Les relations maroco-américaines
Le président américain, Bill Clinton vient de nommer Edward Gabriel au poste d'ambassadeur au Royaume du Maroc. L'ambassadeur attend l'aval du Senat. Le départ de Marc Ginsberg marquera quand même un tournant dans la gestion de l'ambassade américaine. Le style Ginsberg n'était pas approuvé de tous. Pour raprocher la mémoire des uns et des autres Abdelkadher TIMOULE nous offre un voyage dans l'histoire commune du Maroc et des Etats Unis d'Amérique. Puisse l'histoire mieux éclairer le présent.
Par Abdelkader TIMOULE
Le Sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah sut maintenir d'amicales relations aussi
bien avec les États européens qu'avec les Turcs de Constantinople.
Une de ses filles épousa le chérif de la Mecque et il échangea
plusieurs ambassades avec la Sublime Porte.
- L'ambassade de Hadj El Khiyat en 1761,
- L'ambassade de Tahar Ben Abdeslam Slaoui en 1765;
- L'ambassade de Sidi Tahar Bennani R'Bati.
Cette dernière apporta au Maroc un navire de combat, de la poudre et
divers agrès pour la flotte chérifienne.
- L'ambassade de rais Abdelkrim Ragoun en 1766 apporta le soutien du Maroc aux
Turcs, aux prises avec la flotte russe.
- L'ambassade du caïd Allal Draoui, composée de Si Kaddour El Barnoussi,
Si Adyl Abdeslam et du secrétaire Mohamed El Hafi, appuya l'ambassade
chargée de 1772 à 1777 de négocier et de payer 100.000
réaux à Malte pour la libération des prisonniers turcs,
tous des galériens.
George Washington
Le rais Abou Abdellah Mohamed Larbi El Mestari, originaire de la tribu des
Bani Mestara, fut envoyé en 1764 comme ambassadeur en Angleterre
pour réparer ses navires et les gréer de neuf. Il revint avec
des agrès destinés à deux vaisseaux, des canons de
bronze et de matériel divers pour la flotte marocaine. En 1766, selon
Höst, à l'époque consul du Danemark à Safi, rais
El Mestari commandait une frégate de 16 canons et 130 hommes d'équipage,
son frère Raïs Hachmi Mestari commandait un vaisseau de 18 canons
et 120 hommes.
Aves les USA
S'agissant des USA aucune ambassade marocaine ne s'était rendue dans
le nouveau monde, cependant que les relations avec cette jeune nation d'alors
furent intenses
Sidi Mohammed a su entretenir d'excellentes relations avec le Président
américain George Washington. L'on sait que le Maroc de Sidi Mohammed
a été en effet un des tout premiers pays à reconnaître
l'indépendance des USA (appelés Almiricanos par la diplomatie
marocaine de l'époque).
Après la proclamation de l'indépendance des États-Unis
d'Amérique le 4 juillet 1776, l'Angleterre n'accorda plus sa protection
aux navires des USA: les "insurgents" durent alors pourvoir eux-mêmes
à la sécurité de leur navigation dans les eaux européennes
qui n'étaient pas à l'abri des attaques des corsaires marocains;
ils se tournèrent donc vers la France et, grâce au traité
du 6 février 1778, Louis XVI promit "d'employer ses bons offices
auprès de l'empereur du Maroc", le Sultan Sidi Mohammed Ben
Abdellah, en faveur des Américains. Par la suite, l'Espagne et la
Hollande promirent leur appui à la jeune République dans le
même sens.
Au mois d'octobre 1784, un corsaire marocain s'empara du brick américain
"le Betsey" qui se rendait à Ténérife. Sur
l'intervention de la France et de l'Espagne, le Maroc accorda une trêve
afin de permettre aux États-Unis d'accréditer un consul auprès
du Sultan qui remit en liberté le Betsey et son équipage.
