La Chapelle Française est située dans une caserne en Westphalie - Rhénanie du Nord. Cette caserne avait été mise en construction en 1938 dans le cadre du réarmement national-socialiste. Devant l'afflux massif de prisonniers de guerre pendant l'été 1940, elle fut transformée en camp de prisonniers pour officiers français ("OFLAG VIA"). Fin juillet 1940, 2000 officiers et de 500 hommes de troupe français arrivèrent à Soest. L'occupation du camp resta stable jusqu'à 1944 mais, à cette époque, de nombreux camps furent dissous et l’OFLAG VIA passa en sureffectif. Le camp fut libéré le 6 avril 1945 par les Américains. Au total, plus de 5000 officiers français y ont été internés. Occupé de 1945 à 1951 par des réfugiés de Silésie, cette caserne est devenue jusqu'à 1994 le Quartier Général des Forces belges d'occupation qui lui donnèrent son nom actuel (Caserne B.E.M. Adam) et y maintinrent le souvenir des prisonniers français.

En septembre 1940, les officiers français prisonniers catholiques ont pu disposer dans les combles d’une petite pièce blanchie à la chaux pour l'exercice du culte préalablement attribuée par les Allemands aux officiers protestants. Ces derniers avaient accepté de la leur céder. L'aménagement de la Chapelle fut entrepris aussitôt.

Sa conception fut confiée au Capitaine René Vieillard, prêtre, Aumônier de la Maison de la Légion d'Honneur et la décoration aux Lieutenants Guillaume Gillet, futur Grand Prix de Rome d'Architecture et René Coulon, tous deux anciens élèves de l'Ecole des Beaux Arts. La porte d'entrée fut décorée par le lieutenant André Bonduelle, père dominicain. Délimitant les parties "Autel" et "Prière", une poutre porte, sur une face, la dédicace de la Chapelle et, sur l'autre, une évocation des camarades tués au combat.


La Chapelle, dédiée à Sainte Marie et à Saint Pierre aux Liens, est ouverte au culte le 25 décembre 1940. De 1945 à 1951, elle est mise à la disposition de personnes réfugiées, (notamment de Silésie qui la désignèrent sous le nom de Chapelle Ste Edwige) et, de 1951 à 1994, des Aumôniers des Forces d'occupation belges.

En 1992, la Chapelle est inscrite sur la liste des monuments protégés en Allemagne. Elle demeure aujourd'hui un lieu de culte œcuménique international. Elle est ouverte aux visites : on peut notamment citer celles de S.E. Claude Martin, Ambassadeur de France en Allemagne en  2002 et de Mgr. Jacques Perrier, évêque de Tarbes et Lourdes en août 2005.