Le Transbordeur de Marseille
Le site de l'Association des Marseillais du Monde
Le Stade Vélodrome




La fondation
C’est vers la fin du XIXème siècle que des "sociétés sportives" aux activités multiples font leur apparition aux quatre coins de la ville de Marseille. Dès 1892, le Sporting Club de Marseille et l'Union Sportive Phocéenne en sont les plus beaux fleurons. Si la discipline reine est le rugby, le Sporting se dote également bientôt d’une section football, alors appelé "association " (le terme "football" est généralement réservé au rugby à cette période), sport probablement débarqué, comme dans les autres ports de France, vers 1895 avec les équipages des navires britanniques.

En 1897, René Dufaure de Montmirail, un fils de militaire alors âgé de vingt ans qui se destine à la carrière de courtier d’assurance, se rend en Angleterre pour parfaire sa formation. Il y est frappé par la passion des anglais pour le sport et fonde à son retour un nouveau "club omnisports" marseillais, le Football Club de Marseille, dont le siège est situé rue de la Tour.
Conformément au goût de l’époque, sa section principale est, comme il se doit, la section rugby, d’ou son nom. Le FC Marseille qui évolue en culotte blanche et maillot rayé mauve et noir et dont la devise est "Droit au but" prend rapidement de l’importance et s’affirme comme le principal club de sport de la ville. Membre de la Société Nautique, des Touring Clubs de France et de Provence, de la Fédération des Sociétés Cyclistes de Marseille, Dufaure de Montmirail devient à 22 ans le Président du Comité Régional du Littoral de l’USFSA (Union des Sociétés Françaises de Sport Athlétique) et un moteur essentiel de la vie sportive marseillaise.


Au mois d’août 1899, avec l’appui de jeunes gens de la bourgeoisie marseillaise, tels que de Latour, les frères Gilly, Fernand Bouisson et Gabriel Dard, Dufaure de Montmirail fusionne le FC Marseille avec le club d’escrime l’Epée. La nouvelle structure prend le titre d’Olympique de Marseille, en référence à la fois à la vocation pluridisciplinaire et aux origines grecques de la ville. La tenue est blanche frappé des lettres OM entrelacées de bleu (Le graphisme de cet emblème ressemble très fortement son cachet personnel frappé des initiales D.M.) et conserve la devise "Droit au but" de l’ancien Football Club. La cotisation est fixée à trois francs par mois. Par ailleurs, séduit par la pratique du ballon rond qu’il a pu observer en Angleterre et qui commence à se développer en France, Dufaure de Montmirail décide d'adjoindre cette discipline aux activités de la toute nouvelle Olympique. Les statuts de ce nouveau club omnisports sont acceptés par le préfet le même mois, figurant dans les registres officiels sous le numéro 83.


Les débuts
Bénéficiant de l’appui de la bourgeoisie et du prestige de son président, l’OM, plus riche et mieux organisé que les autres clubs marseillais, s'assure rapidement une place prééminente tant à Marseille que dans le sud de la France. Ce sont toujours les rugbymen qui attirent les foules et occupent les devants de la scène en remportant dès leur première participation et pendant huit années consécutives (1899 à 1907) le Championnat du Littoral. Les débuts footballistiques sont plus laborieux. Pour son premier match de football officiel en 1900, l’OM ne peut aligner que 9 joueurs contre l'Union Sportive Phocéenne, ce qui ne l’empêche pas de l’emporter 4-0. Le club pratique ses activités au parc Borely sur un terrain de fortune où il faut porter les poteaux de but et tracer le terrain pour chaque match. Une activité football digne de ce nom ne verra véritablement le jour qu’à partir de 1902, sous l'impulsion des anglais et des allemands de Marseille, dont les pays d’origines pratiquent déjà régulièrement la discipline. La section football enlève son premier championnat du Littoral en 1904, participant même aux phases finales du onzième championnat de France USFSA.

