2- Le marché du maïs blanc
La production mondiale
On estime que la production mondiale de maïs
blanc se stitue entre 65 et 70 millions de tonnes par an, soit 12
à 13 % de la production totale de maïs (tous types confondus).
Plus de 90 % du maïs blanc est produit dans les pays en voie
de développement où il représente 1/4 de la production
totale du maïs et un peu moins des 2/5 des superficies totales
ensemencées. Il est presque exclusivement cultivé pour
la consommation humaine et son importance est considérable
pour la nutrition et la sécurité alimentaire.
A propos des rendements :
Dans les pays en voie
de développement, les rendements oscillent entre 0,9
et 2,4 t/ha. Dans les zones tempérées du monde
où le maïs blanc est cultivé, comme aux Etats-Unis
ou en Europe, les rendements se rapprochent de ceux des hybrides
de maïs jaunes mais restent inférieurs à
ces derniers.
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C’est en
Afrique que la part de maïs blanc est la plus importante.
Plus de 90 % de la production de maïs est consacrée
au maïs blanc. Deux autres grandes zones de production
de maïs blanc sont l’Amérique centrale où
ce type de maïs représente près de 90 % de
la production totale de maïs de la région et la
partie nord de l’Amérique du Sud. En ce qui concerne
les principaux pays producteurs d’Asie, le riz, le blé
et le maïs jaune occupent une place plus importante dans
la production céréalière totale que le
maïs blanc qui est toutefois un aliment de base important
dans certaines régions de ces pays. C’est en Afrique
que la production de maïs est la plus importante en fournissant
1/3 de la récolte mondiale de maïs blanc. En revanche,
le maïs blanc est beaucoup moins présent dans les
pays développés. Par exemple aux Etats-Unis, premier
producteur mondial de maïs, le maïs blanc représente
moins de 1 % de la production intérieure totale et il
est surtout produit dans le cadre d’une agriculture contractuelle
en raison des débouchés relativement limités
et assez spécifiques tout comme en Europe.
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Les échanges internationaux
Les estimations du volume de maïs blanc commercialisé
sur le marché international vont de 1,5 à 2 millions
de tonnes par an, soit 2 à 3 % du commerce mondial de maïs,
tous types confondus. Les cours de maïs blancs sont habituellement
légèrement supérieurs à ceux du maïs
jaune, bien que les écarts varient considérablement
selon la situation générale de l’offre et de la
demande.
L’objectif
principal de la majorité des pays producteurs de maïs
blanc est de satisfaire la demande nationale avec la production intérieure.
La plupart du temps, des exportations ont lieu lorsqu’il y a
excédent de production dans les années où le
climat est favorable et quand les stocks intérieurs dépassent
le niveau jugé nécessaire pour assurer la sécurité
alimentaire.
Soulignons que la République d’Afrique
du Sud, premier fournisseur de maïs blanc sur le marché
mondial, est le seul pays qui a pour objectif explicite d’exporter
du maïs blanc. Autrefois, le deuxième pays exportateur
était le Zimbabwe. Cependant, la stabilisation des débouchés
et la rentabilité croissante des cultures de maïs blanc
aux Etats-Unis ont semble-t-il modifié la situation en faveur
de ce pays. Le marché international, qui est donc essentiellement
approvisionné par l’Afrique australe et les Etats-Unis,
devrait rester volatil. L’offre dépendra des disponibilités
exportables de quelques pays producteurs, et la plupart des pays n'auront
recours aux importations que lorsque les disponibilités intérieures
seront insuffisantes à cause des mauvaises récoltes.
Le marché européen
En Europe le maïs blanc est principalement
produit au Portugal : 20 000 ha semés, en Italie : 20
000 ha et enfin en France : 3 000 ha environ.
En Italie et au Portugal, ce maïs est
essentiellement réservé à l’alimentation
humaine. Il constitue l'ingrédient principal du broa,
pain portugais, et de la polenta, pâte italienne. Une
partie en Italie est réservée pour l’amidonnerie
et l’industrie pharmaceutique et cosmétique.
En France, où le maïs blanc constitue
un marché de niche, les utilisations sont plus diverses.
Le maïs blanc est utilisé pour le gavage des palmipèdes
dans le Gers, l’alimentation des poulets de Bresse et
l’industrie pharmaceutique. Le maïs blanc n’est
pris en compte dans aucune statistique en France. Les seules
sources d’information sont donc les organismes stockeurs,
les amidonniers, les traders et les agriculteurs gaveurs. Cependant,
beaucoup ne peuvent faire que des estimations. La difficulté
est ensuite de savoir de deux chiffres concordants, s’ils
sont le reflet de la réalité ou s’ils sont
juste issus d’une source commune. Mais encore faut-il
réussir à obtenir les chiffres…
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"Marché de niche" : que dit le Mercator ?
Une niche est un sous-ensemble
d’un marché qui se caractérise par :
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Sa taille : l’unité
de compte est le million de franc ou, au plus, la dizaine
de millions
-
Un potentiel de développement
en volume généralement limité, mais
les niches peuvent être les prémices de marchés
importants
-
Un type particulier
de clientèle ayant des attentes spécifiques
-
Des compétences
particulières que doivent avoir les firmes qui veulent
conquérir des niches. De plus, la technicité
des produits, le faible volume du marché potentiel
peuvent protéger cette entreprise de l’attaque
de grands groupes généralistes
Une niche existe s’il
y a existence de véritables barrières à
l’entrée protégeant contre la menace de
nouveaux entrants. C’est le marché et non l’entreprise
qui décide de l’existence d’une niche et
de sa pérennité. |
Localisation de la production française
Les ventes de maïs blanc sont localisées
dans la région Midi-Pyrénées pour le gavage.
Ce sont les variétés de précocité demi-tardives
qui sont privilégiées. Les régions plus précoces
comme la Charente-Maritime ont tendance à récupérer
les contrats pour la production de maïs gavage car le Sud-Ouest
n’est pas autosuffisant, mais également pour l’amidonnerie
qui recherche un maïs récolté plus sec. Habitués
à produire du maïs waxy pour les amidonniers, ces derniers
sont équipés de séchoirs adaptés pour
garantir une très bonne qualité. Les maïs précoces
ont tendance à être valorisés. Les variétés
moins tardives trouvent leur marché dans les régions
plus précoces, autrefois convoitées par des variétés
tardives.
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