILLERS qui est dans le F.L.N.K.S., dans l'U.C. ". ( j'ai oublié le prénom de ce dernier, mais il doit être facilement identifiable ).

Nous nous sommes posés mutuellement des questions sur la signification exacte de ce message pour le moins étrange puis il est reparti, non sans m'avoir dit que le"contact'' avait eu lieu dans une habitation de la VALLEE DU GENIE, si mes souvenirs sont exacts.

Je précise que PATRICIA WINCHESTER, ma compagne de l'époque, a assisté à toute la scène bien qu'une partie de l'entretien se soit déroulée dans le petit couloir d'accès à la chambre.

Quelques jours plus tard, le soir même du drame, YANN DEVILLERS est revenu très tard dans la nuit pour me dire : " TJIBAOU, YEIWENE et JOREDIE se sont fait"descendre'' à OUVEA par leurs propres gars.

Voilà ce que voulait dire le message de mon cousin il n'y a pas longtemps ". (en fait LEOPOLD JOREDIE n'était pas mort, mais y avait échappé de peu ce jour-là ).

PATRICIA WINCHESTER était présente et avait pu entendre toute notre conversation car celle-ci s'était déroulée dans ma chambre, YANN DEVILLERS étant assis sur le bord du lit.

Nous étions tous abasourdis par la nouvelle : Les principaux leaders indépendantistes tués par leurs propres militants dans l'enceinte sacrée d'une chefferie, ça alors !

Aussitôt je me suis dit en tant que chef de réseau : " S'ils sont capables de ça, il faut que nous soyons très vigilants à présent et dans l'avenir, car la base du F.L.N.K.S. refuse les accords de MATIGNON ".

Cet événement devait être pour moi le signal d'une réactivation accélérée de notre organisation de combat jusqu'à la présente incarcération.

Dans le genre"chronique d'une mort annoncée'', c'est la perfection :"On'' fait abattre les deux principaux leaders du F.L.N.K.S. par un homme ivre de douleur et de vengeance, DJOUBELLY WEA, et de l'autre côté dans le camp extrémiste loyaliste,"on'' s'assure qu'il n'y aura pas de vague, des fois que nous soyons tentés d'en profiter !

DJOUBELLY WEA, indépendantiste convaincu n'avait pas participé à la première affaire d'OUVEA, celle de la prise d'otages sanglante, et pour cause : Il était très malade. ( un problème d'amibes, si mes souvenirs sont exacts ).

Blessé dans son cœur d'indépendantiste pur et dur à cause de la mort de 19 militants du F.L.N.K.S. dont beaucoup étaient originaires d'OUVEA, il avait gardé une rancune tenace contre les dirigeants du F.L.N.K.S. car il estimait avoir été trahi, comme les 19 morts du reste.

Je suis maintenant persuadé que cette personne a été utilisée d'une manière très subtile pour l'amener à commettre l'irréparable. Qui est l'auteur de cette manipulation mortelle ?

Inutile de préciser qu'après cette affaire, j'ai pris grande considération pour les renseignements recueillis par YANN DEVILLERS, par l'intermédiaire de son cousin de l'U.C., un autre DEVILLERS.

Par la suite et après les accords de MATIGNON, à un moment que je ne saurai situer avec exactitude, un de ses renseignement aurait permis de déjouer un attentat qui était soi-disant en préparation contre les personnes de Jacques LAFLEUR du R.P.C.R. principalement et de LEOPOLD JOREDIE du F.L.N.K.S.

YANN DEVILLERS m'a toujours assuré que LEOPOLD JOREDIE aurait été raté de peu dans le nord de la NOUVELLE-CALEDONIE, mais qu'en ce qui concernait JACQUES LAFLEUR, il était allé personnellement dans les bureaux de la société LAFLEUR pour donner cette information concernant ce dernier.

Il semblerait que la menace ait été prise au sérieux car le nombre de gardes du corps de JACQUES LAFLEUR avait augmenté dans cette période et qu'une enquête discrète ait eu lieu.