Le stade de l'Huveaune
C’est probablement à partir de cette date, que le club commence à disposer d’un lieu d’entraînement propre, jouant les matchs de football et de rugby sur un terrain situé à mi-chemin entre le parc Borely et la plage du Prado. Le club se porte acquéreur du lieu en 1908, lequel prend communément le nom de stade de l'Huveaune, avant de porter celui de Fernand Bouisson, international et capitaine valeureux de la section rugby. La construction d’une "Grande Tribune" permet de d’augmenter la capacité d’accueil du public qui voisine désormais les 5000 places.
Peu à peu, le football trouve ses marques et aussi son public. La venue de l’Equipe de France pour un match contre l’Italie en 1921 fait soudain prendre conscience à l’OM de la nécessité de s’agrandir pour accueillir les visiteurs. L’OM engage donc de lourds travaux d’aménagement au stade de l'Huveaune durant l’été 1922 pour un montant de 100.000 F. Les travaux comprennent la mise en place d’un système d'arrosage de la pelouse, la couverture des place dites "populaires" et l’adjonction de deux tribunes non couvertes à la "Grande tribune" principale. Pour couvrir la dépense, très conséquente pour l’époque, l’OM fait appel à ses 1500 membres sous la forme d’un prêt, et peut désormais se targuer d’une infrastructure plus à la mesure de ses ambitions.


Un stade municipal
Si l’OM a sa structure propre, la ville de Marseille demeure sérieusement démunie en installations sportives. Consciente de ce déficit, la mairie envisage à partir de 1928 la construction d'un stade municipal. L’adjoint au maire Elysée Petit propose ainsi d’affecter une partie de la nouvelle taxe de séjour au remboursement d’un emprunt qui permettrait sa réalisation. Le premier projet date de 1930 et bénéficie de l’appui du docteur G. Ribot, alors maire de Marseille. Jugé trop dispendieux, il est repoussé par le conseil municipal, mais l’étude permet d’arrêter le futur site d’implantation : celui des anciennes usines automobiles Turcat-Mery, sur le boulevard Michelet. En 1933, la construction d’un stade olympique avec piste cendrée, d'une contenance de 28 500 personnes, est finalement votée. La perspective de la Coupe du Monde de 1938 qui devait avoir lieu en France accéléra sans doute cette décision.

Situé dans les quartiers Sud de Marseille au numéro 3 du boulevard Michelet dans le 8ème arrondissement, le Vélodrome est desservi par le ligne 2 du métro marseillais. La station "Rond Point du Prado" est située à 200 m de l'entrée principale du Stade. La station "Sainte-Marguerite Dromel" à l'Est du Stade permet d’accéder directement à la Tribune Ganay ou au Virage Sud.

En 1935, la maîtrise d’oeuvre échoit aux architectes Pollack et Ploquin. Henri Ploquin a l’expérience nécessaire à ce type d’entreprise. Il a en effet réalisé trois ans plus tôt avec Charles Bouhana, un architecte paysagiste auteur du complexe de tennis de Rolland Garros, le Stade Municipal de Vichy. Il est fait parti des pionniers dans l’usage du béton armé et a bien compris les perspectives architecturales qu’offre par ce type de matériau. Dans l’optique olympique, l’ensemble qu’il propose pour Marseille tient compte de la possibilité d'accueillir d'autres disciplines que le football et le rugby. Il comprend un Palais des Sports et un stade de 35000 places (dont 12000 couvertes) avec piste cycliste. La proximité du fleuve Huveaune nécessite une assise solide qui sera assurée par 240 pieux de 10 mètres enfoncés dans le sol. Pour des raisons budgétaires, les travaux se résumeront finalement au seul stade. Le 28 avril 1935, la première pierre du Stade Vélodrome est posée par le maire de Marseille, le Docteur Ribot. Le chantier durera 26 mois.

