LODACE, C'EST ARRIVÉ UN


6 NOVEMBRE


1793


Philippe-Egalité meurt sur l'échafaud

Né à Saint-Cloud le 13 avril 1747, fils du duc Louis-Philippe d'Orléans et de Louise-Henriette de Bourbon-Conti, Louis-Philippe-Joseph, d'abord duc de Chartres, puis duc d'Orléans à la mort de son père (1785) mena dans sa jeunesse une vie très libertine. En 1769, il épousa la richissime Marie-Adélaïde de Bourbon-Penthièvre dont il eut plusieurs enfants, parmi lesquels le futur roi des Français Louis-Philippe. Désireux de jouer un rôle politique, il sollicita en 1778 la charge de grand amiral. Le refus de Louis XVI, qu'il imputa à l'hostilité de la reine, contribua à faire de lui un adversaire acharné de la cour. Lors de l'assemblée des notables de 1787, il poussa les parlementaires à refuser l'enregistrement des édits fiscaux. Elu député de la noblesse aux états-généraux, il favorisa la réunion des trois ordres et ses jardins du Palais-Royal devinrent un centre d'agitation populaire. Son attitude inquiéta la cour et, après les journées d'octobre 1789, il dut s'exiler pendant quelques mois en Angleterre. De retour en France, il s'efforça de rentrer en grâce mais, repoussé par ls souverains, finit par choisir le camp adverse. Après Varennes, il caressa le rêve de devenir régent puis, la monarchie tombée, abandonna ses titres pour devenir Philippe-Egalité. Lors du procès du roi, il vota la mort, ce qui lui valut un blâme général. Quelques semaines plus tard, la défection de Dumouriez et de son fils aîné, le duc de Chartres, le rendit suspect. On l'expédia à Marseille, où il fut incarcéré avec ses deux cadets au Fort de Notre-Dame-de-la-Garde. Transféré à Paris en octobre, il fut jugé et envoyé à l'échafaud le 6 novembre 1793

Vu par Lodace

Né en 1747, arrière-petit-fils du Régent, le duc d’Orléans est, à la veille de la Révolution, l’un des princes les plus riches de France et le partisan le plus chaleureux des idées nouvelles. Grand maître de la franc-maçonnerie, affectant de penser comme les républicains d’Amérique et de vivre comme les membres des clubs londoniens, il s’est élevé contre les réformes de Maupeou, ce qui lui a valu une première disgrâce en 1771, puis contre les nouveaux projets fiscaux présentés par Louis XVI au Parlement, en novembre 1787, d’où un nouvel exil. Élu aux États généraux, il affecte de se mêler au tiers état lors de l’ouverture du 4 mai 1789, critique le vote par ordre et fait du Palais-Royal, qui lui appartient et dont il loue les boutiques, un centre d’agitation. Après les journées d’octobre 1789, dont on lui impute la responsabilité, il est écarté par le roi qui l’envoie en mission à Londres. A-t-il inspiré la pétition du Champ-de-Mars demandant la déchéance de Louis XVI à la suite de la fuite manquée du roi ? C’est probable. La rupture avec la famille royale achève de jeter le prince dans les rangs de la Révolution. À sa demande, la commune de Paris prend le 15 septembre 1792 l’arrêté suivant : "Louis Philippe Joseph et sa postérité porteront désormais le nom de famille Égalité." Quelques jours plus tard, Philippe Égalité est élu par la capitale à la Convention, le vingt-quatrième et dernier. Il vient siéger sur les bancs de la Montagne. Dans le procès du roi, n’écoutant que la vengeance ou la peur, on ne sait, il vote la mort de son cousin. De lui, Robespierre dira : "Il était le seul membre qui pût se récuser." Le 6 avril 1793, la Convention ordonne l’arrestation de tous les membres de la famille des Bourbons. Philippe Égalité est incarcéré à Marseille. Décrété d’accusation en octobre, il est condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire de Paris comme coupable d’avoir aspiré à la royauté. Il est exécuté le 6 novembre. Son rôle au début de la Révolution a été incontestablement celui d’un agitateur. Ses Instructions , rédigées par son secrétaire Choderlos de Laclos, ont servi de modèle à de nombreux cahiers de doléances. Le duc d’Orléans a peut-être inspiré certaines émeutes comme celles du 14 juillet ou du 5 octobre. Son rêve secret a été sans nul doute de se substituer à Louis XVI et il a bénéficié de l’appui d’une puissante faction. Son fils, le duc de Chartres, l’en défend vainement dans ses Mémoires enfin publiés en 1973. Mais Philippe Égalité a été vite dépassé par l’accélération du mouvement révolutionnaire. C’est son fils, ce duc de Chartres si attaché à sa défense, qui réalisera en 1830 les espoirs des orléanistes en devenant Louis-Philippe, roi des Français.

Vu par Cam.
Remerciements à Cam 


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