Une personne que je ne connais pas, des forces de l'ordre il me semble, serait allée voir YANN DEVILLERS pour lui demander le nom de son informateur, en lui disant : " Vos renseignements étaient exacts ; c'est pourquoi je suis là, et votre informateur m'intéresse ". Soucieux de préserver son informateur, qui est de plus son cousin, celui-ci aurait répondu : " Débrouillez-vous, moi j'ai fait mon devoir et je ne peux pas vous donner la source de mes informations ".

Je précise que YANN DEVILLERS est au-dessus de tout soupçon en ce qui nous concerne, et tout ce que je sais de l'affaire d'OUVEA n° 2, c'est à lui que je le dois en plus de certains détails donnés par JOSEPH WANANIJE maintenant.

Il faut dire qu'ALBERT SANGARNE avait été abattu presque devant les yeux de YANN DEVILLERS à PONERIHOUEN, par un"tireur isolé'' jamais identifié. Après le montage parfait du trafic d'armes sur l'AUSTRALIE, l'affaire des fameux stagiaires libyens, une question se pose : Qui manipule tout le monde en NOUVELLE-CALEDONIE ?

 

W.J. / D.G. : Outre l'aspect"chronique d'une mort annoncée'', en l'occurrence de"deux morts annoncées'' pour l'affaire d'OUVEA n° 2, d'autres questions sont sans réponse :

- Qui a payé les billets d'avion des deux leaders à destination d'OUVEA ?

- Comment ces deux billets sont-ils arrivés au bon moment au bon endroit ?

Une enquête menée par les militants de l'U.C. n'a jamais permis d'élucider ce mystère, mais est-ce un mystère pour tout le monde.

De plus, la règle de sécurité en vigueur entre JEAN-MARIE TJIBAOU et YEIWENE YEIWENE était la suivante:

" Jamais ensemble au même moment dans les endroits dangereux ".

Comment se fait-il qu'ils aient brusquement dérogé à cette règle pourtant en vigueur depuis longtemps entre eux, surtout pour une destination aussi dangereuse que celle d'OUVEA, rendue encore plus dangereuse par la cérémonie de levée de deuil des 19 morts qui devait avoir lieu sur l'île.

Il est intéressant de rappeler les rumeurs persistantes dont faisait l'objet JEAN-MARIE TJIBAOU, à savoir :

- Lors de la neutralisation de ELOI MACHORO par le G.I.G.N., celui-ci a été accusé d'avoir magouillé avec EDGARD PISANI.

- Dans l'affaire tragique de la prise d'otages d'OUVEA, il aurait laissé tomber les preneurs d'otages du F.L.N.K.S.

- A la suite de la signature des accords de MATIGNON, il aurait touché beaucoup d'argent.

- Il aurait de nombreux camions qui rouleraient sur mine, etc. etc.etc.

Toute rumeur a une source : Quelle est cette source ?

Il est intéressant de constater que le même type de rumeurs avait circulé en NOUVELLE-CALEDONIE après la mort des deux leaders, rumeurs accusant soit le F.U.L.K., le PA.LI.KA, l'U.C. ou même les dirigeants de l'U.S.T.K.E.

Une bagarre avait même failli éclater entre indépendantistes et des membres de l'U.S.T.K.E., l'entrée de la morgue et les fleurs de ces derniers étant purement et simplement refusées.

De plus, un communiqué d'exclusion du F.U.L.K. était passé sur les ondes de RADIO DJIDO à peu près en même temps ou un peu avant le déplacement de JEAN-MARIE TJIBAOU et de YEIWENE YEIWENE sur OUVEA.

Lors du congrès très houleux de l'U.C. à BACO en novembre 1990 au sujet de la mort de ces deux leaders, les gardes du corps des successeurs de l'U.C. s'étaient même regroupés devant et autour de ces derniers.