Le 13 juin 1937, le stade vélodrome est inauguré en présence du conseiller municipal à la racine du projet Gabriel-Pierre Vallérian qui en devient son nouveau directeur, du Docteur Ribot, maire de Marseille et de Léo Lagrange, ministre des Sports. La fête débute par un meeting d'athlétisme, puis une course cycliste. L’OM qui vient de conquérir son premier titre de Champion de France professionnel affronte ensuite en match de gala l'équipe du Torino, l’un des grands clubs italiens de l’époque. Le spectacle se joue à " guichets fermés " (pour une recette de 208 000 francs) devant 25.000 spectateurs, l'OM battant finalement les italiens 2-1. C’est à l’olympien Zermani que reviendra la gloire de rentrer dans l’histoire en inscrivant le premier but de l’histoire du "Vél’". Cette victoire permettra à l’OM , selon Le Sémaphore, de "terminer triomphalement une longue et glorieuse saison".


De l’avis de tous, le stade est une vrai réussite et qualifié par la presse comme "le plus beau de France". Son innovante architecture de béton permet une excellente visibilité depuis les tribunes. Le Sémaphore du 15 juin écrira "Les tribunes et gradins si largement garnis ... offraient un spectacle inoubliable tant le cadre était enchanteur, devant cette verte prairie qui forme le terrain de football et que ceinture la piste cendrée de course à pied ainsi que la piste cycliste dont la tonalité rose accentue le plaisir des yeux." Comme prévu, Marseille accueille l’année suivante la Coupe du Monde 1938 qui sera remportée par l'Italie, avec notamment un grand Italie-Brésil au Vélodrome en demi-finale.

Au cours des années de guerre, le stade est successivement occupé par les militaires français, allemands et américains. Les activités sportives continuent, mais les dégâts occasionnés par les engins militaires mettrons des années à disparaître.

Le Stade Vélodorme, construit par la ville, est un stade municipal et l’OM n’est est que l’utilisateur payant. En 1965, l’homme de presse Marcel Leclerc prend la direction du club de football. Il renfloue sur ses propres deniers les caisses vides et en contrepartie de son apport financier, demande à la municipalité une détaxe pour les matchs de l’OM au Stade Vélodrome ainsi que l'octroi d'une subvention. Devant le refus de la mairie, il décide que l’OM ne jouera plus au Vélodrome jusqu’à nouvel ordre et fait réaménager le stade de l'Huveaune. C'est donc sur son ancien terrain que le club finira par retrouver l'élite de la première division. De fait, alors que l’équipe renoue avec le succès, Leclerc obtient gain de cause et l’OM réintègre le Stade Vélodrome au début de la saison 1967.

Le Vélodrome ne vit pas et n'a pas toujours vécu que par le Football. Le cyclisme en a été longtemps un des sports phares avec un championnat du Monde, plusieurs grands prix nationaux, et de nombreuses arrivées de la Grande Boucle. Le rugby ne fut pas en reste à travers le jeu à XIII et en particulier l’équipe Marseille XIII qui au début des années 50 régna en maîtresse sur la discipline. Plus récemment, le Vel’ est également devenu un des stades fétiches des matchs de l’équipe de France à XV. Dans les années 50-60, les grands meetings d'athlétisme, comme "le Petit Marseillais", attiraient également des foules nombreuses. Des athlètes comme Michel Jazy et Roger Bambuck y laissèrent de grands souvenirs. La boxe fut aussi à l’honneur devant la Tribune Jean Bouin, notamment avec Marcel Cerdan en 1942 et1945. Moins connus et parfois plus surprenants, les courses de moto des années 50, le basket, la pétanque, les courses de lévrier, le hockey et le tennis sur gazon et ... le patinage (10 tonnes de glace sur 500m²) en 1950 et 1952. Depuis les années 80, le Vel’ est aussi utilisé comme espace de concert en plein air avec la venue notamment des Pink Floyd en 1989, des Rolling Stones en 1990 et de U2 en 1993.

Les tranformations
C’est à partir de 1970 que les premières transformations du Vel’ apparaissent, avec l’adjonction de quatre pylônes de 60 mètres de haut pour l’éclairage des rencontres nocturnes. Ces pylônes, qui apportent une puissance de 1.200 lux, viennent remplacer les vétustes projecteurs posés en 1958 le long des tribunes Gustave Ganay et Jean Bouin. Les "praticables" de ces mêmes tribunes sont inaugurés en mars 1971, ce qui augmente la capacité du stade d’environ 6.000 places assises, pour un total de 55 000 places en tenant compte des "populaires", ces places peu chères où les spectateurs se tiennent debout.