Un peu plus tard, le Congrès décida d'envoyer un représentant
à la Cour chérifienne. Thomas Barcley, consul à Paris,
fut désigné; il arriva au Maroc le 19 juin 1786. Les négociations
avec le représentant du Sultan, Tahar Fennich, aboutirent assez vite;
le 16 juillet suivant, le premier traité de paix entre les États-Unis
et le Maroc fut établi. C'était un traité de commerce
et de navigation qui assurait aux États Unis le bénéfice
de la clause de la nation la plus favorisée.
Guerre et paix
Parallèlement à ce traité, Sidi Mohammed ordonna à
ses rais d'assister militairement, si besoin était, la jeune flotte
marchande américaine contre les pirates et les corsaires d'Alger,
de Tunis et de Tripoli, en même temps que s'engageait une action diplomatique.
Sidi Mohammed traita toujours avec humanité les Chrétiens
que le sort des armes faisait tomber en son pouvoir, ce qui lui valut la
considération des nations européennes en général
et, en particulier, celle des États-Unis d'Amérique qui venaient
d'accéder à leur indépendance après une longue
et meurtrière guerre contre les Anglais. La paix constitue l'objet
essentiel des principaux accords internationaux de Sidi Mohammed ben Abdellah.
En cas de guerre, diverses clauses prévoient des situations particulières.
Les bâtiments des États-Unis d'Amérique, attaqués
par des vaisseaux ennemis, chrétiens ou musulmans, a portée
de canon du rivage marocain, seront protégés par les batteries
côtières; la réciprocité est prévue en
faveur des navires du sultan et de ses sujets sur les côtes des États-Unis
(États-Unis, 1786, articles X et additionnel). En outre, quand des
bâtiments américains se trouveront dans des ports chrétiens,
on empêchera ceux des nations avec lesquelles ils sont en guerre de
"les suivre ou les attaquer", car "les citoyens de l'Amérique
sont nos bons amis" (article additionnel). D'autre part, les navires
britanniques, suédois, portugais, hollandais et américains,
se trouvant dans un port marocain en même temps que des vaisseaux
de guerre ennemis, seront naturellement libres de mettre à la voile
et de prendre la mer quand ils voudront; mais, après leur départ,
leurs adversaires, qui n'auront pu "leur faire aucune violence",
seront retenus au moins vingt-quatre heures et même quarante-huit
heures. Il en sera de même pour les bâtiments marocains dans
les ports des États-Unis et du Portugal (Grande-Bretagne, 1760, article
CC; 1763, article X,; Portugal, 1773, article XII; Pays-Bas, 1777-1752,
article X; États-Unis, 1786, article XI).
En outre, la plupart des traités de paix, d'amitié ou de commerce
renferment des clauses relatives à l'établissement des sujets
respectifs dans les États des souverains contractants. Les excellentes
dispositions dont faisait preuve Sidi Mohammed envers les jeunes États-Unis
d'Am-érique eurent un effet des plus heureux sur les relations des
deux pays et leurs retombées furent bénéfiques. A ce
sujet on peut citer les dispositions favorables dont bénéficièrent
des marocains auprès de la Chambre des représentants des États-Unis
d'Amérique en 1780-1790. Il s'agit de citoyens marocains blancs et
de couleurs capturés en mer et vendus comme esclaves sur les marchés
américains. La jeune nation les dispensa, en dépit des ségrégationnistes
majoritaires, des stipulations du Negro-Act.
Negro-act
Cette mesure fut rendue publique par le Bulletin de la Chambre des représentants
de janvier 1790. Les points de vue des esclaves et des Noirs libres sont
rarement rapportés dans les pétitions. Les Noirs faisaient
souvent l'objet de pétitions signées par les Blancs sauf dans
un cas inhabituel où quatre anciens esclaves avaient envoyé
une pétition à la chambre demandant la clarification de leur
statut légal. Il s'agissait de quatre juifs marocains, Francis, Daniel,
Hammond et Samuel qui avaient été des sujets de l'Empereur
du Maroc jusqu'à leur capture par un chef de guerre africain. Ils
furent livrés à un certain Capitaine Clark qui promit de les
conduire en Angleterre où l'Ambassadeur marocain paierait leur rançon.