LEOPOLD JOREDIE était passé à deux doigts de la mort à OUVEA, mais il faisait quand même l'objet de rumeurs incessantes, dans le même genre que celles attribuées à JEAN-MARIE TJIBAOU, du vivant de celui-ci. La base de l'U.C. n'avait plus confiance dans ses leaders, et une partie de cette base était prête au pire comme à OUVEA en 1989 !

Ce dossier est un exemple typique d'utilisation optimale de la rumeur publique associée aux lettres I et E de l'effet"M.I.C.E.'' ( voir plus loin dans la rubrique"SYNTHESE'' de la présente plainte ).

De son action syndicale dans les rangs de l'U.S.O.E.N.C. de 1982 à 1985, JOSEPH WANANIJE avait pu constater que le principal sujet de conversation entre GASTON HMEUN et JEAN-MARIE TJIBAOU était les ressources minières du territoire.

Ce dernier avait fait procéder à une étude très détaillée de tous les besoins des différentes régions du pays. ( infrastructure, structure, développement etc. ).

- Avait-il l'intention de trouver les ressources financières nécessaires à ce projet dans le nickel calédonien ?

- JEAN-MARIE TJIBAOU et YEIWENE YEIWENE ont-ils été abattus par personne interposée, car ils représentaient tous deux un danger pour les gains considérables que procure à la FRANCE l'exploitation de la troisième réserve mondiale de nickel ?

- Voulaient-ils équilibrer voire plus, le budget de la NOUVELLE-CALEDONIE en nationalisant toutes les mines et l'usine S.L.N. au profit du futur état où, disaient-ils avant de mourir, tout le monde aurait une place ?

Avec l'élimination pure et simple des deux leaders indépendantistes les plus importants dans l'enceinte sacrée d'une chefferie par un autre kanak ( étrange"remake'' de la mort du chef ATAÏ en 1878 ), de nombreux objectifs étaient atteints, à savoir :

1°) L'exploitation du nickel calédonien par la FRANCE était assurée pour quelques années encore et en la matière, " Le temps c'est de l'argent ".

2°) Le F.L.N.K.S. était privé de ses deux éminences grises les plus importantes.

3°) Le doute et la division s'installaient dans les rangs du F.L.N.K.S., tant chez les dirigeants que chez les militants de base. Cette division, bien qu'amortie par le temps, subsiste toujours.

4°) La coutume, pierre angulaire du monde kanak était terriblement atteinte, surtout dans l'île d'OUVEA qui porte le nom vernaculaire d'IAAI signifiant"le pays de la parole''.

En fait de parole, celle-ci était arrachée pour de nombreuses années.

Cette coutume est une véritable entité vivante et omniprésente dans laquelle le respect et le pardon sont les valeurs fondamentales.

Ces valeurs concourent à créer un code de vie naturel et oral offrant un rôle protecteur indéniable pour le non-kanak, à condition que celui-ci en reconnaisse l'existence avec respect et en toute simplicité.

Dans le monde kanak, ce code de vie est d'ailleurs bien plus craint que la loi française plus subie et incomprise, mais rien ne s'oppose a priori à ce que ces deux formes de législation ne se superposent plus intimement, créant ainsi une synergie propre à garantir plus efficacement l'ordre public, voire être à la base d'une collaboration active et fructueuse entre les différentes communautés constituant le monde kanak et le monde non-kanak.

5°) D.G : Une conséquence indirecte de ce drame a été une réactivation accélérée de notre organisation de combat pro-française, dans la recherche de moyens matériels importants ( transmission, armes, véhicules, etc. ) en utilisant tous les moyens nécessaires. "Si les kanaks sont capables de se faire ça entre eux, qu'est-ce qui nous attend plus tard ? ". Cette petite phrase a été très lourde de conséquences pour moi, car elle a longtemps été mon credo silencieux.

Comme par hasard, le nom de FRANCK WAHUZUE apparaît dans ce dossier, mais nous réservons ces éléments pour la commission spéciale d'enquête exigée à la fin de ce document.