La saison 82-83 est marquée par un nouvel exil des Olympiens au Stade de l'Huveaune, la pelouse du Stade Vélodrome étant en réfection dans la perspective du Championnat d'Europe des Nations 1984. L’ensemble des travaux de réaménagement réalisés à cette occasion sur le Vel’ avoisine les 20 millions de francs. La demi-finale qui verra s’affronter la France et le Portugal restera dans les mémoires comme un record d’affluence en match international avec 54 848 spectateurs. La construction de loges et de boxes au sortir de l’Euro ramènera ensuite la capacité d’accueil du stade à 42 000 places.

Quand Bernard Tapie prend la présidence de l’OM en 1985, il s'étonne de la vétusté des installations au regard des investissements récents. Conscient du potentiel financier que représentent les supporters, il veut redonner au Vel’ une capacité d’accueil maximale. Il fait donc supprimer la piste cycliste qui n'accueille plus de vélo depuis de nombreuses années et aménager les pesages Sud et Nord, dopant la capacité totale de 6000 places "debout" supplémentaires pour la rapprocher de la configuration avant l’aménagement des loges. Le Stade Vélodrome n’aura désormais plus de "vélodrome" que son nom...


Le nouveau stade
Dès 1995, le succès de la candidature française à l’organisation de la coupe du Monde 1998 pousse le Comité Organisateur présidé par Fernand Sastre à revoir les structures d’accueil existantes dans les grandes villes de l’hexagone. Fernand Sastre veut en particulier un nouveau grand stade à Paris, mais aussi un grand stade à Marseille. Ainsi, durant un temps, la construction du "Stade Olympique de la Nerthe", au nord-ouest du centre ville, avec une capacité de 70 000 places assises et couvertes est envisagée, tout en conservant le Vélodrome en l’état.
Mais le projet parait irréaliste, car son estimation avoisine les 400 MF et l’enveloppe allouée est de 283 MF seulement. Les budgets prévisionnels s’avèrent parfois bien difficiles à tenir dans ce genre d’entreprise et l’idée que le stade principal ne soit plus au centre ville ne plait pas aux marseillais. Le "Stade Olympique de la Nerthe", ne verra jamais le jour. De son coté, le Comité Organisateur tient absolument à un stade d’au moins 60 000 places à Marseille. Il faudra donc rénover le Vélodrome, et ce en profondeur. Après de nombreuses tergiversations autour des 7 projets répondant à l’appel d’offre, c’est celui de l’architecte Jean-Pierre Buffi, auteur entre autre de l'école Nationale d'Art de Cergy Pontoise et l'Institut Culturel Français de Lisbonne, qui est choisi par la commission marseillaise présidée par l’adjointe du maire, Marie-Louise Lota.


Prévu pour conserver une forme elliptique, la conception du nouveau Stade Vélodrome de Jean-Pierre Buffi repose, de l’avis de l’architecte, sur l'application de quatre principes majeur : offrir cet espace au plus grand nombre en créant un espace animé ouvert sur la ville, intégrer le nouvel aménagement à l'existant en préservant un élément de l'histoire marseillaise, concevoir une reconversion aisée et rapide du stade en lieu festif, assurer une visibilité maximale à tous les spectateurs et téléspectateurs. Apparaissant de prime abord comme le plus réaliste sur le plan économique, il coûtera néanmoins finalement presque 50% de plus que le devis originel.

