Immochan pousse ses murs loin des hypers

Le 05 avril 2007 par Daniel Bicard

DÉVELOPPEMENT t La filiale immobilière d'Auchan compte tripler ses actifs en dix ans, notamment sur le millier d'hectares de terrains qui lui reste à exploiter. Mais elle envisage aussi des partenariats pour des projets mixtes intra-urbains.

Un million de mètres carrés supplémentaires dans les dix ans. Soit un triplement de l'actif immobilier d'Immochan. Telles sont les perspectives de développement de la filiale du groupe Auchan, qui, pour atteindre son objectif est même prête à sortir de ses prés carrés ! « La première raison d'être d'Immochan consiste à développer des activités complémentaires aux quatre formats alimentaires du groupe auquel il est adossé : les hypermarchés Auchan et Les Halles d'Auchan, les supermarchés Atac et les drive-in Chronodrive, explique Philippe Petitprez, directeur de l'urbanisme et de la promotion d'Immochan. Mais nous voulons aussi devenir un promoteur acteur de la Cité. Nous recherchons des partenariats pour développer des programmes mixtes associant logements, bureaux et commerces en centres urbains. »

Voilà qui constituerait une diversification majeure, pour Immochan, service immobilier du groupe créé en 1976 pour assurer la maîtrise foncière de l'environnement commercial des hypermarchés, et devenu filiale à 100 % d'Auchan en 1996. Détenant un parc situé pour 65 % en aires périurbaines et 35 % en aires urbaines, la société pourrait voir cette répartition évoluer en faveur des dernières, si elle concrétise ses visées en coeurs de villes. Déjà, Philippe Petitprez indique « qu'Immochan a répondu à un appel à partenariat de la ville de Dunkerque, pour contribuer à un projet de développement urbain de centre-ville ».

En attendant, la branche immobilière d'Auchan a de la réserve pour construire. Achetant des terrains depuis plus de trente ans, elle a amassé 2 000 hectares, dont 1 600 en orbite d'hypers Auchan et les reste hors sites. Et la moitié de ce patrimoine reste encore à exploiter ! « C'est la stratégie d'un groupe familial, où les commerçants-fondateurs sont encore aux commandes, contrairement à Casino ou Carrefour, depuis longtemps cédés et cotés, commente un expert. Ces derniers ont fait le choix de s'affranchir de la propriété de leurs murs pour consacrer tous leurs moyens au développement. Auchan a, au contraire, pris la voie patrimoniale en accumulant le foncier lui permettant d'étendre son parc d'enseignes. »

« Promotion durable »

Et Philippe Petitprez d'énoncer les principes de « promotion durable » de son groupe : « À la fois aménageurs, promoteurs, investisseurs et gestionnaires, nous maîtrisons les quatre métiers de l'urbanisme commercial. Nous ne revendons pas ce que nous produisons ! Ce que nous gérons nous appartient, et ce qui nous appartient, nous le gérons. Ce qui nous rend très réactifs en termes de réajustement commercial. »

Immochan a donc encore de la marge pour «accrocher des wagons » à ses magasins locomotives, Auchan en tête. Certes, l'ère des galeries commerciales (20 % des projets) cède à celle des parcs d'activités (80 %). D'autant que, les premières étant perçues par beaucoup d'élus comme concurrentes directes du centre-ville, les seconds peuvent plus « diplomatiquement » arguer la complémentarité. Un autre maillon de l'hyper est le retail park, dont Immochan développe depuis deux ans un modèle en « stripmall ». Ces « magasins en bandes » tournés vers les parkings et alternant les formats permettent d'économiser le foncier, portant à 0,40 un coefficient d'occupation des sols (rapport surface bâtie sur surface de terrain), habituellement situé vers 0,25.

Autre source de promotion foncière, les supermarchés Atac (ou Simply Market). Plutôt que de les voir s'installer dans les murs des autres, Immochan peut désormais leur construire sur mesure magasin et galerie, comme la CDEC de l'Essonne l'a autorisé pour la première fois en novembre, pour le site de Leuville-sur-Orge. Et même les sites Chronodrive pourraient être étoffés d'autres surfaces de vente, devenant de nouveaux « germes » autour desquels Immochan pourrait développer ses projets. Même si, on l'a compris, la branche immobilière d'Auchan, qui, à ce jour ne compte pas encore de parcs d'activités sans hyper, mène des réflexions pour « assembler des lieux de vie » mixant commerces, bureaux et logements, loin de ses points d'ancrage alimentaires.


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