 

NOTE SUPPLEMENTAIRE

Bien entendu, il n'y a jamais eu de commission spéciale d'enquête, et pour cause...

JEAN-MARIE TJIBAOU et YEIWENE YEIWENE ont été abattus le 04 mai 1989 à WADRILLA OUVEA.

DJOUBELLY WEA, de la tribu de GOSSANAH a été abattu par un des gardes du corps des leaders assassinés.

Contrairement à ce qui est écrit dans ce document, DJOUBELLY WEA n'était pas malade au moment de la prise d'otages de la gendarmerie de FAYAOUE - OUVEA du 22 avril 1988 au 05 mai 1988.

Par contre, il l'a été auparavant et le médecin militaire ALAIN FRAISSE en poste dans cette île d'OUVEA l'a effectivement soigné pour un problème d'amibes.

Je tiens à préciser que tous ces documents ont été écrits de mémoire à l'exception de certaines notes supplémentaires placées à la fin de chaque courriers.

De ce fait, il est possible que certaines erreurs comme celles-ci puissent apparaître dans l'ensemble de ce livre.

YANN DEVILLERS est originaire de PONERIHOUEN et n'a aucune responsabilité dans la mort de JEAN-MARIE TJIBAOU et YEIWENE YEIWENE."On'' s'est simplement servi de ses liens familiaux pour faire passer le fameux message-clef du camp indépendantiste vers le camp non-indépendantiste.

‘'Du sang noir va couler,"on'' vous demande de ne pas jeter d'huile sur le feu''.

YANN DEVILLERS a reçu cet étrange message de la bouche même de son propre cousin JEAN-PIERRE DEVILLERS, lequel était membre du parti indépendantiste UNION CALEDONIENNE. ( une bien singulière"Union'' il faut le dire… ).

La divulgation de ce message pour le moins insolite et prémonitoire s'est déroulée au domicile de JEAN-PIERRE DEVILLERS sis 8 rue JEANNIN VALLEE DU GENIE NOUMEA. ( immeuble JEANNIN 3ème étage appartement n° 5 )

Mes souvenirs étaient donc exacts au moment de la rédaction de la plainte du 30 juillet 1994 dans une cellule du bloc C d'isolement du CAMP-EST.

JEAN-PIERRE DEVILLERS a quitté la NOUVELLE-CALEDONIE pour s'installer en FRANCE après le dépôt de la plainte sus-citée, comme par"hasard''.

ALBERT SANGARNE a été abattu le 06 juin 1988 sur la propriété de LUCIEN DUBOIS, à PONERIHOUEN.

A la suite de cet assassinat des barrages routiers loyalistes furent érigés dans cette région, et YANN DEVILLERS y prit un part active car la victime était un de ses amis.

Les éléments supplémentaires que JOSEPH WANANIJE et moi-même tenions en réserve étaient les suivantes:

Il semblerait que plus d'une personne ait été informée du projet de DJOUBELLY WEA, dont certains membres de sa famille. Ce projet visait l'ensemble de la délégation du F.L.N.K.S. et pas seulement JEAN-MARIE TJIBAOU et YEIWENE YEIWENE.

Etant issu de la tribu de GOSSANAH, il ne pardonnait pas la boucherie du 05 mai 1988 car il estimait que les dirigeants du F.L.N.K.S avaient abandonné les preneurs d'otages à leur triste sort.

Ceci étant dit, comment expliquer la disparition brusque d'un certain poste émetteur-récepteur le lendemain même de l'assassinat des deux leaders du F.L.N.K.S. ? ( le soir même serait peut-être plus juste... ).

En effet, celui-ci était installé dans le gîte BIARRITZ sis tribu de WASSAUDJEU - FAYAOUE - OUVEA.

Cet établissement hôtelier est géré par DENIS ABEN, lequel recevait souvent FRANCK WAHUZUE et ses"amis''. Le témoin de la disparition de ce poste émetteur-récepteur n'est autre que RAPHAËL TEUGASIALE qui était employé dans ce gîte au moment du drame.