Mais ils furent vendus en Caroline du Sud et devinrent donc des esclaves.
Par la suite, ces quatre hommes rachetèrent leur liberté en
même temps que celle de leurs épouses. Puis ils voulurent s'assurer
qu'en cas d'accusation pour crime, ils seraient jugés comme sujets
d'une nation étrangère par la Cour des Sessions Générales
plutôt et non comme des Noirs que jugeait alors la Cour des Magistrats
et des Francs-tenanciers.
La chambre décida que ces hommes étaient des citoyens marocains
affranchis ce qui les exemptait des lois régissant les Noirs libres.
Une pétition fut présentée à la Chambre émanant
de tous les Maures Libres, sujets de l'Empereur du Maroc et résidents
de cet État, demandant, en cas d'accusation de délit ou de
crime passible d'être jugés en Cour, qu'ils le soient en tenant
compte de leur état de sujets d'un Prince allié aux États-Unis
d'Amérique et donc selon les mêmes lois que les citoyens de
cet État qu'on leur lira et non pas selon le Negro-Act.
Troubles
Des recherches historiques restent à entreprendre pour déterminer
avec exactitude les conditions de la migration des Marocains, musulmans
ou Juifs, en Amérique dès la naissance même de cette
nation. Il est évident qu'ils le firent par la seule voie existante
à l'époque, la mer. Il est probable aussi que beaucoup d'entre
eux étaient des marins au service des flottes espagnole et portugaise
du Brésil qui avaient des problèmes de population et surtout
de main-d'oeuvre en gens de mer. Les autres étaient des commerçants
et des pèlerins captifs en mer et vendus comme esclaves sur le marché
américain.
Car les marchés européens étaient depuis peu hostiles
à l'esclavage, la révolution française de 1789 ayant
suscité des troubles jusqu'aux Caraïbes. La suppression des
négriers débuta en 1794.
Souffrance
La société anti-esclavagiste ou the Anti-Slavery Society de
Londres avait relevé lors de ses enquêtes que quantité
de Noirs-musulmans (principalement des Marocains du Sud et donc Mauritaniens,
et aussi des Sénégalais, des Maliens, des Guinéens,
et Nigériens...) ne revenaient jamais de leur pèlerinage à
La Mecque.
Ces disparitions étaient dues aux attaques de bateaux qui les transportaient
par des négriers européens. Mais nous savons aussi que des
pèlerins maghrébins blancs ou noirs ont été
également captifs des corsaires européens et qu'ils étaient
destinés aux galères. Par contre, beaucoup de Maghrébins
durent émigrer à nouveau vers le nouveau monde en qualité
de marins sur les flottes luso-ibériques qui souffraient alors du
manque de gens de mer. Portugais et Espagnols furent donc obligés
d'engager ou d'incorporer des effectifs composés de Marocains, notamment
dans les ports de Sebta et Mélilia.
Quelques mots sur le Negro-Act nécessaires à la connaissance
de l'asservissement et de l'avilissement auxquels échappèrent
les Maures en Amérique.
D'abord la Constitution américaine nomme prudemment, pour désigner,
les esclaves noirs du Sud "les personnes astreintes au service et au
travail". En réalité, nous précise A. Castelot,
&laqno;ces personnes astreintes appartenaient à leur maître
au même titre que son cheptel. Il lui était simplement interdit
de tuer son esclave et d'en amoindrir la valeur en le mutilant...»
"L'esclave est entièrement soumis à la volonté
de son maître" précisait la loi de la Louisiane. S'il
ne le faisait point travailler, il pouvait le louer et empocher l'argent.
Les États du Sud trouvaient cette situation parfaitement normale.