Le 18 février 1996, l'OM, alors en 2ème division, joue contre Caen et devant 40 000 spectateurs son dernier match dans l’ancienne configuration du Vélodrome. Une émouvante cérémonie d'avant match, voit trente joueurs emblématiques de l’histoire du club comme Aquaron, Zatelli, Skoblar, Magnusson, Djorkaeff, Tigana, Waddle ou Papin laisser leurs empreintes de pied (ou de main, pour les gardiens de but) dans des dalles de ciment. Initialement prévues pour figurer sur le péristyle de la tribune Jean Bouin après sa réfection, celles-ci trouveront finalement leur place dans le Musée Boutique du Club.
Dès le lendemain, la destruction de la tribune Jean Bouin débute. La nouvelle version sera livrée en janvier 1997. En juin 1996, c'est au tour du virage Sud (Tribune Chevalier Roze) d’entrer en travaux pour une livraison en Mars 1997 La réfection de la tribune Ganay débute en décembre 1996 et est achevée en novembre 1997. Enfin les travaux du virage Nord (Tribune Ray Grassi, rebaptisé par les supporters Virage Patrice de Peretti) sont commencés en mars 1997 et terminés en février 1998. 450 ouvriers oeuvrent pendant 24 mois (pour quelques 450 000 heures de travail) sur l’immense chantier qui englouti 20 000 m3 de béton, 1 500 tonnes d'armatures et 650 tonnes de charpentes métalliques dans les 32 km de tribunes et 400 volées d’escaliers, pour un coût final de 392 MF dont 110 MF pour l'Etat. L’infrastructure abrite quelque 60 loges et 1800 places pour les journalistes. C’est principalement sous la tribune Jean Bouin que sont regroupés la majorités des locaux administratifs, logistiques et techniques, les vestiaires officiels, le centre de presse et la Boutique-Musée du club. La ville déboursera également 170 MF pour l’aménagement des abords.

Les quatre tribunes du stade Vélodrome portent le nom de marseillais célèbres : l’athlète Jean Bouin, le cycliste Gustave Ganay, le boxeur Raymond Grassi (virage Nord) et l’échevin Nicolas Roze dit le Chevalier Roze (virage Sud).

Jean Bouin (Marseille, 21 décembre 1888 - Xivray (55), 29 décembre 1914). Athlète. Tôt entré à l’école professionnelle des mécaniciens de la marine, Jean Bouin se passionna pour les exploits des vedettes sportives locales et à 15 ans, participa à la fondation du Phocée Club avec lequel il connut ses premiers succès de course à pied. Athlète puissant doté d’une capacité thoracique peu commune (7 litres), il est avec Jules Ladoumègue et Michel Jazy l’un des plus célèbre coureur à pied de l’athlétisme français. Il fut quatre fois consécutives vainqueur du championnat de France de cross-country (1909-1912) et remporta trois fois le cross international des Cinq Nations (1911-1913). Battu d’une poitrine au 5000 mètres des Jeux Olympiques de Stockholm (12 juillet 1912) par Hannes Kolehmainen, il établit un an plus tard (6 juillet 1913) le record du monde de l’heure avec 19,021 km (performance qui restera record de France pendant plus de 40 ans). Mobilisé comme caporal en 1914, il fut tué par un éclat d’obus à la tête lors d’un assaut dans le secteur de Saint-Mihiel. Un stade, une statue et un mémorial de course à pied perpétuent son souvenir dans la ville.

Gustave Valentin Ganay (Marseille, 21 mars 1892 - Paris, 23 août 1926) Coureur cycliste. Ouvrier électricien de métier (il fut pendant quelques années électricien à l’Alcazar), Gustave Ganay remporte ses premiers succès avec le Vélo-club Phocéen vers 1910-1911 (grand circuit de Manosque). Sa carrière naissante est longuement interrompue par le service militaire et la guerre de 1914-1918. Il renoue avec le succès en 1919 (course Paris-Lyon) et opte pour la piste et le demi-fond en 1921. Il devient une des vedettes de la spécialité à Paris, en Italie, aux Etats-Unis. Deuxième du championnat du monde à Turin en 1926, il endosse le maillot de champion de France de demi-fond et meurt peu après d’une chute à 80 km/heure sur la piste du Parc des Princes. L’émotion des marseillais à l’annonce de sa mort fut considérable et ses funérailles grandioses.

Raymond Grassi, dit Ray Grassi(Marseille, 5 mai 1930 - 6 décembre 1953). Boxeur amateur, remarquable puncheur, devenu professionnel en 1951, il remporte contre Maurice Forni, le 28 novembre 1952, aux arènes du Prado, le championnat de France des poids-plumes. Il meurt un an plus tard des suites d’un combat contre son challenger, l’algérien Mohammed Chichaoui. Sa statue, grandeur nature, en tenue de combat, orne sa tombe au cimetière Saint-Pierre.