Bien sûr, on pourra toujours dire que le témoignage de cette personne est sujet à caution, mais dans ce cas une question majeure reste sans réponse : A qui était destinée la mallette contenant 30 000 000 CFP en billets de banque que JOEL ADREY avait été chargé d'acheminer à OUVEA, juste avant l'assassinat des deux leaders du F.L.N.K.S. ?

D'autre part, FRANCK WAHUZUE n'était-il pas présent à OUVEA quelques jours avant ce drame ?

Autant de points à vérifier, car je n'ai pas la science infuse !

Il faut tout de même avouer qu'en face de tous ces éléments, le fameux message prend toute sa valeur :

" Du sang noir va couler,"on'' vous demande de ne pas jeter d'huile sur le feu ".

Toujours au sujet de ce sordide coup fourré, les paroles du juge d'instruction MARTINE VARACHE me reviennent en mémoire : " Vous dites n'importe quoi monsieur DIJOU... ".

C'était au sujet des billets d'avion des deux leaders assassinés dont elle affirmait connaître les acheteurs.

Je ne suis pas enquêteur, loin de là, mais il n'empêche que tout n'a pas été dit sur de nombreuses affaires, comme celle-ci en particulier...

Et ne parlons pas de la nôtre !


Extraits de la page 7 du magazine MARIANNE n° 25 - Semaine du 13 au 19 octobre 1997

Directeur de publication : JEAN-FRANCOIS KAHN.

‘'DULCIE SEPTEMBER, TJIBAOU, ALLENDE...

CES TROIS PERSONNALITES ONT EN COMMUN D'AVOIR ETE ASSASSINEES PAR L'EXTREME DROITE.

OR, LA MUNICIPALITE DE VITROLLES VIENT DE DEBAPTISER LES RUES QUI PORTAIENT LEURS NOMS. CE QUI EST UNE FACON, CONSCIENTE OU INCONSCIENTE, DE JUSTIFIER A POSTERIORI CES TROIS MEURTRES POLITIQUES. CELA ON DIT PLUS LONG QUE BIEN DES DISCOURS''.

Avant d'écrire consciemment ou inconsciemment pareilles affirmations, il faut un minimum de recherches et d'honnêteté.

L'assassin de JEAN-MARIE TJIBAOU et de YEIWENE YEIWENE était un kanak indépendantiste D'OUVEA, DJOUBELLY WEA. Celui-ci appartenait au F.L.N.K.S.

- Lors de ce double assassinat, le couple MITTERAND / ROCARD dirigeait la FRANCE et ses services spéciaux experts en manipulations en tous genres...

Il faut parfois remettre les pendules à l'heure, n'est-ce pas ?

Le 04 mai 1989, date du double assassinat de JEAN-MARIE TJIBAOU et de YEIWENE YEIWENE, les personnes ci-dessous occupaient les fonctions suivantes :

FRANÇOIS MITTERRAND président de la république.

MICHEL ROCARD premier ministre.

PIERRE ARPAILLANGE ministre de la justice.

PIERRE JOXE ministre de l'intérieur.

LOUIS LE PENSEC ministre des DOM-TOM.

BERNARD GRASSET haut-commissaire de la république en NOUVELLE-CALEDONIE.

 

Devant les cercueils, MICHEL ROCARD avait déclaré :

" Nous sommes tous responsables de cet héritage... ".

Non MICHEL ROCARD, vous êtes responsable de cet héritage comme tous ceux qui sont mêlés dans ces sanglantes magouilles !

Le centre culturel JEAN-MARIE TJIBAOU a été inauguré dans une vaste fanfare médiatique le 04 mai 1998 à NOUMEA.

Ce n'est rien d'autre qu'un beau cercueil de luxe fort onéreux, pour un assassinat bien orchestré par les autorités françaises agissant derrière DJOUBELLY WEA et à son insu, comme elles ont agi derrière LAPETITE / MITRIDE / SINEIMENE le 05 décembre 1984 à TIENDANITE.

 

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