Si l'on supprimait l'esclavage, qui cultiverait le coton? Par ailleurs et
à la fin du 15ème siècle les Portugais inaugurent pour
mettre en valeur Madère et Sao Tomé, l'emploi d'une main-d'oeuvre
servile d'origine africaine se généralise dans l'Amérique
espagnole au cours du XVIe siècle pour répondre à la
rapide extinction des populations indiennes, décimées par
les maladies et le travail forcé. Aux XVIIe siècle, les besoins
de l'économie sucrière au Brésil, puis l'implantation
par la France, l'Angleterre et les Provinces-Unies, de nouvelles colonies
en Amérique du Nord et aux Antilles viennent accroître la demande.
Bien après cette époque, vers 1850, on pouvait lire dans les
journaux américains les petites annonces suivantes:
"Télémaque marqué au fer rouge sur sa joue; Calypso
avec plusieurs marques sur ses cuisses et sur ses hanches; Hannibal marqué
sur sa gencive gauche; quelques jours avant sa fuite, je l'ai brûlé
au fer rouge sur sa joue et j'ai essayé de dessiner un M"; "Molly
âgée de seize ans, a un R marqué sur sa joue gauche
et à l'intérieur de ses jambes, un bout de son oreille est
coupé; Hewn a un anneau et une chaîne autour de la jambe gauche;
Caroline, un collier avec une pointe tournée vers le bas; Fanny,
cercle de fer autour du cou; Denis a reçu un coup de pistolet dans
le bras gauche; Bandal a une oreille coupée; Mary a deux dents qui
manquent à sa mâchoire supérieure".
Héritage culturel
En 1858, et alors que le Nord commençait à compter beaucoup
d'abolitionnistes contre les États esclavagistes du Sud dont le juge
Douglas qui était opposé au "Nordique" Lincoln (
futur président des USA) sillonnait les États pour affirmer
que "cela m'est égal que l'on vote pour ou contre l'esclavage,
ce n'est là qu'une question de dollars. L'Éternel a tracé
à travers le continent une ligne d'un côté de laquelle
la terre sera toujours cultivée par les esclaves..."
André Gide dans son "voyage au Congo" a merveilleusement
illustré cette situation en écrivant "Moins le Blanc
est intelligent, plus le Noir lui paraît bête".
De nos jours, la communauté maure des USA est importante. Elle s'identifie,
au plan de la conscience de groupe, à l'héritage culturel
marocain. Cette communauté est organisée dans le cadre d'associations
dont les plus importantes sont: Le Moorish national and divine movement,
le Moorish institute et le National coalition of profesionnal moors.
Evaluée par ses dirigeants à un million d'âmes, cette
communauté seraient implantée principalement dans le Missouri,
l'Illinois (Chicago) et le Connecticut, mais aussi sur toute la façade
atlantique et, en moindre densité, sur la côte pacifique. Et
nous avons vu qu'à travers plusieurs pétitions du Congrès
américain depuis 1789, elle cherche à se distinguer des autres
communautés américaines de couleur, et à "exprimer
au monde la fierté et la dignité de leur nationalité
ainsi que leur drapeau, culture et héritage".
Sur le plan culturel la communauté maure avait encore bénéficié
de la bienveillante attention de la Chambre des Représentants des
USA qui adopta à ce sujet une résolution en 1933.
Elle fut, en leur faveur, lue par le Clerc comme suit dans la Chambre des
Représentants le 17 avril 1933 : "Beaucoup de filles et de fils
de cette fière et belle race, qui a inspiré l'architecture
de l'Afrique du Nord et a porté jusqu'en Espagne l'influence de son
tempérament artistique, sont maintenant membres de cette nation".
"En cette ville (Phila-delphie), il y a une société Mauro-Américaine
qui a achevé sa quête en trouvant là un foyer; cette
société est issue des enfants du Maroc". "Ces Mauro-Américains
ont, depuis qu'ils vivent ici, perdu l'habitude d'utiliser les titres et
les annexes aux noms qui étaient si usuels chez eux et qui sont utilisés
selon les doctrines de la foi religieuse à laquelle ils appartiennent.
Ainsi soit-il donc".