Nicolas Roze, dit le chevalier Roze (Marseille, 25 septembre 1675 - 2 septembre 1733) fils et frère d’honorables négociants, il prit d’abord part aux affaires familiale. En 1702, il se rend à Alicante comme correspondant de son frère; on est en pleine guerre de Succession d’Espagne. Nicolas se distingue à la défense d’Alicante contre les bavarois, puis à la bataille d’Almanza. Blessé et fait prisonnier, il rentre à Marseille en 1707. Ses hauts faits militaires lui valent d’être fait chevalier de Saint-Lazare, ce qui lui confère la noblesse personnelle. Il achète une propriété à Bonneveine et reprend ses activités commerciales.
En 1716, la protection de Joseph Maillet, consul de Morée, lui permet d’obtenir le poste de consul à Modon où il découvre ce qu’est une épidémie de peste. Entré en conflit avec l’ambassadeur à Constantinople, le marquis de Bonnac, il doit revenir une fois de plus à Marseille au printemps 1720, à la veille de l’apparition de la grande peste. nommé capitaine du quartier de Rive-Neuve, il y crée un hôpital pour les pestiférés, organise le ravitaillement, engage tous ces biens pour trouver du blé. A la tête d’équipes de forçats, mis à sa disposition par le commandeur de Langeron, il dégage le 16 septembre la place de Lenche de tous les cadavres qui y étaient amoncelés et qui sont entassés dans les casemates du rempart près de la Tourette. Cette opération contribue à arrêter le développement de l’épidémie ; elle a inspiré une grande peinture de De Troy popularisée par la gravure.
La modestie du chevalier Roze l’empêcha de faire valoir ses mérites. Il fut nommé en 1723 gouverneur de Brignoles et mourut 10 ans plus tard, oublié de ses concitoyens.


Tout est prêt à temps pour la Coupe du Monde de Football et le 4 décembre 1997, à 20 heures, 40 000 personnes peuvent assister au match de gala entre une sélection internationale et les meilleurs joueurs de chaque pays participant au "mundial" français ainsi qu’au tirage au sort des rencontres qui s’ensuit. Le Vélodrome accueillera notamment au cours de la compétition le match d’ouverture de la France contre l’Afrique du Sud et les matchs prestigieux Italie - Norvège en 8ème de finale, Pays-Bas - Argentine en quart de finale et Pays-Bas - Brésil en demi-finale.

Officiellement inauguré le 8 avril 1998 avant le match OM-PSG (record d’affluence pour un match de D1 en France avec plus de 57 000 personnes), le "nouveau" stade Vel' compte 60 000 places . Cette capacité fait de lui le deuxième plus grand stade de France, juste derrière le Stade de France et le plus grand stade d'une équipe française de Ligue 1.


Son point fort est sans conteste l’excellente visibilité à partir de chacune de ses places. Que ce soit du sommet de la tribune Ganay à 27 mètres de hauteur ou encore en haut des virages à 21 mètres, celle ci est en effet exemplaire. Son point faible est sans nul doute l’absence de couverture qui protégerait l’ensemble de la pluie et surtout du mistral, lequel emporte parfois ballons et chants des supporters des virages. Rolland Courbis, qui fut joueur dans l’ancienne configuration et entraîneur en fonction dans la nouvelle, l'a ironiquement surnommé "l'enrhumeur". Mais le budget alloué par le Comité d’Organisation ne permettait pas la réalisation de cette couverture, l’aménagement du stade de France et de ses 80 000 places ayant englouti 1 milliard et demi.
La configuration du Stade Vélodrome n’a plus été modifiée depuis. La perspective des jeux olympiques en 2007 et la délocalisation du football à Marseille laisse toutefois entrevoir l’ouverture prochaine d’une nouvelle tranche de travaux qui devrait permettre de réaliser enfin la couverture des tribunes et de redonner au Vélodrome de Marseille une ambiance plus conforme à son histoire et à son statut.

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