Attachement
" La chambre ayant loué la Société Mauro-Américaine
de Philadelphie pour les services efficaces rendus à la Nation en
accélérant le processus d'américanisation de ces anciens
Maures et ceci en respectant le droit à la liberté religieuse
garantie à chaque citoyen, nous reconnaissons également le
droit de ces personnes à utiliser des préfixes à leurs
noms tels que El Ali ou Bey de même que tout autre suffixe auquel
elles auront été habituées, ou pour l'utilisation desquels
elles ont acquis le droit. Question : la Chambre adoptera-t-elle la résolution?
Adoptée".
De nombreuses publications témoignent de leur attachement à
SM le Roi, aux institutions du Royaume et leur fierté de se savoir
de descendance marocaine ainsi que leur spécificité maure
dans la société américaine. Dans une publication relative
à la célébration du centenaire (1886-1986) Drew Ali,
Leader de la Communauté maure aux USA, figure en page de garde un
portrait officiel de SM Hassan II, Roi du Maroc, de Son célèbre
ouvrage intitulé : "Le Défi" suivi d'un extrait
et de plusieurs proclamations par lesquelles les Maures de Saint-Louis (Missouri),
de Newark (New Jersey), de Chicago (Illinois), de Hartford (Connecticut),
d'Oja-Locka (Floride), de Washington DC, et de Tuskegee (Alabama) instituent,
par une déclaration solennelle, le 8 janvier 1986 "jour de Noble
Drew Ali, du nom du leader de la communauté maure des États
Unis, qui était venu du Maroc". Noble Drew Ali est considéré
comme un leader inspiré, d'origine marocaine; il a propagé
l'Islam en Amérique et établi la Foi du Prophète Mohammed
aux États-Unis.
Il créa en 1913 à Newark (New Jersey) le "Moorish national
and divine movement" et établit en 1926, à Chicago, le
quartier général de sa communauté autour du "Moorish
science temple of America". Il aurait joué un rôle unique
pour affirmer la contribution de la civilisation maroco-mauresque au développement
du système américain. Son enseignement s'articulait autour
des principes d'amour, de vérité, de paix, de liberté
et de justice, et comportait un ensemble de recommandations à l'adresse
de ses disciples telles que l'obéissance à la loi, la loyauté,
la tolérance et l'unité.
Tout en prêchant dans son "Moorish guide" la nécessité
de vivre aux USA en harmonie avec les autres communautés, il cultivait
la spécifité des Maures à travers leur religion islamique"
adaptée à la vie américaine" mais en les distinguant
des mouvements noirs tentés par le retour en Afrique et appelés
"Black to Africa Movement" ou même les blacks muslem. La
considération dont bénéficiaient alors les Marocains
(maroco-américains) était due à la brillante politique
nationale et internationale menée par le Sultan Sidi Mohammed Ben
Abdallah.
Plus près de nous, SM le Roi Mohammed V a donné à ces
relations un contenu exceptionnel et un sens sans équivoque. Deux
nations libres et indépendantes s'entretenant ensemble, régulièrement,
de leur avenir cmmun. La conférence d'Anfa en 1944, avec la présence
du président Roosvelt, a aidé les américains à
prendre conscience du fait marocain dans toute sa souveraineté.
La visite du Président Esenhower en 1959 et l'accueil enthousiaste
qui lui a été réservé par la population marocaine
ont été le point d'orgue de cette relation en ce temps là.
Avec SM le Roi Hassan II, alors qu'il était encore Prince Héritier,
le Maroc et l'Amérique ont pu donné une impulsion nouvelle
à leurs relations bilatérales. Plusieurs visites d'État
ont posé les jalons de cette entente cordiale baséee sur le
respect des uns et des autres pour une meilleure comprehension riciproque
de la réalité de chacune des deux nations.
Pour ce qui concerne le Maroc, sa marche vers la démocratie est mieux
comprise et l'évolution de ses institutions est mieux appréhendée.
La légitimité de l'Etat marocain continue, dans un monde pris
dans des convultions de tous genres, a être considérée
par les américains comme un atout considérable. La légitimité
de cette nation partenaire constitue un havre de stabilité qui contribue
au progrès de la paix à travers le monde.